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EAN : 9782359495317
288 pages
Don Quichotte éditions (08/10/2015)
3/5   3 notes
Résumé :
Fadettes, métadonnées, algorithme, boîte noire, imsi-catchers, signal faible... Ces nouvelles expressions racontent davantage qu'une révolution technologique : un projet politique assumé par le gouvernement, la mise sous surveillance, ou un monitoring généralisé, de la population française. La loi sur le renseignement, récemment adoptée contre l'avis de toutes les autorités administratives indépendantes et toutes les associations de défense des droits et libertés, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En pleine saison de promo pour 007, j'ai préféré me consacrer à « La république sur écoute, chronique d'une France sous surveillance » de Médiapart envoyé par les éditions Don Quichotte dans le cadre de l'opération « Masse critique ». Merci à eux ainsi qu'à Babelio.

Difficile de faire une critique non partisane car j'avoue un grand respect pour le travail d'investigation et l'impartialité d'Edwy Plenel depuis très longtemps. Meuh si je peux.

Donc en cette période où Mister Bond va faire péter le box office, j'aimerai lui dire : Hey James, t'es un ptit joueur.
C'est Oui Oui au pays des Bisounours le mec tant la fiction est dépassée, larguée, éparpillée façon puzzle par la réalité (avec moins de cul et d'hémoglobine...).

Nous vivons dans un merveilleux pays, celui des droits de l'Homme, le pays de la liberté. L'histoire est belle, très belle… drinnnnnnng (p****n de réveil !!!) réveil gueule de bois.
Janvier 2015, ya des … illuminés? qui entre Charlie Hebdo et la porte de Vincennes font des carnages. FH, nous l'appellerons François, doit réagir vite pour protéger son peuple.
Vif d'esprit, François se souvient qu'une quinzaine d'années plus tôt, de l'autre coté de l'Atlantique, GWB que nous appellerons Simplet, avait connu pareille infortune et avait trouvé un truc terrible pour… ? Pour protéger son peuple, suivez un peu quoi. Un truc magique qui faisait que personne ne pouvait aller pisser, même loin au fond du jardin, sans que Simplet le sache. Bon en quinze ans tout le système solaire a eu le temps de s'apercevoir que cette baguette magique était très efficace pour plein de choses mais était totalement sans effet contre ce pour quoi elle avait été conçue : le terrorisme.
En gros le principe du truc, c'est d'écouter ou d'intercepter toutes les correspondances possibles, de lister toutes les connections internet, de géolocaliser à gogo. Recueillir toutes les informations possibles sur tout le monde, dire abracadabra avec quelques incantations (il faut dire algorithme trois fois même si c'est pas la pleine lune, ça marche pas quand même !!!) et t'as le nom de qui qu'est terroriste. Enfin c'est ce que Simplet pensait… non penser ça va pas avec Simplet, on va dire plutôt ce que Simplet faisait croire. Si par exemple un terroriste avait l'habitude de fréquenter un site de photo, un de sport et un babelio local et qu'il ne mangeait pas de porc (au hasard) et qu'un mec de l'Arkansas publiait ses photos , listait ses lectures, venait aux nouvelles de son équipe préférée sur les mêmes sites que le terroriste et qu'en plus le pov gars était végétarien, il avait le quarté dans l'ordre. C'est comme ça qu'en moins de quinze ans, 70000 yankees se sont retrouvés arrêtés pour forte suspicion de terrorisme.
Bon faut avouer quand même que Simplet, il s'est rendu compte que c'était pas au point alors il a recyclé le truc. Il s'est mis à écouter les chefs d'états étrangers genre Gerhard Schröder, Angela Merkel, Dilma Roussef pis Chirac, Sarkozy, Hollande, et puis des ministres, diplomates, des chefs d'entreprise, des journalistes, enfin tout plein de monde. ll voulait tout savoir de la France de ses entreprises (Alcatel et EADS ont bien morflé à l'époque), bref on peut dire que Simplet (tout comme son successeur Barak Ob…, Bob) a recyclé le truc qui marche pas pour la sécurité de l'état pour aider des intérêts privés déjà en surpoids, à grossir encore et encore et vénérer toujours plus le dieu dollar (comme quoi les fous de dieu ne sont pas tous là où on croit…).
Tout se passait bien jusqu'à ce qu'il y a peu de temps, Edward Snowden ne dévoile tout. Ca a foutu un bordel !!!! C'est le gentil Bob qui s'est fait gauler et il a promis qu'il arrêtait tout, ouf. Faut dire que François il a du lui souffler grave dans les bronches car il était pas très content d'avoir été espionné par son ami. Ah oui un sacré bordel où on a appris que les services Allemands écoutaient pour la NSA, que les services Britaniques, Canadiens, Néo Zélandais et Australiens travaillaient eux aussi pour les US enfin tous les cocus ont été mis au courant et tout le monde… a fermé sa gueule.

Je disais donc que François avait l'esprit vif, heureusement pour nous. Il a donc décidé d'adopter le truc qui marche pas alors que les gentils américains l'arrêtent. En même temps ça permet de légaliser les pratiques des DGSE, DGSI, DG je sais pas quoi.

Sous couvert de lutte contre le terrorisme un gouvernement dit de gauche, pratique la surveillance de masse. le bon peuple a l'illusion d'être en sécurité alors qu'il n'est que manipulé. C'est la porte ouverte à une police politique et vive la république.

Ce livre c'est un reportage, un article écrit à plusieurs mains.
Quelques répétitions pour introduire le sujet à chaque chapitre m'ont un peu lassé.
Je me suis perdu entre tous les services différents les commissions de contrôle les commissions de contrôle qui contrôlent les commissions, les sigles cnil cnal cnul qui sont présentés dans la première partie du livre.
Le chapitre sur les dessous du vote de la loi est très intéressant et pas forcément très rassurant pour la démocratie. le Drian, notre ministre de la guerre qui parle devant le sénat d'algorisme pour algorithme, ça fait très pro… petits arrangements entre amis avec des contre la loi de la majorité, genre notre ministre de la justice, qui rasent les murs et avalent des couleuvres, une opposition aux anges par cette hyper sécurisation. Des odeurs nauséabondes se propagent dans les couloirs de l'assemblée, du sénat, des ministères…
On nous présente aussi une série de témoignages d'opposants (président de la ligue des droits de l'Homme, députés et sénateurs de l'opposition, de la gauche (l'unique qu'on veut estampiller extrême), du syndicat des avocats, de celui de la magistrature etc…) très pertinents.
La cerise sur le gâteau c'est la partie 100% NSA, c'est wikiLeaks, c'est Snowden, c'est « les grandes oreilles », le tout contrôle, le cauchemar de la démocratie et notre présent légalisé depuis le mois de juillet.

Bon je laisse le suspens, je dis pas si il meurt à la fin ou s'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, je dis juste que c'est un bouquin Nécessaire comme sont nécessaires les lanceurs d'alertes à qui rend hommage Edwy Plenel en postface.
Merci à lui, à Fabrice Arfi, Jerôme Hourdeaux et aux journalistes de Médiapart pour ce livre à mettre d'urgence entre toutes les mains.
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Un livre très bien documenté, à la hauteur de la réputation de médiapart. Très inquiétant sur le fonctionnement du système, il fait partie de la nécessaire information du public.
Un peu désespérant également sur les possibilités de se sortir de ces habitudes, il contribue à cette sinistrose ambiante.

Un livre intéressant, donc, mais très déprimant.
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Premièrement dépressif passé votre chemin...
Ce livre fait peur pas seulement par ce qu'il raconte mais aussi parce que cela se passe réellement, et dans notre pays en plus.

J'ai eu toute les peines du monde a atteindre la dernière page sans avoir la trouille quand a l'avenir de notre beau pays.

Ceci dit Mediapart s'en sort bien. Il prend tout les avis en compte, politique ou journaliste, gauche ou droite. Sans utiliser de mots compliqué ou superflue.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tous ceux qui douteraient encore de la dangerosité de cet engrenage pour la société et ses libertés politiques doivent lire le témoignage de Glenn Greenwald sur l'affaire Snowden, Nulle part où se cacher. S'appuyant sur les archives de la NSA, il répond de façon pédagogique à a question: "En quoi un état de surveillance est-il nocif?" " Tout ici , explique-t-il, tend à mettre en lumière le marché implicite qui est offert aux citoyens : ne remettez rien en question et vous n'aurez rien à craindre. Occupez vous de vos affaires, et soutenez ou du moins tolérez ce que nous faisons, et tout ira bien. En d'autres termes, si vous souhaitez rester vierge de toute accusation, vous devez éviter de provoquer les autorités qui manient ces pouvoirs de surveillance. C'est un marché qui invite à la passivité, à l'obéissance et à la conformité. L'option la plus sure, le moyen d'avoir la garantie qu'on vous "laisse tranquille", c'est de garder le silence, de ne pas se montrer menaçant et de rester docile."
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Au pas de charge, janvier 2015 s'est transformé en septembre 2001: l'occasion terroriste qui fait le larron sécuritaire. Le projet de loi relatif au renseignement marque une rupture sans précédent non seulement dans l'histoire politique de la gauche du demi siècle écoulé mais aussi pour l'avenir de notre démocratie, quels qu'en soient les gouvernants demain: sans consulter ni écouter la société, sans l'entendre alors que la protestation de ses acteurs citoyens est générale, une loi bâclée et précipitée, votée dans l'urgence, risque d'offrir au pouvoir exécutif, via les services secrets et les techniques numériques, un champ d'arbitraire infini dans le contrôle des individus, de leurs communications, de leurs fréquentations, de leurs convictions, de leurs engagements, de leurs curiosités.
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S'il en était encore besoin, la crise grecque illustre, et jusqu'à la caricature, la catastrophe d'un avenir confié à des élites technocratiques et oligarchiques échappant à la volonté populaire. Tout comme les services de renseignement prétendent nous protéger en nous surveillant tous, et de ce fait mettent en péril nos libertés d'expression, d'opinion et d'engagement, les services de la BCE et du FMI prétendent sauver des économies en saignant des peuples, et de ce fait mettent en péril les droits sociaux les plus élémentaires sans lesquels il n'est tout simplement pas de société commune, et donc de nation viable.
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Mais ce n'est pas seulement le pouvoir exécutif qui, désormais, règne en maître, imposant sa loi brutale à un pouvoir législatif dépouillé de ses prérogatives délibératives via des procédures d'exception - accélérée pour la loi renseignement, 49-3 pour la loi Macron. Plus essentiellement, ce sont les services, qu'ils soient sécuritaires (DGSE et DGSI) ou économiques (le poids sans pareil de l'Inspection des finances), qui prennent le pas sur des gouvernants soumis à leurs exigences ou à leurs expertises, incapables d'imposer une volonté politique autonome faute de savoir ce qu'ils veulent eux-même, sinon survivre.
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