Il y a des saisons mortes, des paysages littéraires moroses, quand tout ce que vous ouvrez vous tombe des mains au bout de quelques pages. Pire peut-être, devant la pile à lire, pas d'envie, devant la pile lue, pas de souvenirs, partie, envolée la petit étincelle de la curiosité satisfaite, d'émotions faites de surprises et d'attente.
Lassitude ? Saturation ? Ou mauvaise pioche ?
Et puis débarque Sam Millar. Un roman qui commence avec la scène dure, violente des derniers instants d'une femme massacrée par des tortionnaires ivres. Ensuite les fragments d'une histoire âpre, rugueuse, vous dégringolent sur la figure sans crier gare, dans le sillage d'un détective privé, Kane, souffrant d'hémorroïdes. Que Sam Millar décide de ne rien nous épargner des douleurs, saignements, brûlures et démangeaisons n'est pas innocent. Il a une façon bien à lui de ramener l'humain à sa condition primaire, primale, sans doute.
Le privé est heureux en ménage –mis à part ses doutes : c'est trop beau pour durer- pas plus alcoolo que ça, raisonnablement désabusé, le quotidien surtout marqué par sa lutte contre les factures. Les flics sont aussi mauvais que les mauvais qu'ils poursuivent : machos, vulgaires, violents…
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Jeanne Desaubry
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