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4,27

sur 1356 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Ne verra t-on la Fortune de France relevée ? » voilà ce qu'aurait dit le chancelier Michel de l'Hospital, et la citation qu'a choisi Robert Merle pour ouvrir sa saga romanesque.
Une saga qui prend lieu et place en pleine France déchirée des guerres de religion dans la seconde moitié du XVIe siècle. J'ai mis pas mal de temps avant de me décider à me lancer dans cette sage, premièrement car je lis très peu de romans historiques et deuxièmement parce qu'il s'agit de ma période préférée donc je rechignais encore plus à la lire en fiction. Finalement ce qui a fini par me décider c'est qu'il ne s'agissait pas de la mise en scène direct des Valois mais plutôt d'une famille lambda et fictive, cette idée me plaisait assez alors je me suis lancée. Et fort heureusement, je ne suis pas déçue.
J'ai donc fait la connaissance de la famille de Siorac et du beau domaine de Mespech. Comme ces sonorités le laissent deviner on va plonger en plein Périgord, dans l'atmosphère aride et huguenote de ce sud-ouest. Car oui les Siorac sont protestants et en tant que tel la vie ne sera pas de tout repos en pleine guerre civile entre catholiques et protestants, entre batailles et édits de paix, entre cour et province, et c'est cela que l'on va suivre, la vie quotidienne de toute cette joyeuse tribu, la grande histoire à échelle d'hommes et de femmes. Je dis tribu car à Mespech c'est une grande famille atypique qui y vit, fondée par deux hommes, deux ex compagnons de guerre devenus frères de coeur : Jean de Siorac et Jean de Sauveterre, que tout le monde va appeler La Frérèche. Ensemble ils vont bâtir le grand et vaste domaine de Mespech qui va peu à peu se peupler ; trois anciens soldats, la nourrice (et ses enfants), la femme de chambre, divers hommes de main, et vagabond recueillis, chaque personne intégrant le domaine intègre en quelque sorte la famille. Sans oublier les trois fils de Jean de Siorac, d'ailleurs c'est Pierre, le cadet, qui est le narrateur du roman et de la saga et dont on suivra les aventures tout au long des tomes. Dans ce premier tome il nous raconte la genèse de sa famille et son enfance, sur un ton à la fois drôle et touchant.
J'ai beaucoup aimé cette joyeuse et attendrissante cohabitation pleine de vie, avec une affection particulière pour la Frérèche dont j'ai adoré le duo atypique plein de sagesse et de complicité (j'aurai d'ailleurs bien aimé que toute la saga soit sur eux deux).
Je l'avais maintes fois entendu, et j'ai pu le constater, Robert Merle a effectivement totalement nimbé son récit de l'atmosphère non seulement du XVIe siècle mais aussi de la Guyenne, à travers le parler et les dialogues, dont l'effet est franchement réussi et plutôt sympa. Il a également su incorporer les faits historiques et politiques de l'époque dans sa narration en gardant un style vivant et dynamique et sans que cela semble trop lourd, un peu comme Druon avec les rois maudits.
Même si au début cela me faisait très bizarre de lire sous forme de fiction le siècle dont j'ai tant lu en non-fiction, mais j'ai été ravie (et soulagée) de constater que c'est un roman qui, pour le moment je trouve, est bien dosé entre histoire et fiction. On verra ce qu'il en sera des tomes suivants, car j'ai cru comprendre que Pierre atterrirait à la cour et dans ce cas je risque d'être plus tatillonne… Quoi qu'il en soit, j'ai été agréablement surprise et je ne pensais pas m'attacher aux Siorac !
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Commencé il y a 20 ans puis abandonné, je suis enfin arrivée à bout de ce livre. Et je dois dire que cela a été une bonne surprise. J'en gardais le souvenir d'un livre difficile d'accès et peu intéressant. Mais c'est tout le contraire. Un roman bien écrit, où l'auteur a fait des recherches pour retranscrire la langue de l'époque. C'est intelligent et la grande et petit histoire se mêlent agréablement.
Pour autant, je n'ai pas retrouvé la verve et le souffle épique d'un Alexandre Dumas. Je lirai sans doute la suite pour me faire une idée plus précise...
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Ce premier tome est agréable à lire. C'est un bon début. Il pose les bases et le contexte dont est issu le personnage principal et narrateur, Pierre de Siorac. le roman nous raconte des événements historiques violents, confus – la guerre entre catholiques et protestants – mais pour une fois, du point de vue de la province.


J'ai déjà lu des romans sur cette même période, passionnante et violente à la fois, mais ils se passaient tous plus ou moins à Paris. C'est évidemment oublier la province qui a vécu ce conflit, différemment certes, mais qui l'a vécu.
C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre. Bien sûr on entend parler de Catherine de Médicis, des rois, Henri II et Charles IX, mais le roman se concentre principalement sur la manière dont la campagne périgordine a vécu au cours de cette période. Et c'est particulièrement intéressant. On voit concrètement comment les campagnes et les villages étaient organisés. On se rend compte de la dureté de la vie dans ces régions. La misère parfois, le manque de travail pour certains, l'aisance pour d'autres, les liens entre seigneurs et les plus petites gens, le manque d'éducation des paysans, l'importance de la religion et des superstitions. Je me suis aussi vraiment rendue compte du fossé et de la distance géographique immense qui existait entre Paris et le reste de la France. Voilà une citation qui représente bien la réalité du royaume:
« Pour la plupart des Périgordins, le Roi était un personnage lointain que nul, sauf quelques nobles, ne verrait jamais, et qui comptait peu dans leur vie quotidienne, sauf au moment où les officiers royaux exigeaient d'eux la taille. Mais pour les réformés qu'il foulait sans merci, Henri II avait tout autant de réalité que les brodequins, l'estrapade, le chevalet, la flamme qui jaillissait des fagots ou la fumée qui répandait sur les villes l'odeur infecte de la chair brûlée. »

Un autre point que j'ai vraiment aimé et qui donne encore plus de réalisme au récit, c'est que l'auteur utilise le langage régional de l'époque. Il utilise le parler local du Périgord. Et c'est une idée géniale. le ton est tellement particulier que l'on se prend dans l'histoire tout de suite. On a parfois droit à des expressions assez drôles et imagées. Voici quelques exemples de termes typiques que j'ai notés: une « garce » pour dire une femme, un « pitchoune » pour bébé ou encore un « drole » pour enfant.
J'espère que l'auteur gardera ce ton et ce langage dans les tomes suivants car cela donne encore plus de caractère à cette oeuvre qui traite d'une période qui a pourtant été vue et revue.

C'est un premier tome prometteur, qui a l'originalité de nous plonger dans le monde campagnard du XVIème siècle et de nous montrer un point de vue que je n'ai pas souvent eu l'occasion de rencontrer dans mes lectures traitant de cette époque.
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Me considérant toujours comme historienne et archéologue, j'ai dévoré et dévore toujours les livres faisant référence à l'histoire ou l'archéologie dans le monde.
Je considère Fortune de France comme une référence concernant l'histoire De La Renaissance en France, et en Europe. Merle dans cette saga,l'histoire d'un héros fictif Pierre de Siorac, fils d'un roturier huguenot qui aura gagné ses titres de noblesse sur les champs de bataille, et d'une mère catholique descendante d'une longue lignée de noblesse. A travers ce personnage, l'auteur va nous décrire les ravages que va subir durant des siècles la France, de ce qu'on l'appelle la Guerre des Religions.
Cette saga est un véritable bijou tant dans le domaine historique que philologique, l'auteur ayant décidé de l'écrire en vieux français, mélangeant les différents dialectes présents dans le pays, langue d'oc, langue d'oïl, français du Nord.A travers les péripéties du jeune Siorac, qui débutera sa carrière en tant que médecin, et finira Marquis en tant d'agent secret, la saga couvre l'histoire de pas moins de cinq rois si je ne m'abuse, de François Ier, à Henri IV, pour les livres écrit par Robert Merle lui-même.
Merle nous plonge dans la société européenne de l'époque, ses dissensions, ses batailles, ses guerres, mais aussi son aspect philosophique, scientifique, et son approche de la sexualité; A travers différents personnages tout aussi attachants les uns que les autres,on mesure pleinement la problématique de la discrimination, du rejet et de la capacité de l'être humain à se faire "entourlouper", pour citer l'auteur, sous couvert de différences qui en fait n'existent pas.
Je pourrais encore une fois continuer longtemps, alors lisez Merle, cette saga est absolument fantastique, ne soyez pas rebuté par le langage, on s'y fait très vite. L'Histoire a une grande importance, elle nous permet de mieux connaître l'évolution de notre monde.
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De 1547 à 1565 Robert MERLE évoque dans Fortune de France le destin d'une famille convertie à la religion réformée, le protestantisme, dont les membres sont alors appelés huguenots. C'est en quelque sorte une genèse de cette période sombre de l'Histoire de France que nous propose l'auteur, à travers le regard d'un protagoniste certes noble mais néanmoins simple, et enfant pendant cette période.

L'Histoire sert donc de toile de fond à l'enfance de Pierre de Siorac, lequel raconte la façon dont son père prit possession d'un chateau du Périgord, comment il le fit prospérer en dépit des épidémies, famines, attaques de maraudeurs et autres tensions religieuses. MERLE évoque aussi largement les relations entre classes sociales et la façon dont les enfants étaient alors élevés.

C'est en soit suffisant pour faire de Fortune de France un roman passionnant. Mais Robert MERLE ajoute à l'intérêt de son intrigue une prose fleurie reconstituée à force de recherches sur le langage de l'époque et qui donne à l'oeuvre une crédibilité sans faille et lui évite l'académisme qui aurait pu être ennuyeux pour le lecteur en quête de divertissement. C'est certainement pourquoi le roman connut un succès considérable dès sa sortie en 1977 et que son auteur lui donnera douze suites jusqu'à sa mort en 2004.
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Hélas, je vais faire partie des quelques rares qui n'ont pas prolongé le plaisir de lecture jusqu'à son terme. Je ne peux que saluer le talent d'écrivain de Robert Merle, dont j'avais adoré "La mort est mon métier", et j'ai passé un bon moment de lecture en parcourant les 200 premières pages.
Et puis,...
Allez savoir pourquoi, ma concentration s'est enlisée dans le récit, très dense. Est-ce dû à la multitude des personnages, aux nombreux événements entremêlés ?
Je le regrette, car c'est un bon livre, mais j'ai lâché.
Une autre fois peut-être...
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Vincent Beckers s'est plongé dans Fortune de France.

Et il a aimé.
Aimé le style, avant tout. Quel bonheur de retrouver le parler de l'époque et de découvrir moult expressions d'autrefois.
Rien que cela mérite le détour.
Mais il y a plus : la richesse documentaire.
De quoi réconcilier tous ceux et celles dont le prof d'histoire les a dégoûtés de l'Histoire. Ici, Histoire et histoires se recoupent. Sans ton pédant, sans délire irrationnel.
Bref, un bon moment de lecture.
Idéal pour les vacances.

Vincent Beckers a dit : hugh !
Lien : https://vincentbeckers-cours..
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Roman historique pendant la période des guerres de religion, passionnant! Il s'ancre dans la terre, le quotidien, la religion, la politique... Un livre que j'aime relire!
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Sous François 1er à Henri IV, on suit les aventures de Pierre de Siorac jeune étudiant médecin à Montpellier avec la truculence des mots et expressions en langue d'oc de Robert Merle. Pas besoin de dictionnaire les mots parlent tout seul. Je me souviens de nouer l ‘aiguillette et l'on passe des très bons moments avec ses 13 volumes
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Beaucoup d'humour et une bonne et franche paillardise. Ca fait du bien, ça donne envie de courir la campagne pour vivres des aventures, charmer ces dames et succomber aux plaisirs de la boisson ! Rafraîchissant !
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