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sur 2587 notes
Ou quand l'amour sert d'instruction, permettant à la jeunesse de s'échapper au mariage forcé. Evidemment, même si Agnès est naïve, voire neu-neu, on ne peut être que de son côté par rapport à Arnolphe qui l'élève pour son plaisir personnel, la maintenant dans l'ignorance. Ce n'est donc pas seulement une pièce qui fait rire, elle permet aussi de réfléchir à l'éducation des filles.
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Au collège, j'ai été obligé de lire, d'analyser, de détailler, plusieurs pièces de Jean-Baptiste Poquelin. Sans grand plaisir, sans envie, sans résultat aussi. Des années lumière plus tard, dans une autre galaxie (celle où on est plus réceptif et où on accepte de perdre un peu son temps à tenter la lecture de quelques pages), j'ai relu cette école des femmes. Bon soyons honnête, la théâtre du XVII éme siècle n'est pas pour moi, mais l'oeuvre de Molière se lit sans difficulté et certaines réparties continuent à faire sourire.
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Les plus belles pièces de Molière, répétons-le, martelons-le, sont celles écrites en vers ! Il ne faut pas lire Molière, il faut le jouer. Il faut s'amuser à crier, dans sa chambre, dans son jardin, dans la rue les mots, les rimes et toutes les autres sonorités qui font que jamais le théâtre ne sera inférieur au cinéma !

Outre la beauté du langage, celle de la construction et des personnages, il faut souligner l'univers dans lequel nous plonge les oeuvres de Molière. Un univers du XVIIè siècle qui transparait à chaque fois que les pièces du grand dramaturge se retrouvent sous mes yeux.

L'histoire, comma à chaque fois, est simple mais géniale : il est ici question d'Arnolphe, bourgeois s'appropriant un titre de noblesse - d'ailleurs joué par Molière -, qui tient en horreur le fait de se faire cocufier. Mais il a trouvé l'arme imparable : éduquer selon ses voeux une jeune paysanne (Agnès) et l'épouser au moment voulu. Or, tout ne va pas se passer comme prévu ! Horace, lors de l'absence d'Arnolphe, a vu la jeune fille et les deux jeunes gens se sont épris l'un de l'autre. Arnolphe, apprenant cela, joue sur deux plans mais, à la fin, c'est bien lui qui perd : le père d'Horace, Oronte, est venu d'Amérique pour marier son fils. Et Arnolphe est tout à fait surpris quand il comprend que la femme concernée n'est personne d'autre que...Agnès, fille de Enrique et Angélique, beau-frère et soeur de Chrysalde, amie d'Arnolphe. Elle avait due être élevée en cachette, puis avait été confiée à Arnolphe. le voilà humilié, il part en courant. L'école des femmes, c'est donc le triomphe des femmes...ce qui n'est pas pour déplaire aux féministes d'aujourd'hui ! Les points soulignant ce caractère-ci - bien que le terme "féministe" ne soit pas des plus adapté pour un texte du XVIIè - sont surtout dans les répliques de Chrysalde qui n'hésite pas, par exemple, à remettre en place le personnage principal en lui expliquant que, s'il ne souhaite pas être cocufié, le meilleur moyen pour lui est de ne se point marier !

Je serais bien incapable de critiquer une seule ligne de Molière, une seule idée, une seule indication scénique. Preuve, s'il en fallait une, de sa grandeur - que dis-je ? de son immensité - c'est la postérité de ses oeuvres.

Bref Molière ne mourra jamais.
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Un des plus grands chefs d'oeuvre de Molière. Première de ses comédies à se teinter d'âpreté et de gravité tragique, cette pièce en vers est de toute beauté. Si elle amuse et divertit, elle interroge aussi, questionne, dérange. Elle a suscité tant de polémiques à son époque que Molière a écrit deux nouvelles pièces ("La critique de l'école des femmes" et "l'impromptu de Versailles"). A lire, à voir et à étudier.
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J'ai lu du 22/03/2020 au 27/03/2020.

Molière reste un auteur ou plutôt un dramaturge qui aura eu un grand impact dans ma vie de lectrice. En effet, c'est lui qui me donnera le goût de la lecture à mes 10 ans. Depuis Les Fourberies de Scapin, ce goût ne m'a plus quitté allant même m'orienter dans ce domaine.
Alors j'avais dévoré toutes ses pièces de théâtre, j'ai l'occasion de relire L'Ecole des femmes presque 10 ans après ma première fois. Je suis toujours sous le charme de l'artiste et de cette pièce. Il sait jouer avec les mots pour nous présenter une satire de la société. Ici, il est question de l'éducation de la femme ainsi que son rôle dans la société. Cela nous semble normal que la femme soit l'égale de l'homme mais dans l'époque contemporaine du dramaturge, c'est scandaleux.
En tout cas, Molière reste un virtuose à mes yeux. C'est un pur régal de relire cette pièce en relevant des détails que je n'avais pas remarqué auparavant.

Je vous recommande chaudement de lire toutes les pièces de théâtre de Molière comme L'Ecole des femmes.

Ma note : 10/10
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C'est un livre que j'aime comme tous les autres de Molière
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L'Ecole des Femmes
Molière
comédie en V actes et en vers 1662
classiques Bordas

La comédie présente un être que sa folie névrotique et son  besoin d'amour conformiste mettent au supplice : le sieur Arnolphe, l'odieux étouffeur d'esprit, d'esprit féminin, faut-il le préciser, pour que sa femme ne le fasse pas porteur de cornes. C'est une entreprise longuement préméditée, il achète alors qu'elle a quatre ans une fillette, Agnès, qu'il enferme par deux fois, dans un couvent et dans une éducation pervertie  qui consiste à la rendre niaise. C'est que l'obsédé du cocuage se façonne une femme, comme si elle était une, sa, chose- comme il se fabrique un nom. Il est seigneur et tient maison, maison d'intolérance. Pas de femme qui se pique d'esprit, pas de serviteurs futés, pas de visiteur mâle, jeune et pétillant.
            On peut replacer la pièce dans le sillage de Me too ou de Balance ton porc . Or ce n'est pas seulement le corps de la femme décrété public ou propriété des  prédateurs longtemps impunissables, dotés qu'ils sont de phallus et de fortune, dont il est question, mais de son esprit qu'on lui confisque à l'instar des Talibans ou d'autres obscurantistes, sans oublier la religion catholique qui a fait de la femme, formée à partir d'une côte d'Adam, un être inférieur, partant à soumettre, et impur, qu'il faut enlever au diable. N'y a-t-il pas des bréviaires où les femmes mariées sont contraintes de lire les maximes concoctées à leur usage par un directeur de conscience,  étiolé par sa religion sans amour ou surtout par l'absence d'une femme à ses côtés- et qui avalisent le pouvoir despotique de l'époux ? Si bien que les accents d'Agnès, qui, pas si bête, reconnaît sa stupidité, sonnent clairement accusateurs contre celui qui interdit son épanouissement, Arnolphe et les autres, ceux du clergé, comme ceux qui ne sont pas si sûrs de la supériorité de leur sexe.
            La maison d'Arnolphe, qui se veut absolu, et qui est effaré d'être comme les autres  cornards qui par-dessus le marché s'en accommodent, mais se pique d'aristocratie, montre, bien que désertée par l'esprit, qu'une place forte n'est jamais si bien gardée qu'elle ne puisse être ouverte par l'ingéniosité de l'homme, à la fois mâle et femme, et qu'à s'entourer de gardiens benêts et couards, mais pas si jobards qu'on le croit, elle devient inaccessible à celui qui l'a érigée. C'est un lieu d'isolement qui serait monstrueux s'il n'avait un balcon. Ses barreaux n'empêchent pas cependant le développement d'une saine intelligence qui permette à Agnès de vivre comme elle l'entend et comme un être humain. Elle sait entendre Horace, et se faire entendre de ce jeune homme décontracté, qui sacrifie tout à ses fantaisies, et qui se découvre un amour sincère pour la jeune femme devant son esprit et son habileté. Il n'en reste pas moins lâche à l'arrivée de son père, et Agnès qui l'admoneste ne lui rend pas ce qu'il n'a pas. Décidément les personnages masculins ne sont pas à leur avantage dans cette pièce.

            Mais Arnolphe, tout odieux qu'il est, émeut. Il implore Agnès de l'aimer, comme si l'amour se commandait, il doit écouter les heurs et malheurs d'un jeunot turbulent qui tourne avec succès autour de sa pupille et lui fait prendre douches chaudes et glacées, il est lâché par ses amis las de lui faire entendre raison.  Arnolphe est suffisant, sûr de lui, il s'éprouve supérieur à tous ceux qu'il croit user de compromis, quand ils veulent jouir des charmes de la vie, de l'élégance des habits et de la conversation des femmes spirituelles. Mais c'est aussi un homme que l'amour domine insensiblement quand il perd, et sent qu'il perd, celle qu'il se gardait pour lui tout seul. 
La scène finale des reconnaissances quasi miraculeuses permet à Horace et à Agnès de former un couple, laissant Arnolphe dans une solitude nourrie d'orgueil. Qui s'enferme dans le jusqu'au boutisme peut réfléchir à la voie du relatif. Cet esseulement témoigne d'une évolution fragile et déjà en marche des moeurs, la femme étant libérée non seulement d'une sujétion mais surtout d'une dépendance contre nature .
           
            Cela fait du bien de revoir ses classiques. Les souvenirs se fortifient, et surtout on voit d'autres choses, rendues plus aiguës peut-être par l'air du temps ou l'âge, et la force toujours jeune du rire.

           
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Dans le cadre du Challenge Solidaire de 2019, j'ai lu le tout premier livre, une pièce de Molière que je n'avais jamais lu jusqu'à présent. J'admets que les oeuvres de cet auteur, j'aimerais réellement me prendre des intégrales pour mieux appréhender son travail dans son ensemble. Ici, je suis contente d'avoir eu une chouette préface, j'ai toujours peur de rater le sous-texte qui est si important chez Molière.

Je ressors de cette lecture très contente. Ce n'est pas un coup de coeur, mais cette lecture fut tellement passionnante et si actuelle ! Je n'aurais pas imaginé que des siècles plus tard, les messages pointés du doigt par Molière soient encore actuel. La pièce est courte et très rapide à lire, en quelques heures je l'ai terminée, il y a peu de personnages. C'est plutôt cool, je n'ai pas eu ce soucis de mélanger les protagonistes !

On parle d'éducation et de l'éducation des femmes. Arnolphe cherche en Agnès l'épouse, la femme parfaite, étant son tuteur il a espéré en faire une sotte femme. Parce que c'est mieux, il limite son intelligence et elle lui devra une obéissance aveugle. Molière se moque ouvertement des hommes et de ce qu'ils attendent, de ce qu'ils font des femmes : de parfaites potiches sottes, obéissantes et parfaites pour leurs plaisirs. Arnolphe représente l'hypocrisie totale, il réprimande Agnès pour avoir un soupirant, mais se permet toutes les grivoiseries, toutes les remarques sexistes du monde la concernant ou concernant les femmes des autres.

Je vous l'ai dit, ce texte est carrément d'actualité, en plus de vanter les mérites de l'éducation, Molière parle du plaisir des femmes, du fait qu'elles peuvent aimer, aimer être aimée. Qu'elles peuvent parler librement d'amour, de sexualité et se marier par amour. Parce qu'il se moque des mariages arrangés ! Arnolphe est un personnage abject, il représente l'hypocrisie, la société et les injonctions faites aux femmes de l'époque. Je n'ai pas su m'attacher à lui, en revanche, j'ai bien aimé Agnès. Si je n'ai pas adhéré à toute sa naïveté, j'ai aimé sa franchise, sa loyauté envers Horace, son évolution à son contact. C'est une femme que l'amour change, transforme, elle gagne en éducation et se rend compte qu'elle fut enfermée psychologiquement par son tuteur. Elle est franche, très chouette comme personnage.

L'intrigue nous parle d'un tuteur odieux qui projette d'épouser la jeune fille qu'il a recueilli. Sa "générosité" cache une personnalité perfide, manipulatrice, très axée dans le contrôle de sa proie. Seulement, Agnès en aime un autre, va lui faire savoir et oser se dresser contre lui. Cette histoire au-delà des messages que j'ai trouvé magnifiques, est une comédie bien menée, très captivante dans ses répliques. Horace et Agnès vont se jouer de l'odieux personnage et prouver que l'amour, le vrai peut exister à cette époque, malgré les conventions et normes établies. C'est une histoire qui ne m'a pas toujours emballée, mais j'ai passé un bon moment, le final m'a bien fait rire.

Le style de Molière est toujours aussi prenant à lire. Comme je le soulignais en introduction, j'ai souvent peur de ne pas trouver tous les messages et thèmes abordés par l'auteur. Rater le sous-texte chez lui m'est déjà arrivé et c'est pourquoi j'aime étudier Molière, avoir des annotations, même si je les lis qu'après l'histoire. le style est précis, soigné, captivant dans les sous-entendus, l'histoire reste lisible et les petites pointes d'humour sont bien présentées, élégantes. J'adore l'écriture de Molière, c'est accessible et l'on doit quand même se triturer les méninges pour tout comprendre. Je ne sais pas si je suis claire, mais sa manière de percevoir la société, les hommes et les femmes forgent mon admiration.

En conclusion, c'est un belle lecture, un bon classique, une très bonne pièce de Molière. Elle entre dans mes préférées, c'est certain ! Les personnages, les messages, l'écriture, ce sont mes points préférés, parce que tout est maîtrisé, soigné, précis et passionnant. L'évolution des protagonistes, les thèmes abordés, le mordant de Molière, tout ceci est formidable ! A côté, je suis moins réceptive à l'intrigue, mais elle sait être efficace et intéressante.
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J'ai achetée ce livre car j'avais très envie de le lire depuis quelques années, du coup, je me suis dis pourquoi pas ? Autant essayer après tout, n'est-ce pas ?
J'ai la même couverture que sur la photo à gauche et j'adore la couverture représentant le dos d'une femme en robe bleue. Je la trouve superbe cette couverture.

C'est une pièce très drôle avec pleins de péripéties, d'humours et de revendication. La femme soit disant naïve et pure finit par se rebeller contre son père, et lui, ne sait plus comment s'y prendre en réalité. Il est jaloux, mais vraiment jaloux et la séquestre, si l'on peut dire cela ainsi bien entendu. Il la garde que pour lui, il ne veut pas que les autres hommes tombent amoureux de sa fille.

J'ai rit quelques bonnes fois et beaucoup sourit en lisant cette pièce. C'est drôle, vraiment drôle. J'ai vraiment passée un bon moment, un très bon moment.

C'est un livre qui est assez rapide à lire, même si pour certains mots, il faut se référencier à l'avant-dernière page du livre, où quelques mots sont expliqués, ce qui aide beaucoup, vraiment. Sinon, c'est assez clair au niveau de la lecture.

J'ai appréciée, cependant, je sais que cette pièce ne plairait pas à tous le monde. Tous le monde n'aime pas forcément les pièces. Mais elle nous fait aussi réfléchir sur certains aspects de la femme, de la vie de la femme mais aussi de la peur de finir cocu chez les hommes et leur jalousie maladive.
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Dans la foulée de ma lecture de L'École des femmes, j'ai lu la "Critique de l'École des femmes" écrite par Molière au vu des remous que cette dernière pièce a créés.

Il y recense plusieurs chefs d'accusation qu'il fera endosser par des personnages-types, pratiquement allégoriques : Climène, fusion de la précieuse et de la prude, qui s'offusque de l'indélicatesse d'images (qu'elle sort de leur contexte) et du fameux le. Élise jouera à la singer pendant la pièce. On a aussi le petit marquis qui turlupine et qui n'a rien compris à ce qu'il n'aimait pas à la pièce, en dehors du fait qu'il a trouvé la représentation inconfortable, sorte de snob. On trouve encore Lysidas, le pédant, auteur qui ne trouvera aucun talent à une pièce qui n'est pas de sa coterie, et qui estime que toute production littéraire doit obéir aux canons définis pendant l'Antiquité.

La position honnête d'Uranie et de Dorante va faire ressortir le ridicule des personnages adverses et de ces accusations en des épigrammes piquantes. Et tous iront dîner à la fin, campant sur leurs positions, ce qui constitue un dénouement emplis de sagesse, si la sagesse est de se résigner à ce que la raison ne triomphe pas toujours mais qu'il est essentiel que les gens en désaccord puissent malgré tout partager volontiers un repas.

Cette pièce est aussi bien écrite, fluide, amusante que celle à laquelle elle répond. J'imaginais facilement le jeu des acteurs, le ton, les déplacements. Elle est tellement bonne qu'il est dommage qu'on ne puisse la jouer qu'à la suite de la première ou devant un parterre de gens avertis.

Elle est aussi une mine de renseignements pour ceux qui auraient envie de connaître la vie d'un spectateur au Paris du XVIIème siècle. Ah... et je sais enfin l'origine de l'expression "tarte à la crème" !... Il était temps !

Note de lecture sur "L’École des femmes" elle-même : http://aufildesimages.canalblog.com/archives/2012/11/07/25521320.html
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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