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J'ai déjà eu l'occasion de donner mon avis - excellent - sur les deux premiers tomes des Damnés de la Commune, extraordinaire travail de mémoire de Raphaël Meyssan.
Le troisième et dernier tome ne fait pas exception. La qualité de la narration est toujours là, le sens du découpage, le choix des gravures. On aurait pu craindre une certaine lassitude, à voir les mêmes procédés. Tel n'est pas le cas.
Il faut dire que le matériau historique est en lui-même extraordinaire. Ce rêve d'une démocratie directe, sociale, soucieuse des plus faibles. Tout en n'étant pas exempte d'excès.
Je ne suis pas assez spécialiste de la période, que je n'ai jamais abordé dans le détail en fac d'histoire, pour me prononcer sur le contenu purement scientifique. Mais j'ai le sentiment que Meyssan évite tout manichéisme dans son travail. Et que son parti pris d'aborder cette histoire par ses acteurs anonymes n'empêche en rien d'en saisir toute la subtilité, la portée, les contradictions internes.
C'est pour ces raisons que je vais visionner le documentaire que Meyssan a tiré de son travail, visible sur Arte jusqu'en mai prochain. Et ce à l'heure où de grands historiens, comme Pierre Nora, ne comprennent pas l'intérêt d'une commémoration des 150 ans de la Commune.
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Fin 2019, Raphaël Meyssan clôt sa trilogie des Damnés de la Commune chez les éditions Delcourt avec ce tome intitulé Les orphelins de l'histoire.

La fin d'une belle aventure
En 1870 et 1871, s'élèvent des mouvements populaires, notamment ouvriers, dans certaines grandes villes françaises. Raphaël Meyssan a construit cette évocation historique en trois actes (causes et origines dans le premier, lancement véritable dans le deuxième et dénouement dans le troisième) ; il est donc temps d'aborder dans ce troisième tome la conclusion de l'épisode des Communes (de Paris ou d'ailleurs) et de parler de la « Semaine sanglante ». Maintenant que la Commune de Paris est officiellement lancée (mars et avril 1871) avec son lot d'avancées sociales, l'armée versaillaise passe à l'action du dimanche 21 au dimanche 28 mai 1871 ; ce sont donc deux conceptions de la République française qui s'affrontent : la Commune la veut libertaire, égalitaire et fraternelle, les Versaillais sont davantage dominés par les monarchistes et quelques républicains modérés. C'est donc l'heure de suivre pas à pas l'avancée militaire de ces derniers dans les rues parisiennes faisant des milliers de morts et organisant des procès expéditifs.

Les bienfaits de la micro-histoire
À nouveau, Raphaël Meyssan mise avec brio sur la micro-histoire pour nous faire saisir la grande, c'est-à-dire se focaliser sur l'histoire de quelques individus en reconstruisant leur vie au jour le jour, ou en tout cas au plus près en fonction des sources disponibles. Ici, l'auteur traque les derniers moments communards de son voisin Lavalette, dont le nom est parfois malmené par les sources et la réputation salie par bien des retournements de situation. Il poursuit également l'épopée de Victorine dont la famille est marquée par les combats dans la capitale. Cartes postales de l'époque, gravure, estampes, extraits de notes privées, parfois des comptes-rendus publics ou des services secrets de la République… les sources sont nombreuses pour appréhender ce moment fatidique de l'Histoire. L'auteur les met en scène en multipliant les montages de ces sources entre elles ; c'est bien là le coeur de sa production : accorder le fond et la forme grâce uniquement aux sources historiques que nous en avons gardé (productions plastiques pour la forme et extraits de journaux personnels et de dépêches officielles pour le fond).

Les enseignements d'un événement politique
En cette période où la politique se tend franchement, entre crise sanitaire, inégalités économiques et bouleversement climatique, il est toujours intéressant de se pencher sur d'autres périodes qui peuvent paraître troublées, de loin, mais enseignent tant une fois qu'on les cerne mieux. Les épisodes des Communes de 1870-1871 (car il n'y a pas que celle de Paris, Raphaël Meyssan le rappelle bien, notamment dans le deuxième tome) sont un de ces rares moments d'égalité revendiquée et mise directement en pratique par les citoyens français. Or, face à eux, s'érige un pouvoir mixte, mélange de monarchistes et de républicains très embourgeoisés ; et quand cette République est en marche, elle tue la démocratie, celle des simples citoyens qui s'organisent en autogestion. Comme l'écrit l'auteur, « le seul moment où le gouvernement s'est retranché à Versailles, c'est lors de la Commune de Paris, pour y rejoindre une Assemblée nationale dominée par les monarchistes. À Paris, on rêve de république démocratique et sociale. À Versailles, on veut remettre le roi sur le trône » ; ainsi, la République est encore aujourd'hui versaillaise, avec un monarque à sa tête qui se veut surpuissant, jupitérien en somme. Mais n'est pas Zeus qui veut, et peut-être faudra-t-il de nouvelles Communes pour le lui rappeler.

En 2020-2021, sont commémorés les 150 ans des Communes (de Paris ou d'ailleurs). Les bouleversements politiques de 1870-1871 sont très peu connus par le grand public et cet album, conclusion d'une magnifique trilogie, permet de leur rendre une partie de la place qui leur revient de droit dans l'Histoire.

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Raphaël Meyssan, totalement happé par son sujet, s'immerge maintenant à l'intérieur de ses images, pour suivre ses personnages au plus près. Il n'a plus aucune distance ni retenue et s'exalte à tout bout de champ. Assistant à une séance de démocratie directe au cours de laquelle les élus se voient imposé par leurs électeurs un mandat impératif, il juge l'événement inconcevable aujourd'hui.
(...)
Cette trilogie figurera désormais en bonne place dans toutes les bonnes bibliographie sur la Commune de Paris.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Troisième et dernier volet de cette fresque sur la Commune, relatant cette fois essentiellement la semaine sanglante durant laquelle les versaillais massacrèrent les communards, hommes, femmes, enfants sans la moindre pitié. Cette boucherie qui détruisit plus de vingt mille vies se déroula dans un paris dévasté, bombardé, incendié, comme les français savent si bien le faire au nom d'idées qu'ils ne maîtrisent même pas.

Le récit de Raphaël Meyssan est lourd, toujours décousu, cependant au troisième tome le lecteur s'habitue. Pour ma part, je n'ai guère adhéré à ce récit, très peu structuré, dans lequel on peut facilement mélanger les rôles des personnes les plus célèbres. D'où une lecture que j'ai trouvé assez ennuyeuse.

Seul Victor Hugo, l'immense, émerge de toute cette boue, mais il est en Belgique et ne peut guère intervenir. Néanmoins, il existe.

Restent les planches de l'époque qui ont conservé toute leur dimension, cette fois beaucoup plus encombrées de texte que dans les albums précédents.


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J'avais lu les deux premiers tomes avec enthousiasme, séduite par les gravures faisant office d'illustrations. Ce troisième tome relate la Semaine sanglante, événement tragique et notable de la Commune de Paris.

Dans ce dernier volume, Raphaël Meyssan nous présente la Semaine sanglante vécue par les personnages que nous suivons depuis le début, notamment Lavalette, Communard recherché par l'auteur depuis le début.

Encore une fois, les alternances entre le présent et le passé rythment le récit. L'auteur utilise des évènements historiques (la Commune réprimée par les Versaillais, les massacres et les horreurs commises pendant la Semaine sanglante...) pour les mêler à la fiction, comme on le comprend lorsqu'on voit un auteur contemporain à Paris en 1871. J'ai été particulièrement amusée par la rencontre entre Raphaël Meyssan et Tardi (qui a réalisé la bande dessinée le cri du peuple) et le dialogue qui s'en est suivi.

C'est le tome le plus sombre de la trilogie, comme on pouvait s'en douter. L'auteur relate les crimes commis pendant la Semaine sanglante, personne n'étant épargné... D'archives en archives, il remonte la trace de son voisin Communard. C'était vraiment une chouette histoire et l'utilisation des gravures de l'époque rend l'ensemble très réussi et original !
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A l'occasion de l'anniversaire des 150 ans de la Commune de Paris, on a beaucoup parlé ces dernières semaines de la diffusion sur Arte d'un documentaire retraçant l'avènement et la sanglante répression de l'événement. Mais avant le film, « Les damnés de la Commune » est avant tout une série de bandes dessinées réalisées par Raphaël Meyssan (également à l'origine de l'adaptation) et dont les tomes ont été publiés entre 2017 et 2019 : « A la recherche de Lavalette » ; « Ceux qui n'étaient rien » et « Les orphelins de l'histoire ». Outre le fait qu'elle se focalise sur une période généralement occultée et mal connue de l'histoire de France, la spécificité de l'oeuvre réside dans le choix de l'auteur de faire une bande dessinée… sans dessin. Ou du moins sans dessin de sa main. Chaque tome est en effet illustré uniquement grâce à des reproductions de gravures datant de l'époque, la plupart publiées à l'origine dans des journaux. le pari était osé : d'abord parce qu'il a fallu trouver une unité de ton entre des dessins réalisés par des dizaines d'artistes différents, ensuite parce que les goûts esthétiques d'hier ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui, si bien que l'auteur courrait le risque de voir sa bande dessinée rebuter par son aspect. Il n'en est heureusement rien, et le résultat est absolument bluffant, tant visuellement qu'en terme de narration. Car pour le scénario non plus, Raphaël Meyssan ne fait pas dans le conventionnel : plutôt que de relater simplement la succession d'événements qui ont abouti à la proclamation de la Commune, l'auteur préfère relater son enquête pour retrouver la trace d'un Communard en particulier, un dénommé Lavalette, qui a habité dans son immeuble en 1871. D'archives en archives, en passant par les articles de presse, les témoignages de contemporains, les rapports de police, les lettres ou encore les comptes rendus de débat à l'assemblée, l'auteur remonte la piste de son voisin communard, et nous plonge avec lui dans le bouillonnement du Paris de 1870-1871. L'immersion est totale, non seulement grâce aux illustrations mais aussi aux textes qui alternent entre « voix-off » de l'artiste qui contextualise, enquête, questionne (le fond des bulles de texte est alors de couleur marron orangé), et retranscriptions de sources contemporaines (sur fond blanc). le procédé est astucieux et permet de mêler l'émotion suscitée par les témoignages d'époque et l'analyse proposée par l'auteur. Difficile compte tenu de la masse d'informations collectée de ne pas être admiratif de l'érudition dont fait preuve ici Raphaël Meyssan, pourtant parfait néophyte en histoire communarde lorsqu'il se lance à la poursuite de son voisin d'un demi-siècle.

L'enquête est incroyable et pleine de rebondissements tant la figure de ce Lavalette s'avère difficile à saisir, et paradoxalement présent à chaque moment clé. Avec Raphaël Meyssan, on découvre donc le parcours atypique de ce presque anonyme qui aura suivi de près toutes les grandes figures révolutionnaires de cette fin de XIXe : « Si j'avais inventé un personnage de fiction, un héros de roman, présent à chaque moment de l'histoire, ayant connu tous ces grands personnages, aurais-je été crédible ? Lavalette est partout. » Et force est de constater que c'est vrai. En 1870, il gravite autour d'une des figures les plus emblématiques de l'opposition au Second Empire, le journaliste Henri Rochefort ; il participe ensuite de près à l'insurrection du 31 octobre 1871 (au cours de laquelle la Commune sera une première fois proclamée) ; il fait aussi évader de prison Gustave Flourens, chef des francs-tireurs de Belleville et figure phare de la Commune ; il prend la tête du 159e bataillon de la garde nationale, succédant ainsi au bras-droit d'Auguste Blanqui, l'Enfermé, le révolutionnaire le plus célèbre du XIXe (arrêté la veille de la proclamation de la Commune de Paris). Oui, Lavalette est partout. Et pour les milieux qu'il ne fréquente pas, les grands événements dont il est absent, il y a le témoignage de Victorine. Victorine, c'est la seconde grande figure de ce triptyque : une femme du peuple, qui a servi comme ambulancière dans un bataillon de la garde civile (comme beaucoup de femmes, à l'image d'Alix Payen dont je vous parlais récemment et dont le témoignage est ici aussi retranscrit en partie), et qui a, elle aussi, assistée à tout : le siège des Prussiens, la reddition par l'assemblée bordelaise, la nuit du 18 mars, les combats contre les Versaillais, et enfin la Semaine sanglante et ses suites. Son témoignage est bouleversant, et témoigne à la fois de la misère dans laquelle vivaient les classes populaires de l'époque, mais aussi l'enthousiasme incroyable qu'aura suscité l'avènement de cette Commune de Paris. Tour à tour galvanisantes ou tragiques, les retranscriptions de sources contemporaines permettent au lecteur de s'immerger pleinement dans l'ambiance et donc de vivre une expérience de lecture d'une intensité difficile à égaler. On s'émeut des deuils successifs qui frappe la pauvre Victorine, on se prend à rêver à cette république sociale qui anime les plus radicaux des insurgés, on verse d'amères larmes de rage de voir cet idéal si violemment réprimé, et on rit, parfois, notamment lorsque l'auteur se met lui-même en scène dans les gravures de l'époque, cherchant dans la foule Lavalette ou Victorine (et tombant même sur un autre dessinateur bien connu du grand public lors d'une scène d'anthologie).


A travers les trois tomes, le lecteur se voit expliquer par les contemporains de l'époque aussi bien que par l'auteur tous les tenants et aboutissants de la guerre franco-prussienne et de ses suites. On voit défiler toutes les grandes figures qui ont marqué la période, certains connus (Léon Gambetta, Adolphe Thiers, Victor Hugo, Auguste Blanqui, Louise Michel…), d'autres moins (le général Trochu, Jules Favre, Felix Pyat, Henri Rochefort, Gustave Flourens...) et d'autres encore qu'on ne s'attendait pas forcément à trouver là parce que leur heure de gloire viendra plus tard et qu'on oubliera qu'ils étaient aussi contemporains de ces événements (Clemenceau, Jules Ferry, Émile Zola….). Grâce à la diversité des témoignages, l'ouvrage se focalise aussi bien sur les grands événements et personnages que sur la réalité de la vie quotidienne de l'époque pour la population parisienne. Les informations fournies sont colossales, et pourtant à aucun moment le lecteur n'éprouve de lassitude ou n'a l'impression de se perdre dans cette masse de noms, de lieux ou de dates. le tout est présenté de manière extrêmement ludique par l'auteur qui, en plus de multiplier les sources, change régulièrement d'angle d'approche (procédant à des focus ou au contraire des élargissements pour mieux cerner les enjeux, ou s'attardant sur le portrait d'un personnage en particulier) et fournit au lecteur quantité d'annexes (intégrées à la narration ou présentes en fin de volume, c'est selon) qui permettent de se repérer visuellement dans le Paris de 1871 ou d'identifier telle ou telle figure (chaque tome comporte ainsi une magnifique carte de la capitale de l'époque, avec des encarts synthétisant les grandes dates, lieux et événements décrits, ainsi qu'une impressionnante liste de références bibliographiques). Raphaël Meyssan revient aussi régulièrement sur les idées reçues qui polluent l'imaginaire populaire concernant l'histoire de la Commune. Loin des clichés d'une révolution sanglante et égoïste menée par des Parisiens déconnectés du reste du pays, la Commune telle que dépeinte ici par l'auteur constitue une formidable expérience démocratique au cours de laquelle quantité de réformes de justice sociale furent prises en compagnie d'autres mesures qu'on ne retrouvera que bien plus tard ou qui paraissent aujourd'hui encore plutôt radicales : possibilité pour les électeurs d'imposer un mandat impératif aux élus, abolition de l'armée permanente et affirmation de l'importance de la garde nationale dont les officiers sont désormais élus et révocables, séparation des églises et de l'état (les églises servent à la messe la journée, aux clubs la nuit), reconnaissance de l'union libre, pension alimentaire pour femmes séparées et reconnaissance de droits aux enfants non légitimes… Difficile de ne pas être contaminé par l'enthousiasme qui transpire du témoignage de Victorine et des autres, même s'il serait erroné de croire que l'auteur se livrerait ici à une opération réhabilitation sans nuance. Raphaël Meyssan aborde aussi les aspects les moins reluisants de la Commune (comme les persécutions anticléricales ou l'exécution d'otages après l'entrée des Versaillais dans la ville) et interroge aussi bien les sources pro-Commune que celles laissées par les conservateurs, les modérés, les observateurs étrangers ou encore les journalistes.

Avec les trois volumes des « Damnés de la Commune » Raphaël Meyssan réussit plusieurs tours de force. D'abord, celui d'avoir réalisé une bande dessinée uniquement illustrée par des gravures d'époque, ce qui ne rend l'immersion du lecteur que plus intense. Ensuite, celui de réunir une masse d'informations et de sources impressionnantes sur le sujet, ce qui lui permet régulièrement de s'effacer au profit d'un ou d'une autre narrateur/narratrice qui ont directement vécu les événements. Enfin, celui de faire comprendre toute la complexité d'une époque et d'analyser les événements avec recul tout en laissant régulièrement la place aux émotions du lecteur qui ressortira bouleversé, presque hébété par ce douloureux mais magnifique voyage dans le passé. Une expérience de lecture qui ne se refuse pas, que vous soyez connaisseur de l'époque ou non, amateur de BD ou non, héritiers des Communards et Communardes ou non.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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La commune de Paris, avec ses espoirs de plus d'égalité et de justice, vit ses dernières heures. Encerclée de toute part, en infériorité numérique, en carence de vivre et de munitions, petit à petit ses combattants doivent reculer devant l'armée de Versailles.

Terrible jours que ceux-là... La semaine sanglante qu'on l'appelle, et cela lui va bien.
Pour Lavalette et Victorine, les combats se poursuivent jusqu'au bout. Ils défendent leur idéaux avec convictions et passions mais cela de suffit pas. On s'est attachés à ses combattants, à cette femme forte qui porte fièrement ses rêves et ses espoirs malgré une vie émaillée de peine et de douleur.
On ressent toute l'horreur, toute la cruauté de la répression. Elle est terrible, les morts sont des milliers, les exécutions sommaires. Hommes, femmes, enfants... On extermine ceux qui ont osés défendre la commune. Terrible période, tragique rêve que la Commune de Paris...
Merci à Raphaël Meyssan qui a su retranscrire et faire vivre cette période trop méconnue. Trop peu glorieuse pour la France certainement. Je salue son énorme travail de recherche et d'archivage de toutes ses gravures qui composent les illustration de la bande dessinée. Un témoignage du passé qui ne laissera personne insensible.
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Je termine cette trilogie avec le coeur lourd.
Nos ancêtres ont rêvé la liberté, l'égalité, la fraternité, ont souhaité renverser les puissants pour se diriger eux-mêmes, et avec quelle barbarie ces puissants les ont abattus !
On en apprend de belles sur certains écrivains ou politiques... bref...
Grâce aux dessins de l'époque, on est plongés dans cette partie de notre histoire sanglante, qui est si mal abordée dans nos écoles.
Merci à Raphaël Meyssan !
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Raphaël Meyssan nous donne un nouveau rendez-vous avec Victorine et Lavalette dans ce troisième et dernier album de son roman graphique sur la Commune de Paris "Les damnés de la commune : Les orphelins de l'histoire". Il est le narrateur et commence par nous montrer les persécutions anticléricales commises par certains communards. Heureusement, Lavalette n'en est pas et encore moins Victorine qui continue à se battre sur les barricades face aux versaillais. Ces derniers avancent dans Paris et exécutent des survivants au Père-Lachaise près d'un mur qui deviendra un lieu symbolique : le mur des Fédérés.
Seul, le quartier de Belleville résiste et devient l'ultime refuge des communards car l'armée occupe Paris et fusille massivement. Les rafles commencent et les militaires arrêtent les gardes nationaux et tous les suspects, y compris femmes et enfants.
C'est la Semaine sanglante. Entre le 21 et le 28 mai 1871 les massacres ne s'arrêtent que lorsque le choléra menace. Les historiens estiment qu'ils sont peut-être vingt mille hommes, femmes et enfants à avoir été assassinés.
Les partisans de l'ordre on gagné. En 1879, les républicains de l'ordre qui étaient à Versailles pendant la Commune arrivent au pouvoir. Mais le nouveau régime n'est pas la République sociale dont rêvaient les communards, mais une République de l'ordre social.

Album passionnant dont la particularité est d'être conçu uniquement avec des images du 19e siècle et qui met bien en lumière la complexité des enjeux politiques de l'époque.


Challenge Riquiqui 2021
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Dernier opus d'une aventure graphique originale : raconter la Commune à partir des dessins parus dans la presse du XIXème, revus et mis en scène par un graphiste du XXIème siècle. le résultat est à la hauteur des précédents volumes : puissant dans son propos, brillant sur la forme, bien qu'ici la tonalité générale s'assombrisse. Les espoirs soulevés par les journées révolutionnaires s'achèvent par les massacres de la semaine sanglante. Adolphe Thiers tient fermement les rênes du pouvoir alors que le sang du petit peuple de Paris s'étale sur les pavés. Une grande leçon d'histoire, une tragédie humaine et une réussite romanesque.
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