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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme le dit si justement Moravia dans son commentaire à ma modeste chronique au sujet « J'ai choisi la terre » de Claude Michelet : « un grand succès pour sa sortie ! et d'autres bons livres suivront. »…
Et parmi les autres bons livres évoqués ici, je voudrais signaler la « la saga des Vialhe » :
« Des grives aux loups », « Les palombes ne passeront plus », « L'appel des engoulevents », « La terre des Vialhe ». Une saga familiale qui retrace la vie rurale en Corrèze d'en gros 1900 à 1990.

Premier tome : « Des grives aux loups ».
Nous sommes entre 1899 et 1920, à Saint-Libéral sur Diamond , un village de basse Corrèze, non loin de la Dordogne. Dans cette zone d ‘élevage et de polyculture, Jean-Edouard Vialhe exploite un domaine d'une dizaine d'hectares et règne en maître sur sa famille : sa femme Marguerite et ses enfants, Pierre-Edouard, Louise et Berthe.
La vie rurale n'a pas beaucoup changé pendant le XIX ème siècle. Mais nous voilà à l'aube du XX ème siècle qui connaîtra l'émergence d'idées et de techniques nouvelles ; mais avant tout, la guerre de 14/18…Pierre-Edouard partira pour la guerre…Les filles parviendront-elles à construire leur vie sous la poigne du patriarche ?

Une histoire simple comme il y en eut tant dans nos villages confrontés à l'accélération de l'Histoire. Des personnages touchants et un style fait de mots simples comme la vie à la campagne, rythmée par les semailles et les moissons, le rythme des animaux…
Une saga que je ne manque jamais de rapprocher de « Au bonheur de Dieu » de Jean d'Ormesson, même s'il s'agit d'un autre milieu ; il s'agit de la même époque.

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Dans le premier livre de cette saga, Des grives aux loups retrace la vie des Vialhe : Jean-Edouard, Marguerite et leurs trois enfants : Pierre-Edouard, Louise et Berthe des années 1890 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Dans leur village de Corrèze, où les Vialhe possèdent le plus de terre, ils voient les changements s'opérer dans le monde de l'agriculture et changer radicalement leur façon de travailler. Pour eux, la vie s'apparente à un lent combat entre agriculteurs, à celui qui aura le plus de cultures, le meilleur bétail… Jean-Edouard va tout faire pour que ses enfants respectent l'honneur de la grande famille Vialhe et restent sous ses ordres, à lui, le chef de famille.

Leur terre va être source de conflits, va les amener à entacher leur réputation auprès des habitants, vivre la première guerre mondiale de façon désunie et disloquée, où le village va vivre les profonds changements dans les moeurs, leurs habitudes avec le départ de tous leurs jeunes, les annonces des morts au front…

J'ai beaucoup aimé ce premier tome, Claude Michelet a su écrire cette histoire avec brio. Il est très intéressant de retrouver les moeurs des habitants de campagne à la fin du XIX et au début du XX, l'industrialisation de l'agriculture, l'amour et le respect pour la terre… Même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques rapidités à la fin de ce livre, j'en ai apprécié tous les aspects : la vie au village, celles des deux soeurs qui prennent leurs indépendances, la fierté de Jean-Edouard, le point de vue de Pierre-Edouard : son service militaire, son passage au front, son entêtement face à l'autorité de son père,… Et j'ai très envie de découvrir la suite avec Les palombes ne passeront plus.
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Pour ne jamais oublier la vie de nos ancêtres…

Une saga familiale que j'avais envie de lire depuis longtemps…

Dans ce premier tome, on suit les vies, dans un petit village de Corrèze, de différentes familles dont celles des Vialhe et des Dupeuch de 1899 aux années 1920.

L'auteur, ancien agriculteur, connaît bien la terre, l'attachement de ceux qui la travaillent, la dureté de ce métier, les aléas climatiques et cette région de la Corrèze où il a vécu toute sa vie.

Il décrit aussi très bien, ce temps où le père était le maître de la famille : empêchant ses enfants de faire des études, décidant du mariage de ses filles afin d'agrandir le domaine ; ce dernier ne se partage pas (il doit revenir au fils aîné) mais se fait fructifier !

La première guerre mondiale entraîne la perte des jeunes hommes de ces campagnes, où les femmes s'investissent dans les travaux agricoles et toutes les tâches.

La fierté des campagnes, où un homme préfère se suicider, accablé de dettes, où les jeunes femmes commencent à s'émanciper en choisissant leur époux et leurs professions.

Le début de ce nouveau siècle, le 20ème, qui voit arriver la mécanisation des travaux agricoles, la ligne de chemin de fer, mais aussi la difficulté de rechercher un emploi en dehors de la ferme, où un homme travaille pour 20 sous par jour (le prix de 6 oeufs).

On suit les personnages à travers leurs réussites, leurs échecs, leurs rêves, leurs blessures, la pauvreté, les maladies et la mort.

Les jeunes contestent cette société patriarcale et les femmes débutent leur indépendance en choisissant leur métier et leur époux entraînant la désertification de ces campagnes,.

Il y a aussi ceux qui restent attachés à cette terre bien peu reconnaissante à leur labeur…

J'ai aimé cette lecture immersive dans le début du 20e siècle où les conditions de vie différent assez peu de celles des siècles précédents ; où les chatelains deviennent maires du village, où l'arrivée d'une batteuse à vapeur compte plus que les élections législatives, où la potée est toujours sur la table (lard, choux, patates et pain).
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Des grives aux loups raconte la vie d'une communauté villageoise de Corrèze, au tout début du XXème siècle. Cette communauté doit affronter les changements qu'apporteront l'industrialisation et la guerre 14-18 : le changement des habitudes agricoles, l'émancipation de la jeunesse et les conflits entre les anciens et les modernes, l'émancipation des femmes… Un peu lent au début, on s'attache assez rapidement à ces quelques familles du village de Saint-Libéral, et en particulier à Pierre-Edouard Vialhe, par l'intermédiaire duquel Claude Michelet nous transmet ce que peut être l'attachement à sa terre. Une lecture très agréable que le premier tome de cette saga. Les tomes suivants vont bien vite venir rejoindre ma liste de livres à lire !
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Ce livre est plus qu'un roman, c'est un témoignage, une étude de la vie paysanne à l'aube du 20è siècle dans un village de Corrèze. Je ne suis pas adepte de ce genre de roman mais je me suis laissée emporter par la vie de cette famille, la dure éducation de cette époque où les parents ont une totale autorité sur leurs enfants qui sont avant tout une main d'oeuvre, une monnaie d'échange ( pour les filles) , une façon de transmettre, où l'essentiel est la Terre.
La guerre et les évolutions techniques vont faire évoluer les mentalités.
Nous y trouvons des personnages attachants, courageux, âpres. le style est irréprochable et fluide. Je me suis très vite plongée dans le second volet.
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A tout ceux qui aiment les romans "paysans" dont le maitre, qui sait faire autres chose, est Jean Giono, je ne saurais que trop conseiller les 2 premiers de la série de Michelet. le développement technique, l'arrivée du train (et plus tard sa disparition), le clivage entre les générations à une époque où la famille est le socle indispensable à la survie économique, font de ces deux romans un agréable instructif et émouvant voyages dans la France qui comptait 80% de paysans.
Les plus de 50 ans replongeront dans les histoires de leurs grand-parents.
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Jean-Edouard Vialhe, fils d'Edouard Vialhe et père de Pierre-Edouard, Louise et Berthe possède des terres une ferme et des bêtes, vaches, cochons et volailles. Ils habitent Saint-Libéral, bourg de Corrèze, proche de la Dordogne. Leurs ennemis les plus terribles sont les loups. Les hommes doivent les tuer dans des battues.
D'un autre côté, les Dupeuch, dont Léon, semblent être les ennemis des Vialhe. Ce roman du terroir met en évidence l'évolution, une véritable révolution des techniques de l'élevage et de labourage. Cependant, si les premières générations se trouvent prises au dépourvu, celle des enfants de Jean-Edouard accepte ces changements avec plaisir. de plus, est-ce que Pierre et ses soeurs finiront par aller outre leur rivalité d'avec les Dupeuch ? longuement éprouvés par la grippe espagnole (qui fut en fait une vraie peste noire), et, la première guerre mondiale, les hommes verraient bientôt la relève par leurs femmes, filles ou soeurs.
On suit l'évolution des deux familles Dupeuch et Vialhe et leurs interdépendances.

J'ai bien aimé ce roman de bout en bout, véritable témoignage de ce temps de la fin du XIXème siècle au début du XXème siècle dans nos campagnes, d'autant plus que je trouve le style de Claude Michelet bien agréable et fluide. Ce livre du terroir français reste un exemple de très bon cru de ce genre. Je lirai la suite prochainement.
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Une chronique familiale et rurale qui s'étend sur quatre générations, de la fin du XIXème siècle aux années 80. Les évolutions d'un monde paysan qui devra s'adapter aux évolutions d'un siècle, la décolonisation, deux guerres mondiales, la mécanisation, la désertification rurale, les contraintes de production…
Comme beaucoup de romans dits régionaux, il est le reflet de l'évolution de notre société beaucoup plus largement qu'on ne le pense à priori, ce sont bien les départs des campagnes qui ont peuplé nos grandes cités.
La précision de l'auteur dans la chronologie des faits, le réalisme des situations, décrites avec des mots simples et justes, nous emmène dans un beau voyage sur notre territoire, mais aussi dans le temps.
Cette chronique de Claude Michelet, comme d'autres classés dans la même catégorie, pourrait être celle de beaucoup de famille en France.
Et pour tous ceux qui auraient peur que tout cela soit un peu désuet voici un extrait du troisième tome, paru en 1990 :
- Ce n'est qu'un début. Mais bientôt, toi, oui toi, petit producteur, on va te traiter d'affreux de subventionné à outrance ! On te reprochera même les excédents que nos minables gestionnaires ne sont pas foutus d'écouler. Ensuite, on te cassera les reins au nom du beau rêve européen. Oui, beau rêve que des incapables sont en train de transformer en cauchemar, et surtout en sinistre bordel ! L'Europe des bureaucrates, mais surtout l'Europe du désert français, des régions sacrifiées, de toute l'agriculture familiale assassinée !
La série
Des grives aux loups
Les palombes ne passeront plus
l'appel des engoulevents
La terre des Vialhe

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Roman dit "de terroir" qui parle d'une famille vivant en Corrèze au début du 20e siècle. C'est un témoignage d'époque bien écrit, qui mène jusqu'à la fin de la guerre. Les personnages sont réalistes et complexes, les descriptions champêtres ne sont pas trop pesantes et les destins des uns et des autres sont intéressants.
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J'avais lu la trilogie (je vois que depuis Michelet a écrit un 4e tome) il y a une 40aine d'années et en avais gardé un excellent souvenir. Dans l'idée d'un prochain effondrement et de devoir améliorer mon autonomie j'ai voulu relire ces livres afin de voir comment vivaient les paysans au début du siècle dans ce qu'on appelle aujourd'hui une micro-ferme.
40 ans plus tard j'ai encore apprécié le roman et ses suites qui décrivent parfaitement la vie rurale et la mutation des paysans vers les exploitants agricoles avec la mécanisation et les intrants, leur soumission obligatoire à l'Europe et à la dette. le côté anar de Michelet n'est pas pour me déplaire non plus. Et en plus c'est bien écrit.
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