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3,49

sur 1828 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Monde archéologique aux secrets bien troublants
Idole étrange et maléfique aux grands yeux blancs
La petite ville d'Ille sera le lieu du drame
La statue amoureuse se changera en femme
le fat Alphonse eut tort de jouer avec elle
La bague sur son doigt sera gage éternel
Et la Mort unira leurs destins violents
Folie ou cauchemar? le doute frissonnant
S'insinue jusqu'au bout dans nos veines tremblantes
Cette Vénus de bronze hante l'imaginaire
Et garde au fond des yeux son si lourd mystère...

Mérimée ne fait pas, dans cette nouvelle, que céder à la mode du 19ème siècle , entiché d'Antiquité. Il était lui-même passionné d'art et inspecteur général des monuments historiques. le narrateur, témoin de l'histoire, c'est un peu lui. L'aspect fantastique est , je trouve, exploité de manière subtile, les phénomènes étranges apparaissant progressivement. le fait que le drame se double d'un aspect policier laisse une fin ouverte.

Une nouvelle fantastique intéressante, au style riche, aux personnages bien dessinés. Étudiée en 4ème, elle plait aux élèves, mais ils trouvent le vocabulaire difficile. Et ils préfèrent les histoires de vampires, comme " La morte amoureuse" de Théophile Gautier....

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Prosper Mérimée (1803-1870) Inspecteur général des Monuments historiques ( nommé en 1834) a effectué de multiples missions à travers la France. Au cours de l'une d'elles dans les Pyrénées-Orientales, il découvre des fouilles archéologiques qui ont mis en évidence un temple dédié à la déesse Vénus, il va s'en inspirer pour écrire cette nouvelle fantastique publiée en 1837.
Le narrateur , un archéologue parisien, arrive à Ille (sur Têt). Il est recommandé par une de ses connaissances à Monsieur de Peyrehorade, amateur d'antiquités. Il est reçu avec convivialité alors que la maisonnée est en pleine effervescence, préparant les noces du fils.
Il est invité à séjourner quelques jours dans le domaine afin de pouvoir découvrir les trésors de l‘Antiquité dont il est propriétaire et notamment une grande statue en bonze représentant Vénus découverte sur ses terres, prisonnière de racines d'olivier. En la dégageant, la statue tombe sur la jambe de Jean Coll , l'inventeur , et la fracture.
Le jour de son mariage, un vendredi, veneris diem,   le fils du propriétaire, Alphonse, passionné de jeu de raquette , intervient au cours d'une partie pour sauver l'honneur de l'équipe locale qui affronte une équipe espagnole; quelque peu gêné par la somptueuse bague qui orne son doigt , un bijou de famille- , celle -là même qu'il doit offrir à sa future épouse, il le place au doigt de la statue. Mais le soir venu, impossible de récupérer l'anneau serti de diamants , le doigt de pierre l'emprisonne .
Au petit matin, on découvre le jeune marié mort, près de lui, la bague diamantée. La jeune épousée passe pour folle car elle désigne comme meurtrière la statue.
L'inscription sur le socle de la statue « Cave amantem » «  prends garde à toi si elle t'aime » sera reprise , dans le livret de Carmen d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy. inspiré par Mérimée: « Et si je t'aime, prends garde à toi, Prends garde à toi.
veneris diem 
C'est mystérieux, et on ne peut , tel un enquêteur amateur, partir à la recherche le coupable (l'espagnol qui apostrophe Alphonse à l'issue de la partie ) ou la coupable irrationnelle, la statue en bronze ?

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J'ai dû travailler dessus avec mes élèves pour un cours sur le fantastique, et j'ai bien apprécié l'histoire, moins l'écriture, où je me retrouve dans le camp du grand Victor et de son "plat comme du Mérimée"! Sur le plan littéraire, il n'y a en effet pas grand chose à se mettre sous la dent, mais l'intrigue est vraiment sympathique, et a certainement, de fil en aiguille, influencé bien des récits d'horreur au cinéma...

L'action se passe dans divers pâtelins des Pyrénées-Orientales. le narrateur est invité à rencontrer M. de Peyrehorade qui a trouvé une statue antique de Vénus sous un olivier mort... L'olivier mort était déjà un signe annonciateur, la chute de la statue sur la jambe d'un personnage en est un autre, et ainsi de suite... À partir du moment où Alphonse de Peyrehorade, jeune premier fougueux et prétentieux, enfile sa bague sans y penser au doigt de la statue, vous devinez la suite. On a évidemment droit à la scène de nuit où le narrateur dans son lit oscille entre cauchemar et manifestations surnaturelles, comme dans du Gautier ou du Gogol.

Et justement, même si je ne suis pas un expert en littérature fantastique, je préfère de loin ce que j'ai pu lire de Gautier, Maupassant, Dostoïevski ou Gogol quand ils convergent vers ce terrain... J'aurai peu à dire, encore une fois, si ce n'est que l'écriture ne décolle pas, qu'on passe un moment sympathique, mais sans plus. Cette simplicité linguistique en fait à mes yeux une oeuvre idéale pour les collégiens, mais encore faut-il savoir la rendre passionnante... La fin reste ouverte, comme c'est devenu une tradition dans nombre de récits d'horreur désormais.

Quand on a lu Quatrevingt-treize de Victor Hugo juste avant, il est difficile de lire quelque chose de plus modeste ensuite!
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La Vénus d'Ille est un récit fantastique écrite par Prosper Mérimée en 1835 et éditée en 1837.

Il a eu l'idée de cette nouvelle lors de son voyage dans le Roussillon en 1834. Il y avait découvert un site antique où des fouilles archéologiques avaient révélé un temple antique dédié à Vénus. Mêlant imagination et érudition (Mérimée a été inspecteur des Monuments Historiques), il nous offre avec la Vénus d'Ille, l'une des plus célèbres de ses Nouvelles fantastiques.
 Le cadre de l'histoire se passe dans une toute petite ville du Roussillon. la ville d'Ille. le narrateur exerce le métier d'archéologue. C'est cette fonction qui le pousse à se rendre dans cette ville. En effet, il doit, lui et son guide, rencontrer un vieil antiquaire. Cet antiquaire se nomme Monsieur de Peyrehorade. Il est en possession de ruines dites antiques et il doit les montrer au narrateur et à son guide….

J'ai renoué avec Mérimée après tant d'années, la dernière fois c'était au collège avec « Colomba », que j'aimerais bien relire d'ailleurs. J'aime beaucoup son style d'écriture. L'histoire et le décor prennent vie devant nos yeux. La notion de fantastique est très présente, à travers les récits des différents intervenants, sans que l'on voit vraiment la statue en action, tout est suggestif mais bien présent.
En somme une courte nouvelle qui m'aura permis de retrouver un auteur, qui a l'époque m'était imposé, mais que je lirais à nouveau avec plaisir.

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Cette nouvelle, La Vénus d'Ille, je l'avais lue il y a quelques années, quand mes enfants étaient au collège. Je viens de la redécouvrir avec plaisir, toujours avec un certain effroi.

Pour les besoins du Challenge des Départements français en lectures, je cherchais une oeuvre en rapport avec les Pyrénées-Orientales ; la voici toute trouvée ! Prosper Mérimée, récemment nommé Inspecteur général des Monuments historiques, nous entraîne ici dans le Roussillon, près de l'Ille-sur-Têt, pas loin du Mont Canigou, où il a justement entrepris la visite de fouilles archéologiques, dont les ruines d'un temple antique dédié à Vénus, la déesse de la beauté et de l'amour.

J'ai de nouveau apprécié ce récit court, mais captivant, écrit dans un style classique, précis et recherché. le narrateur, tel un spectateur, nous relate des faits étonnants, en compagnie d'un archéologue de la région, passionné et fier de la superbe Vénus de cuivre qu'il a découverte par hasard et qu'il idolâtre ; une sculpture exceptionnellement belle avec « un corps parfait ; rien de plus suave et plus voluptueux que ses contours ». Pourtant il observe avec étonnement comme « de la malice dans les yeux » de cette statue voire pire « de la méchanceté. Dédain, ironie, cruauté se lisaient sur ce visage d'une incroyable beauté cependant ». de plus, sur son piédestal une citation énigmatique en latin « Prends garde à toi si elle t'aime ». On s'interroge, on a l'impression que cette Vénus pourrait être maléfique, on pressent des événements inquiétants, une vengeance quelconque… Effectivement l'histoire va tourner au drame !

Prosper Mérimée a réussi habilement, en seulement une quarantaine de pages, à créer une atmosphère mystérieuse où se mêlent réalité quotidienne et éléments surnaturels. Que croire ? Quelle morale tirer de cette nouvelle fantastique ? » Peut-être simplement respecter l'amour et les sentiments et ne pas se laisser aller à « des mariages de convenance », comme cela était l'usage au 19ème siècle. Mais chacun pourra tenter de trouver une explication rationnelle.

#Challenge illimité des Départements français en lectures (66 - Pyrénées-Orientales)



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Prosper Mérimée est un grand maître de la nouvelle, un peu oublié de nos jours cependant. La Vénus d'Ille, publiée en 1837, illustre l'intérêt de l'auteur pour la littérature fantastique.

La narration est à la première personne ; dans une longue lettre, le narrateur raconte sa visite à un antiquaire passionné d'archéologie, M. de Peyrehorade, qui vient de découvrir une magnifique statue antique, une Vénus d'origine romaine ; un maléfice semble planer sur ce bel objet depuis qu'un ouvrier qui a participé à l'excavation de la statue a eu la jambe cassée et que d'étranges phénomènes se produisent autour d'elle. le narrateur est convié aux noces du fils de ses hôtes qui doivent avoir lieu pendant son séjour.
L'écriture est chargée de mystère ; le suspense et la tension dramatique montent habilement en puissance entre l'effet d'annonce autour des réactions diverses devant la beauté ambiguë de la statue, les tentatives de traduction des inscriptions et les rappels de légendes antiques.

Il y a dans cette nouvelle, une véritable petite étude de moeurs assez savoureuse. Mérimée mêle à son récit des réflexions intéressantes sue le mariage et sur la situation de la belle fiancée, une jeune fille intelligente et raffinée, épousée pour sa dot par un jeune homme incapable de reconnaître ses grandes qualités ; l'auteur développe un vrai talent pour les descriptions colorées et pittoresques, pour les digressions détaillées, une certaine distance objective, un détachement critique voire un humour certain.
J'ai particulièrement apprécié la description de la noce, le parcours en calèche sous les acclamations. le contraste est frappant et toujours présent dans le récit entre la véritable érudition du narrateur, un archéologue parisien, et l'amateurisme m'as-tu-vu de l'antiquaire roussillonnais. Tous les personnages sont, par ailleurs, finement travaillés malgré la brièveté du texte ; hormis ceux dont j'ai déjà parlé, je peux ajouter que le fils de famille est particulièrement sot, imbu de sa personne et imprudent, que sa mère est une bonne bourgeoise de province à l'esprit étroit et méfiant.
Quant au narrateur, j'ajouterai simplement qu'il est un double intra-diégétique de Prosper Mérimée qui lui prête sa concision, son sens aigu de l'observation, son détachement, son style factuel, son esprit cartésien et logique et, enfin, ses propres doutes ; à ce titre, je me demande s'il faut voir dans le dénouement une quelconque morale…

En ce qui concerne le côté purement fantastique, il est important de remarquer que le dédoublement de l'objet étrange est particulièrement subjectif : en effet, le narrateur n'est pas vraiment témoin des évènements surnaturels et il ne les subit pas personnellement ; il est troublé et intrigué. Il nous livre donc ses réflexions notamment sur la symbolique de l'échange des anneaux, sur le choix du fiancé porté sur un bijou trop voyant, sur les doigts de la statue.
Il y a quelque chose de dérangeant dans le simulacre de culte païen envers la Vénus, la manière dont, malgré les à priori de la mère du marié, elle est en quelque sorte associée aux festivités du mariage et surtout, dans les allusions grivoises de l'antiquaire qui la compare à la mariée. Il y a souvent un effet miroir entre la jeune femme et la statue, une constante comparaison et opposition en filigrane.

Ce fut un réel plaisir de relire cette nouvelle !
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Je connaissais Prosper Mérimée comme historien et archéologue, ainsi que quelques uns de ses écrits sur les monuments de France lorsqu'il commença un grand recensement sur le territoire. Je le découvre en tant qu'écrivain avec cette nouvelle fantastique, écrite d'une plume magistrale, qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout...et j'aime beaucoup la chute....alors que je pensais que la Vénus d'Ille finirait dans un musée, eh bien non Prosper Mérimée lui a attribué un autre destin ! Et d'ailleurs, j'aime assez l'idée de demander à des enfants d'imaginer une suite à cette nouvelle...
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Un archéologue est mis en relation, par M de P, avec monsieur de Peyrehorade antiquaire dans le Roussillon. Un guide le menant à bon port lui explique qu'il a déterré, au pied d'un olivier avec un autre en présence de M de Peyrehorade une figurine en bronze presque nue. C'était dans le jardin de l'antiquaire. Par sa chute, la statue est tombée sur la jambe d'un des hommes qui la déterrée et celle-ci a cassé. Plus tard un garnement jette une pierre sur la statue et celle-ci le heurte par ricochet. Cette statue est-elle la cause de méfaits ?

L'archéologue parisien est reçu chez l'antiquaire. Des propos sont échangés au sujet de la statue. L'antiquaire fait remarquer au parisien qu'il y a deux textes latins dont un sur le socle de la statue. L'un et l'autre en fond l'interprétation. Ils semblent s'entendre sur la traduction : « Prends garde si elle t'aime. »

Bientôt seront célébrés les noces du fils de l'antiquaire, Alphonse. Celui-ci, joue au jeu de paume. Il perd, ce qui est plutôt rare. Il attribue la partie perdue à une volumineuse bague qu'il avait au doigt. Il s'en sépare, la mettant au doigt de la statue ce qui est un signe de fiançailles à la statue. Ensuite Alphonse triompha au point d'humilier les espagnols. L'heure arriva de se rendre aux festivités du mariage. En cours de route, Alphonse, se rend compte avoir oublier la bague au doigt de la Vénus. Il ne s'en fait pas, il en a une autre à donner à sa future épouse.

Ils reviennent tous à l'Ille où aura lieu, la nuit de noce. Alphonse raconte au parisien qu'il n'a pu tirer l'anneau du doigt de la Vénus, celle-ci offrait une résistance.

Au cours de la nuit, le parisien avait difficile de dormir avec tout ce qu'il avait entendu. Il y eu du bruit dans la cage d'escaliers, des cris même de Mme de Peyrehorade. On retrouva Alphonse mort à genou au pied du lit nuptial. le procureur du roi mena l'enquête. La mariée déclara avoir vu la Vénus dans le lit les bras tendus autour d'Alphonse. Avec de telles déclarations, la jeune mariée passait pour une folle. Si aucun crédit ne pouvait être attribué à ses déclarations, qui donc avait tué Alphonse ?

J'ai trouvé cette lecture plaisante. En cours de lecture, je me demandais ce qui allait encore se passer. Quels méfaits attribuerait-on encore à cette statue ? du catalan, des expressions locales, une terminologie liée à l'histoire antique ont quelque peu freiner l'évolution de ma lecture. Bien que ce ne soit pas vraiment mon style de lecture, je suis satisfait d'avoir abordé ce classique.
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La Vénus d'Ile est un grand classique de la littérature française. Cette nouvelle tient en une quarantaine de pages. Rarement, une lecture aussi courte aura créé un impact aussi grand.

La nouvelle est souvent décomposée en quatre grandes parties qui correspondent à autant de journées. Nous suivons un narrateur, qui sur la recommandation d'un ami, va se retrouver embarquer dans une drôle d'histoire où il va être question d'un mariage en province, de la découverte d'une mystérieuse statue et d'un événement pour le moins étrange.

Ces quelques pages permettent d'évoquer de nombreuses thématiques qu'elles soient légères ou qu'elles renferment une forme de critique. Souvent considéré comme un parisien, le narrateur se voit confronté aux préjugés de la province à l'égard de la capitale… alors même que l'auteur mène une petite charge contre les petits érudits locaux et leurs théories farfelues. A cela, il faut encore rajouter des dénonciations : contre la politique et et la religion, les mariages arrangés, les procédures judiciaires de l'époque…

Pourtant, ce n'est pas tant l'oeuvre engagée qui a retenue l'attention que le conflit permanent qui est au centre de l'intrigue entre surnaturel et rationalisme. S'agit-il d'une oeuvre gothique ou d'un polar ? Ce sera au lecteur de mener l'enquête et de dresser ses propres conclusions… car l'oeuvre offre un potentiel de relecture et d'interprétation non négligeable.

Peu importe ce que l'on recherche, voici un classique intemporel qui réserve bien des surprises et qui mérite d'être lu, même plusieurs siècles après sa publication.
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J'ai été séduite par cette Vénus attirante et diabolique, et plus encore, par la maîtrise de l'écrivain dont le style sobre et précis ne donne que plus de vraisemblance à une histoire fantastique.
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Le vénus d'Ille

comment s'appelle l'hôte du narrateur ?

Monsieur de Peyrehorade
Monsieur de Pehrehorade
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