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EAN : 9782365691505
368 pages
Editions Les Escales (12/02/2015)
3.29/5   7 notes
Résumé :
Un roman à la construction audacieuse qui mêle avec brio roman d'espionnage, roman d'amour et chronique familiale Fille d'une mère anglaise qu'elle a peu connue, Mia se sent étrangère à la société coréenne ; elle se rebelle contre les valeurs traditionnelles de l'épouse de son père en travaillant à l'ambassade britannique de Séoul. Son oncle, directeur d'une école controversée pour les transfuges nord-coréens, a convaincu la belle-mère de Mia d'héberger un de ses é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Née d'une mère anglaise dont elle se souvient peu, Mia a grandi à Séoul auprès d'un père diminué, élevée par une belle-mère qui n'a pas su l'aimer. Sa peau et ses cheveux clairs, ses yeux verts en ont fait une paria parmi les siens. de cette différence, elle a tentée de faire un atout en devenant interprète à l'ambassade de Grande-Bretagne; un travail qu'elle prend très à coeur, surtout depuis l'arrivée d'un nouveau conseiller politique, le séduisant Thomas Dalton-Ellis. Obnubilée par le désir de le satisfaire, et pourquoi pas de lui plaire, Mia ne prête que peu d'attention au garçon que sa belle-mère a accepté d'héberger chez elles. Pourtant, le jeune Hyun-Min, transfuge nord-coréen, pourrait compromettre sa situation à l'ambassade. le danger pourrait venir de celui-là même qui l'attire... Thomas, soucieux de redorer un blason quelque peu terni par un alcoolisme destructeur, a accepté d'enquêter sur sa collaboratrice pour la Sécurité intérieure qui s'inquiète de savoir la jeune femme proche de son oncle, directeur d'une école qui accueille les adolescents nord-coréens qui ont réussi à passer au Sud. Dans l'atmosphère feutrée de l'ambassade, les passions vont se déchaîner...

Premier roman d'Hannah MICHELL, Dissidences est un livre captivant tant par son contexte que par son lot de personnages forts et ambigus. Si sous nos lattitudes, l'effondrement du bloc soviétique a éloigné la menace communiste, en Corée, la zone démilitarisée, le long du 38è parallèle, est un rappel constant du fait que l'ennemi est aux portes du pays. Au Nord, la population survit sous la férule d'un dictateur délirant qui contrôle d'une main de fer jusqu'aux pensées de ses sujets. Ceux qui réussissent à fuir sont accueillis avec méfiance au Sud. Ils partagent la même culture, la même langue, mais les transfuges sont trahis par leur accent et leur inaptitude à s'intégrer dans une société entièrement vouée au paraître et à la consommation à outrance. Les soupçons d'espionnage, la peur tenace d'une invasion par un tunnel, ne facilitent pas la vie des réfugiés qui, de plus, souffrent d'avoir laissé des proches dans l'enfer du Nord. Mais l'intégration n'est pas l'apanage des seuls nord-coréens. Mia, l'héroïne, ne trouve pas non plus sa place dans le pays qui l'a vue naître. Métisse, elle est coréenne pour les anglais et étrangère pour les coréens. Rejetée depuis sa prime enfance, elle se défend par de constantes provocations. Sa belle-mère, qui n'en finit pas d'expier une mauvaise action, la brutalise parce qu'est la preuve vivante de la trahison de son mari, alors elle rêve d'Angleterre comme d'un El Dorado quasi inaccessible. Son enfance difficile l'empêche de se lier et surtout de dévoiler ses sentiments. Pour se préserver, elle semble de glace et si son attitude peut entraîner des confusions, elle l'entoure aussi d'une aura de mystère. C'est d'ailleurs cela qui attire le diplomate fraîchement débarqué à Séoul. Thomas, sous ses airs de jeunes lions ambitieux, cache, tant bien que mal, sa carrière sur le fil du rasoir, son couple à la dérive et ses problèmes avec l'alcool. Sa liaison avec Mia ne l'arrête pas quand on lui demande d'enquêter sur elle. Quand il s'agit de remonter dans l'estime de ses chefs, les sentiments n'ont plus cours. Et après tout, la mystérieuse et secrète Mia pourrait être une espionne...Chacun, dans ce jeu de dupes, n'est pas celui qu'il semble être...
Un roman riche de ses personnages froids en apparence mais secoués par leur tumulte intérieur. Famille, amour, espionnage, engagement, quête d'identité, trahison, suspense, tels sont les ingrédients du roman doux-amer d'Hannah MICHELL qui signe là un livre tout en tension, captivant et parfois émouvant. Une belle réussite. Un coup de coeur.
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Ce qui m'a attirée dans le résumé, c'est la notion de transfuge. Je savais que des habitants de la Corée du Nord cherchaient à s'enfuir pour la Corée du Sud, je le savais, car de partout et de tout temps des personnes ont cherché à fuir un régime politique. Je connaissais ce mot « transfuge » mais je n'avais pas pris pleinement conscience de son sens.
Les transfuges nord-coréens s'enfuient en abandonnant leur famille, leurs amis, tout un pan de leur vie (et je préciserai même que c'est le premier pan de leur vie : ce qui les a construit, forgé, changé, ce qui les poursuivra tout au long de leur vie). Dans ce roman ils arrivent à Séoul et sont hébergés par une organisation gouvernementale. Cette organisation leur donne des cours afin qu'ils se réadaptent dans la société sud-coréenne.

Tout quitter pour changer de pays. Bien au-delà du fantasme de se renouveler personnellement, il s'agit pour ces transfuges nord-coréens d'une question de survie. « Là-bas, les gens ont peur d'être vus, ils ont peur de leurs voisins et de ce qu'ils peuvent raconter aux autorités »

Lire ce roman ça a été me retrouver face à une réalité banalisée par son quotidien (le quotidien nous fait rentrer dans l'habitude), et voir le mur de verre édifié devant se cristalliser doucement au fur et à mesure de ma lecture.

Chacun des personnages s'incarnent par leur histoire personnelle. Ils sont égocentriques et solitaires. Ils se font face pour s'affronter et se déchirer, et restent ensemble pour subsister. Seul Charles fait figure d'électron libre. Sous couvert d'un homme débonnaire, clownesque, il se révèle finalement la personne la plus franche, sans démons intérieurs.
J'en parle dans l'ensemble, mais je pourrais les détailler chacun à leur tour. L'auteur a réussi le tour de force de nous les rendre proches, que ce soit les personnages principaux et secondaires (je pense au père de Mia, à Charles). Ensemble ils créent une synergie absolue, m'emportant avec eux. On ne peut pas détester la mère de Mia, elle se flagelle tant intérieurement, elle est si hantée qu'on ressent plus de compassion pour elle qu'autre chose. Thomas m'a désappointée. Mais je m'attendais à un tel comportement de sa part, ça suivait la logique de sa vie professionnelle et personnelle, et son devenir ne serait que perpétuelles lamentations – il en serait puni donc ainsi. Quant à Mia... Mia m'a séduite. Elle est toujours distante, intentionnellement éloignée de nous. Elle survit comme un animal sauvage, et se découvre lentement. Ses réactions sont surprenantes, instinctives. Elle est égoïste, car elle est malheureuse de naissance. L'affrontement qui aura lieu n'est peut-être pas ce que j'aurais souhaité pour elle, mais la fin (surprenante) me laisse croire qu'elle a peut-être atteint ce qu'elle cherchait sans savoir depuis le début... une paix intérieure ?

Je m'aperçois que j'ai dérivé sur le côté humain du roman, mais celui-ci est lié bien entendu à la politique du pays, et les dérives des personnages suivent celui du pays. Hyun-min le dissident, l'élément perturbateur du roman, est la Corée désolée et désemparée par l'antagonisme qui règne en ses terres. Thomas est l'étranger, le diplomate qui ne reste pas, et qui ne fait que constater. Kyung-ha est la nord-coréenne ayant foi en son pays, son mari un ex-rebelle mis au ban. Et Mia ? Mia cherche son identité. Et c'est avec son personnage solitaire, provocateur et ambivalent que nous approchons tous les aspects de cette société.

Je vous recommande chaudement cet ouvrage qui ne vous laissera pas de marbre. le fil conducteur s'ouvre en multiples ramifications au fur et à mesure de son développement mais ne perd aucunement de sa force. Les histoires se nouent habilement entre elles, c'est un plaisir de lecture, une émotion perpétuelle, une symbiose avec les personnages qui n'est pas rompue par la fin, celle-ci m'a fait l'effet d'un véritable point d'orgue !
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L'action se déroule à Séoul, capitale de la Corée du Sud, un lieu peu souvent évoqué dans les romans d'espionnage. L'héroïne, Mia, une métisse (mère anglaise, père coréen), travaille comme interprète à l'ambassade de Grande-Bretagne et traîne un lourd passé de rejet dans sa communauté, dû à ses origines. L'intrigue de ce roman est intéressante sous bien des aspects (le monde de la diplomatie, le mode de vie des Coréens fait de renoncements, d'obligations et de privations, l'évocation des transfuges nord-coréens tentant de passer la frontière dans l'espoir et l'illusion d'une vie meilleure au sud). Sauf que la froideur des personnages m'a empêchée de prendre plaisir à cette lecture. Dommage...
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J'ai terminé hier soir "Dissidences" le tout premier roman d'Hannah Michell. Et j'avoue l'avoir commencer avec une certaine appréhension ne lisant jamais de roman d'espionnage. Car oui ce roman parle de transfuges entre la Corée du Sud et du Nord et d'espionnage. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire pendant les 60 premières pages et peu à peu je me suis laisser transporter dans cette histoire passionnante. J'avais hâte de reprendre ma lecture et de tourner les pages pour savoir ce qu'il allait arriver à nos protagonistes.
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Malgré un sujet intéressant, j'ai eu du mal à être captivée par cette histoire. L'intrigue sur fond d'espionnage et histoire d'amour étant vraiment poussive.
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critiques presse (1)
LActualite
12 juin 2015
Un passionnant roman d’espionnage.
Lire la critique sur le site : LActualite
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(...) elle était née dans une nation où chacun est condamné aux épreuves et au chagrin, où tous veillent les uns sur les autres jusqu'à ce que leurs dos se brisent. Ils n'étaient pas comme les Occidentaux qui passent d'un choix à un autre selon leurs caprices du moment.
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Elle aurait voulu le consoler, mais les mots ne servent à rien. Pour la douleur, il n'y a que le temps. Avec le temps, vient l'oubli, mais même ainsi, le deuil ne s'efface pas : il se cache dans des recoins étranges, prêt à resurgir aux moments les plus inattendus - à l'apparition du premier rayon de soleil d'automne, sous l'ombre épaisse d'un arbre.
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Le passé est comme un membre perdu avec ses démangeaisons fantômes la nuit.
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