Assassinement. Ce mauvais chirurgien de village, avec ses ferrements et son indextérité, n'est pas coupable d'un Assassinat, soit, mais d'un Assassinement.
Bourelles. On a vu des Bourelles parmi ces bourreaux.
Embrasseur. Ah ! monsieur l'incommode Embrasseur que je rencontre quelquefois, soyez l'Embrasseur de madame et non le mien ! Point d'embrassade entre hommes, un serrement de main.
Goût brûlé. Un cuisinier a le goût brûlé à cinquante ans ; il en est de même pour quelques gens de lettres ; à force d'avoir lu, ils ne savent plus lire : en analysant, en pérorant sans cesse au nom du goût, ils ont perdu le goût.
Lugubrer. Empreindre la tristesse. Son imagination sombre ne tend qu'à Lugubrer tout ce qui l'environne. Lugubrer un théâtre par des pièces tristes et noires, affligeantes ; Lugubrer une assemblée par les épouvantables détails d'un crime atroce ; Lugubrer l'esprit des enfants par des contes de revenants.
Similor. Cuivre fondu avec du zinc, et imitant l'or. A la vue de tant de réputations usurpées, et dans tous les genres, ne pourrait-on pas dire : Voilà, sous cet habit d'or, un homme Similor ?
Souligneurs. J'ai souvent remarqué que les Souligneurs soulignaient ordinairement les mots les plus heureux et les plus expressifs. Soulignez-moi, Souligneurs, rien ne me divertit plus. C'est le superfin de la critique que de souligner ; que de génie dans un Souligneur ! Devine si tu peux.
Vionche. Vivax, secularis, homme de longue vie. Vionche est celui qui a dépassé les années ordinaires, et qui est par-delà de la vieillesse. Le Vionche Fontenelle alla jusqu'à cent années, malgré la faiblesse de sa complexion. Il existe aux Invalides un Vionche de cent dix-sept ans. J'ai vu ce matin un Vionche de cent douze années et qui marche bien.
LISEUR. On doit appeler lecteurs, ceux dont l'emploi est de lire à des personnes qui les écoutent, ou qui devraient les écouter. Moncrif était lecteur de la reine ; Collé était celui de Philippe d'Orléans. On doit appeler liseurs, ceux qui ne lisent que pour leur instruction ou pour leur plaisir.
p. 308
Esclaver. Malgré les longues et cruelles guerres qui ont si souvent divisé l'empire et le sacerdoce, on a toujours vu la couronne se réunir à la tiare pour Esclaver les nations.
p. 184
(Remarque personnelle du lecteur : ce mot n'a rien d'un néologisme, car il est déjà utilisé par Montaigne).
Responsabilité.
Chaque homme, si sa raison est cultivée, et en même temps celel de ses concitoyens, offre à la société et au gouvernement une Responsabilité complète. (Alex. Bacher).
p. 385
FICTIVEMENT. Il y a des instants dans la vie où l'on aime mieux jouir fictivement que réellement.
Louis Sébastien Mercier : mon bonnet de nuit
Olivier BARROT a choisi
le théâtre du casino de Deauville pour présenter
Louis Sébastien Mercier, écrivain français du XVIIIème siècle (1740-1814) et théoricien du
théâtre. Il écrit des
essais sur
la poésie mais c'est
le théâtre qui lui donne sa notoriété. En 1781 paraît son ouvrage le plus connu "
Le tableau de Paris" et trois ans après, il écrit "Mon bonnet de nuit". Cet...