AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,13

sur 676 notes
5
29 avis
4
22 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sept p'tites grives, sept p'tites grives....
Grivoiserie, grivoiseries...
Riz qui colle ....
Col de chemise...
Mise en garde....
Garde à vous....
Vous en prie ...
Prison ferme ...
Ferme ta gueule ...
Gueule de Loup .
Voilà voilà, des grives aux Loups. :-)


Début septembre, je chemine parmi les palombières du Pays Basque, même si je ne suis pas chasseur, n'empêche, ça fleure bon le terroir....palombière ça me renvoie engoulevents....donc Michelet ! Oui, y a presque quarante ans j'ai lu ce livre l'appel des engoulevents, je suis entrain de me dire qu'il serait p'tete temps de le reprendre. ..
J'arrive au refuge de Lescar, près de Pau, je prends la douche (ça c'est obligé, c'est le premier plaisir après 25 kms de marche), je jette un oeil sur la bibliothèque du gîte (2 em reflex instinctif) ... ... ...
(y a trois rangées donc trois fois trois points de suspension...)
Oh my God Michelet ! ça s'excite entre mes synapses : Grives aux Loups ! (tamponné à la Coquille St Jacques de Compostelle)
Obligé de l'emporter et Obligé de le laisser après lecture, plus loin sur le chemin...
Au fait, de quoi notre destinée se compose-t'elle !?

Dire que j'avais emmené 1Q84 Livre 3 ( 600 pages qui pèsent dans le sac ! ) , mais je n'ai pas pu me résigner à l'abandonner sur mon chemin, trop d'annotations, trop de semblant de réponses à cette question de destinée....Miladiou, revenons aux sources, Michelet et son fleure bon le Terroir...
Commenter  J’apprécie          761
Entre les rivières Dordogne, Vézère et Corrèze, ce roman rural qui sera suivi de deux autres naît avec le 20ème siècle.
Cette histoire de notre patrimoine terrien est scandée par les traditions dont le curé, l'instituteur et le docteur sont les piliers.
Histoire des avancées du progrès où les gens s'ébaudissent en voyant leur première automobile comme les spectateurs du film du train entrant en gare de la Ciotat s'effrayèrent.
Le patriarcat sera cependant fragilisé par la première guerre mondiale; en effet, les femmes vont être capables de gérer les fermes et les jeunes découvriront qu'une autre vie existe hors des limites de la commune.

La progression linéaire du roman en facilite la lecture et nous attache aux personnages émouvants par la pudeur des sentiments et les non-dits des laborieux de la terre.
Commenter  J’apprécie          476
Tout commence l'hiver 1899. Léon, Pierre-Edouard et Louise, dont l'ainé à 12 ans, sont aller relever les pièges du premier sur les plateaux enneigés de Saint-Libéral, petite commune corrézienne.
Le froid a fait venir les loups et les enfants abandonnent leurs prises pour sauver leur vie.
Ils laisseront donc des grives aux loups et cette histoire sera la référence de l'amitié qui les unira jusqu'à l'âge adulte et bien encore après.
Le roman nous raconte la vie d'un bourg au début du 20ème siècle, les agriculteurs, les éleveurs mais aussi le curé, le médecin et l'instituteur. Tous les protagonistes de la France rurale de l'époque sont là qui se chamaillent pour des terres, pour qui ira à la messe mais qui s'unissent dans le respect du châtelain et la peur du changement comme l'arrivée des automobiles et du train.
La guerre de 14-18 viendra définitivement donner congé à cette époque.
L'auteur nous donne le plaisir de retrouver dans les tomes suivants les personnages attachants qu'il a créés dans Des grives aux loups avec son style de conteur hors pair qui donne l'impression au lecteur d'écouter le récit au chaud dans le cantou.
C'est au moins la 10ème fois que je lis ce roman, je ne m'étendrai pas sur le plaisir que cette lecture me procure.
Commenter  J’apprécie          163
A la limite du coup de coeur, j'ai adoré l'écriture de l'auteur qui est magnifique, fluide. On tourne les pages sans s'en apercevoir. L'histoire est très intéressante. Ce premier tome retrace le premier quart du 20ème siècle. On découvre ou redécouvre le monde agricole de cette époque. Étant une fille de la campagne, j'adore ce milieu et je vois mieux comment vivaient mes arrières grands parents.
Je suis à présent dans le tome 2.
Je le recommande fortement à toutes les personnes amoureuses de la nature, de la campagne et curieuse sur la vie au début du 20ème siècle avec l'apparition des voitures, de l'électricité... J'adore ce concept!

Merci M. Michelet!!
Commenter  J’apprécie          150
Depuis une cinquantaine d'années, la « littérature de terroir » s'est taillé une place de choix dans les succès de librairie (et donc dans les bénéfices des éditeurs !) et de ce fait a contribué grandement au renom d'excellents écrivains comme Christian Signol (La Rivière Espérance), Claude Michelet (Des grives aux loups), Michel Peyramaure (L'Orange de Noël) ou Gilbert Bordes (Le Porteur de destins), pour n'en citer que quelques-uns. le genre perdure, et aujourd'hui, les femmes ont pris le relais Marie-Bernadette Dupuy (Le Moulin du loup), Françoise Bourdon (La Forge au loup) … Vous remarquerez au passage la place que le loup occupe dans cette littérature, c'est sans doute qu'il en occupe aussi une grande dans notre Histoire, sans parler de notre imaginaire.
Pourquoi ce succès ? Pourquoi ce « retour à la terre » (qui n'a rien de vichyssois, quoi que certains en pensent) ? La réponse est simple : Vous et moi, et elle, et lui, et eux, et nous tous avons forcément dans notre généalogie un ancêtre « laboureur » ou « journalier », une aïeule « paysanne », « ouvrière agricole » ou simplement « agricultrice ». On appelle ça des racines. Et notre époque, plus que jamais nous invite à retrouver nos racines. Personnellement, pour des raisons familiales ou sentimentales, voire patriotiques pour certains. Mais aussi collectivement : vous et moi, et elle, et lui, et eux, et nous tous sommes des enfants de cette terre-mère, cette terre-mère que nous tuons à petit feu.
Le message que nous envoient ces auteurs est donc double : le rappel du passé et la mise en garde de l'avenir.
Claude Michelet (1938-1922) l'une des figures les plus marquantes de cette école d'écrivains, est l'auteur de deux belles sagas : La Saga des Vialhe (Des grives aux loups – 1979, Les Palombes ne passeront plus – 1980, L'Appel des engoulevents – 1990, La Terre des Vialhe – 1998) et La Saga des Leyrac (Les Promesses du Ciel et de la Terre – 1985, Pour un arpent de terre – 1986, le Grand Sillon – 1988). A ces deux sagas, il faut ajouter La Nuit de Calama (1994) qui réunit les descendants des deux familles.
Des grives aux loups raconte l'histoire de la famille Vialhe de 1899 à 1968, dans un petit village rural de Corrèze : Saint-Libéral. Si le village est fictif, tous les évènements qui s'y déroulent sont bien réels, c'est ni plus ni moins 70 ans d'histoire locale (et nationale) qui nous sont racontés. A travers une belle trame romanesque qui tient toutes ses promesses (amours et amitiés, contrariétés de toutes sortes, haines et incompréhensions, mais aussi forte générosité) nous assistons à la transformation radicale d'un monde paysan qui évolue très rapidement (électrification des fermes, chemin de fer, mécanisation du matériel, le tout ponctué par deux guerres meurtrières)
Il n'est pas nécessaire d'être paysan pour adhérer au propos de l'auteur. Car, si Des grives aux loups a une très forte valeur documentaire, on peut y voir aussi une fonction allégorique : nous assistons à la transformation d'un monde (pas seulement rural) qui est le nôtre, sur une terre qui est la nôtre. Si nous ne voulons pas que Le Progrès nous dépasse, à nous de la maîtriser.
Juste un dernier mot concernant la « littérature de terroir » : j'ai parlé abondamment du monde rural, car il concerne une majorité de nos contemporains. Mais il faut rendre justice à des auteurs qui ont célébré d'autres terroirs : (Marie-Paule Armand : La Courée – 1990-1994), Elise Fischer (Trois reines pour une couronne – 2001) Hervé Jaouen (Que ma terre demeure – 2001)…
Commenter  J’apprécie          130
Livre déjà lu plusieurs fois mais quel plaisir de retrouver les membres de la famille Viahle en Corrèze et leur petit village de Saint-libéral. Cette saga raconte l'histoire d'une famille de cultivateurs du début du XXème siècle à nos jours avec les conflits de génération, les bonheurs d'une vie familiale et les évolutions de la société. On a un peu l'impression de faire partie de la famille et on s'attache à tout ce petit monde.
Commenter  J’apprécie          130
Depuis longtemps, je m'étais promis de lire ce grand roman qui compte parmi les plus lus dans la littérature française du XXème siècle. J'ai enfin réalisé ce projet et je ne le regrette pas. Il s'agit de la chronique d'un gros village de la Corrèze, Saint-Libéral, et surtout d'une famille qui compte dans la région: les Vialhe. Tout se passe entre 1900 et le début des années '20. le père, Jean-Edouard, est dans la force de l'âge, il travaille dur, il est astucieux et fier, il se comporte comme un tyran vis-à-vis de ses trois enfants. D'abord, le fils (Pierre-Edouard) accepte - en rechignant - de se soumettre aux quatre volontés paternelles. Mais il prendra ses distances, quand il aura mûri notamment au cours de l'affreuse guerre de 14-18. Sa soeur Louise, amoureuse d'un garçon méprisé par Jean-Edouard, quittera la maison parentale. Et la plus jeune soeur, Berthe, partira aussi dès qu'elle aura atteint sa majorité. Mais le récit englobe tout le bourg, les relations complexes entre les villageois, les différences entre notables et simples agriculteurs, l'opposition entre "traditionnalistes" et "modernistes". Tout le monde connait les petits secrets et les défauts dans la cuirasse des voisins. le plus souvent, on respecte les formes mais, quand un conflit éclate, on se balance des mots trop vifs et on s'installe dans la rancoeur. C'est le cas entre le père et le fils Viailhe, notamment.

Ce roman est relativement long mais je ne me suis pas ennuyé une minute. J'ai été assez captivé par le vécu des personnages et j'ai appris des tas de choses sur la vie quotidienne à la campagne, vers le début du XXème siècle. Mon jugement rejoint celui de la grande majorité des lecteurs : il faut lire ce livre, qui ne vieillira pas.
Commenter  J’apprécie          120
J'aime beaucoup Michelet. J'admire particulièrement son talent pour nous captiver avec des histoires anodines de gens ordinaires. Je me souviens d'avoir été émerveillée par "Les défricheurs d'éternité", où il réussit à nous intéresser à la vie de moines défricheurs du Ve siècle. Toujours est-il que je n'avais jamais lu son livre le plus connu, "Des grives aux loups". C'est maintenant chose faite et je ne suis pas déçue.
Ce roman raconte l'histoire d'une famille de paysans corréziens, du début du XXe siècle au lendemain de la Première guerre mondiale. On y assiste à l'arrivée du progrès (engrais, chemin de fer, automobile...). On y découvre l'évolution des mentalités, d'une génération à l'autre, particulièrement à cause du choc que représente la Grande Guerre. Celle-ci n'occupe qu'une partie du roman et, pourtant, Michelet réussit, en quelques chapitres, à nous peindre toute l'horreur de cette guerre, tant sur le front qu'à l'arrière.
Michelet n'est jamais nostalgique. Loin de vouloir montrer combien "c'était mieux avant", il dépeint cette réalité ancienne avec le détachement et la neutralité d'un ethnographe, montrant les bons et les mauvais côtés de cette "civilisation paysanne", travailleuse, attentive à la terre mais roublarde, butée, inamovible...
Michelet, c'est aussi un style extraordinaire mais impossible à décrire. Il utilise les mêmes ingrédients que tout un chacun (des mots, des phrases) mais réussit à en faire un récit captivant et tellement juste. En quelques mots, Michelet dessine une pièce et son atmosphère ou une personne et son caractère.
Un très bon moment de lecture, en tous cas, qui peut plaire, je pense, même à ceux qui n'aiment pas particulièrement les romans du terroir.
Commenter  J’apprécie          80
Des grives aux loups / Tome I/ Claude Michelet/Prix des libraires
L'histoire commence à la toute fin du XIX e siècle dans le petit village de Saint-Libéral en Corrèze quand les deux copains Léon Dupeuch, 12 ans, et Pierre-Édouard Vialhe, 10 ans, accompagnés de la petite soeur Louise Vialhe, 9 ans, battent la campagne pour relever les collets de Léon et faire la collecte de litornes, ces grosses grives à tête cendrée qui régalent les palais des amateurs clients de Léon.
le père de Pierre-Édouard, Jean-Édouard né en 1860, marié en 1888 à Marguerite, est un paysan débrouillard et vaillant, dur à la tâche. Il est respecté avec ses dix hectares de terres et ses dix vaches. Vivent aussi à la ferme le grand-père, Édouard Vialhe et sa femme Léonie. Marguerite est alors enceinte et bientôt naît la petite Berthe. Nous sommes alors en 1893.
Parmi les personnalités du village figurent, le châtelain Jean Duroux, le maire Antoine Gigoux, Octave le garde-champêtre, l'abbé Feix et le médecin le Dr Fraysse.
C'est encore l'époque où l'on pratique le rouissage du lin et le teillage du chanvre, où l'on s'éclaire au moyen d'un caleil, cette petite lampe à huile que l'on déplace et suspend à volonté, une époque où l'on surveille le vol des ageasses pour prévoir le mauvais temps. Et puis la grande affaire pour Pierre-Édouard qui le prépare dans l'angoisse: le certificat d'études primaire qui en ces temps lointains valait plus que le bac de nos jours et permettait à son titulaire de rentrer dans l'administration. Cinq candidats dans la classe de Pierre et deux reçus seulement, dont lui avec la première place du canton. Et dans les campagnes d'alors on craignait les premières automobiles dont on affirmait que le bruit et les flammes feraient perdre le lait aux vaches, rendraient fous les moutons et enrageraient les porcs !!
Au fil des chapitres on va suivre tous ces personnages, Léon notamment qui devient un maquignon redoutable, Pierre-Édouard qui prend en main la mécanisation de la fauche…
On entre alors dans la première décennie du XX e siècle avec la séparation de l'Église et de l'État qui met l'abbé Feix dans tous ses états, la construction de la ligne de chemin de fer, la modernisation des méthodes de culture et de récolte, l'apparition de la radiologie au service du Dr Delpy (successeur du Dr Fraysse) et son automobile, la première du village, des événements qui divisent la population de Saint-Libéral.
Les enfants vont grandir et Louise encore mineure va s'amouracher d'un citadin au grand dam de son père, tandis que Pierre, qui commence à lui tenir tête, se prépare à partir au service militaire. Les tensions au sein de la famille Vialhe vont en s'exacerbant, le père devenant de plus en plus irascible, tyrannique et autoritaire. Louise sera la première a s'échapper de la ferme où elle étouffe. La politique va diviser le village. Et le 2 août 1914, c'est la mobilisation générale. Une nouvelle vie commence alors dans les campagnes où les femmes vont s'atteler aux taches dévolues habituellement aux hommes partis combattre.
Ce magnifique roman rural est en même temps qu'une étude de la société paysanne de l'époque avec des conflits de générations notamment dans les mois qui ont suivi1a guerre qui a vu le monde changer et la fragilisation du patriarcat, une très belle histoire de famille avec des personnages durs au travail, amoureux de leurs terres, obstinés, têtus, ne se comprenant pas, mais dont la carapace se fêle lorsque les drames viennent à frapper. Un roman émouvant, riche de non-dits et d'une pudeur toute paysanne dans les sentiments, qui est le premier tome d'une tétralogie merveilleusement écrite par Claude Michelet. Paru en 1979 et réédité en 2007.


Commenter  J’apprécie          61
Le premier tome d'une quadrilogie qui retrace la vie de toute une famille depuis le tout début du 20ème siècle. Nous sommes transportés en Corrèze, en milieu rural, puis dans les affres de la Grande Guerre qui ruinent des vies et des espoirs. Arrivent le progrès technique, l'évolution des moeurs mais aussi l'ouverture d'esprit qui ne fait pas que des heureux !
Quel roman ! C'est agréable à lire et on se laisse prendre par le récit qui m'a, je l'avoue, quelque peu envoûté. Il n' y a pas de suspens à proprement parler, mais je n'ai pas eu envie de refermer ce livre tant j'étais bien avec ces gens là, dans ce monde là. Bravo monsieur Michelet et merci pour ces excellents moment de lecture. Un vrai bonheur.
Commenter  J’apprécie          62




Lecteurs (1953) Voir plus




{* *}