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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mention poursuit sa plongée en eaux troubles dans le petit monde chatoyant et féérique des tueurs en série.

Où l'on retrouve Mark Burstyn, qui officiait déjà dans Sale Temps Pour le Pays, bien décidé à surmonter un traumatisme, occasionné quelques deux décennies plus tôt, en élucidant cette toute nouvelle affaire le mettant aux prises avec un dangereux tueur récidiviste.
Promu superintendant, c'est aux côtés de l'inspecteur Cooper qu'ils vont tous deux brainstormer comme des fous histoire de mettre les mimines, avec une nette préférence pour les menottes, sur ce nouvel ennemi public numéro 1.

Peter, lui, est dans l'oeil du cyclone. Dans le viseur de la police serait plus exact.
Faut dire que le gamin, désormais devenu adulte, a pas vraiment eu une enfance facile. Pourrie jusqu'à l'os serait ce qui s'en rapproche le plus. Phobique et à la personnalité hors norme, il pourrait bien représenter le plus gros gibier jamais pourchassé par la flicaille aux abois... ou pas.

Ici, point de course haletante, à la limite de l'échevelé effréné.
Non, Mention bâtit une intrigue originale sur des fondations psychologiques à la consistance inaltérable.

Une intro magistrale évoquant le calvaire de Peter gamin et l'on se retrouve direct accro à ce second volet d'un triptyque annoncé.
Sur une bande son de folie revisitée par un auteur très au fait de la chose, un jeu du chat et de la souris d'une tension extrême où chacun avance masqué, pensant être dans le rôle du chasseur tout en incarnant une proie potentielle qui s'ignore.

L'auteur effectue un long travelling avant de la fin des sixties au tout début des années 2000 tout en essaimant ça et là moult infos marquantes qui agissent comme autant de Madeleine de Proust sur le lecteur particulièrement concerné par cette période ciblée.

Ingénieux et novateur, ce second volet m'apparait comme supérieur au premier et n'appelle qu'un seul réflexe, me précipiter fissa sur... Et Justice Pour Tous !

4,5/5
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Peter est né en 1969 au nord de l’Angleterre, a Leeds.Ce n'est pas le départ d'une vie érotique, loin de là:père cocu et alcolo, mère pute avec heures sup, crise économique, un frère et une sœur à aider; il s'en serait sorti pas trop mal sans une arachnophobie puissante qui lui fait tabasser un épicier qui refuse de lui prêter une bombe anti araignées : 4 ans en hôpital psy où il rencontre le célèbre tueur en série de son enfance: l'éventreur du yorkshire, en résulte une passion pour la criminologie et les sérial killer.

2 flics enquêtent sur un assassin qui commet plusieurs crimes sur des prostitués en utilisant une arbalète.

Roman noir: un vrai, un pur. La crise économique, les événements qui ont marqué Leeds de 1970 à 2005, les traces que laissent une jeunesse sans amour, la frustration qui s'abat sur les flics mis en échec par le tueur et la conséquence sur leurs proches sont beaucoup plus important que l'enquête en elle même.
Une amère chronique de la misère sociale , affective, et psychologique .

L'auteur est , malgré son pseudo et le lieu de l'intrigue,français. Encore une jeune romancier prometteur!
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Avis

Tout est découpé d'une main de cinéphile mélomane. L'auteur jongle avec les paragraphes qui deviennent des séquences où les scènes passent d'un acteur à un autre. Cette fois j'ai eu l'impression de regarder un feuilleton télévisé.

Le phrasé est bref et précis.

Dans cette histoire, deux personnages – Clarence, inspecteur de police et Peter, arachnophobe – ont une présence imposée aux autres. Mark Burstyn ne dégage plus autant de détermination que dans « Sale temps pour le pays », le tome précédent. L'enquête est un des fils conducteurs de l'histoire, tout comme les thèmes de la peur, des tueurs en série, de la culture et de l'actualité des Seventies à nos jours dans une Angleterre moins merveilleuse qu'elle n'y parait. Chacun a une part du gâteau quasi équivalente. Ce qui fait que nous avons un tout, en plus d'être cohérent, compact, riche, et d'une noirceur réaliste. Des faits pour lesquels la police est presque impuissante (en tout cas sur le court terme), qui déstabilise complètement des enquêteurs submergés par l'émotionnel. Ils sont rongés par la nostalgie, la culpabilité, obsédés par la chasse aux désaxés malgré tout. Ce n'est pas l'histoire de héros, mais celles d'hommes à bout de souffle qui courent après une chimère.
Dans l'ensemble, c'est bien. Ce livre est une suite qui peut se lire séparément. C'est un peu la même sauce que dans le premier tome de cette série qui devrait comprendre 3 livres.

Pour en savoir plus sur l'auteur, j'ai tiré en longueur pour les autres livres. Voyez "Sale temps pour le pays" commenté aussi sur Babelio.
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Dans le nord de l'Angleterre ,les tueurs en séries se bouturent comme des fleurs maléfiques . Aussi sanglant sue « l'éventreur du Yorkshire » mais plus original dans l'horreur ,l'assassin à l'arbalète défie une nouvelle génération de policiers . La solution pour le débusquer sera-t-elle de devenir son double ? A cette dialectique du chasseur et du prédateur Mention ajoute une saisissante mise en perspective avec les violences politiques ,les séquelles de « l'horreur économique » des années Blair à l'apocalypse du 11 septembre.
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Ce roman n'est pas à proprement parler une suite de « Sale temps pour le pays ». Là où le premier suivait fidèlement des faits réels, ce second roman, même s'il prend racine dans la réalité, est une oeuvre de pure fiction. Il adjoint à Mark Burstyn un jeune collègue, qui sera le pivot de cette histoire.
« Au-dessus du matelas, un truc. Des trucs horribles, dans chaque coin, et incroyablement laids. Si Peter connaissait le mot, il les qualifierait de « répugnants ». Mais ce n'est pas tout, non. le pire, c'est que cette laideur fait peur. Et en plus, il y en a deux. Des sortes d'oursins avec des pics tordus : aux extrémités de son matelas, à moins de trente centimètres de son drap, deux araignées grosses et grasses.
Et leurs toiles, écoeurantes.
Et leurs abdomens, énormes.
Et leurs pattes, aussi longues que des aiguilles.
Des aiguilles effroyablement difformes, comme les doigts d'une vieille sorcière. Cette vision glace Peter, lui qui n'avait encore rien vu de tel. Choc. Palpitations. Glissement, de la découverte à l'effroi. La minute s'étire autant que les pattes des monstres, qu'il sent frôler son visage. »
Ce passage donne le ton à ce que sera la suite du roman qui, en arrière-plan de l'enquête policière particulièrement difficile, est dominé par un sentiment : la peur, inexplicable, viscérale, omniprésente.

Plusieurs des victimes du tueur suivaient une thérapie auprès du DR Kraven, psychologue. L'inspecteur Cooper, pour les besoins de l'enquête, va se trouver amené à infiltrer ce groupe de soutien psychologique dans lequel, selon Mark Burstyn, le tueur aurait pu rencontrer ses victimes. Parmi ce groupe d'individus, sujets à des peurs diverses, Cooper va devoir s'inventer une phobie, au risque de développer lui-même « par contagion », cette peur panique des araignées qu'il s'est inventée.
« La peur est un phénomène intéressant. Les gens ont un mouvement de recul face à elle. Quand vous dites à une personne de regarder quelque chose qui lui fait peur, elle n'arrive pas à le faire. Cependant, si vous lui dites de se voir regarder cette même chose, elle accepte de le faire, cette fois-ci elle en est capable. C'est comme la différence entre être assis sur le siège avant d'un wagonnet de montagnes russes et être assis sur un banc en vous voyant dans le wagonnet. »
L'auteur ayant, de son propre aveu, souffert d'arachnophobie avait donc un vécu tout particulier pour nous décrire les affres de cette phobie.

Tous les personnages sont présentés avec soin : Peter qui traîne le poids de son enfance saccagée et qui est animé par le désir d'une vie meilleure, Mark promu superintendant et toujours dans l'attente de réentendre cette « voix » qui le hante depuis 20 ans, Clarence le jeune flic dont l'attachement à sa mission tourne à l'obsession. Les autres personnages plus secondaires ne sont pas négligés pour autant, et apportent leur contribution à l'intrigue, à divers titres.

Ce deuxième roman est plus subtil, imprégné de la culture du pays et du contexte de l'époque, rythmé par les évènements dramatiques qui ont marqué notre fin de siècle, depuis les accidents ferroviaires successifs, jusqu'à la chute des Twin towers à New York, et jalonné de références musicales et cinématographiques.

Le rythme, justement : L'auteur imprime à son roman un tempo tout particulier, fait d'une écriture très précise et d'un scénario au découpage quasi cinématographique. J'ai bien aimé ces fins de chapitre où avec un mot ou deux en suspension, il nous conduit d'une scène à l'autre, par une sorte de « fondu/enchaîné littéraire ». L'action s'accélère progressivement pour atteindre son maximum d'intensité dramatique dans le final.

C'est un roman noir et psychotique dans une société britannique en pleine déréliction, soumise aux peurs engendrées par le libéralisme galopant que connaît notre monde occidental, peur de perdre son travail, peur de ne pas en retrouver, peur de vieillir, et surtout peur de l'autre, symbolisée par la peur ultime, surgie des décombres du World Trade Center, ce 11 septembre 2001 qui a dramatiquement marqué au fer rouge l'histoire de notre temps…

« Chaque jour, politiciens et médias taperont sur l'Islam au lieu de crever le véritable abcès de l'Humanité : le Dieu Pognon, qui depuis toujours spécule sur la misère et négocie les os de ses propres suppôts. Scandaleux ? Oui, mais pas autant que les mosquées et la viande halal. Alors, les uns se dresseront face aux autres. Chacun fera tout pour imposer son opinion, sa revendication, sa communauté et dans tout ce vomi d'orgueils, on en viendra même à compter les morts pour comparer les génocides, distinguer l'horreur de l'atrocité. Et tout ça, sans se demander à qui profite le crime, une fois encore. Oui, « plus les choses changent et plus elles restent les mêmes ».

Un roman fort, oppressant, et dont les personnages vivront avec nous, bien longtemps après avoir tourné la dernière page.
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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L'histoire d'une enquête criminelle via l'infiltration d'un groupe de personnes toutes atteintes de phobies se rendant chaque lundi soir chez un psychiatre charismatique. Qui est le l'individu qui tue des femmes à l'arbalete dans la région du Yorkshire, vingt après les meurtres de l'éventreur du Yorkshire. C'est ce que veut absolument découvrir Mark Burstyn, superintendant en charge de cette affaire et pour ce faire il va être largement aidé par un enquêteur passionné par son métier : Clarence Coper.

Quel plaisir de lire une telle authenticité dans l'ecriture. On est loin de la recherche stylistique pour faire vendre, on est dans le vrai avec des dialogues justes. La force de "Adieu demain" est qu'il imbrique avec brio l'histoire de ce tueur et des flics dans les événements qui jalonnent les trentes années sur lesquelles se déroulent la mise en place de l'intrigue. Ainsi en plus de repères historiques, l'auteur évoque des musiques liées à ces différentes périodes et ça j'ai adoré. J'ai trouvé cette construction des plus agréable pour la profondeur et le réalisme qu'elle apporte à l'histoire.

Autre point positif et non des moindres dans un polar noir c'est la psychologie travaillées des personnages. La aussi cela donne tout de suite une belle densité et de l'intensité au texte. Ce jeune enquêteur mordu qui ne lâche rien, qui semble se perdre puis se ressaisi provoquant parfois chez le lecteur un léger malaise ; le psy qui tutoie ses patients et qui entretien des relations pour le moins surprenantes avec l'un d'entre eux... Peter un homme au passé douloureux atteint d'arachnophobie qui apitoie autant qu'il inquiète et quelques autres personnages finement travaillés qui viennent donner du corps à tout ça.

L'auteur a tissé une toile dans laquelle le lecteur se laisse prendre avec des mécanismes classiques mais dans un emballage soigné et honnête.

Ce livre est la suite de "sale temps pour le pays" que je n'ai pas lu mais cela n'a pas gêné ma lecture de ce polar. Il fait référence à David Peace dont je connais les titres cultes mais que je n'ai pas encore lu.
Lien : http://edea75.canalblog.com/..
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Suite de « Sale temps pour un pays » qui retraçait la traque et l'arrestation de l'Éventreur du Yorkshire entre 1977 et 1981. Ce nouvel opus se passe au même endroit mais vingt ans plus tard, les meurtres reprennent et l'inspecteur Clarence Cooper, jeune policier obsessionnel va prendre l'enquête en main sous la férule de Mark Burstyn, héros marqué du premier volet.
L'infiltration d'un groupe de soutien psychologique ne se fera pas sans dégats…

Pas de courses poursuites au menu mais des personnages marqués, aux psychoses fortes et des phobies, pleins... Le roman va tourner autour de ces personnages et nous les donner à découvrir au travers de leurs névroses.
L'évocation des années 80 à 2000 via la musique, les médias et les affaires est parfaitement réussi et participe à nous immerger dans l'ambiance de ce roman.
Mention spéciale (fallait la faire…) au découpage du texte parfois déroutant mais qui contribue pleinement à cette ambiance.
Autre mention spéciale: la description de certaines phobie et du stress associé est parfaitement rendu, depuis la lecture de ce roman, l'arachnophobie me guette..
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je dois dire que ce roman est bien ficelé et bien psychologique dés le départ ! L'auteur nous amène tout doucement mais surement dans un engrenage de la peur dont on peut difficilement se défaire. Nous avons beau essayer de lire avec détachement, mais le ton est tellement obsessionnel qu'on fini par céder ! Les personnages sont bien construit, bien encrés dans une fiction qui donne sur la réalité. L'histoire met en scène deux générations de flics sur une même enquête, le plus âgé replonge forcé de replongé dans le passé, ses erreurs, ses souvenirs, ses regrets et surtout son amertume et là l'auteur n'oublie pas de mettre l'accent sur les différences d'investigations et de moyens. Puis ce jeune, pourtant déjà bien expérimenté, découvre la peur, l'obsession, la névrose...
Et c'est là le point fort de l'auteur car le roman ne cesse de s'accélérer au point que le lecteur manque de "respiration" lui aussi ! Les recherches qu'il a mené sur le sujet à travers le Docteur Christophe André (psychiatre - psychothérapeute) lui sont précieux car les mots deviennent de plus en plus puissant et nous donne l'impression de tomber dans un gouffre envoûtant ...
Lien : http://pasiolivres.blogspot...
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J'ai aimé mais j'avoue ne pas avoir totalement adhéré... Toujours un plaisir de lire un des livres de Michael Mention tant le style d'écriture et les différentes références disséminées à gauche à droite rendent l'ensemble très attrayants (merci en passant de m'avoir fait découvrir King Crimson ;o). Mais il y a un mais, malheureusement, j'aurai voulu que l'enquête et les faits qui s'y rattachent soient un peu plus fournis. L'idée de cette infiltration dans ce cercle de phobiques est particulièrement intéressante et originale, la folie qui s'ensuit aussi mais ça manque globalement de rythme et la fin m'a paru un poil bâclé...
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Ce deuxième opus est tout simplement excellent! En effet ici on retrouve une thématique intéressante: LA PEUR...
Elle tient une place essentielle dans l'intrigue. Tout est parfaitement maîtrisé, parsemé d'indices et de fausses pistes, mais aussi par son écriture.
Les personnages sont présentés avec grand soin... Bref, j'ai vraiment adoré! Visiblement le troisième opus est un cran au dessus vu les commentaires; JE FONCE!!!!
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