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Les damnés de la Commune tome 1 sur 3
EAN : 9782413002338
146 pages
Delcourt (08/11/2017)
4.43/5   83 notes
Résumé :
Parti à la recherche de Lavalette, le narrateur rencontre Victorine, dont le témoignage bouleversant l'accompagne dans sa quête. Tandis que sa ville se charge peu à peu d'histoires, il découvre les années de tourments qui ont conduit à la révolution de 1871. Témoignage exceptionnel sur la Commune de Paris, ce roman graphique présente la manière dont l'époque se voyait elle-même.
Que lire après Les damnés de la Commune, tome 1 : A la recherche de LavaletteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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De temps à autre, des sujets historiques maltraités (ou mal traités) dans les médias dominants refont surface avec une autre vision et par un cadre plus populaire. Ici, Raphaël Meyssan propose un récit sur Les Damnés de la Commune, paru chez les éditions Delcourt.

Une nouvelle histoire de la Commune (1870-1871)
Ces Damnés ne sont pas une histoire nouvelle à proprement parler, mais des éclaircissements, des rappels, des mises au point, au plus près des faits avérés concernant la Commune de Paris de mars à mai 1871. Pour bien comprendre les enjeux posés dès 1870 avec un contexte très particulier (fin du Second Empire, emprisonnement de Napoléon III, guerre contre la Prusse, début de la IIIe République), Raphaël Meyssan nous emmène à la suite de Lavalette, son « voisin communard » comme il l'appelle dès le départ. En effet, au hasard d'une recherche à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, il tombe sur un dénommé Lavalette qui habitait dans son immeuble actuel. de fil en aiguille, il remonte le cours de l'Histoire pour comprendre ce qu'un simple gazier (chargé d'entretenir les éclairages publics au gaz) vient jouer comme rôle dans un des plus beaux moments de la démocratie française, mais aussi un des pires. Ce premier tome s'intéresse surtout à la préparation, à la mise en place des enjeux politiques, économiques et sociaux notamment ; deux autres tomes sont prévus, sûrement sur le déroulé des deux mois de la Commune de Paris et son achèvement sanglant.

Une bande dessinée sans dessins
Comme il l'indique à un moment du récit, Raphaël Meyssan a trouvé des gravures dans les journaux et les livres des années 1870, de quoi illustrer son histoire sur tout un livre. Et c'est exactement ce que présente ces Damnés de la Commune : un album de gravures de l'époque retravaillées pour créer une histoire cohérente, d'autant plus que des gravures sur l'événement de la Commune, il est possible d'en retrouver un certain nombre tant il a eu un retentissement mémorable. Pour éviter un récit monolithique, il découpe, strie, réagence, joue en somme avec ces gravures et les fait revivre avec des dialogues soit inspirés de sa propre enquête historique, soit reproduisant directement des écrits de l'époque que des sources attestent encore aujourd'hui. L'effet d'immersion joue donc à plein. On peut bien sûr être peiné de ne pas profiter d'un trait graphique particulier, par contre c'est l'occasion d'analyser et de comprendre toute la complexité du travail de metteur en scène dans le métier de bédéaste. Ainsi, les zooms sont stratégiques, les encarts de certaines lettres d'époque montre à voir bien plus qu'une simple réécriture textuelle et certains jeux graphiques permettent de faire émerger des personnages qui prennent vie, s'extrayant de leur gravure d'origine. L'ensemble aurait pu paraître un brin hétérogène au niveau du style graphique, mais les sources choisies ont dû l'être dans une période de production relativement réduites et le résultat est très convaincant.

Faire de la micro-histoire est passionnant
En nous invitant à suivre la préparation de la Commune de 1871 par les récits de gens simples, souvent éloignés du pouvoir, Raphaël Meyssan fait oeuvre de micro-histoire (« microstoria » selon les historiens italiens qui ont débuté ce mouvement dans les années 1970). L'auteur fonctionne selon les découvertes de sources historiques qu'il peut trouver, mais aussi par récits interposés. Ainsi, « à la recherche de Lavalette », nous croisons Victorine, humble parisienne dont les malheurs familiaux croisent les déboires de la France de l'hiver 1870-1871, on passe par le récit de Henri Rochefort, puis les télégrammes de Jules Ferry en panique, et bien d'autres au passage. Ici, ce sont clairement les destins particuliers de quelques personnages qui tiennent le récit ; ils peuvent être vus comme d'importance mineure mais, indice après indice, ils incarnent parfaitement l'idéal d'une insurrection populaire qui devrait encore donner des idées aux générations actuelles. À force de les croiser dans des rues parisiennes qui peuvent vous sembler déjà familières, le lecteur ne peut que saisir la domination exercée sur eux par les institutions politiques, économiques et sociales et constater l'incroyable force d'agir qu'ils invoquent en retour. Gérard Noiriel, auteur d'Une Histoire populaire de la France, validerait sûrement ce type de bande dessinée. Et quand on voit ce qu'on conserve de cette Commune, on se dit qu'il serait bien dommage de ne retenir que les récits des vainqueurs qui ont conservé le pouvoir depuis.

Ce premier tome des Damnés de la Commune est une bande dessinée un peu particulière par le format qu'elle propose, toutefois son propos et son récit en font une lecture passionnante au plus haut point !

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Ce tome est le premier d'une histoire complète en 3 tomes. La première édition date de 2017. Il a été réalisé par Raphaël Meyssan. C'est une bande dessinée en noir & blanc, qui compte 136 planches, construites en 11 chapitres. En introduction, l'auteur remercie Christine Martinez, archiviste passionnée et passionnante, ainsi que la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, le musée d'Art et d'Histoire de Saint Denis, le Musée Carnavalet, les archives de la Préfecture de Police de Paris, le Service Historique de la Défense, les Archives Nationales, les archives départementales des Yvelines, les archives départementales de l'Allier et les archives de l'Assistance Publique des hôpitaux de Paris.

Le narrateur indique qu'il vit à Paris, la ville lumière, celle de la tour Eiffel et des Champs Élysées, dans le quartier de Belleville. Un jour qu'il se promène à pied, il éprouve la sensation de percevoir un Paris plus ancien derrière les façades plus récentes et les vitrines rutilantes. La pluie commençant à tomber, il se réfugie dans la Bibliothèque historique de la ville de Paris, rue Pavée. Il y a pris un livre sur une étagère, l'a ouvert et est tombé sur une adresse politique, celle d'un certain Lavalette habitant rue Lesage, la même rue que lui. Sur les conseils du bibliothécaire, il consulte alors le Maitron (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 1964-1997). Dans le tome 13, il y est fait mention de Lavalette, Charles, Hippolyte (prénommé ailleurs Gilbert et surnommé Bonnet). Il faisait partie du comité central de la garde nationale pendant la Commune de Paris de 1871. le narrateur essaye de s'imaginer Paris en 1871, sans tour Eiffel, sans basilique du Sacré Coeur, mais déjà avec les 12 communes avoisinantes annexées en 1860, et les travaux du Baron Haussmann qui relèguent les pauvres vers les faubourgs. Il se rend aux archives de la préfecture de police, où la préposée lui indique que toutes les archives de la police ont brûlé en 1871. le narrateur est déçu car il aurait préféré trouver des traces de Lavalette avant 1871. Il y a quand même une note qui parle de lui comme un agitateur surveillé dans les réunions publiques en 1868.

L'auteur décide de partir à la recherche de Lavalette, son voisin communard, cherchant son histoire au milieu des archives, comme un bout d'Histoire laissé de côté. Il retourne à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, aux archives de la Préfecture de Police. Mais les rapports de police ne lui apprennent que ce que peut me dire un policier. Il lit les rapports des indicateurs, les déclarations des concierges, les condamnations judiciaires. le soir, il rentre dépité chez lui et choisit d'aller boire un verre dans un bar du onzième arrondissement. Il évoque ses recherches infructueuses et récupère un bouquin oublié par un autre client. le livre est un recueil de témoignages. L'un d'eux est signé seulement d'un prénom : Victorine B. Elle s'est mariée à Orléans le 13 mai 1861. Elle est montée à Paris avec son époux, et son premier enfant est né le 14 janvier 1864. Elle évoque la pauvreté, l'alcoolisme de son mari, son plaisir de lire Les Misérables de Victor Hugo (1802-1885), en l'empruntant à un cabinet de lecture. Cela rappelle son propre exemplaire du livre à l'auteur qui redécouvre les gravures qui l'illustrent. Cela le fait penser à toutes les gravures qu'il trouve dans les archives et lui donne l'idée d'un ouvrage.

Voilà un ouvrage singulier qui se distingue immédiatement des autres bandes dessinées sur la Commune comme Les Voleurs d'empires, tome 1 de Jean Dufaux & Martin Jamal, ou le Cri du peuple de Jean Vautrin & Jacques Tardi. Comme il l'indique, et comme le stipule la quatrième de couverture, cette bande dessinée a été entièrement réalisée à partir de gravures issues de journaux et de livres du dix-neuvième siècle. le premier effet est que la narration visuelle est construite sur des images réalisées au dix-neuvième siècle, une vision que l'époque avait d'elle-même. La seconde conséquence est que la narration visuelle ne peut pas montrer un même personnage dans différentes postures, différentes scènes. Raphaël Meyssan parvient à surmonter cet obstacle en choisissant quelques images d'individus très similaires pour Gilbert Lavalette et Victorine B., le texte des cases attestant qu'il s'agit bien d'eux. Il personnalise également le récit avec les hommes célèbres (et peut-être les femmes célèbres par la suite) qui eux sont représentés de manière similaire par les différents artistes graveurs de l'époque. Il consacre également de nombreuses cases à des inconnus, leur attribuant un dialogue, ou explicitant leur intention, leur motivation, leur état d'esprit. En termes de découpage des planches, il privilégie les cases rectangulaires disposées en bande. Il recadre les gravures pour obtenir des plans plus rapprochés, pour n'en conserver qu'un détail, ou au contraire conserver une vision d'ensemble. Il compose des planches avec des cases de la largeur de la page, ou de la hauteur de la page, des petites cases, des cases en trapèze, des dessins en pleine page artificiellement découpés en plusieurs cases, régulières ou non. En y prêtant attention, le lecteur constate également que Raphaël Meyssan a intégré quelques photographies, de documents d'archive ou de la tombe de Gilbert Lavalette.

Finalement, l'auteur réalise une bande dessinée avec des contraintes singulières : ne pas savoir dessiner, utiliser des images (gravures) réalisées par d'autres plus d'un siècle auparavant. Il est possible de lire le nom d'un ou deux artistes originaux dans leur gravure, et lorsqu'ils étaient cités, leurs noms sont compilés en fin d'ouvrage. Il utilise les outils narratifs de la bande dessinée de manière organique, et il réalise des pages très variées, ayant numérisé plus de 15.000 documents différents. le lecteur éprouve bien la sensation de lire une bande dessinée. Les dessins sont en noir & blanc, avec souvent une couleur de fonds un peu jaunâtre, sans donner l'impression d'un papier moisi. L'impression globale est surannée, mais pas vieillotte. L'amateur de bande de dessinée se rend vite compte du degré de détails très impressionnant. Il reste même bouche bée devant la qualité descriptive des façades parisiennes, devant les scènes de foulées habitées par des inconnus tous différenciés, par la description de la vie quotidienne parisienne de l'époque. Il sourit en se rendant compte qu'à quelques reprises, l'auteur s'amuse à utiliser ces gravures du dix-neuvième siècle pour une courte scène contemporaine, du début du vingt-et-unième siècle, créant un décalage déstabilisant, comme si l'individu présent est composé du passé.

Cette bande dessinée raconte avant tout une histoire : celle de l'auteur recherchant qui est le dénommé Gilbert Lavalette, et celle de Victorine B. au travers de son témoignage écrit. Les 2 fils narratifs alternent, au gré de la découverte d'un témoignage sur Lavalette, ou d'une nouvelle entrée de ce qui s'apparente au journal de Victorine. La logique narrative est assurée par les cellules de texte où l'auteur intervient directement, mais aussi par les événements relatés par Victorine B., ou encore par des discours à l'assemblée (repris en l'état), par quelques dialogues inventés. le lecteur se laisse rapidement happer par l'ensemble de la narration, impressionné par la qualité des gravures, par ce qu'elles montrent de Paris à cette époque, par les questions sur Lavalette, par le témoignage de Victorine sur sa vie. Son regard est souvent attiré par un détail ou un autre : une façade connue, une tenue vestimentaire, un modèle de fiacre, une colonne Morris, la fréquentation dans un bistro, un homme en train de déboucher une bouteille sur les barricades. Il est épaté par la manière dont l'auteur a su s'approprier des dessins déjà existants, les sortir de leur contexte, leur donner un autre sens en les incorporant dans un récit différent, une oeuvre totalement postmoderne, un recyclage de formes préexistantes.

Ce réemploi de dessins déjà parus nourrit également une reconstitution historique qui a la particularité d'être réalisée par des individus ayant vécu à l'époque, comme si Raphaël Meyssan avait pu travailler directement avec eux. Bien sûr le lecteur sait que ces images sont des interprétations réalisées par des artistes avec donc une licence artistique plus ou moins appuyée. L'auteur lui-même joue avec ce degré d'interprétation, insérant de ci de là une touche d'humour volontaire, pour rappeler que ce n'est pas un reportage objectif. Il suffit de lire page 46 le dialogue décalé entre Eugénie de Motijo (1826-1920) et son époux Napoléon III (1808-1873) pour en avoir la preuve. Cela ne diminue en rien la qualité de la reconstitution historique. Raphaël Meyssan a effectué des recherches approfondies sur la Commune et met en scène les figures historiques de l'époque, comme Napoléon III et le chancelier Bismarck, mais aussi Léon Gambetta, Jules Favre, Ernest Picard, Adolphe Crémieux, Louis-Jules Trochu, Garnier Pages, Emmanuel Arago, Jules Simon, Camille Pelletan, Henri Rochefort, Jules Ferry, Félix Pyat, Gustave Flourens, Henri Rochefort. Il déroule avec clarté les différents événements historiques depuis l'assassinat de Victor Noir (1848-1870) en janvier 1870 jusqu'au 18 mars 1871, en passant par la Dépêche d'Ems du 13 juillet 1870, Napoléon III fait prisonnier en septembre 1870, l'évasion de Gustave Flourens de la prison de Mazas en janvier 1871, le vote par l'Assemblée Nationale du la cession de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, etc.

Avec une forme postmoderne surprenante, Raphaël Meyssan réalise une véritable bande dessinée, entremêlant la vie d'une femme du peuple (Victorine B.), l'enquête sur l'histoire personnelle d'un membre du Comité central de la Garde Nationale (Gilbert Lavalette), et les événements qui conduisent à la création de la Commune de Paris. le lecteur a la surprise de rapidement se trouver transporté à l'époque par cette narration visuelle hors du commun qui relève effectivement de la bande dessinée, impressionné par la résistance de Victorine B. à des conditions de vie épouvantables, intrigué par les mystères de la vie personnelle de Gilbert Lavalette et passionné par l'Histoire de la Commune de Paris.
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Cela fait un petit moment que je m'intéresse à la Commune de Paris : par conséquent, j'avais bien envie de lire ce livre.

Ce roman graphique raconte l'histoire de Lavalette et de Victorine, à la recherche de son voisin communard. Si je n'ai pas été passionnée par l'intrigue, l'originalité dont Raphaël Meyssan a fait preuve pour cet ouvrage m'a beaucoup plu.

En effet, le livre est composé de gravures de l'époque et ce sont elles qui, en grande partie, permettent d'illustrer ce récit.

C'était une bonne lecture et je suis curieuse de lire la suite !
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L'originalité de ce roman graphique en trois tomes réside dans le fait que l'auteur l'ait entièrement réalisé avec des gravures issues de journaux et de livres du XIXe siècle, donc en noir et blanc, certaines d'entre elles étant particulièrement saisissantes, comme la Cosette au balai.

Pour l'histoire, c'est encore celle d'un nouveau drame français avec ce défi inutile aux prussiens qui verra la France amputée de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, sa population affamée durant le siège de Paris, mais les français toujours et malgré tout prêts à se déchirer pour des idées improbables.

L'auteur suit deux personnages, Lavalette, son "voisin communard" et Victorine, femme du peuple accablée de malheurs. Par moments, le passage d'une scène à l'autre peut prêter à confusion. J'aurais préféré, pour ma part, l'unique réalité historique.

L'ensemble met bien en perspective toutes les illusions perdues dans cette guère inutile, l'incurie des politiques et les souffrances du peuple.
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Superbe découverte que ce premier tome des Damnés de la Commune.
Il y a d'abord le thème, qui m'a attiré. En apprendre davantage sur cette période si particulière où, l'espace de quelques jours, quelques semaines, un nouveau monde a semblé possible ... A l'heure où le monde d'après se fait un peu attendre, un peu d'utopie révolutionnaire réchauffe les coeurs ... quand bien même les Communards ne sont pas exempts de tout excès.
Et la forme utilisée pour narrer cette histoire. Car une fois passé la couverture, on découvre l'extraordinaire travail réalisé par Raphaël Meyssan. Ce graphiste fait le choix audacieux - et exigeant en terme de travail - de n'utiliser que des gravures d'époque. Mais des gravures dont il est aussi capable de s'affranchir, dans son découpage, parfois novateur voir iconoclaste, dans la mise en page et dans la façon dont il commente les images utilisées : soit en immersion, comme si nous étions au coeur de l'action, soit en prenant du recul, interprétant les événements avec un regard du XXIème siècle.
Car il y a enfin le fond. Meyssan fait le choix de nous raconter la Commune en se mettant en quête des traces laissées dans les archives - qu'il utilise et cite abondamment - de Lavalette, un Communard qui a vécu dans son immeuble. Des histoires singulières au coeur de la grande histoire. Et un premier tome qui nous raconte comment, dans l'Empire finissant et agonisant, dans la IIIème République naissante, le petit peuple veut croire en un avenir radieux, en une société de liberté et d'égalité.
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critiques presse (4)
BoDoi
27 mars 2018
Un ouvrage qui fait date par sa curieuse démarche et sa colossale somme de documents, mais dont les limites sont inhérentes aux documents travaillés.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
16 janvier 2018
C'est une lecture qui s'apparente à un jeu visuel en plus d'être une lecture historique vraiment intéressante !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
04 décembre 2017
Raphaël Meyssan entre dans le monde de la bande dessinée par la grande porte en réalisant un exercice de style remarquable.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
01 décembre 2017
Un premier album magnifique entre Cold Case et Secrets d’Histoire. Un bijou de l’ancien temps.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Favre, vice-président du gouvernement, avait fait une déclaration tonitruante.
"Nous ne céderons pas un pouce de nos territoires, pas une pierre de nos forteresses !"
Mais il rencontre le chancelier Bismarck qui annonce ses conditions : céder l'Alsace et la Lorraine.
Trahison !

Thiers n'écoute pas le peuple de Paris qui veut combattre l'envahisseur.
"Les Français veulent la paix."
Il ouvre avec Bismarck des pourparlers d'armistice.
Trahison !

Contre l'avis du général Trochu, qui préside le gouvernement, des gardes nationaux brisent l'étau allemand sur Paris et s'emparent du Bourget.
"L'attaque a été réalisée sans mon autorisation."
Le gouvernement refuse de leur prêter secours et les trois mille combattants sont écrasés.
Trahison !

Sur le front de l'Est, Bazaine - un maréchal d'Empire qui rejette la République - envoie un message de négociation aux Allemands.
"J'interroge ma conscience pour sauver la France de ses excès."
Le 27 octobre 1870, pour sauver la France de ses excès républicains, il capitule et livre aux Allemands ses cent-quatre-vingt mille soldats.
Trahison !
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Les Misérables : j’en ai un vieil exemplaire de l’époque.
J’ai été surpris d’y trouver des dizaines et des dizaines de gravures. Beaucoup de romans étaient en fait des feuilletons illustrés ! Nos auteurs classiques écrivaient-ils les séries télé du XIXe siècle ?
En cherchant des traces de Lavalette dans les archives, j’avais aussi trouvé des gravures, encore et encore.
De quoi remplir un livre.
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Je conduis le deuil, ou plutôt le deuil me conduit. Et, serré de près par une mer humaine, je suis à plusieurs reprises projeté sur les roues qui, au moindre recul, finiront par me passer sur le corps. On me hisse donc sur le corbillard même, où je m'assieds, les jambes pendantes à côté du cercueil. Du haut de ce lugubre observatoire, je vois des remous se produire, des gens tomber, se relever, d'autres passer presque sous les pieds des chevaux ou sous la voiture, en danger continuel de se faire broyer. Pour comble d'énervement, le grand air auquel je suis exposé a creusé mon estomac à peu près vide depuis trois jours et m'enlève mes dernières forces. Tout à coup, la tête me tourne et je tombe inanimé en bas du corbillard.
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Dans le vide de ma ville, ces mots m'ont fait rêver. J'avais un voisin communard. Un certain Lavalette avait vécu chez moi. Il y avait dans mon immeuble, dans mon quartier si éloigné du centre de la cité, une histoire. Une toute petite histoire effacée par le temps. Celle d'un homme inconnu enfouie dans une histoire méconnue : la Commune de Paris de 1871.
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Tu vois, je n'avance pas ! je voudrais raconter la vie de mon voisin communard, mais je suis face à un mur. Un mur de prison. Et lorsqu'un mur de prison parle, il raconte une histoire sans chair, sans sentiments. Plus il parle, et plus je m'éloigne de la personne qui respirait derrière le nommé Lavalette. Il installait des appareils à gaz pour éclairer Paris. Mais sa vie reste dans l'ombre. Je ne la vois qu'avec le dur éclairage des lampes de police.
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Vidéo de Raphaël Meyssan
Ciné-Débat Avec Bertrand TILLIER, historien des images, Raphaël MEYSSAN, réalisateur, Pierre SERNA, historien
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