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Critiques filtrées sur 3 étoiles  

La mort est mon métier de Robert Merle

Ah! quel métier!!
Robert Merle, dès 1952, retrace la vie de Rudolf Hoess ""Rudolf Lang dans le livre ""à partir d'éléments recueillis après la guerre par un psychologue américain lors du procès de Nuremberg.
Cela nous donne des précisions sur ce qui c'est passé dans le camp de concentration de d'Auschwitz-Birkenau.
Ce livre est un peu long sur le début .
Normal il retrace la vie de Rudolf Hoess de sa jeunesse difficile dans sa famille patriarcale à l'extrème qui a formé sa personnalité .
Ce que Robert Merle tente de nous expliquer ,c'est que Hoess à force d'obéir de force , considère que l'obéissance aux autorités supérieure à ses chefs est une qualité première .
Après avoir combattu pendant la 1er guerre mondiale à l'age de 16 ans, il est affilié au parti nazi dès 1922,
il entre dans la SS en juin 1934, et commence sa carrière au sein du système concentrationnaire nazi en novembre de la même année.
Il est commandant des camps de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, du 1er mai 1940 au 1er décembre 1943, puis de nouveau entre mai et septembre 1944.
Nazi convaincu, il fait preuve non seulement d'une totale obéissance aux ordres d'Heinrich Himmler concernant l'extermination des juifs, mais aussi d'initiatives, afin d'augmenter les capacités exterminatrices d'Auschwitz,
notamment en utilisant le Zyklon B dans un ensemble de chambres à gaz.
Ce que moi j'en déduit : c'est qu'il a été le plus grands Sérial Killer du monde !
cette ténacité qu'il avait de mettre au point un système de machine à tuer ,etait immonde .
Il a été responsable de la mort de 1,13 million de Juifs.
Merle nous glace le sang à chaque page par l'ingénuité de Höess qui bricole à coup d'intuitions, des chambres à gaz et des fours crématoire pour avoir un ""rendement "" maximum.
Je ne lui accorde aucune excuses .
Ce n'est pas parceque tu reçois des baffes par ton père ,qui te donne le droit de devenir un tueur et de plus à grande échelle. Malheureusement c'est le cas .
Qui n'a pas reçu de raclées par le père?
Au total ce roman, sans rien excuser de ses actes abominables, décrit la vie tragique d'un homme qui, sans haine mais par simple devoir, va se faire l'organisateur du crime le plus monstrueux de l'histoire.
(Freud aurait du le psychanaliser ,
c'était un "fou " qui vivait sa vie de famille tranquille avec sa femme et ses trois enfants ).
Mais moi ,dans ce livre , je découvre que tous ceux qui obéissaient étaient pareils a Rudolf Hoess!
du simple gars ss qui actionnait les interrupteurs d'entrée de gaz, aux autres qui tiraient dans la tête des pauvres gens des camps juste pour s'amuser ! Ce n'étaient pas des militaires mais des assassins .
La guerre c'est une merde si tous les hommes pouvaient faire un autodaté de tous leurs armes !....mais là je rëve
d'un autre monde comme dis bien la chanson de Téléphone.
Rudolf Höss est arrêté par les troupes britanniques le 11 mars 1946, condamné à mort, et exécuté par pendaison le 16 avril 1947 sur le lieu même de ses crimes.

Bon je ne voulais pas lire ce livre ! mais j'ai voulu savoir !!
comme je saurais un jour pourquoi des Français dénoncaient des juifs ! et la rafle du Val d'hiv!
Ben merde alors je vais lire une BD de Achille Talon!!!

Fabiolino
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Il y a des livres aux titres intrigants, surprenants, dérangeants... C'est, vous vous en doutez, le cas de La mort est mon métier. Dans ce livre, l'auteur s'inspire du témoignage d'un psychologue - comme il l'explique dans la préface- pour nourrir son récit d'une certaine vérité historique. Le psychologue a pu, lors du procès de Nuremberg, interroger Rudolf Lang (de son véritable nom Rudolf Höss) qui fut notamment le commandant d'Auschwitz chargé de l’exécution des juifs. L'auteur retrace son parcours dès 1913 en insistant tout au long du récit sur les principes immuables qui ont dictés sa vie à savoir le respect des ordres et le devoir. ( " Ton honneur, c'est ta fidélité.") Ces principes dans la mission qui lui a été confiée sont inconciliables avec l'empathie, la conscience de l'autre ou la solidarité face à l'horreur qui sera commise. C'est en cela que le personnage est effrayant. Élevé dans l'intransigeance et dépouillé de tout sentiment, il exécute insensiblement la tâche confiée avec technique et rigidité, dépendant d'ordres qu'il s'interdit de juger et de remettre en cause.
Lu dans le cadre du challenge PIOCHE DANS MA PAL DE JUILLET 2015, j'ai pu découvrir avec le choix de Titiseb77, un classique de la littérature concentrationnaire, le seul sur lequel je me sois penchée jusqu'à présent. Il constitue un récit à la fois instructif et dérangeant. Dérangeant de part les descriptions, les procédés de mise à mort et le point de vue adopté qui nous confronte à la psychologie de l’exécuteur que l'on comprend évidemment difficilement. Et instructif puisque je ne connaissais quasiment rien sur l'homme dont il est question. En bref, c'est un livre particulier et presque étrange mais que j'ai trouvé intéressant et que je vous invite à découvrir.

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Je n'avais rien lu autour du livre avant de l'avoir refermé. Mais dès l'entame, j'ai été dérangée par le fait que l'auteur colore le personnage du futur commandant en chef d'Auchwitz, en un enfant au père tyrannique, à la religion omniprésente, aux crises névrotiques, comme si c'était nécessaire pour expliquer le personnage. Alors que malheureusement, je pense que les tortionnaires sont généralement des êtres comme les autres, ce qui rend bien plus difficile la compréhension de leurs actes, certes, mais qui est plus proche de la réalité, qu'ici, l'auteur semble avoir voulu occulter.
Pour ceux qui ont eu la chance de visiter, cet été 2022, l'exposition sur l'art dans les années 20 en Allemagne au Centre Pompidou, il y a une ébauche d'explication dans l'immense souci de revanche d'un peuple fier et blessé par les représailles qui ont suivi la première guerre mondiale et l'immense crise économique d'alors, qui ont participé à permettre à Hitler, leur promettant la restauration de la grande nation allemande, d'obtenir une fidélité quasiment inconditionnelle.
En refermant le livre, je me suis penchée sur l'histoire du véritable commandant d'Auchwitz, également prénommé Rudolph, comme le protagoniste du roman. Et effectivement, aucune enfance malheureuse, une vie normale pourrait-on dire. Personnage froid, qui semble même avoir gonflé les chiffres de l'extermination à Auchwitz lors du procès de Nuremberg et qui pose l'immense question de l'obéissance aveugle dépourvue de la moindre référence morale.
Pourquoi avoir voulu édulcorer cette réalité, pour en faire par moment un quasi bouffon d'opérette ? Je ne sais pas.
Si j'avais connu l'auto-révélation écrite par Rudolph Höss, je pense que j'aurais privilégié cette lecture.

Plutôt déçue, vous l'aurez compris par cette lecture.
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Ecrit et sorti dans les premières années de 1950, ce roman a été un choc littéraire et il l'est encore d'une certaine manière. D'abord parce que ce roman fait partie des premiers grands livres traitant de la shoah, à une époque où cette réalité n'était pas encore acceptée. Ensuite parce que c'est un roman - aujourd'hui encore, la littérature concentrationnaire est vue comme un thème "sacré" à ne surtout pas être traité sous l'angle de la fiction. Enfin, l'audace vient du traitement même de ce roman : l'auteur s'est en effet mis dans la peau d'un nazi, en s'inspirant sans le nommer de la vie de Rudolf Hoess qui a été commandant du camp d'extermination d'Aushwitz. Cela donne une fausse biographie passionnante qui est aussi un portrait de l'Allemagne entre 1914 et 1945. Certaines périodes sont hélas un peu trop vite balayées (comme, paradoxalement la période des premières années de la seconde guerre mondiale). On aurait sans doute aussi aimé plonger un peu plus dans l'appareil du parti nazi. Mais enfin, le but de Robert Merle a été d'expliquer comment un soldat exemplaire a pu concevoir avec zèle, administrer sans état d'âme et exécuter plus de deux millions de juifs dans l'enceinte de son camp. Un livre édifiant, plus de 50 ans avant la sortie d'un autre grand roman sur l'univers concentrationnaire, fausse autobiographie d'un nazi aussi : Les Bienveillantes.
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Tant qu'à faire, il vaut mieux lire la véritable autobiographie de Rudolf Hoess (ou Höss). Celle qu'il a écrite en prison en Pologne avant d'être pendu en avril 1947 et qui s'intitule « le commandant d'Auschwitz parle ».
Robert Merle s'est inspiré de cet écrit mais aussi des notes d'un psychologue comme il le signale dans la préface.

Les deux Rudolf n'ont pas la même personnalité ni la même enfance. le Rudolf Lang de Robert Merle a grandi dans la crainte des châtiments de la part de son père. En effet, celui-ci culpabilise son monde et embarque toute la famille dans sa tentative de racheter ses pêchés. Rudolf devra, pour effacer les fautes de son père, devenir prêtre. L'enfant progressivement se révolte contre ce serment et contre la religion. Il est solitaire, renfermé et a de grandes difficultés de communication. Plus tard, il fait des crises (genre borderline). Une fois engagé dans les organisations militaires, ses crises disparaissent.
Le vrai Rudolf Hoess ne semble pas avoir de problèmes relationnels. Il n'a pas eu cette enfance. A priori, il ne fait pas de crises. Robert Merle en fait un personnage plus faible qu'il ne l'est en réalité.
N'est-il pas problématique de jouer avec cette histoire-là ?


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La curiosité pousse à se pencher sur la biographie d'un personnage au centre du système concentrationnaire; et quel dispositif.
Et qu'apprend-t-on ?
Merle s'inspire très fortement de l'histoire et des pensées de Rudolf Hoss, commandant du camp d'extermination d' Auschwitz-Birkenau.
Comment appelle-t-on un homme qui fait du massacre en masse ?
La réponse de Robert Merle donne son titre à l'ouvrage : il s'agit d'un homme dont "La mort est le métier".
Comme l'a décrit HARENDT, la triste banalité du mal. Un homme qui s'est évertué à faire du mieux possible son travail, aussi terrible soit-il. C'est ce qui dérange toutes les bonnes volontés. Comment expliquer un tel comportement?
Pas de sadisme, une effroyable banalité, de l'enfance, du devoir, de l'obéissance sadique, du devoir. Rien n'évoque une quelconque perversité ou blessure profonde pouvant modeler l'esprit à des fins de folie meurtrière.
Adhérer au parti nazi ,Hoess fait preuve d'une foi inébranlable en la supériorité de la nation allemande, en revêtant l'uniforme de soldat qu'il quittera à regret pour entrer dans l'administration des camps de concentration.
Au sein des camps, il observe: prisonniers, geôliers. Il note: inefficacité, malveillance ,cruauté.
Au nom de cette soi disante barbarie, il va tenter d'en améliorer le système...au nom d une loyauté indéfectible, il va évacuer toute émotivité. Il ne fait qu'obéir...mais jusqu'où peut-on le faire et doit on le faire?
Le plus terrible de la banalité d'un homme qui a idolâtré un homme, une pensée, un uniforme, un pays et qui s'est évertué à en améliorer le dispositif.
Effrayant et l'on comprend pourquoi la majorité des gens pensent qu'un quelconque problème psychologique, psychiatrique, traumatisme est à l'origine de tout cela; tellement plus rassurant
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Robert Merle nous a servit là un travail remarquable. Et la préface, dans le livre d'édition post-1972 est tout bonnement exquise. Pouvoir aller autant dans le détail dans une tournure de l'histoire aussi terrible est éducatif, et conscientise quand à la folie d'un peuple qui, je cite "n'est plus guidé par l'opinion populaire."
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Dans ce livre paru en 1952, Robert Merle dresse le portrait d'un homme dont la mort est devenu le métier. Il obéit à tous les ordres reçus, sans sourciller. Il se trouve qu'il fait partie du monstrueux appareil nazi. Le rôle qui lui a été fixé est donc d'exécuter le maximum de Juifs selon un planning déterminé. Il le fait sans états d'âme, un point c'est tout. Des personnes comme ça existent en ce moment même, autour de nous. Mais elles se révèlent seulement quand l'Histoire devient folle - non seulement pendant la seconde guerre mondiale, mais également dans bien d'autres circonstances.
Les livres qui nous font entrer dans la tête d'un tueur institutionnel sont très rares. Robert Marle a réussi à en écrire un, qui "tient la route". Il fallait que je le lise. Mais je n'ai pas aimé cette lecture. Je peux expliquer ma réticence par le sujet qui est particulièrement dur. Mais il y a autre chose... A titre personnel, je souhaiterais qu'on donne la parole aux victimes plutôt qu'aux bourreaux. Et je préfère les témoignages directs des protagonistes de la tragédie, plutôt que des récits romancés.
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Livre fantastique…tant il décrit un horreur indicible !
Comment un enfant, plutôt malaimé, deviendra, en son âme et conscience, un « bourreau » SS durant la seconde guerre mondiale…ou comment un homme participe à l'organisation d'un génocide en étant persuadé de faire uniquement son devoir de citoyen.

Edifiant et terrifiant !
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Roman écrit par Robert Merle et contant l'histoire de Rudolf Lang (renommé dans ce livre), directeur du camp d'Auschwitz-Birkenau durant la seconde guerre mondiale.

Oeuvre difficile à écrire, elle se distingue par deux points principaux; l'écriture à la première personne du singulier, mêlant donc protagoniste et narrateur, permettant au lecteur de saisir de manière crûe les pensées de cette personne. Sans conscience, comme il s'en revendique et comme sa femme s'en félicite (jusqu'à un certain point, vous verrez), on le voit désintéressé des humains, déshumanisé, suivant les ordres car il est soldat du Reich, de la SS, de la SA et avant de son père, figure sinistre, autoritaire et effrayante qui le poursuit tout au long du roman. Cependant, peut-être par pudeur ou par choix stylistique, Merle met une distance entre Lang et le lecteur par la froideur monstrueuse de ce narrateur. C'est un choix de Merle et je trouve dommage cette déshumanisation d'un humain qui, certes, fut ignoble, mais qui fut humain, pouvant être notre voisin ou un membre de notre famille; mais je ne connais pas bien la vie et la psychologie dudit Rudolf Hess pour dire exactement qui il fut. Merle a d'ailleurs fait un très grand travail de recherche et c'est tout à son honneur.
Deuxième point important dans ce récit qui le démarque des récits de camps (outre le fait que l'on soit du côté du geôlier), c'est le fait que l'on puisse voir Rudolf Lang évoluer depuis son enfance. Merle ne s'arrête donc pas à la période d'Auschwitz, qui ne représente, au final, qu'un quart du livre, mais bel et bien à tracer l'histoire de cette personne et essayant de comprendre comment il en est arrivé là. En cela, c'est une franche réussite.

Robert Merle, déjà dans les années 50, avaient, grâce aux documents et à sa propre expérience, réussi à percer l'idéologie profonde du IIIe Reich, aujourd'hui encore ignorée par beaucoup d'étudiants ou lycéens, notamment le rapport au religieux. le nazisme, profondément anti-chrétien, a créé une "religion séculaire", le Parti étant semblable à "un ordre religieux" selon l'expression même d'Hitler en 1934. C'est une Allemagne idéalisée, glorifiée, sanctifiée qui apparait alors. Mais l'auteur ne verse pas dans le politique et se contente d'utiliser Rudolf Lang et la première personne pour le laisser narrer sa vie propre. On voit parfois le Reichsführer Himmler, mais on n'entend guère parler d'Hitler et jamais de Goebbels ou Mengele. En cela, on évite les écueils classiques de la littérature de camps de concentration condamnant toutes les pages les crimes nazis, se lamentant sans cesse.

C'est une oeuvre parfaitement originale que je conseille vivement à tous, amateurs de romans, amateurs d'Histoire, ou des deux.
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