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Citations sur Le mariage forcé - L'Etourdi (9)

ALCIDAS: Monsieur, je suis votre serviteur très humble.
SGANARELLE: Monsieur, je suis le vôtre, de tout mon coeur.
ALCIDAS: Mon père m'a dit, Monsieur, que vous vous êtes venu dégager de la parole que vous aviez donnée.
SGANARELLE: Oui, Monsieur: c'est avec regret; mais...
ALCIDAS: Oh! Monsieur, il n'y a pas de mal à cela.
SGANARELLE: J'en suis fâché, je vous assure; et je souhaiterais...
ALCIDAS: Cela n'est rien, vous dis-je. (Lui présentant deux épées.) Monsieur, prenez la peine de choisir de ces deux épées laquelle vous voulez.
SGANARELLE: De ces deux épées?
ALCIDAS: Oui, s'il vous plaît.
SGANARELLE: A quoi bon?
ALCIDAS: Monsieur, comme vous refusez d'épouser ma sœur après la parole donnée, je crois que vous ne trouverez pas mauvais le petit compliment que je viens de faire.
SGANARELLE: Comment?
ALCIDAS: D'autres feraient du bruit et s'emporteraient contre vous; mais nous sommes personnes à traiter les choses dans la douceur; et je viens vous dire civilement qu'il faut, si vous le trouvez bon, que nous nous coupions la gorge ensemble.
(scène 9)
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GERONIMO: Vous avez raison; je m'étais trompé: vous ferez bien de vous marier.
SGANARELLE: J'y ai répugné autrefois; mais j'ai maintenant de puissantes raisons pour cela. Outre la joie que j'aurai de posséder une belle femme, qui me fera mille caresses, qui me dorlotera et me viendra frotter lorsque je serai las, outre cette joie, dis-je, je considère qu'en demeurant comme je suis, je laisse périr dans le monde la race des Sganarelles, et qu'en me mariant, je pourrai me voir revivre en d'autres moi-mêmes, que j'aurai le plaisir de voir des créatures qui seront sorties de moi, de petites figures qui me ressembleront comme deux gouttes d'eau, qui se joueront continuellement dans la maison, qui m'appelleront leur papa quand je reviendrai de la ville et me diront de petites folies les plus agréables du monde.
(Scène 1)
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Sganarelle— Seigneur Alcantor, je vous suis obligé de l'honneur que vous me faites; mais je vous déclare que je ne me veux point marier.
Alcantor— Qui, vous?
Sganarelle— Oui, moi.
Alcantor— Et la raison?
Sganarelle— La raison; c'est que je ne me sens point propre pour le mariage; et que je veux imiter mon père, et tous ceux de ma race, qui ne se sont jamais voulu marier.
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MARPHURIUS.- Que voulez-vous de moi, Seigneur Sganarelle ?
SGANARELLE.- Seigneur Docteur, j’aurais besoin de votre conseil sur une petite affaire dont il s’agit ; et je suis venu ici pour cela. Ah ! voilà qui va bien. Il écoute le monde, celui-ci.
MARPHURIUS.- Seigneur Sganarelle, changez, s’il vous plaît, cette façon de parler. Notre philosophie ordonne de ne point énoncer de proposition décisive ; de parler de tout avec incertitude ; de suspendre toujours son jugement : et par cette raison vous ne devez pas dire "Je suis venu" ; mais "Il me semble que je suis venu."
SGANARELLE.- Il me semble ?
MARPHURIUS.- Oui.
SGANARELLE.- Parbleu, il faut bien qu’il me semble, puisque cela est.
MARPHURIUS.- Ce n’est pas une conséquence ; et il peut vous sembler, sans que la chose soit véritable.
SGANARELLE.- Comment, il n’est pas vrai que je suis venu ?
MARPHURIUS.- Cela est incertain ; et nous devons douter de tout.
SGANARELLE.- Quoi ? je ne suis pas ici ; et vous ne me parlez pas ?
MARPHURIUS.- Il m’apparaît que vous êtes là, et il me semble que je vous parle : mais il n’est pas assuré que cela soit.
SGANARELLE.- Eh ! que diable, vous vous moquez. Me voilà, et vous voilà bien nettement ; et il n’y a point de me semble à tout cela. Laissons ces subtilités je vous prie ; et parlons de mon affaire. Je viens vous dire que j’ai envie de me marier.
MARPHURIUS.- Je n’en sais rien.
SGANARELLE.- Je vous le dis.
MARPHURIUS.- Il se peut faire.
SGANARELLE.- La fille, que je veux prendre, est fort jeune, et fort belle.
MARPHURIUS.- Il n’est pas impossible.
SGANARELLE.- Ferai-je bien, ou mal, de l’épouser ?
MARPHURIUS.- L’un, ou l’autre.
SGANARELLE.- Ah ! ah ! voici une autre musique. Je vous demande, si je ferai bien d’épouser la fille dont je vous parle.
MARPHURIUS.- Selon la rencontre.
SGANARELLE.- Ferai-je mal ?
MARPHURIUS.- Par aventure.
SGANARELLE.- De grâce, répondez-moi, comme il faut.
MARPHURIUS.- C’est mon dessein.
SGANARELLE.- J’ai une grande inclination pour la fille.
MARPHURIUS.- Cela peut être.
SGANARELLE.- Le père me l’a accordée.
MARPHURIUS.- Il se pourrait.
SGANARELLE.- Mais en l’épousant, je crains d’être cocu.
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Au diable les savants, qui ne veulent point écouter les gens. On me l'avait bien dit, que son maître Aristote n'était rien qu'un bavard
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PANCRACE.— Et de quelle langue voulez-vous vous servir avec moi?
SGANARELLE.— De quelle langue?
PANCRACE.— Oui.
SGANARELLE.— Parbleu, de la langue que j'ai dans la bouchexx; je crois que je n'irai pas emprunter celle de mon voisin.
PANCRACE.— Je vous dis de quel idiome; de quel langage?
SGANARELLE.— Ah! c'est une autre affaire.
PANCRACE.— Voulez-vous me parler italien?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Espagnol?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Allemand?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Anglais?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Latin?
SGANARELLE.— Non.
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Hébreu?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Syriaque?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Turc?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Arabe?
SGANARELLE.— Non, non, françaisxxi.
PANCRACE.— Ah français!
SGANARELLE.— Fort bien
PANCRACE.— Passez donc de l'autre côté: car cette oreille-ci est destinée pour les langues scientifiques, et étrangères, et l'autre est pour la maternellexxii.
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Pancrace - N'est-ce pas une chose horrible, une chose qui crie vengeance au ciel, que d'endurer qu'on dise publiquement la forme d'un chapeau ?
Sganarelle - Comment ?
Pancrace - Je soutiens qu'il faut dire la figure d'un chapeau, et non pas la forme ; d'autant qu'il y a cette différence entre la forme et la figure, que la forme est la disposition extérieure des corps qui sont animés, et la figure la disposition extérieure des corps qui sont inanimés : et puisque le chapeau est un corps inanimé, il faut dire la figure d'un chapeau, et non pas la forme.
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... les magistrats, qui sont établis, pour maintenir l'ordre dans cet État, devraient rougir de honte, en souffrant un scandale aussi intolérable...
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PANCRACE.— Et de quelle langue voulez-vous vous servir avec moi?
SGANARELLE.— De quelle langue?
PANCRACE.— Oui.
SGANARELLE.— Parbleu, de la langue que j'ai dans la bouche; je crois que je n'irai pas emprunter celle de mon voisin.
PANCRACE.— Je vous dis de quel idiome; de quel langage?
SGANARELLE.— Ah! c'est une autre affaire.
PANCRACE.— Voulez-vous me parler italien?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Espagnol?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Allemand?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Anglais?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Latin?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Hébreu?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Syriaque?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Turc?
SGANARELLE.— Non.
PANCRACE.— Arabe?
SGANARELLE.— Non, non.
PANCRACE.— Ah français!
SGANARELLE.— Fort bien
PANCRACE.— Passez donc de l'autre côté: car cette oreille-ci est destinée pour les langues scientifiques, et étrangères, et l'autre est pour la maternelle
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