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EAN : 9782296570306
98 pages
Editions L'Harmattan (01/09/2012)
4.2/5   5 notes
Résumé :
"Tu préfères le corps des hommes à celui des femmes. Tu es né ainsi. Tu n'as pas choisi. Mais il y a la société, le poids de son regard. Un regard trop lourd à porter. [...] À vingt-trois ans, tu fais le choix de te marier. 1971, je naîtrai de ce mensonge. Pendant neuf ans, une vie ordinaire, la tienne, la nôtre, s'est offerte aux regards, l'honneur était sauf." Dans cette lettre ouverte à son père homosexuel, Elsa Montensi aborde avec sensibilité des thèmes univers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Tu préfères le corps des hommes à celui des femmes. Tu es né ainsi. Tu n'as pas choisi. Mais il y a la société, le poids de son regard. Un regard trop lourd à porter. Celui de la différence. À vingt-trois ans, tu fais le choix de te marier. Pendant neuf ans , tu fais semblant, mènes une double vie. L'engrenage est enclenché. Tu pousses la comédie jusqu'à faire un enfant. 1971, je naîtrai de ce mensonge. Il faudra encore quatre ans avant que la vérité n'éclate au grand jour. Une vérité synonyme de honte. Tu es homosexuel, nous sommes au coeur du monde rural au début des années 70."
Premières lignes de ce récit que nous livre Elsa Montensi. Premières lignes où l'on sait qu'il n'y aura pas de trompe-l'oeil. Seule la vérité même si elle est douloureuse sera le crédo de cette lettre.

Viendra le divorce de ses parents, un des premiers de l'époque "revivre avec avec un homme cela ne se fait pas. Une femme respectable sait rester seule. Divorcée à vingt-six ans, ma mère ne refera pas sa vie."
Tous les trois sont prisonniers du carcan de l'époque et des préjugés. Marquée par un sceau où l'homosexualité était considérée comme un maladie, elle est mise à l'écart. Elle doit porter cette honte. Seule solution : s'effacer et raser les murs. La quête identitaire est nécessaire tout en reprenant les jalons d'un contexte social et culturel. Fille d'un mensonge, elle veut comprendre qui elle est et quelle est sa place et "la littérature devient l'épaule sur laquelle je m'appuie pour affronter le monde."
Enfant que la famille de sa mère a rejeté : "son père est coupable. L'aimer est une faute. le montrer, une injure."
Sa quête est synonyme d'un chemin sans rancoeur envers son père. Elle ne le juge pas, ne pointe pas vers lui de doigt accusateur. Elle est sa fille.

L'écriture sans fard aux phrases courtes donne à ce récit à une puissance rare. Touchant, sensible, où les plaies ne sont pas cachées, Elsa Montensi a su exprimer avec un recul nécessaire ses sentiments et ses questions.
Un livre lu en apnée totale où le flot des émotions m'a fait tanguer. Un immense coup de coeur !
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Je précise d'entrée que je ne suis pas encline à lire les histoires intimes des auteurs,leurs secrets de famille,leurs règlements de compte.........
Pour celui-ci,deux amies enthousiastes avaient éveillé mon intérêt.
Quelle lecture ! Quelle émotion ! J'en suis sortie bouleversée; Aucune identification personnelle ,mais la sensation,difficile à exprimer, que j'étais pénétrée par les mots,les sentiments de l'auteur.
L'écriture est admirable.Les phrases glissent avec aisance J'ai hérissé le livres de marque-pages,tant je veux conserver de passages ! Il faut que je me retienne pour ne pas tout copier dans "citations" !
J'ai lu sans m'interrompre, lentement, je relisais certaines phrases. Je m'en suis imprégnée.

J'exprime toute mon admiration pour l'écriture de cette douloureuse lettre.
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Livre choc, l'auteur se livre sans fards. Un poil d'espoir vers la fin, mais tonalité sombre et torturée.
Quand elle avait quatre ans (années 70, milieu rural) son père quitte sa mère pour vivre au grand jour son homosexualité.
Beaucoup de passages poignants.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Arriver sur terre, c’est arriver dans une famille que nous ne connaissons pas, qui peut nous rester étrangère des années durant. C’est devoir s’en remettre à des êtres apeurés, bancals, mettre notre vie entre leurs mains tremblantes. On ne se choisit pas, on nous impose les uns aux autres sans même nous présenter. Il arrive que la véritable rencontre ne se produise jamais. Je n’ai pas su me frayer de chemin pour venir jusqu’à toi, tu n’as pas su venir à ma rencontre. Chaque jour qui passe nous rapproche du moment où le rendez-vous manqué s’inscrira de manière irréversible dans notre histoire. Qu’y aura-t-il de plus douloureux ? Le manque, la nostalgie, ou les paroles interdites, l’amour retenu prisonnier ? Aussi sûrement que les coups reçus, chaque élan retenu nous oppresse. Ce que nous n’aurons pas su donner restera perdu. Définitivement.
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Trouver les mots pour se parler librement, avec simplicité, nous sommes si maladroits, désarmés pour cela. Nous restons deux inconnus qui n’ont en commun qu’un seul et même nom, un lien de sang, quelques goûts similaires à certains endroits. Un lien nourri de non-dits, de blancs, de silences. Un lien qui ne s’est pas rompu, qui n’a fait que survivre aux années, sans réel développement, dont chacun ressent la frustration et la blessure.
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Autres allers-retours. Entre les pages d'encre et l'extérieur. Je découvre la vie,me rencontre,me reconnais dans les livres. La musique des mots,espace vital où je reprends mon souffle, puise des forces pour aller de l'avant. Je les attrape au vol, m'en saisis, les brandis comme un étendard. La littérature devient l'épaule sur laquelle je m'appuie pour affronter le monde.
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Le passé se polit sur la pierre du temps, devient cet habit usé, étriqué dans lequel je ne respire plus. Seconde peau qui me colle, dont je dois me séparer. A contrecœur. L’inconfort, plus sécurisant que l’inconnu. Avec lui, pas de mauvaise surprise, les sillons sont biens tracés, chaotiques mais prévisibles. Devenus familiers, nous vivions en osmose.
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Passer de l'autre côté du miroir,Connaître l'envers du décor. Le reste m'indiffère. Peu importe ce que l'autre montre, je cherche l'accès de cet espace où il se dissimule. Là est notre vérité,dans ce que nous cachons,enfouie sous des tonnes de gravats.
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