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sur 459 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Serais-je capable de tout quitter sur un coup de tête, après une rencontre étrange ?
Pourrais-je laisser mes élèves, ma vie quotidienne, ma ville, mon pays après la lecture d'un paragraphe d'un bouquin qui me parlerait intimement ?


Gregorius, lui, l'a fait.
Il faut dire qu'il est divorcé, sans enfant. Il est un professeur, vieillissant mais toujours aimé, de langues anciennes – LE spécialiste en la matière ! – dans un lycée de Berne.
Ah, Berne, c'est sa ville, avec son pont, sa place, sa librairie, son fabricant de lunettes, aussi, qui est son ami.
Et il quitte tout. du jour au lendemain. Obsédé par un jeune médecin portugais mort il y a bien longtemps et qui a jeté sur papier toutes ses pensées. Il veut à tout prix retrouver sa trace, sa famille, découvrir et s'approprier sa ville à lui : Lisbonne et son époque, sous la dictature de Salazar.


Curieuse démarche, qui me fait penser à Modiano, toujours tourmenté par le passé, ses lieux, ses personnes.
Démarche compréhensible, pourtant. Car les pensées d'Amadeu de Prado sont loin d'être anodines !
Elles nous arrachent à notre train-train et nous conduisent loin à l'intérieur de nous-mêmes, et en même temps très près des autres.
Amadeu de Prado, par son questionnement perpétuel sur la Vie, sur l'amour, sur la mort, sur son père, sur l'amitié, sur les relations entre les gens, sur ses devoirs, sur l'action dans la Résistance, sur ses élans, sur les mots, sur la transmission du savoir, sur le temps, sur Dieu, transcende le banal de notre vie et nous oblige à creuser.


Qu'est-ce qui est vrai ? L'intérieur ou l'extérieur? Ce que les autres voient de nous ou ce qu'on croit connaitre sur nous-mêmes ?
Faut-il avoir peur de la mort si nous ne réussissons pas à accomplir notre vie ?
Pourquoi les traces du passé, même gaies, rendent-elles si tristes ?
Est-il possible d'exercer son métier en contradiction avec ses opinions (être juge sous une dictature, sauver un ennemi lorsqu'on est médecin...) ?
Comment remplir le temps pour que celui-ci nous appartienne totalement et qu'on n'ait plus de regrets lorsque la mort approche ?
Etre stoïque, cacher sa souffrance pour ne pas ennuyer les autres, n'est-ce pas les empêcher eux-mêmes d'exprimer la leur ?
La désillusion ne nous permet-elle pas de mieux appréhender les contours de nous-mêmes ?
Qui voudrait sérieusement être immortel ?


Et tant d'autres réflexions profondes qui ralentissent extrêmement la lecture mais qui enrichissent, car chaque mot pèse...
Un exemple final ?
« Je ne voudrais pas vivre dans un monde sans cathédrales. J'ai besoin de leur beauté et de leur noblesse. J'ai besoin du saint recueillement des hommes qui prient. Pourtant je n'ai pas moins besoin de liberté et d'hostilité envers toute cruauté. Et que personne ne me force à choisir ».
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Une note moyenne proche de 4/5 sur ce site est souvent un gage de qualité. Cette qualité je la reconnais sans nul doute dans la conduite de la trame narrative de l'enquête de Gregorius sur les traces de Prado. Gregorius est un original; un bernois spécialiste des langues anciennes, d'une érudition hors pair qui mène une vie de professeur réglée comme du papier à musique. Et pourtant, le voilà qui part à Lisbonne sur un coup de tête, sans connaître le portugais, pour retrouver la trace de l'auteur d'un livre qui l'intrigue et le séduit. Sur place, il mène une véritables investigation policière pour retracer la vie de Pado, l'auteur en question. Tout cet aspect du roman, je l'ai aimé inconditionnellement: que ce soient les descriptions de la ville, des personnages rencontrés ou le retour vers le passé récent du Portugal (la dictature, la résistance, les tortures…); tout ça est admirablement bien fait dans une langue claire et riche qui nous font vivre l'expérience de Gregorius « en direct ». Ce que j'ai moins aimé ce sont les passages écrits par Prado, un essai philosophique dans le roman en quelque sorte. Il était sans doute nécessaire d'en donner des extraits pour que le lecteur puisse cerner la personne de Prado et comprendre la fascination qu'il exerçait sur Gregorius; mais j'ai trouvé ces passages souvent longs et fastidieux; bref, trop intellectuels… Ça m'a donné l'impression que l'auteur avait trouvé le subterfuge du roman pour faire passer ses propres écrits épars…. La fin du roman m'a aussi un peu déçue : elle nous ramène dans la banalité du quotidien bernois de Gregorius, ses soucis de santé, fermant ainsi la parenthèse de douce folie qu'il s'était autorisée. Je m'attendais sans doute inconsciemment à un dénouement à la manière d'un roman policier, tant l'enquête en a les caractéristiques.
Je suis sans doute injuste, probablement parce que j'avais de grandes attentes a priori. Mes réserves ne m'empêchent pas d'attribuer quatre étoiles, le roman étant bien supérieur à la plupart des objets de marketing qu'on nous présente ces temps-ci. Tout ça pour dire que j'ai beaucoup aimé mais que je n'ai pas été complètement emballée…
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Il est difficile de comprendre mais encore plus d'expliquer pourquoi un matin Raimund Gregorius, professeur de lettres anciennes à Berne, décide de prendre un train de nuit pour Lisbonne. A cinquante ans, il quitte tout, son poste de professeur de lycée, son appartement, sa vie rangée et terne, pour partir à Lisbonne, sur les traces d'Amedeu de Prado, médecin portugais et érudit. S'improvisant détective, Gregorius n'aura de cesse de percer le mystère de ce personnage fascinant et troublant. J'ai moi-même été fascinée et troublée par ce beau roman très dense qui requiert attention et concentration (particulièrement certaines réflexions philosophiques qui rendent la lecture dans le métro difficile). Il y a quelques longueurs ou "langueurs" car le rythme est lent, l'ambiance nostalgique mais cet homme qui, en disséquant la vie d'un autre homme, se rend compte qu'il n'a pas réellement vécu jusque-là est émouvant et donne à réfléchir.
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Le sujet central du roman de Pascal Mercier traduit de l'allemand par Nicole Casanova, « Train de nuit pour Lisbonne », est : la Perception.
La perception que nous avons de l'Autre, du monde qui nous entoure, de nous mêmes, de notre vie, et de ce fait, de son sens,
Le professeur Gregorius, vieux professeur des langues anciennes, a vécu toute sa vie à travers les textes anciens ( grecs, latins, hébreux,). Il définissait et percevait la vie à travers ce prisme de parchemins.
Du jour au lendemain, la vie, qu'il ne percevait pas, se charge de se rappeler à son bon souvenir, en lui déposant entre les mains un livre «  Un orfèvre des mots » d'un auteur portugais, jusqu'alors inconnu. Pour lui, les premières lignes de ce livre prendront valeur de signal.
Il part ainsi en quête de la mémoire de ce poète portugais Amadeu de Prado, ancien enfant prodige, médecin, «  prêtre sans Dieu », mort depuis plusieurs années.
Il ne connaît rien de cet homme, ne connaît rien de sa vie, de sa langue, de son passé, seuls les mots contenus dans un livre le poussent à aller à sa rencontre.
A travers la mémoire d'un homme, dont il recomposera méticuleusement la vie, à travers les témoignages de ceux qui auront traversé sa vie, les lieux de sa mémoire, ses écrits, il comprendra la perception d'Amadeu, son intelligence, et c'est par cette quête qu'il va lui même, peu à peu percevoir le monde et ceux qui l'entourent.
Lui, le professeur érudit et si sagement rangé dans les rayons de cette bibliothèque dont il armait sa vie, va comprendre toute la complexité des êtres, leur densité, leur profondeur, leur multitude intérieure :
« Chacun de nous est plusieurs à soi tout seul, est nombreux, est une prolifération de soi-mêmes. C'est pourquoi l'être qui dédaigne l'air ambiant n'est pas le même que celui qui le savoure ou qui en souffre. Il y a des gens d'espèces bien différentes dans la vaste colonie de notre être, qui pensent et sentent différemment -Fernando Pessoa, Livro do desessossego. »
Il va réaliser tout simplement le monde qu'il perçoit.
La vérité se trouve en chacun de nous, et il est vain de vouloir éperdument la découvrir chez l'Autre. Là n'est pas le but d'une vie. Vivre parmi les autres, pas à travers les autres. Vivre en soi et non pour soi.
«  toute activité humaine n'est que l'expression hautement imparfaite et même ridiculement maladroite d'une vie intérieure cachée, à la profondeur insoupçonnée, qui tend vers la surface sans pouvoir jamais l'atteindre fût-ce même de très loin. »
« Les paroles sont elles encore l'expression de nos pensées ? »
Pouvons nous atteindre l'Autre par nos mots, devons nous au moins tenter d'y parvenir ? Et que retiendra l'Autre de tout ce que nous tentons de lui adresser. Qu'en percevra t il exactement ? Comment être certain que notre perception soit identique à celle de l'Autre ?
« On ne voit pas des êtres humains comme des maisons, des arbres et des étoiles. On les voit dans l'attente de pouvoir d'une certaine manière les rencontrer et ainsi les intégrer à son propre univers intérieur. L'imagination les rectifie pour les adapter à nos propres souhaits et espoirs, mais aussi pour qu'ils puissent confirmer nos propres peurs et préjugés..Nous ne parvenons même pas jusqu'aux contours extérieurs de l 'autre. »
Quel peut être la raison de cette difficulté , de l'existence ce doute perpétuel que chacun connaît ?.
« Que se passerait il si nous nous affrontions sans la double réfraction que représente le corps interprété. Si sans rien entre nous qui divisât et falsifiât, nous nous précipitions pour ainsi dire les uns dans les autres ? ». Qu'arriverait il ?
Ce que nous voyons, percevons, est ce la Réalité ou est ce uniquement la projection de ce que nous créons  en nous même?
« Tout ce que nous voyons du monde extérieur comporte aussi une partie de notre monde intérieur. » 
« L'idéal fanatique de la connaissance » poussait de Prado a continuellement remettre en question son image, l'image de l'Autre, l'image du monde qui l'entourait. Ce questionnement, chaque jour plus puissant, chaque jour de plus en plus exigeant le mena au bout de ce qu'il pouvait percevoir de l'Autre, et donc de lui même. La limite, la limite avant le probable basculement vers l'autre côté du miroir.
«  elle n'est tout simplement pas possible, la franchise illimitée, dit jorge quand ils se serrerent la main dans la rue.Elle dépasse nos forces. Solitude par obligation de se taire, cela aussi existe. »
« Sur mille expériences que nous faisons, nous tout au plus une par le langage. Parmi toutes ces expériences muettes sont cachées celles qui donnent secrètement à notre vie sa forme, sa couleur et sa mélodie. »
Cette limite qui l'aura mené au bord de cet abîme existentiel, lui fera perdre l'usage du verbe, lui fera perdre parole.
« Au commencement était le verbe et le verbe était avec Dieu.Il étaient au commencement avec Dieu.Tout fut par lui et sans lui rien ne fut.De tout être il était la vie et la vie était la lumière des hommes. (Taduction de l'Ecole Biblique de Jérusalem ). »
De Prado aura perdu la lumière avant que ne vienne la nuit. Gregorius reviendra vers la lumière, « L'orfèvre des mots » lui aura permis d'en apprendre l'usage.
Le mot "zakhar" en hébreu signifie l'homme et "zekher" signifie la mémoire.
« En mettant en lumière le passé, la mémoire construit le présent. » ( le rabbin Nachum Braverman ).

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Raimund Gregorius, dit Mundus, est professeur de grec, latin et hébreu au Liceu. Deux rencontres vont le persuader de tout quitter pour découvrir l'auteur de ce livre qu'il a trouvé dans une librairie, un certain Amadeu de Prado.
Un début très étrange mais j'ai vite été envoutée par la vie de cet Amadeu de Prado à travers les témoignages de ses proches et ses écrits. J' été happée par ce personnage très charismatique et impressionnant mais possédant aussi quelques faiblesses. J'ai été un peu agacée par son côté sûr de lui. J'ai beaucoup apprécié les deux personnages, Raimund Gregorius et de Prado, qui sont tous les deux passionnés mais de caractère différent.
C'est une écriture très dense qui demande beaucoup de concentration. J'ai parfois été un peu perdue par le côté philosophique du roman. Mais j'ai aussi trouvé de très beaux passages que j'ai malheureusement oublié de noter !
Une lecture assez dure avec le style sobre et détaillée de Mercier mais aussi, tellement intense par ses évocations.
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Bel ouvrage, qui se lit facilement et explore les aliénations de l'individu et ses vaines tentatives pour y échapper par le moyen du voyage, du renoncement ou de la révolte contre l'ordre (des autres ou du sien) établi.
Il ne faut pas attendre d'action ou de mièvrerie romantique dans cet ouvrage mais l'exploration saine, objective et pratique de la personnalité d'un intellectuel.
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Depuis que l'intelligence habite l'être vivant, depuis qu'elle a inventé l'écriture, tout a été dit et écrit sur la vie. Puisque tout se résume en une seule question, sans réponse à ce jour, et sans doute à jamais: pourquoi la vie et sa fin inéluctable ?
Au travers de cet ouvrage, Pascal Mercier invite son lecteur à une réflexion philosophique. Son héros, Raimund Gregorius, est une encyclopédie vivante. Il nous entraîne à la rencontre d'un "orfèvre des mots", de son souvenir plus exactement puisque disparu depuis quelques décennies : Amadeu de Prado. C'est un personnage imaginé par l'auteur, taillé sur mesure pour canaliser la pensée du lecteur tout au long d'un voyage initiatique.
Une rencontre fortuite fait naître chez Grégorius, en forme de pulsion, le besoin irrépressible d'abandonner sa vie bien ordonnée et de partir sur les traces de ce "prêtre sans dieu". de faire connaissance avec son histoire, son milieu, ceux qui, encore vivants, l'ont connu. En érudit pétri des théories des philosophes de l'antiquité, ce professeur de langues anciennes est parfaitement à-même de développer les thèses dont Pascal Mercier veut nous entretenir par procuration.
Le choix du lieu et de l'époque, la dictature de Salazar au Portugal dans les années 70, offre un décor propice à aborder les grandes questions existentielles. Dans un contexte politique difficile, un climat de menace et de peur, la vérité des caractères se révèle.
Le thème essentiel est celui de l'accomplissement de l'Être. La vie est-elle vaine puisque l'Homme, dans sa fuite en avant perpétuelle, ne parvient jamais à la complétude ? Amadeu de Prado est une forme de personnage idéalisé pour étudier la relation à l'autre, l'autre étant parfois lui-même, sa relation au temps. Gregorius voyage dans son souvenir, "lui qui n'avait peur d'aucune pensée", et qui "devant des prêtres avait voulu parler de la parole mourante de Dieu" et pour qui, dans son époque troublée, l'humiliation reste pour lui la plus violente douleur.
En iconoclaste libre penseur, dans un ouvrage unique qu'il révèle en héritage, il ne se laisse rien imposer, ni l'amour qui enferme sa victime dans un carcan, ni la tutelle de Dieu. Il ne veut "rien avoir à faire avec un caractère aussi présomptueux". Cet homme qui avait une vraie faim de vie quand se profile la fin de sa vie "n'était jamais rassasié de la réalité". Dans son voyage intérieur "dans les zones négligées de l'âme", il regrette la vanité des mots, incapables de traduire la pensée.
Que dire de ce curieux périple ? Il nous enseigne, s'il en était encore besoin, que depuis Platon, repris par Montaigne, philosopher c'est apprendre à mourir. Aussi Amadeu de Prado, connaissant le mal qui l'habite, craint plus l'inachèvement de soi que la "furieuse solitude", source de liberté, ou la mort.
Bel ouvrage ! Une forme de divagation de la réflexion, pas toujours facile à lire. On se retrouve souvent au carrefour de pistes qui toutes ouvrent sur autant de chemins de la pensée, avec des retours sur des points d'accroche, des lieux, des personnages. C'est une improvisation de notre voyageur de l'esprit, une parenthèse dans la vie de Gregorius que cet engouement soudain pour le poète-philosophe portugais, au point pour le premier d'apprendre le portugais et même de se mettre à fumer. C'est à cela que l'on comprend que ces personnages sont construits sur mesure pour cette invitation à l'introspection philosophique. C'est l'avantage de la forme romanesque du procédé. C'est efficace et le but est atteint. Coeur, siège des sentiments, esprit celui du raisonnement. Dieu, religion, et l'âme ? "L'âme,…, est une pure invention, notre plus géniale invention…"
Et moi, et moi, dans tout ça ? Lecteur qui reste perplexe.
J'aime ces livres qui se prolongent une fois fermés. Ces livres qui se rappellent à vous quand vous êtes déjà plongé dans un autre, parce qu'ils ont une forme d'universalité.
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Excellent roman au charme puissant. Le personnage de Prado m'a semblé un peu pesant et monolithique à partir de la seconde moitié du livre. Mais considérer que son existence n'était en fait que l'allégorie du voyage intérieur de Gregorius m'a aidée à mieux le supporter.
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P. Mercier a écrit un très très beau livre ; une histoire intense, passionnante, bien racontée : celle d'un homme qui va à la quête d'un autre homme dont il a connu l'existence par hasard. le professeur de langues anciennes à Berne, R. Gregorius, quitte brutalement tout ce qui a toujours fait sa vie pour se rendre à Lisbonne, à la recherche d'un certain Amadeu de Prado dont il a, entre les mains, l'ouvrage : "Un orfèvre des mots", qui semble avoir été écrit pour lui. le docteur Prado est mort depuis longtemps mais Gregorius va rencontrer sa soeur Adriana, un de ses anciens professeurs le père Bartolomeu, son ex-meilleur ami Jorge, un compagnon de résistance Joao Eça et son amie de toujours Maria Joao. Petit à petit on découvre que A. de Prado était un homme très intelligent, extrêmement honnête et lucide, enfant surdoué puis médecin, qui ne se remettra jamais vraiment d'avoir dû ramener à la vie "le boucher de Lisbonne" à la fin du règne de Salazar. le récit est émaillé de morceaux de son livre, dont on comprend qu'il a été édité à compte d'auteur par Adriana. Les propos, assez philosophiques sont d'une grande profondeur, touchant à la nature même de l'être humain, à son âme. En même temps que ses découvertes sur Amadeu, Gregorius avance dans sa propre vie ; en particulier en lisant des lettres écrites par Prado à son père, juge et atteint d'une maladie très douloureuse qui lui courbe le dos ; de son côté, ce père, craignant le jugement de son fils, lui écrit aussi, mais aucun des deux ne lira jamais ce que l'autre lui a écrit. L'ombre de la dictature et de la fin de règne de Salazar plane sur tout le livre. Beaucoup de parallèles entre les vies des deux hommes : le lycée, celui où Grégorius enseignait et celui d'Amadeu ; les mots, le langage ; les vertiges et les insomnies... Une histoire superbe !
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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J'ai dévoré ce livre qui nous plonge dans une histoire extraordinaire dans un Lisbonne très bien décrit.

J'ai aimé la façon donc Pascal Mercier narre cette histoire d'un homme tout à fait ordinaire et dont son but est de découvrir comment vivait un poète dont il a découvert les vers par hasard dans une librairie.

Il va a la fois découvrir l'histoire très touchante de ce poète et des personnes qui l'ont cotoyer.

Un livre que je conseille.
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