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3,88

sur 362 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est admis scientifiquement que le dauphin est un animal très intelligent. Robert Merle fait sauter le pas à son imagination pour écrire ce roman d'anticipation.
Il décrit les relations de deux dauphins, Bi et Fa, avec les hommes qui veulent les enrôler dans des tâches de guerre.
Très bien écrit, avec l'aide de deux spécialistes des dauphins, ce livre est passionnant et confirme en 1967 le talent révélé par les premiers livres de Robert Merle.
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"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme."
L'âme, dans ce roman, semble nichée dans la capacité à transcender les barrières spécistes, à la fois dans la communication et dans l'affection sincère.

De ma première lecture quand j'étais gamine, il m'était resté deux émotions solidement entrelacées :
– l'émerveillement, car le livre se penche sur ce mystère mythologique et affectif que sont les relations entre les dauphins et l'humanité, et il y a en ce mystère un noyau dur de joie pure
– le crève-coeur devant le gâchis humain : le roman, mêlant spéculations scientifiques et analyses politiques, se place dans un contexte de troisième guerre mondiale (et quand on songe que le roman date de 1968, on comprend à quelles peurs il puise la force atroce de ses enchaînements narratifs). Et dans ce contexte, l'intelligence des dauphins est convoitée par l'armée comme un enjeu de taille pour la maîtrise des mers.

On aimerait tant se couler dans le plaisir des relations interspécistes que nouent chercheurs et dauphins, se couler dans l'eau et rire de bonheur, comme des gosses. Mais dans le monde tel que le découpe l'homme, les eaux sont sous la ténèbre des croiseurs, des sous-marins nucléaires, des mines meurtrières. Mais dans le monde tel que le possède l'homme, les dauphins peuvent devenir propriété nationale, et eux qui en acquérant le langage humain ont prouvé au monde leur statut de sujet, se voir pour cette même raison utilisés comme objet – comme armes. Alors on frissonne.

Et on suit le sillage de Robert Merle dans l'idée, et l'espoir, que peut-être le salut du monde repose entre les nageoires d'un animal doué d'émotion, et dans la capacité de l'homme à s'entendre avec lui.
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Si le nom de Robert Merle surgissait par hasard dans ma tête ou au détour d'une conversation, j'y associais immédiatement La mort est mon métier, que je n'ai pas encore lu (coucou la procrastination). Désormais je penserai à lui et à son très bon roman qui m'a intriguée dès la première page.
J'ai adoré suivre l'avancée de Fa puis de Bi dans leur apprentissage linguistique. Je regrette malgré tout qu'il n'y ait pas eu plus de passages les concernant : dialogues dauphin-humain, expériences, observations… J'ai compris que je pouvais être fascinée par deux cétacés qui se mordent !
Cette mise en parallèle de l'animal et de la défense nationale - marine américaine est très intéressante et prouve encore une fois que l'Homme considère la faune comme un moyen et un outil en dépit de ses facultés remarquables qui sont en l'occurrence avancées sur Ivan et Bessie. Tout est crédible, à en faire pâlir !
L'écriture n'est pas des plus faciles à lire lors des dialogues. Une phrase peut facilement tenir une page avant le point final, mélangeant les différentes répliques et pensées, ce qui peut est déroutant.
J'essaierai d'emprunter au plus vite le second tome que j'espère aussi bon - voire meilleur que le premier.

A découvrir, bonne lecture. :)
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Le sujet me passionne (le sujet animal). Je pense que j'ai dû voir le film en premier, quand j'étais jeune. Et il m'avait bouleversé aux larmes bien sûr.
Je garde néanmoins un bon souvenir du livre, même si, pour être tout à fait honnête, je dois reconnaître qu'il est un peu longuet ... et un chouia misogyne.

A propos de dauphins, je me permets de glisser ici une jolie citation :
« Le dauphin est un éternel fœtus, qui sourit comme le Bouddha, et cliquète son bonheur dans la soupe bleue des origines. »
Yves PACCALET
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Le professeur Henry Sevilla dirige un centre de recherche et travaille sur la communication avec les dauphins. Son objectif est d'arriver à décrypter le langage naturel de ces animaux et de profiter de leur exceptionnelle intelligence pour leur apprendre le langage humain.
Ce projet ambitieux est financé par le gouvernement américain, et l'armée est partie prenante dans l'affaire. Sevilla se doute que les objectifs réels du projet vont au delà ce qui lui est présenté, mais il n'est pas au bout de ses surprises. Et le lecteur non plus !

J'ai eu un peu de mal à aborder ce livre de Robert Merle, roman d'anticipation paru en 1967, mais qui évoque un futur proche (1972). Difficulté liée au style, sans doute : les dialogues sont inclus dans le texte narratif et on ne sait pas toujours immédiatement qui s'exprime. Et puis ce livre mêle plusieurs genres : roman d'espionnage, histoire sentimentale, document d'archive, rapport scientifique. Son ancrage dans la période de guerre froide et du conflit au Vietnam peut sembler un peu daté, mais rejoint une actualité bien plus proche lors de l'attaque terroriste d'un bateau de l'armée américaine au large de la Chine. Se profile alors la menace d'une troisième guerre mondiale et surtout une prémonition des évènements du 11 septembre 2001 !

Le sujet du livre est plein de charme : apprivoiser des dauphins, communiquer avec eux, comprendre leur langage et leur apprendre des rudiments d'anglais, cette utopie fera rêver tous les anciens adeptes de la série Flipper le dauphin ! le contraste entre ces expériences idylliques et l'enjeu politico-guerrier du projet de recherche est fort et illustre bien que la science peut conduire au pire comme au meilleur usage dans notre monde, même s'il ne s'agit ici que de l'imagination de l'auteur !

J'ai pris grand plaisir à cette lecture et j'ai apprécié de retrouver Robert Merle dans un genre autre que ses romans historiques dont je suis fan !
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Fa et Bi, les deux dauphins au coeur de l'intrigue, sont joueurs et attendrissants, comme des enfants. Il vont apprendre à parler avec les humains et se retrouver impliqués dans une bien sinistre intrigue : le déclenchement potentiel d'une troisième guerre mondiale, et nucléaire !
C'est très instructif, sur la vie des dauphins d'une part, mais aussi sur la bassesse des hommes, leurs mensonges, leur inconscience. C'est aussi une politique fiction sans concession, prenante, parfaitement documentée et par conséquent pas si irréaliste que ça. Elle donne froid dans le dos.
Le style d'écriture de ce roman est assez particulier. J'avoue que ces longs paragraphes à la ponctuation minimaliste m'ont troublé au début. Puis, heureusement, à la longue, on finit (presque) par les oublier. Mais je n'ai pas vu l'intérêt. C'est à se demander s'ils n'ont pas été écrits par des dauphins…
En tout cas, j'ai beaucoup aimé l'idée de ce premier contact parlé entre espèces différentes. Surtout que les dauphins (même en réalité) sont si intelligents et attachants ! Ça change un peu des romans de science-fiction classiques et de leurs contacts improbables avec des extraterrestres…
Lien : https://www.pascific.fr/1967..
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Difficile de donner un avis tranché sur ce livre qui alterne les passages passionnants avec pas mal de longueurs narratives, le tout au sein d'un scenario pas toujours très évident à suivre. Mais il reste des qualités indéniables, en premier lieu la grande cohérence scientifique, une clairvoyance admirable des dérives du monde et un sujet fascinant, et d'ailleurs toujours d'actualité.
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Retour en pleine guerre froide, une passionnante aventure qui soulève plusieurs problématiques. Une climat politique particulier se mélange aux activités scientifiques de Henry Sevilla.
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J'ai beaucoup aimé l'histoire de ce roman. Toute oeuvre qui permet de réhausser le statut des animaux auprès de notre prétendue supériorité humaine est toujours bon à prendre.

Toutefois, l'édition que j'ai lu avait de longs passages où toute ponctuation était absente, rendant la lecture laborieuse...Dommage !
Suis-je le seul à avoir eu ce problème ?
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L'animal doué de raison, c'est le dauphin. Dans les années 60, en pleine guerre froide, l'Armée américaine a envisagé de l'utiliser comme auxiliaire militaire : indécelable car mélangé à tous les autres animaux marins, rapide, intelligent, facile à dresser, il présente toutes les qualités requises.

Dans la préface, Robert Merle indique qu'il s'est appuyé sur deux spécialistes des cétacés pour rédiger son roman, paru en 1967. Il alerte sur le danger de faire des dauphins des armes vivantes capables de dévaster les flottes et les ports ennemis. Il craint que cette perspective soit proche. L'avenir lui donnera tort, heureusement, même si les programmes militaires impliquant les dauphins semblent toujours exister.


Il s'agit d'un roman d'anticipation, l'action se déroulant au début des années 70. L'auteur imagine que l'entraînement des dauphins a fait de nets progrès. Nous suivons l'équipe du Professeur Sevilla chargée d'améliorer la communication entre humains et dauphins. Les résultats obtenus, après une période de stagnation, vont être prodigieux : les deux dauphins, Ivan et Bessie (surnommés Fa et Bi) vont apprendre à parler et même à lire !


Au delà de l'aspect scientifique des capacités des dauphins, ce roman est inséré dans les enjeux politiques de l'époque : guerre du Vietnam, lutte contre le communisme, rivalités entre les services d'espionnage américains, surveillance des scientifiques liés de près ou de loin aux enjeux militaires, risque d'escalade vers la troisième guerre mondiale.


Le style narratif est original : certaines parties sont rédigées sous la forme d'une seule grande phrase, mêlant pensées, paroles et actions. Un peu étonnée au départ, j'ai trouvé que cela apportait vraiment du dynamisme aux scènes décrites.


En conclusion, j'ai bien apprécié ce roman de "politique-fiction" bien mené où ces animaux si attachants que sont les dauphins jouent un rôle de premier plan.
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