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Claire Boulard (Traducteur)
EAN : 9782081241275
308 pages
Editions Arthaud (10/11/2010)
3.5/5   17 notes
Résumé :
Le 29 juin 1970, Reinhold Messner perdait son frère cadet Günther dans une avalanche, juste après avoir atteint le sommet du Nanga Parbat, le neuvième sommet le plus haut du monde (8 125 mètres). Lui-même revient de cette expédition avec de graves séquelles. Il entreprend de raconter les circonstances de la catastrophe dès son séjour à l'hôpital, mais son récit est alors interdit à la vente, en vertu d'un contrat léonin, signé avant l'expédition. En 2010, cinq ans a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
1970, une expédition allemande à l'assaut d'une des plus hautes montagnes de l'Himalaya. Reinhold Messner et son frère Günther l'atteignent mais lors de la descente et alors que les difficultés sont derrière, une avalanche de glace emporte Günther. Rejoignant enfin ses 'camarades', il a le sentiment que certains auraient préféré le savoir mort, qu'il s'est fait manipuler par le chef de l'expédition, le seul, selon le contrat, habilité à communiquer des informations aux médias.

Un style trop indigeste a malheureusement gâché mon plaisir, comme un scénario raconté au présent dans lequel se glissent des réflexions au passé.

J'ai cependant été impressionné par la fin, errant seul, affaibli, les pieds gelés, à la merci des bergers cupides qui l'ont recueilli, négociant leur aide en leur abandonnant petit à petit son matériel, se faisant même voler ses chaussures, pensant ne jamais s'en sortir vivant.

L'auteur raconte ici enfin SA version, corroborée plus tard par la découverte du corps de son frère mais tant d'ombre subsiste.
Pourquoi le camp de base n'est pas parti à son secours?, pourquoi à son retour a-t-il le sentiment que des 'camarades' auraient préféré qu'il ne revienne pas?, était-ce une première? quelles ont été les versions officielles successivement adaptées?, quel était le but du chef en envoyant une fausse information (fusée rouge)?
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Le Nanga Parbat culmine dans la chaîne himalayenne à 8125 mètres de haut. La simple sonorité de son nom est déjà l'invitation aux plus incroyables rêveries. Mais comme dans toutes les légendes, il comporte sa part d'ombre et de malédiction.

Longtemps réputé imprenable, le Nanga Parbat résista à beaucoup d'assauts, et cela durant des années. Les alpinistes parmi les plus chevronnés de l'époque y risquèrent leurs vies, et beaucoup y restèrent. le 3 juillet 1953, l'allemand Hermann Buhl réussit l'exploit qui avait coûté la vie à 31 alpinistes avant lui. Celle que l'on appelle alors « la montagne tueuse » commençait à livrer peu à peu ses secrets. Mais approchée ne signifiait pas qu'elle pour autant fût domptée.

En 1970, une nouvelle expédition allemande, menée par Karl M. Herrligkoffer, s'apprête à tenter l'expédition par la face du Rupal, le plus haut versant à pic du monde, et encore invaincu. Reinhold Messner et son frère Günther font partie de l'équipe qui assiège le 9ème sommet du monde cette année là.

Reinhold Messner livre ce récit de l'ascension qu'il mena au péril de sa vie, et dont son frère Günther ne revint pas.

On aimerait penser qu'il en va des sommets comme des alpinistes : qu'ils évoluent dans des hauteurs que le commun des mortels ne peut connaître.

Mais ce livre est au contraire le fruit d'un combat, celui de Reinhold Messner, contre la calomnie, le mensonge et la trahison dont il fut l'objet dès son retour du sommet. Accusé d'avoir abandonné son frère pour assouvir ses ambitions, les bruits les plus fous se répandirent sur lui. La malédiction du Nanga Parbat avait rattrapé les deux alpinistes trop aventuriers. En 2005, les restes de Günther furent découvert, et allaient attester la thèse de l'avalanche sur le retour du sommet, telle qu'elle avait été exposée par Reinhold.

Mais revenons en 1970. Alors que les allemands font le siège de la montagne, le mauvais temps les cloue au camp de base, la nature semblant bien décidée à rappeler à l'homme sa gravité initiale.

Les alpinistes décident alors de tenter une « attaque éclair » du sommet malgré le mauvais temps, annoncé comme persistant par une fusée rouge lancée dans la nuit noire par le chef d'équipe Karl Herrligkoffer (le chef d'équipe ici organisait et planifiait l'ascension mais ne grimpait pas jusqu'au sommet).

Si la réputation de Reinhold Messner comme grand alpiniste de son temps était déjà bien établie (il n'avait pourtant pas encore escaladé l'Everest sans masque à oxygène, ce qui était alors tenu pour impossible et qu'il allait réaliser en 1978, puis de nouveau en solitaire en 1980), ce n'était pas encore le cas de son frère Günther. Elan de fraternité, ambition, passion…toujours est-il que Günther rompt les rangs et rejoint rapidement son frère sur la voie qui mène au sommet, distanciant les deux autres membres de leur équipe. Bientôt les deux hommes se tiennent côte à côte sur le toit du Nanga Parbat, dans la fameuse zone au-dessus des 8000 mètres, que les alpinistes appellent la « zone de la mort », tant l'air respirable y est pauvre.

Mais si les grimpeurs redoutent les effets néfastes de cette altitude, ils ont tous une autre crainte : la descente. Souvent plus mortelle, car toute l'énergie et l'adrénaline du corps sont jetées dans la conquête du sommet.

Günther disparaît soudainement, sans un cri ou un bruit. Comme dans un récit mythologique, le Nanga Parbat s'est refermé sur le jeune alpiniste de 24 ans, laissant Reinhlod seul dans l'immensité glacée. Et cette solitude sauvage fut sa malédiction à lui.

Aussitôt redescendu, il fut accusé, i compris par sa propre équipe, de tous les maux : avoir abandonné son frère mourant pour satisfaire sa quête du sommet, sommet que les deux hommes n'auraient jamais gravit par ailleurs.

Le Nanga Parbat avait bien rattrapé les deux frères audacieux, avalant le plus jeune et le plus téméraire dans une avalanche blanche, et abattant sur le plus vieux la mythique malédiction de Cassandre, condamnée à parler sans jamais être crue par ses semblables.

Et pourtant, bravant sans relâche la calomnie et la douleur du deuil, Reinhlod Messner n'aura de cesse de se battre pour rétablir sa vérité de l'ascension par le versant du Rupal, et de son retour par le Diamir, exploit qu'il réalisera une nouvelle fois quelques années plus tard, prouvant que puisqu'à l'impossible il était tenu, l'impossible il réaliserait une nouvelle fois.

Ce livre incroyable témoigne à lui tout seul de la complexe personnalité de Reinhlod Messner. Son écriture entrecroise deux narrations différentes (un récit qui relate chronologiquement les évènements de 1970, et une « voix off » qui commente son ressenti avec la vision rétrospective que les années passées lui autorisent) et deux temporalités, rendant au mieux un cheminement de pensées dont on pressent que l'auteur n'a cessé d'arpenter d'années en années.

À ce jour Reinhlod Messner n'a guère plus besoin de prouver quoi que ce soit. En renouvelant les exploits et les performances réputées « impossibles », il a contribué à élargir ce monde qui ne cesse de se rétrécir. À lieux incroyables, histoires incroyables, comme si l'homme ne savait plus vraiment qui il était dans ces hauteurs où la vie n'est pas censée se développer. On songe alors à toutes ces malédictions que les anciennes civilisations imaginaient sur les sommets des montagnes, dont on disait qu'elles étaient la demeure des dieux…

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Le Nanga Parbat n'est pas qu'un sommet de plus de 8000 mètres pour Reinold Messner, C'est surtout le lieu d'un drame, celui de la perte de son frère. Cette affaire donna lieu à une vive polémique dans le milieu de l'alpinisme dont je ne connaissais pas grand choses avant la lecture de ce livre.

On rentre dans le vif du sujet par une préface de 2009 à l'édition de 1971, sous forme de règlement de compte envers un des protagonistes de l'expédition au Nanga Parbat.
Messner tente de faire la lumière sur les conditions du drame et de rétablir LA vérité ou plutôt sa vérité.
Le récit est écrit tantôt à la troisième personne , tantôt à la première, ce choix stylistique ne m'a pas emballé. Messner est un grand alpiniste, mais pas un grand écrivain, ce dont on ne peut lui en vouloir, cependant l'ambiance de l'expédition est bien retranscrit... et ça ne fait pas franchement envie.
Ainsi l'ouvrage est un réquisitoire contre l'organisateur de l'expédition accusé de tous les maux. Simple lecteur on ne peut juger, n'ayant qu'un seul point de vue.

Avis partagé. Un ouvrage pas indispensable et qui ne vous donnera pas une bonne image de l'alpinisme, mais néanmoins, c'est un bon document sur l'ambiance que l'on peut retrouver dans ce milieu de l'alpinisme et des explorations de l'extrême, entre amitiés, solidarités, cynisme, compétitions et orgueil.
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Je termine ce livre un peu perplexe. L'histoire est mêlée de joie et de détresse compte tenu de ce qu'elle est, et je la connaissais avant d'attaquer "Nanga Parbat".
Je voulais la version de Reinhold Messner, car rien n'est plus vrai ni plus parlant que ce que peuvent raconter ceux qui ont vécu.
Et sur ce point, c'est carton plein. On est avec eux, on exulte au sommet et on partage du mieux qu'on peut le désespoir du survivant.
Pour autant, je pense que je n'ai pas apprécié ce livre autant que je l'aurais souhaité, car j'ai eu du mal avec le style employé. Difficile de passer d'une phrase où le narrateur dit "je" à une où il se cite comme s'il était un personnage, d'alterner les réactions et les actions...
Pour autant le témoignage est beau, et l'hommage au frère disparu bouleversant.
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Le Nanga Parbat, sommet mythique parmi les plus de 8000 mètres, plus dur et plus meurtrier que l'Everest. R Messier grand alpiniste raconte sa conquête du sommet, et la polémique qui suivit avec l'organisateur de l'expédition. La haute montagne, un milieu fermé dur, extrême qui ne pardonne rien, même aux plus aguerris. Un récit dur et dramatique qui se lit vite et qui prend aux tripes.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Malgré la peine et la douleur qui m’étreignent, je ne considère pas la mort de Günther comme une tragédie. Après tout, que l’on meurt à 20 ans ou  à 80 ans, ce n’est pas ce qui compte vraiment. À l’échelle de l’éternité, ces deux âges ne représentent rien. Ce qui importe, c’est toute la sincérité, la bonté et l’amitié qu’un homme a prodiguées tout au long de sa vie. Nous voulons tous garder Günther en mémoire, tel que nous le connaissions. Un battant, un vainqueur, un ami vaillant et courageux, avec son regard pétillant et ses cheveux ébouriffés au vent.
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Ils s’interrogeaient légitimement sur le rôle d’un médecin dans une telle entreprise. Je leur expliquai alors qu’il était là pour apporter les premiers secours, immobiliser une jambe cassée par une attelle ou un plâtre, traiter les gelures, surveiller l’effet de la méthamphétamine et s’occuper des malades. Sa présence est absolument essentielle dans toute expédition. Il doit grimper le plus haut possible.
Les adultes aussi nous assaillaient de questions. Nous dûmes répéter à maintes reprises l’altitude du sommet, décrire la raideur de la paroi et indiquer le coût de l’expédition et surtout le jour prévu de l’assaut du sommet. J’avais appris tous les chiffres par cœur dans cet ordre, espérant secrètement ne pas les confondre trop souvent dans le flot de questions : 8 125 mètres, une paroi rocheuse à pic – sans doute la plus haute au monde –, 130 000 DM, au solstice d’été, soit entre le 20 et le 22 juin. Je devais toujours être prêt à donner ces réponses et ce, dans toutes les combinaisons possibles.
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J’ai souvent côtoyé des personnes étrangères, dont je ne connaissais ni la langue ni la culture. J’ai négocié et partagé des repas avec elles. Elles étaient serviables et généreuses au point de m’amener à croire en la bonté humaine. J’avais moi-même gardé une âme d’enfant. À présent, je dépendais entièrement d’eux, de leur pain, de leur aide. Pour la première fois de ma vie, j’étais vulnérable, livré aux mains d’étrangers. Même marcher m’était devenu impossible ! Ils le savaient et me le faisaient d’ailleurs bien sentir.
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Il me suffit de quelques jours en montagne pour oublier les activités et les habitudes qui font mon quotidien et affirmer une toute nouvelle personnalité. Ce qui me préoccupait au plus haut point il y a un mois à peine est aujourd’hui le dernier de mes soucis.
Dehors, il neige. Je reste imperturbablement allongé sous la tente. Je profite de mon séjour dans un antre de glace à 6 000 mètres d’altitude. Le toit de la tente est recouvert de petits cristaux qui miroitent à la lumière de la bougie.
Un nirvana bien à moi !
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Seuls les faits déterminent la véracité d’une affirmation. Bien entendu, certains faits peuvent être vrais, sans que personne ne puisse en apporter la preuve. Si, en revanche, une affirmation ne concorde pas avec les faits, elle est incontestablement erronée.
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