Ce roman fait fortement penser à du cosy mystery, car il est très inspiré par des auteurs et autrices tel·les qu'
Agatha Christie, pour ne citer que la plus connue (j'avais un peu l'impression d'être devant un script à la "Glass Onion".) Il est comme un hommage au roman du genre et le ton même du roman, le ton du narrateur, le fait aussi très bien ressentir aux lecteurices : cette façon un peu sarcastique de s'exprimer. Mais j'avoue, ce narrateur m'a tout de suite été antipathique, justement dans sa façon de s'exprimer, même si je pense que c'est voulu par l'auteur. Par contre, le fait d'utiliser à outrance le passé simple, ça, je ne sais pas si c'est voulu par l'auteur ou bien un choix du traducteur, et ça m'a beaucoup gênée, même si le narrateur est censé être un dramaturge au succès unique. J'ai donc commencé ma lecture de manière ambiguë, espérant ne pas savoir à quoi m'attendre : allait-on tout du long subir ce ton narquois et faussement ampoulé ? Eh bien oui, quasiment, même si on finit par s'y faire.
J'avais aussi lu le précédent de l'auteur,
Les Muses, et j'avais donc un peu en tête ce qu'il aimait faire de ses personnages (d'ailleurs il y a un clin d'oeil à ce roman, et peut-être même aussi, mais je ne l'ai pas lu, à
Dans son silence (et je crois que je me suis spoilée d'ailleurs...)). Bref, je m'étais fait assez tôt une idée de l'intrigue à venir.
Mais j'avoue que l'auteur a tout de même réussi à aller au-delà, à ajouter un plus, à travailler une intrigue à plusieurs strates (un peu à l'image de la couverture).
Mais de quoi ça parle ? Notre narrateur nous raconte un meurtre, et surtout comment on en est arrivé à ce meurtre, survenu sur une petite île grecque privée, Aura. Sur cette île, 7 personnes en vacances, isolées à cause d'une tempête : Lana Farrar, ancienne actrice hollywoodienne à qui appartient l'île, Leo, son fils, Jason son 2e mari, Kate, sa meilleure amie et actrice de théâtre, Agathi, sa gouvernante, Nikos, le gardien de l'île et le narrateur, Eliott, meilleur ami de Lana. Une nuit, des coups de feu retentissent et un corps gît au milieu de l'île. On n'apprend pas tout de suite qui est la victime, je vous le laisse découvrir, car le plus important, c'est le contexte, comme nous l'explique le témoignage d'Eliott : il s'agit d'un whydunit et pas tellement d'un whodunit.
Ce roman est donc un thriller psychologique (il est beaucoup question de l'enfant intérieur) et machiavélique, un thriller domestique aussi, ainsi qu'un cosy mystery à la
Agatha Christie.
Les chapitres sont courts, ce qui rend la narration dynamique.