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Les damnés de la Commune tome 2 sur 3
EAN : 9782413020516
145 pages
Delcourt (13/03/2019)
4.46/5   53 notes
Résumé :
Retrouvez Victorine et Lavalette, acteurs anonymes et exemplaires de la Commune de Paris qui dura un peu plus de deux mois. L'auteur nous en offre une vision fascinante au travers de gravures contemporaines des évènements.18 mars 1871. La Commune de Paris est proclamée devant l'Hôtel de Ville. Lavalette est de ceux qui prononcent des discours couverts par la clameur et les chants de la foule. Débute alors une étrange révolution dans laquelle ceux qui prennent le pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le deuxième tome d'une trilogie est souvent le plus complet, le plus dense, car il n'a pas forcément à s'embarrasser d'introduire ou de conclure une histoire. Avec cette suite des Damnés de la Commune, par Raphaël Meyssan chez les éditions Delcourt, il y avait de quoi faire pour nous rappeler les événements inhérents au lancement de la Commune, notamment de Paris, en 1871.

Retour au coeur de la Commune
De début mars à début mai, ce deuxième tome nous décrit au plus près les événements de la Commune de Paris. Dès son lancement, contre l'attente de la bourgeoisie parisienne et des dirigeants monarchistes, elle organise des élections. Alors qu'elle est assiégée par l'armée prussienne au nord et à l'est et par l'armée versaillaise au sud et à l'ouest, la Commune de Paris se lance dans une campagne électorale afin de rendre le pouvoir au peuple de citoyens ! Ces « sans-dents », ces « fainéants », ces « illettrés », ces « gens qui ne sont rien » en veulent à l'oligarchie et désirent remettre au pouvoir les simples citoyens. le problème, c'est que le temps ne joue pas pour eux : même s'ils s'organisent très vite, la démocratie (la vraie, la directe) est gênée par ceux qui veulent ralentir la prise de pouvoir des classes populaires, des prolétaires. Ce deuxième tome narre les événements qui déclenche la mise en place de la Commune et les raisons (toutes simples au fond) qui la bloquent dès le départ et cherchent à l'anéantir alors qu'elle est toute neuve.

Un style accrocheur
Dans la lignée du premier tome, Raphaël Meyssan a poursuivi son travail de recherche et de collecte de documents d'époque pour illustrer son récit. Il utilise donc toujours le même processus graphique de découpage et de montage de très nombreuses gravures de la fin du XIXe siècle ; cela donne une certaine dynamique à des images figées par le temps. de plus, malgré les événéments horribles et particulièrement tristes qui surviennent dans cette année 1871, l'auteur réussit à glisser un peu d'humour dans les répliques des personnages ou dans les références utilisées, soit désuètes soit au contraire contemporaines et donc un peu anachroniques afin de nous montrer les pensées finalement très actuelles qui traversent ces événements de la Commune.

Une portée politique si actuelle
Clairement, là où l'auteur avait construit le premier tome à partir d'une anecdote personnelle et de la traque des archives afin de montrer l'enchaînement des événements, il fonde ce deuxième tome sur la réhabilitation des classes populaires qui ont mené ce mouvement et dont on oublie le rôle. Vous pensiez que la Commune n'était aucunement féministe et au contraire aussi machiste que son époque ? l'auteur replace les femmes dans l'action, en première ligne, et il n'y a pas que Louise Michel qui compte. Vous pensiez que la Commune était uniquement celle de Paris de 1871 ? l'auteur fait un tour de France des initiatives populaires et autogestionnaires pour montrer que le mouvement fut national, et réprimé toujours de la même manière, dans le sang. Comme Gérard Noiriel le montre dans son Histoire populaire de la France, la Commune de 1871 est un des cinq moments de réelles avancées politiques pour les droits des citoyens, sociétales pour le droit des minorités, sociales pour des vies plus décentes du plus grand nombre, et économiques pour un changement dans la répartition des décisions et des richesses (quelques mois en 1793-1794, quelques semaines en 1848, deux mois donc en 1871, quelques mois en 1936-1937 et quelques mois en 1944-1946). Alors même que les conditions de vie, de travail et de paix sont largement compromises, des avancées très importantes sont faites grâce à un rapport de force imposé par le bas.

Dans la forme comme dans le fond, ces Damnés de la Commune montrent des éléments non neufs, au sens où ils seraient juste découverts, mais dépoussiérés car on les oublie trop souvent ou on les passe sous silence. Il faut se battre pour se souvenir des batailles passées.

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Ce tome est le second d'une histoire complète en 3 tomes. Il fait suite à Les damnés de la Commune, tome 1 : A la recherche de Lavalette (2017) qu'il faut avoir lu avant. La première édition date de 2019. Il a été réalisé par Raphaël Meyssan. C'est une bande dessinée en noir & blanc, qui compte 132 planches, construites en 7 chapitres. Il se termine avec une double page consacrée aux principaux lieux de la Commune parisienne, évoqués dans le présent tome : Courbevoie, Neuilly, Asnières, Porte Maillot, Place de la Concorde, Place Vendôme, Hôtel de Ville, Fort d'Issy, Champ de Mars, Versailles, Rueil et le Fort du Mont Valérien. Suit une autre double page consacrée aux autres Communes : la Commune de Limoges (4 avril 1871), la Commune de Narbonne (24 au 31 mars 1871), la Commune de Toulouse (25 au 27 mars 1871), la Commune du Creusot (26 au 28 mars 1871), la Commune de Lyon (du 05 au 15 septembre 1870, puis du 23 au 25 mars 1871), la Commune de Saint Étienne (du 24 au 28 mars 1871), la Commune de Marseille (le premier novembre 1870, puis du 23 mars au 04 avril 1871). le tome se termine avec 2 pages en petits caractères listant les références pour chacun des 7 chapitres.

L'auteur a gravi les marches de la Butte Montmartre afin de voir l'armée fraterniser avec le Peuple de Paris. À ses côtés, les touristes n'ont d'yeux que pour la basilique du Sacré Coeur, sans chercher à imaginer le lieu un siècle et demi plutôt, avant qu'elle n'ait été construite. L'auteur imagine le peuple français à s'agiter de toutes parts, à investir l'Hôtel de Ville, les administrations, les ministères, tandis que l'ancien monde décampe à Versailles, en ce samedi 18 mars 1871. Avec le recul des décennies passées, il sait que cette période insurrectionnelle ne durera que 72 jours, et que tout sera fini le 28 mai 1871, à l'issue de la semaine sanglante. le 19 mars 1871, l'insurrection a triomphé. Victorine B. a enterré son enfant il y a cinq jours et elle vit cloîtrée dans son appartement. En entendant les nouvelles criées par les marchands de journaux, elle décide d'aller voir par elle-même dans la rue avec son mari. Ils passent par la place de l'Hôtel de Ville et constatent que les vendeurs de journaux ont dit vrai : le Comité Central est réuni. Charles Lavalette est sorti de son appartement de Belleville pour siéger avec le Comité Central de la garde nationale. La première décision du Comité est de rendre le pouvoir, d'organiser des élections.

Paris s'apprête à prendre un nouveau cap : celui d'une grande et belle révolution, bâtie non sur la violence mais sur les élections. En se promenant, Victorine se demande comment le nouveau gouvernement de Paris va pouvoir conserver le territoire conquis. Finalement l'auteur retrouve des notes prises par Lissagaray, un journaliste communard. Les débats portent sur la nécessité de rendre démocratiquement le pouvoir aux parisiens, de réaliser une grande révolution pacifique, de ne pas marcher sur Versailles, de ne pas imposer la démarche à la province qui n'a qu'à se prendre en main. À Londres, Karl Marx écrit son analyse le 30 mai 1871 : le Comité Central aurait dû marcher sur Versailles pour éliminer le gouvernement de l'ancien monde. Plus tard, Friedrich Engels estime que le parti victorieux doit continuer à dominer avec la terreur que ses armes inspirent aux réactionnaires, s'il ne veut pas avoir combattu en vain. Des années plus tard, Léon Trotski reprend l'analyse de Marx pour justifier la Terreur rouge qu'il applique en Russie. Vladimir Ilitch Lénine estime que le rôle de la dictature des soviets est d'user de la violence organisée pour combattre la contre-révolution. L'auteur se prend à rêver d'un autre déroulement de la Commune de Paris, avec les communards écrasant Versailles et se débarrassant de Thiers et de ses généraux. Clac !

Le premier tome avait fait une forte impression : une véritable bande dessinée, entremêlant la vie d'une femme du peuple (Victorine B.), l'enquête sur l'histoire personnelle d'un membre du Comité central de la Garde Nationale (Gilbert Lavalette), et les événements qui conduisent à la création de la Commune de Paris, sous une forme postmoderne (c'est-à-dire l'utilisation de gravures d'époque pour composer des planches de BD). le lecteur n'a aucun doute sur la qualité du deuxième tome. Raphaël Meyssan utilise la même technique de collage pour aboutir à une narration visuelle sous forme de bande dessinée. Dès l'illustration en pleine page choisie pour la première planche, le lecteur est frappé par la qualité du dessin, ou plutôt de la gravure. Il s'agit d'une vue globale de Montmartre avec les escaliers entourés de jardins et la Basilique dominant le paysage. Pour un lecteur contemporain, il est même difficile de croire à un tel niveau de détails : chaque marche soigneusement tracée, la centaine de petits personnages en train de se promener, le réalisme quasi photographique de l'architecture de la basilique, la texture du feuillage des arbres, et même la trajectoire des jets d'eau en premier plan. Tout du long de ce deuxième tome, le lecteur peut ainsi contempler et admirer de magnifiques vues de Paris, et de quelques endroits de banlieue : la façade de l'Hôtel de Ville de Paris et son parvis, une vue du ciel de Paris dans une gravure en double page, le foyer de l'Opéra Royal de Versailles, la place Vendôme et sa colonne, le hall de l'Hôtel de Ville de Paris, l'entrée du passage Jouffroy boulevard Montmartre, des vues aériennes bluffantes de Lyon, du Creusot, De Saint Étienne, de Marseille, Notre Dame de la Garde à Marseille, une vue du ciel de la place de la Concorde allant jusqu'à l'église de la Madeleine, etc. le lecteur amoureux de Paris se délecte en identifiant chaque endroit représenté avec une minutie et une exactitude épatantes.

Comme dans le premier tome, Raphaël Meyssan sait compenser la problématique de la représentation des personnages principaux. À l'évidence, l'utilisation de gravures d'époque ne permet pas d'avoir une apparence spécifique et continue pour les 2 personnages principaux. L'artiste s'en tire très bien en compensant cette contrainte par des indications dans les cellules de texte, et en citant les écrits des personnages : le lecteur assimile ce qu'il voit dans la case, soit à la vision du personnage qui raconte, soit à sa silhouette. Même s'il ne peut pas à proprement parler mettre un visage sur un nom (celui de Charles Lavalette, ou celui de Victorine), le lecteur se rend compte qu'il s'agit de personnages bien présents à son esprit, avec une réelle consistance, ne serait-ce que par leur histoire personnelle. Comme dans le premier tome, il constate régulièrement la maitrise de l'auteur des techniques de bande dessinée. Il y a donc des dessins en pleine page ou en double page. La majeure partie des pages est construite sur la base de cases disposées en bande. En fonction de la séquence, l'artiste peut construire une page sur la base de cases de la largeur de la page, pour ouvrir l'horizon. Il utilise également à bon escient les cases de la hauteur de la page, par exemple en page 33, exercice plus délicat que les cases de la largeur de la page. Il peut aussi utiliser une case sans bordure, comme pour le rappel du corbeau en page 15, déjà présent sur un toit en page 7. Toujours en page 15, il coupe en deux les cases supérieures pour simuler le coupage de la tête des personnes représentées en plan poitrine. Page 73, il fait littéralement voler une case en éclats, en la découpant et en dispersant les morceaux, pour montrer l'impact destructeur des tirs de canons depuis le fort du Mont Valérien. le lecteur n'éprouve jamais la sensation d'une suite de gravures posées avec application en bande, l'artiste sachant jouer avec les dispositions pour accompagner la nature de chaque séquence, sans en abuser, sans que cela devienne un truc systématique.

Le récit commence le 18 mars 1871, date retenue comme étant le début de la Commune par sa proclamation à l'Hôtel de Ville. Il se termine le 9 mai 1871 à la fin de la bataille du Fort d'Issy, peu de temps avant la Semaine Sanglante (du 21 au 28/05/71). Tout du long, le lecteur croise des figures historiques comme Adolphe Thiers (1797-1877), Jules Ferry (1832-1893), Victor Hugo (1802-1885), Victor Schoelcher (1804-1893), Auguste Blanqui (1805-1881), Gustave Flourens (1838-1871), Louise Michel (1830-1905), … le lecteur suit les déplacements de Victorine dans Paris, et son engagement d'abord pour tenir une table ouverte pour nourrir les affamés, puis comme ambulancière dans un bataillon affecté du côté de Neuilly. Il suit également Charles Lavalette dans ses engagements, d'abord au Comité Central puis dans l'armée. L'auteur fait oeuvre de donner une image globale de la Commune de Paris, et il utilise sa liberté pour introduire d'autres personnages, permettant d'élargir l'angle de vue, pour la Commune de Marseille, ou pour la bataille du Fort d'Issy. Il aborde également la Commune sous différents angles : l'ambiance d'une révolution pacifique, la volonté de ne pas garder le pouvoir et de le rendre au peuple par des élections très rapides, le refus d'aller exterminer le gouvernement d'Adolphe Thiers, des pensions pour les blessés de guerre, les veuves et les orphelins, l'ouverture de la citoyenneté aux résidents étrangers, la réquisition des ateliers abandonnés par leurs propriétaires et confiés aux ouvriers, une plus grande implication des femmes dans la vie sociale et militaire. La narration de Raphaël Meyssan donne une sensation de légèreté malgré des cellules de texte nombreuses sur la majeure partie des pages, grâce à des images spectaculaires, et par l'inclusion de discrètes touches d'humour, souvent un peu décalées, ou des rapprochements inattendus comme l'avis de Philip Sheridan (1831-1888), sur la Commune, le général américain qui avait déclaré qu'un bon indien est un indien mort.

Ce deuxième tome est aussi épatant que le premier. La verve et l'inventivité visuelles de l'auteur ne faiblissent pas, donnant la sensation de lire une véritable bande dessinée, et pas juste un collage académique de gravures récupérées de ci de là. L'histoire de la Commune est racontée dans le détail, avec un souci de donner également une vision globale, et un ancrage à l'échelle humaine (grâce à Victorine, et un peu à Lavalette). Féru d'Histoire ou allergique à L Histoire, le lecteur plonge dans une reconstitution passionnante, donnant à voir un mouvement populaire extraordinaire.
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Je m'intéresse à la Commune de Paris depuis quelques temps déjà, et j'ai même lu le livre que Louise Michel, Communarde, a écrit sur le sujet. Avec des ouvrages comme Les damnés de la Commune, Raphaël Meyssan nous offre une vision contemporaine des évènements.

Dans ce second tome, l'auteur nous présente la période - malheureusement courte - durant laquelle les Communard•es ont cru l'emporter, avant la terrible répression. Nous vivons la Commune auprès des personnes qui y ont participé, mais avec le regard contemporain qu'apporte Raphaël Meyssan.

Je ne me souvenais pas que l'auteur donnait son avis et s'intégrait de cette manière dans le récit dans le premier volume, mais peut-être est-ce un oubli de ma part. Dans tous les cas, cet aspect est assez présent dans ce second tome, ce qui est assez intéressant parce que cela permet aux lecteur•rices de s'immerger dans l'histoire sans toutefois oublier ce qui s'est passé ensuite. Il y a beaucoup de protagonistes, si bien qu'on s'y perd un peu si on ne connait pas trop le sujet. Je commence toutefois à mieux situer les différent•es acteur•rices de la Commune mais aussi d'autres personnes comme Thiers.

J'ai préféré ce second tome au premier, notamment parce que j'ai apprécié le regard contemporain et la comparaison avec notre époque qui était faite, le titre étant même un clin d'oeil à la phrase "ceux qui ne sont rien" prononcée par Macron. Encore une fois, les gravures sont très belles et cela donne un aspect original au livre !
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Paris, 1871. La Commune est proclamée, les élections organisées.
Mais à Versailles, Thiers prépare la reconquête.
Second tome des Damnés de la Commune, qui se concentre sur ces quelques mois où les Parisiens ont semblé pouvoir prendre leur destin en mains, imposer une utopie libertaire, égalitaire.
A Paris, mais aussi Marseille et d'autres villes, le même espoir. Mais à Marseille et bientôt à Paris, la réaction. Bientôt le bain de sang, bientôt les armes qui parlent, les canons qui tonnent ...
Dans "Ceux qui n'étaient rien", Raphaël Meyssan garde la même exigence et la même qualité de narration que dans "A la recherche de Lavalette", p faite.
Un travail toujours aussi remarquable, au plan historique comme d'un point de vue graphique.
Indispensable.
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Dans l'ombre des grandes figures historiques, nous vivons les premières semaines de la Commune au plus près de ses plus humbles acteurs. Raphaël Meyssan nous narre les rudes batailles du début du siège en suivant les traces de son « voisin » qui semble être partout à la fois.
(...)
Cette démarche originale permet une appréhension de la grande Histoire par les destins individuels. Une histoire populaire en somme. Époustouflant !

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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critiques presse (3)
BoDoi
17 septembre 2019
Le travail de Raphaël Meyssan reste louable par la somme d’informations et de gravures accumulés, mais il devient un peu lassant, comme une thèse de doctorat indigeste.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Bedeo
16 mai 2019
Héroïque dans son ambition, cet ouvrage qui combine Histoire et histoires se jette à corps perdu dans une époque, qui n’est même pas une année, même pas un pays, seulement le rêve d’une ville et la souffrance des âmes.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
02 avril 2019
Avec cet exercice, Raphaël Meyssan démontre qu’à défaut d’être doué pour le dessin, il sait faire parler les images et construire une planche. Il confirme aussi qu’il peut rendre captivant un sujet aride.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Les habitants des quartiers bourgeois de Paris ne trouvent pas de mots assez durs contre cette populace qui veut gouverner la ville.
L’histoire Albert Sorel écrit à sa mère… « Toute la canaille de l’Europe est à Paris. C’est la grande lutte de la démagogie contre la civilisation. »
L’écrivain Edmond de Goncourt note dans son journal… « On ne peut se figurer la souffrance qu’on éprouve, au milieu du despotisme sur le pavé, de cette racaille déguisée en soldats. »
Dans des lettres à sa femme, le futur académicien Hippolyte Taine se plaint… « Aujourd’hui, les gens du ruisseau votent, sont nommés et triomphent. Nous sommes assis dans la boue. »
J’entends les mots ricocher dans le temps.
« Au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux de travailler. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler ! »
« Il y a les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. »
« Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrés. Ce sont des fainéants ! »
« Des sans-dents ! »
« La réforme, oui ! La chienlit, non ! »
« Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Eh bien, on va vous en débarrasser ! »
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On voit les femmes anxieuses, enthousiastes, ardentes, l'âme attachée aux péripéties du combat, l'œil plus rempli de feu que de larmes, se donner tout entières à la grande cause de Paris. Qu'elles entrent donc dans la lutte ! Beaucoup le désirent et beaucoup le peuvent. Mouise Michel, Mme de Rochebrune, bien d'autres ont déjà donné l'exemple et font l'orgueil et l'admiration de leurs frères d'armes, dont elles doublent l'ardeur. Quand les filles, les femmes, les mères combattront aux côtés de leurs fils, de leurs maris, de leurs pères, Paris n'aura plus la passion de la liberté, il en aura le délire. Et ces soldats que l'on trompe seront bien forcés de reconnaître que ce qu'ils ont en face d'eux n'est pas un parti de factieux, mais un peuple entier dont la conscience soulevée contre l'oppression ignoble, crie par la voix de ses femmes aussi bien que de ses hommes : mort ou liberté ! Qu'on ouvre donc immédiatement trois registres sous ces titres : action armée, secours aux blessés, fourneaux ambulants. Les femmes s'inscriront en foule. Et le petit historien qui s'attaque à la grande ville sera forcé d'ajouter cet alinéa : il y eut alors dans tout Paris une telle frénésie pour la liberté le droit, la justice, que les femmes combattirent avec les hommes. Toutes avec tous ! André Léo (Victoire Léodile Béra, 1824-1900)
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CITOYENS - Notre mission est terminée : nous allons céder la place dans votre Hôtel de Ville à vos nouveaux élus, à vos mandataires réguliers. Aidés par votre patriotisme et votre dévouement, nous avons pu mener à bonne fin l'œuvre difficile entreprise en votre nom. Merci de votre concours persévérant ; la solidarité n'est plus un vain mot : le salut de la République est assuré. Si nos conseils peuvent avoir quelque poids dans vos résolutions, permettez à vos plus zélés serviteurs de vous faire connaître, avant le scrutin, ce qu'ils attendent du vote aujourd'hui.

CITOYENS - Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel. Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèreront jamais comme vos maîtres. - Hôtel de Ville, 25 mars 1871, le comité central de la Garde nationale
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J'entends les mots ricocher dans le temps.
- Au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux de travailler. [...] La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler !
- Il y a les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien.
- Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrés.
- Ce sont des fainéants !
- Des sans-dents !
- La réforme, oui ! La chienlit, non !
- Vous en avez assez de cette bande de racailles ? [...] Eh bien ! On va vous en débarrasser !
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De cette toute première réunion du Comité central à l’Hôtel de Ville, il n’existe aucune archive.
Personne n’a pensé à rédiger un compte-rendu.
Pourtant, de cette réunion est sortie la décision la plus importante et la plus surprenante du Comité, celle qui va fonder la Commune de Paris.
Depuis des mois, ses membres rêvaient de l’Hôtel de Ville.
À présent, ils y sont. Ils ont le pouvoir.
Leur première décision… est de le rendre.
À la fin du jour, une affiche signée par Lavalette et tous les membres du Comité annonce l’organisation d’élections à la Commune de Paris.
« Citoyens,
Aidés par votre généreux courage et votre admirable sang-froid, nous avons chassé ce gouvernement qui nous trahissait. À ce moment, notre mandat est expiré, et nous vous le rapportons, car nous ne prétendons pas prendre la place de ceux que le souffle populaire vient de renverser.
Obscurs il y a quelques jours, nous allons rentrer obscurs dans tes rangs, et montrer aux gouvernants que l’on peut descendre, la tête haute, les marches de ton Hôtel de Ville. »
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Vidéo de Raphaël Meyssan
Ciné-Débat Avec Bertrand TILLIER, historien des images, Raphaël MEYSSAN, réalisateur, Pierre SERNA, historien
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