Que nadie duerma est le titre d'un aria de l'opéra Turandot de Puccini : Nessum dorma que l'on croit entendre tout le long du récit.
C'est le propre de l'écrivain Millas que de mêler un récit parfaitement logique avec une composante étrange, déstabilisatrice. Un peu à la manière de
Haruki Murakami, mais avec beaucoup plus de psychologie.
Le personnage féminin est magnifique. Elle s'appelle Lucie, c'est une femme solitaire et très intelligente, une informaticienne qui va se retrouver brutalement au chômage et qui décidera de devenir chauffeur de taxi. le taxi ici, conçu comme un espace clos idéal en même temps que très ouvert sur la vie des autres; un lieu d'échanges perpétuel, assez intime, car les passagers se confient volontiers à quelqu'un qu'ils ne reverront jamais.
Mais Lucie traîne des casseroles; elle a vécu la mort de sa mère dans des circonstances particulières alors qu‘elle avait 10 ans. Cette mère était étrange, peut-être un peu folle et avec un don de pythonisse.
Lucie souffre de TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif) et lorsqu'elle croisera son voisin, un acteur de deuxième ordre et féru d'opéra, elle va focaliser toute son énergie sur un homme vu une seule fois, mais elle est convaincue qu'ils se reverront et se prépare pour la rencontre en s'installant dans un univers complètement inventé.
En tant que chauffeur de taxi, Lucie va très vite se retrouver en difficulté parce qu'elle veut aider tout le monde en se mêlant de toutes les histoires jusqu'à se mettre en danger.
La fin du livre est digne d'un film de
Tarantino parce que elle souffre d'un TOC, mais elle n'est pas bête et capable de passer à l'acte.
Un livre brillamment transgresseur.
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