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EAN : 9782702448618
336 pages
Le Masque (12/09/2018)
3.93/5   40 notes
Résumé :
Un groupe de quatre jeunes hommes quitte Pingo d’Água, petite ville de l’État du Paraná, pour poursuivre leurs études à Rio de Janeiro. Partageant un appartement à Copacabana, ils font de leur mieux pour réaliser leurs rêves de grande ville.
Dante, le narrateur, travaille comme vendeur dans une librairie et étudie la gestion d’entreprise. Leitão, hacker d’un naturel jovial, est censé poursuivre un cursus d’expert en informatique, mais préfère consacrer son te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Dîner secret est un curieux mélange de polar social et de thriller épouvante qui confirme la singularité de Raphael Montes.
L'auteur a un grand sens de l'absurde et l'art des formules bien senties.

Loufoque et complètement barrée, cette tragi-comédie cynique au burlesque assumé, jungle entre rire et émotion, jubilant de nous confronter à l'absurdité de nos vies et de nos contradictions.
Le texte est pop, ultra-moderne, adoptant le langage utilisé par les jeunes. L'humour noir est utilisé sans modération.

La violence et le suspense ultra-présents, obligent une lecture rapide, bien rythmée par les différents styles narratifs très contemporains.
Mais il y a plus, beaucoup plus ! Un travail de recherche dantesque alimente le portrait de la vie au Brésil, sans les clichés, heureusement !

Incorrect, drôle et tendre, Raphael Montes pose son regard mordant et cruel qui fait tout le sel d'une comédie toujours prête à basculer dans le drame.


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Brésil 2014, entre la Coupe du Monde de foot et l'arrivée de Bolsonaro au pouvoir.
« Quelques années plus tôt, le Brésil avait connu un moment de béatitude : c'était le pays de l'avenir, tout semblait promettre progrès et prospérité ; mais ensuite la réalité nous avait présenté l'addition. Le monde entier nageait dans un océan de purin et le pays s'y était enfoncé. »

Quatre amis d'enfance, partis de leur petite ville de province pour 'monter' à Rio, y faire des études et décrocher de bons jobs : médecin, gestionnaire, informaticien, cuisinier haut de gamme.
Mais avec la crise, le diplôme ne suffit pas pour séduire un employeur, ces quatre garçons en font l'amère expérience. Il convient de faire preuve d'audace et de mordant, avoir les dents longues, ne pas faire la fine bouche, et croquer les opportunités qui se présentent, quelles qu'elles soient. Prière de laisser sa morale et ses sentiments au vestiaire.

J'ai découvert Raphael Montes avec son thriller 'Jours parfaits', qui m'avait bluffée - allégorique, intelligent, angoissant.
'Dîner secret' est moins subtil, plus trash. A la façon des petites histoires d'Hitchcock ('Alfred Hitchcock Presents', 1955), cette intrigue à l'humour noir et froid dérange d'emblée. Le malaise va crescendo, jusqu'à la nausée, façon Tarantino, cette fois, comme l'annonce l'éditeur, pour le meilleur (provoc, originalité) et surtout pour le pire (excès, hyper-violence).

L'auteur s'intéresse ici à notre rapport ambivalent aux animaux et à la viande. Il n'y va pas avec le dos de la cuiller pour montrer l'arrogance humaine sur les autres espèces, la domination de 'l'homme blanc', celle du riche et du puissant.
Décortiquant la cruauté de l'alimentation carnée chez les humains, Raphael Montes est au coeur du débat entre mangeurs de viande et végétariens (ou extrémistes végans).

Au-delà de la critique féroce sur notre façon de traiter et manger les animaux, on peut aussi voir dans cette histoire un parallèle avec l'esclavage sexuel, la prostitution.
Quoi qu'il en soit, il faut avoir l'estomac bien accroché pour supporter certains passages. Et être vraiment grand amateur de viande pour pouvoir continuer à en manger stoïquement, après cette lecture.
Une petite vidéo L214 par là-dessus, et bon appétit ! 🤢
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Dante (le narrateur), Hugo, Miguel, et Leitao, originaires de la même bourgade brésilienne, louent ensemble un logement à Rio. Malgré leurs différences, ils parviennent à s'entendre, grâce à leurs capacités à comprendre leurs faiblesses respectives.
Des incidents de paiement du loyer perturbent cependant cette fragile harmonie. Il faut en effet trouver une solution. Or ils n'ont pas le même rapport à la légalité et à la morale !

C'est une descente aux enfers que Dante nous décrit. Chaque fois qu'il pense avoir touché le fond, celui-ci se dérobe sous ses pieds.
S'il fallait illustrer cet ouvrage par des films, j'y verrais un mélange de 'L'aile ou la cuisse' et de 'Massacre à la tronçonneuse', dans l'esprit de 'C'est arrivé près de chez vous'.
Le récit est tellement gore que cela m'a amusé. D'autres en seront écoeurés...
Ce livre - que j'ai dévoré - est aussi une occasion de nous interroger sur notre rapport à la nourriture, et c'est probablement là le dessein de l'auteur.
Après cette lecture, je persiste à expliquer mon appétence pour fressure, tripes et autres abats, par leur goût exquis… non par perversion !
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Dante, Miguel, Hugo et Leitão sont quatre amis d'enfance, originaires d'une petite ville tout au sud du Brésil. En 2010, ils partent vivre à Rio de Janeiro pour leurs études et louent un grand appartement en colocation à Cobacabana. Quatre ans plus tard, ils sont en proie à la désillusion et au désoeuvrement ; ils ont bien du mal à se faire une place dans un pays en crise offrant très peu d'opportunités aux jeunes. Dante a finalisé ses études d'administration des entreprises, mais ses recherches d'emploi n'aboutissent pas ; en attendant , il travaille dans une librairie. Miguel est interne dans un hôpital. Hugo, excellent cuisinier, enchaîne les missions de commis dans divers restaurants. Quant à Leitão, qui souffre d'obésité et de nombreux problèmes psychologiques liés à une enfance tragique (sa mère, propriétaire d'un bordel, est morte dans un incendie), il passe ses journées enfermé dans sa chambre à surfer sur Internet et à manger.

Un jour, Dante reçoit un appel de l'agent immobilier qui l'informe que le loyer n'a pas été versé depuis six mois. Leitão, chargé de faire le virement pour les quatre colocataires, a détourné l'argent pour payer les services de Cora, une prostituée dont il s'est amouraché.

Afin de remédier à leurs problèmes financiers, les quatre amis décident d'unir leurs compétences et d'organiser des dîners chez l'habitant. C'est là que tout bascule.

Le premier dîner se passe à merveille. Un des convives, un homme trouble prénommé Umberto, leur propose de continuer, d'aller plus loin, de prospérer. Dante tente de résister, mais finit par céder aux propositions alléchantes d'Umberto. L'entreprise connaît un véritable succès. Les listes d'attente s'accumulent. Les quatre amis non seulement résolvent leur situation financière, mais semblent avoir trouvé leur place dans la société. Hugo s'épanouit en tant que chef gourmet. Miguel parvient à faire soigner sa mère atteinte d'un cancer. Leitão et Cora continuent leur idylle. Dante profite de son aisance économique pour consommer à loisir cocaïne et ecstasy. C'est le plus tiraillé de tous : si d'un côté, il est ravi du succès professionnel qu'il attendait depuis longtemps, il ne parvient pas à s'apaiser, constamment en proie à la méfiance, à la suspicion et la paranoïa, ainsi qu'à des tourments moraux.

La spirale de la violence et de la folie ne semble jamais s'arrêter et prend des proportions inimaginables.

Le récit est le témoignage de Dante, à la première personne. Si le lecteur sait dès la première page qu'un individu s'est rendu de lui-même au commissariat pour avouer des faits graves, il n'apprend qu'à la fin que Dante écrit du centre pénitentiaire. Avec une étonnante précision concernant chaque épisode, les dates exactes, il essaie de comprendre ce qu'il s'est passé et s'adresse de temps à autre à un lecteur imaginaire.

La tension traverse le roman, page après page. On se demande en permanence ce qui va se passer, jusqu'où l'horreur va aller. le personnage d'Umberto est terrifiant, habité par une véritable folie ; celui du prétendu « cerveau » Vladimir, un homme invisible dont Dante s'obstine à vouloir découvrir l'identité, encore plus. Bref, le lecteur est littéralement happé par le suspense de ce thriller à haute teneur psychologique.

Il est question du cannibalisme de survie, des rituels anthropophagiques et naturellement du cannibalisme criminel et psychopathe, dont les principaux amateurs, dans le roman, sont des gens issus de haute société brésilienne. Les scènes – dont la lecture est parfois insoutenable – de chasse, de la visite à l'abattoir, d'équarrissage, de boucherie puis de cuisine semblent dénoncer l'absurdité de la consommation de la viande animale et ne sont pas sans rappeler le procédé utilisé par Pierre Boulle dans la Planète des singes.

Le thriller est sous-tendu par la question de savoir comment des individus a priori équilibrés peuvent glisser vers l'ignominie, l'inhumanité, sans jamais parvenir à en échapper. Il semble que les difficultés à accéder au succès par des voies « normales », l'ambition, l'adrénaline provoquée par leur transgression des limites, mais aussi une noirceur profonde soient quelques-uns des éléments permettant de comprendre un tel basculement.

La « normalité » et la folie cohabitent tout au long du roman et cette dualité n'épargne aucun des personnages. Ainsi, Arthur, le fiancé éploré qui recherche désespérément sa compagne journaliste, se transforme-t-il en un véritable psychopathe à l'heure de se venger.

Des critiques à l'encontre de la société brésilienne apparaissent en filigrane ; elles concernent à la fois le système de santé, la justice, la police et son lot de corruption, de complicité avec le crime et d'impunité. Il est également question des excès et de l'absurdité de la religion évangélique, particulièrement présente au Brésil. Enfin, l'auteur évoque la crise économique, les promesses fallacieuses d'un pays qui montre au monde entier une image prospère (Coupe du monde, Jeux Olympiques), mais qui est incapable de proposer des emplois corrects aux jeunes diplômés.

Si le texte n'est pas dépourvu de quelques maladresses, de passages prévisibles, moins crédibles et de quelques longueurs, l'ensemble est marqué par une narration bien construite qui rappelle un scénario de film. Les dialogues sont réussis, le style vif, alerte, « jeune ». le récit est parfois interrompu par des lettres (de Leitão à sa mère décédée), de mails, de messages WhatsApp. Ces derniers, ponctués de smiles, de mots corrigés à l'aide d'un astérisque et de photos, remplacent le récit du vol d'un corps dans un hôpital, formant un chapitre particulièrement drôle. le texte est du reste saupoudré d'humour noir, notamment dans les scènes à la Tarantino de dépeçage à la tronçonneuse ou dans la description des menus. Enfin, tout au long du roman apparaissent les vers maladroits de Cora, convaincue d'être dotée de talents de poète.

Internet et les réseaux sociaux sont très présents, que ce soit pour les dîners, les transferts d'argent, les enquêtes sur les convives, mais aussi les rencontres sexuelles – Dante, qui est homosexuel, est un utilisateur assidu des applications gays.

En somme, Dîner secret est un thriller intense qui se lit d'une traite, dérange, bouleverse et questionne. L'auteur recourt à des procédés assez classiques du roman noir, mais les rebondissements, le sujet, le climat surprennent et l'ensemble fonctionne.

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Rafaël Montes vient d'une autre planète. J'adore son univers particulier.
Allier polar sanglant, loufoque, humour noir, thèmes sociétaux et l'absurde avec finesse…. Un pari risque mais amplement réussi. C'est dommage qu'il n'existe pas plus de romans publiés en version française.
Passer de l'horreur au fou rire est du génie. L'impression de lire un remake d'un Dîner presque parfait à la sauce d'Hostel.
Ai-je passé un super moment? Oh, que oui!
J'avoue avoir eu envie de vomir à plusieurs reprises avec les recettes proposées par l'auteur et dont on assimile à la chair humaine. Encore, une fois l'auteur brésilien va au bout de son délire livresque.
Une intrigue rondement menée dont on est loin de se douter au départ qu'elle prendra une tournure à la limite du thriller psychologique.
Dîner secret vous réserve un plan machiavélique.
Est-ce que le lecteur peut se prendre d'affection pour Dante le héros principal? Encore une fois, l'auteur propose un anti-héros, un anticonformiste qu'il sera difficile de juger. On assistera impuissant aux choix hasardeux du héros pour la "bonne cause".
J'avoue avoir plus que kiffé la séquence du dîner centenaire. Une sorte de fin magistrale qui a fait ressortir mon petit côté morbide. Et que dire de cette fin phénoménale mais qu'on devine facilement.
L'auteur nous propose un polar qui sort de l'ordinaire. En apparence loufoque mais il aborde des thèmes forts de la société brésilienne. Un gros coup de coeur.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
- Vous savez lequel des cinq sens est le plus important pour un homme ? [...]
- La vue. Ça m'est égal d'être sourd ou muet du moment que je peux voir.
- Erreur, mon cher ! C'est le goût. Si on ne perçoit pas la saveur des choses, la vie est une misère. Le goût est le seul sens qui échappe aux règles éthiques auxquelles la plupart de nos congénères sont soumis. Imaginez un performeur dans une galerie d'art contemporain qui mutilerait une bête, ou un musicien qui la torturerait, parce qu'il trouve ses cris agréables à l'oreille... Impensable, n'est-ce pas ? Pourtant, depuis des millénaires, nous tuons, mutilons et torturons des animaux simplement parce qu'ils ont bon goût. Pour manger, les gens sont prêts à fermer les yeux sur beaucoup de souffrances. Au nom du plaisir du palais, tout est possible, mon ami !
(p. 271-272)
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Souvent la nuit je pense à Arthur. Je pense aussi à Leitao, à Miguel et même à Hugo. J’ai du temps à revendre, pour penser, dormir et même écrire un livre. Les écrivains qui se plaignent du manque de temps pour écrire, devraient tuer quelqu’un et profiter de quelques années en prison. Ils auraient du temps pour écrire des œuvres plus vastes que celles d’Agatha Christie. C’est pour cela que j’ai décidé de raconter ma version des faits. De plus l’écriture trompe la solitude.
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Ma vie n'avait guère changé, beaucoup moins en tout cas que je ne l'avais espéré. Mes amours restaient réduites à des coucheries sans lendemain, j'habitais toujours le même appartement, partageant les frais avec mes trois amis, la [voiture] était en fin de vie, et ma mère s'entêtait à s'immiscer dans mon quotidien : malgré la distance, elle m'envoyait des messages quasi journaliers sur WhatsApp (des bonjours de toutes les couleurs, des images d'ours en peluche et des phrases pour me motiver), me téléphonait deux fois par semaine et me rendait visite chaque trimestre. Si c'est quelque chose que nous n'avez pas vécu, vous ne connaissez pas le sens du mot 'importun'.
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Il y a trop d'habitants sur cette terre. La Chine est écrasée par la surpopulation. Et pensez à l'Afrique, à l'Inde... Vous avez vu le nombre de mendiants qui grouillent dans les rues, là-bas ? Et les favelas ? De vraies fourmilières ! Sans parler de toute cette populace qu'on voit errer un peu partout et qui vit des subsides de l'Etat [brésilien]. Les allocations familiales, l'aide alimentaire et je ne sais quoi encore. Prenez tous ces gens et découpez-les en tranches. Faites-en des biftecks. Du carpaccio. De la viande de pauvre à la milanaise. Il y a de quoi révolutionner la cuisine dans le monde entier. Et ça fera de la place, un grand nettoyage.
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- C'est la même ignorance qui vous fait acheter de la viande animale chez le boucher alors que vous seriez incapable de tuer la bête de vos mains. En matière de nourriture, nous sommes des êtres incohérents parce que les saveurs agréables nous aveuglent. Nous avons pitié du pauvre petit cochon et de la pauvre petite vache, mais nous adorons nous régaler d'une bonne côtelette ou d'un bon steak dans le filet. Mon père disait déjà que la beauté est dans le concret alors que la cruauté est dans l'abstraction.
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Videos de Raphael Montes (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Raphael Montes
Une histoire d'amour, d'enlèvement et d'obsession...
Téo, étudiant en médecine légale, passe le plus clair de son temps au laboratoire de la faculté à disséquer des cadavres. Il sort peu et ne s'intéresse pas aux femmes, jusqu'au soir où il rencontre Clarice. Ils n'ont qu'un bref échange, mais la jeune femme l'obsède et Téo commence à la suivre. Lorsqu'il apprend qu'elle s'apprête à partir plusieurs mois, il ne voit qu'une solution pour éviter la séparation : la kidnapper, la droguer et la séquestrer loin de tout. Une fois à sa merci, il aura le temps de lui prouver qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Et il s'assurera que rien ni personne ne vienne entraver leurs jours parfaits.
Raphael Montes est né en 1990 à Rio de Janeiro où il a suivi une formation d'avocat. Passionné par le genre policier, il a publié des nouvelles dans plusieurs revues, dont le prestigieux magazine américain Ellery Queen Mystery Magazine. Son premier roman, Suicidas, lui a valu d'être sélectionné pour un grand nombre de prix, dont le prestigieux Prix São Paulo de Littérature. Jours parfaits, son second roman, est déjà un best-seller au Brésil. Il sera publié dans neuf pays et adapté au cinéma par le producteur brésilien Rodrigo Teixeira (Frances Ha, Night Moves).
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