Citations sur Les folles enquêtes de Magritte et Georgette, tome 3 :.. (25)
C'est pas les bêtes que vous devez craindre, mais les humains. Croyez moi il sont bien plus dangereux ! Ils ont inventé les abattoirs et mettent la planète à feu et à sang.
On ne va pas à Bruges ou à Damme pour voir du neuf, mais pour retrouver l'âme d'autrefois, ces moments réconfortants où l'on peut boire une bonne bière en rigolant, humer l'odeur du café dans la cafetière en fer sur le poêle crapaud, entendre la patronne vous appeler "mon chéri" ou "chérieke", même si vous venez pour la première fois, et vous faire sentir de la famille. Voir sur les murs des vieilles photos qui ressemblent à celles de nos grands-mères, être pris à partie par les autres clients comme si vous aviez été à l'école avec eux. Même les fantômes vous tiennent compagnie... Paraît que certains ont l'esprit farceur !
On entrait dans Bruges comme dans un rêve de pierres se glissant sous les jupons des dentellières, ainsi que ces araignées tissant leur toile pour la part des anges, au point de rose ou de fée. Entre le pont Saint-Jean-Népomucène et le béguinage, traînaient les fantômes de la nuit. Et si l'on n'y croyait pas, ils venaient vous narguer en projetant leur ombre effrayante sur les murs des vieilles maisons éclairées par les réverbères. Une lueur d'un jaune pâle, couleur lune ananas ou poussin de Pâques, glaçait les vieilles pierres pour les ectoplasmes en guenilles. Il y avait aussi ce léger souffle, une respiration de corneille, alors que tout était désert et calme dans les jardins du soir. Bruges avait gardé ses morts... Une fois qu'on y a vécu, on ne la quitte plus. Cette ville est envoûtante, ensorcelée, mais seulement l'hiver. Et dans les ruelles du soir, laquées d'une poudreuse poésie, on peut encore entendre claquer les roues des carrosses depuis longtemps disparus.
La liberté c’est la possibilité d’être et non l’obligation d’être.
Elle est au paradis, ajouta-t-elle.
Magritte se mit à tousser. Toutes ces fadaises lui irritaient la gorge ! Pour lui, le paradis, on se le faisait soi-même sur terre. Pareil pour l'enfer. C'était quoi ce tri avec les bons d'un côté et les méchants de l'autre ? Cela ne voulait rien dire.
Ce sont les petits mensonges qui font les grandes rivières
La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie... Alors vivons et ne perdons pas de temps !
- Je ne pense pas, précisa Magritte qu'on puisse "gagner" ou "perdre" du temps si l'on a le sentiment que nous sommes dans un monde mystérieux et si l'on a la certitude que quoi que l'on pense ou fasse, quoi qu'il arrive, même la mort - entendue comme non-être absolu -, le mystère demeure entier.
L'antiquaire se contenta de hocher la tête d'un air complice. Décidément, pensa-t-il, les peintres ont vraiment un mode de pensée particulier, surtout cet homme singulier qui ressemblait aux messieurs de ses tableaux, mais pas à cet imaginaire si étonnant.
«Bruges est une ville de revenants. Les légendes et les histoires que l’on invente ici finissent toujours par prendre vie… »
- « Le tapis, c’est l’âme de l’appartement » (Edgar Poe)
Il faisait froid dehors et l’hiver laquait les pavés d’éclats de miroir.