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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est des livres dont le nom de l'auteur évoque bien quelque chose mais qui me semble t-il sont tombés en désuétude", ce roman de H de Montherlant premier tome de la série Les jeunes filles, me parait en faire partie. Et bien je trouve cela fort dommage....
Années 1925, Pierre Costals est un écrivain célèbre. Il vit de sa plume, a du succès auprès des femmes, fréquente peu les salons mondains, bref mène la vie aisée d'un jeune bourgeois parisien où l'écriture est primordiale et la gent féminine fort présente. Sa notoriété littéraire lui vaut des lettres passionnées de ses admiratrices. Parmi elles des jeunes femmes, encore jeunes filles, plus toutes jeunes, pas forcément jolies, C'est ainsi que nous découvrons mademoiselle Thérèse Pantevin, jeune fille dévote écartelée entre son amour pour Costals et sa vocation religieuse.
Andrée Hacquebaut, bientôt trente ans, est elle une jeune fille cultivée, préférant les occupations intellectuelles à celles qui lui permettrait de sortir de la misère décente dans laquelle elle vit. Elle vient une fois de temps en temps à Paris et ne cesse de vouloir le rencontrer…
Ce dernier répond parfois à leurs missives enflammées, usant souvent du silence, il attise ainsi leur passion .Véritable pourfendeur de la gent féminine où seules les plus jolies, bêtes de préférence ou les filles de joie trouvent grâce à ses yeux, Costals démonte la psychologie féminine et les regarde à travers un prisme déformant ...Rien n'échappe à sa verve ironique .mordante, caustique. Pour lui Les Jeunes Filles sont comme ces chiens abandonnés, que vous ne pouvez regarder avec un peu de bienveillance sans qu'ils croient que vous les appelez, que vous allez les recueillir, et sans qu'ils vous mettent en frétillant les pattes sur le pantalon. »
Un roman au ton certes misogyne mais fidèle portrait de la société de l'époque où pour seul avenir la jeune fille n'avait que celui de son futur époux,…
Jubilatoire à souhait, un pur bonheur de lecture.
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Ah, Les Jeunes Filles... ! Je garde un délicieux souvenir de cynisme provocateur à la lecture de ce roman dans lequel Montherlant faisait une analyse jubilatoire de la psychologie féminine.
Costals, écrivain parisien libertin, cynique, désabusé et séducteur est l'objet d'adoration des jeunes filles qui, comme de juste, rêvent de trouver le grand amour et de convoler en justes noces.
Malheureusement pour elles, elles trouvent en la personne de Costals un homme totalement allergique à l'idée même d'amour et de mariage, qui joue avec leurs sentiments avec un cynisme redoutable.
Montherlant décortique avec brio et beaucoup de justesse psychologique la complexité des sentiments qui agitent les protagonistes de l'amour à la pitié en passant par l'amitié et pose la question de la possibilité de l'amitié dans les rapports hommes-femmes… On n'est pas loin de Bridget Jones !
En 1977, Jean Piat prêta brillamment ses traits à Pierre Costals dans une interprétation teintée d'ironie désabusée.
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Avec ce premier roman Les Jeunes filles, je commence ce cycle de quatre livres, autour du personnage principal, Pierre Costals, écrivain dont j'hésite à dire qu'il serait un double ou porte-parole de l'auteur. Les propos sont d'une rare misogynie, mais pourtant dénués de malveillance : le personnage de Costals n'est pas à l'honneur pour autant. le maître mot est "lucidité", et c'est ce qui rend ce roman sympathique, bien que le discours masculiniste y soit résolument de mise. Je ne suis du reste pas surprise, en lisant la biographie de l'auteur.

De quoi est-il question ? L'auteur parisien Pierre Costals entretient deux relations épistolaires dans ce roman avec deux jeunes filles, ou femmes : Thérèse Pantevin et Andrée Hacquebaut ; il passe toutefois la majeure partie de son temps à ne pas répondre à leurs lettres enflammées, et mène ses propres affaires sentimentales, sans se gêner plus que ça. Thérèse n'existe que par les lettres, elle a une nette tendance à une forme de masochisme mystique et Costals l'enjoint de se consacrer à Dieu. Andrée est un peu plus proche de lui, elle vient parfois à Paris et le rencontre, ils ont une relation amicale qu'elle voudrait trouble, alors qu'il s'évertue à lui prouver qu'il ne l'aime pas.

Les personnages féminins sont cliniquement décrits, même si par certains aspects, les émois d'Andrée peuvent être touchants : on sent bien qu'elle s'est trop engagée affectivement dans cette relation pourtant unilatérale pour renoncer, car elle perdrait trop. Quatre ans durant, elle a cherché à le convaincre qu'elle ferait son bonheur, voire qu'il l'aime sans s'en rendre compte, et lui de son côté a tenté de repousser les avances de la jeune femme, principalement parce qu'il ne la trouve pas belle et ne la désire pas.

Le problème moral posé est en soi passionnant : est-il cruel en refusant une liaison qui ne le tente pas, alors même que lorsqu'il essaie d'être le plus clair possible sans la blesser, elle ne veut pas l'entendre, et continue de plus belle à faire le siège, allant jusqu'à s'offrir de façon gênante ? S'il était vraiment un sale type, ne profiterait-il pas d'elle pour la laisser ensuite ? le fait que ces échanges soient évoqués sous forme de lettres, intercalées avec des chapitres narratifs, est divertissant, je me suis laissé prendre à leur histoire, et même si j'avais fortement envie de secouer Andrée, je me suis demandé si elle n'allait pas finir par avoir gain de cause...

Costals montre un autre visage de lui-même lorsqu'il rencontre Solange Dandillot, une jeune fille envers qui il se sent violemment attiré, bien qu'il ne partage rien intellectuellement avec elle, au contraire d'Andrée. Pourtant, ils sont subjugués l'un par l'autre, même s'il garde la main et la contrôle sans vraiment la comprendre ; leurs premiers rendez-vous font des étincelles.

C'est finalement un personnage complexe que Costals, père célibataire, amant épisodique fidèle à ses "amies" et généreux, écrivain qui veut préserver sa paix et sa liberté, mais aussi misanthrope souvent écoeuré par les travers de ses semblables. A travers la quête de jouissance de Costals, mais aussi son observation lucide des caractères qui l'entourent, Montherlant dévoile qu'il est autant romancier que moraliste. C'est finalement un roman d'une forme un peu datée, mais intelligent, souvent drôle car empreint d'un humour caustique, qui me plaît suffisamment pour me tourner vers la suite.
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C'est par la lecture de ce premier tome des «Jeunes Filles» que je découvre son auteur Henry de Montherlant.

Je dois avouer que je ne connaissais pas cet académicien français et si mon ami jeeves_wilt n'avait pas insisté pour que je le lise, il serait probablement encore inconnu pour moi aujourd'hui. Merci donc à lui car je découvre une plume magnifique pour exprimer l'ambiguité des relations humaines, en particulier entre les hommes et les femmes.

«Les jeunes filles» est un gros pavé, en parti roman épistolaire, fragmenté en quatre opus. Celui-ci est le premier, dont il conserve le titre, et les suivants sont Pitié pour les femmes, le démon du bien et enfin Les lépreuses.

Pierre Costals en est le personnage principal. C'est un écrivain célèbre, séducteur et qui par sa notoriété est amené à entretenir, discrètement, de nombreuses relations avec les femmes. Parlant d'amour dans ses romans, le lectorat féminin de Costals est conséquent et certaines d'entre elles n'hésitent pas à lui écrire.

Ce premier tome nous présente ainsi les lettres de quelques-unes de ces lectrices à Costals et les difficultés pour l'écrivain d'entretenir ces relations épistolaires. En effet, on découvre un homme qui ne répond pas régulièrement à ces lettres, ou bien qui va user d'un certain cynisme dans ses réponses, toujours à la limite du respect, face à des femmes qui l'idéalisent à travers ses écrits. Je suppose un personnage qui redoute de souffrir et qui peut apparaître odieux en voulant se protéger, il est bien difficile en effet pour moi de cerner son caractère à la fin de ce premier tome...

L'auteur met en évidence les maladresses de chacun, actes manqués ou mal interprétés entre hommes et femmes, qui engendrent des situations malheureuses ou qui peuvent faire souffrir.

Une belle lecture en tout cas qui incite à lire la suite...
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Avec cette oeuvre, j'ai découvert la plume de Henry de Montherlant. Il s'agit du premier tome d'un roman épistolaire et psychologique, étudiant le comportement d'un libertin sévissant à la fin des années 1920 en France. le personnage masculin est fort antipathique, dénué de toute morale, de sentiments et d'émotions. Son seul but semble être l'enrichissement de son tableau de chasse. C'est un consommateur de chair fraîche, comme pouvait l'être avant lui le Dom Juan de Molière à qui il ressemble beaucoup. Il faut dire, qu'écrivain reconnu, adulé même par la gent féminine, il surfe sur la vague de ses succès littéraires et qu'il est aidé dans sa tâche de séducteur par les fantasmes de demoiselles déjà "vieilles filles" intellectuelle franchement laide, à ses yeux, pour l'une d'elles ou totalement hystérique et dévote pour l'autre. Malgré des invitations sans équivoques à se glisser dans le lit de l'homme de lettres, le héros reste de marbre, se montrant parfois parfaitement odieux et goujat, soufflant le chaud et le froid, par plaisir et cruauté, et préférant séduire une fille plus jeune, très belle mais totalement idiote et pas particulièrement sensuelle.
Montherlant étudie les rapports amicaux entre hommes et femmes et fait dire à son héros qu'il n'a jamais rencontré une femme qui fut à la fois belle et intelligente... ce qui peut initier de très longs et intéressants débats!
Un livre merveilleusement bien écrit mais qui présente quand même parfois des longueurs et donne aussi envie de souffleter le séducteur impénitent et de secouer les "dindes" qui, sans doute énuclées, s'offrent à lui. Un roman qui ne grandit ni l'homme, chasseur insatiable, ni la femme proie idéale à cause de sa sottise.
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Premier tome du cycle "Les jeunes filles" qui en contient quatre, ce premier volume est intéressant sur plusieurs points. Costals est un héros vraiment surprenant qui ne manque pas de nous amuser, nous apprendre, nous choquer.


Costals est un grand écrivain parisien, et son nombre incroyable d'admiratrices lui permet de mettre en pratique une philosophie de vie que très peu ont, je pense, cautionnée, à la lecture de cette oeuvre. En effet, il s'amuse des femmes comme de jouets, leur interdit de l'aimer, cette interdiction n'entraînant évidemment qu'un amour renforcé; selon lui, cet amour -non réciproque- le pénalise lui plutôt que l'être aimant qui ne reçoit rien en retour.
Un cynisme ainsi qu'un humour mordant ne manqueront pas de vous faire si ce n'est sourire, au moins réagir. Malgré sa misogynie, son arrogance et ses froides considérations au sujet des relations humaines, Costals exerce un regard extrêmement justifié sur son existence, chacun de ses actes ou mots se trouve être bâti sur un raisonnement qui, bien que sujet à controverse, semble très légitime. Quelques réflexions sur l'amour maintenant dépassées, mais la plupart restent d'une incroyable actualité, loin d'un lyrisme brûlant pour ce sentiment, Costals nous en décrit les mécanismes avec la plume glacée de la réalité.
Ce n'est qu'un premier volume, je n'ai aucune idée de la manière dont sont articulés les autres, si Costals est toujours aussi présent, s'il conserve cette nonchalance face à la vie qui lui procure une certaine classe, mais cet ouvrage aura au moins le mérite d'y pousser ma curiosité, je lirai avec intérêt les livres suivants.


Si le bon roman est celui qui nous donne envie de prolonger sa découverte, alors Les jeunes filles est un bon roman. Costals est un personnage très charismatique et fascinant à plus d'un titre. Moi qui n'avais rien lu De Montherlant, pour ce que j'en ai découvert, cet auteur me plaît beaucoup.
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Avec « Les jeunes filles », Henry de Montherlant débute un cycle composé de quatre ouvrages retraçant avec cynisme le parcours amoureux de Pierre Costals.

Ecrivain célèbre et jeune bourgeois parisien, Pierre Costals reçoit des correspondances de plusieurs admiratrices vouant une véritable adoration pour sa personne. Pourtant, ce cruel personnage construit avec ces jeunes femmes des relations malsaines.

Thérèse Pantevin, une jeune fille pieuse, verra sa foi entravée par sa terrible passion pour l'écrivain. Pour sa part, Andrée Hacquebaut est cultivée mais n'a aucune clairvoyance dès qu'il s'agit de Pierre Costals. Dans l'espoir de le voir, elle se rend fréquemment à Paris et n'aura de cesse d'être déçue par ces fugaces rencontres.

Ces deux admiratrices sont complètement dépendantes de l'auteur à succès et lui adressent des tirades amoureuses. Il leur répond par un profond silence ou par les pires infamies. D'une terrible cruauté il sait manier le verbe pour les mettre sous sa coupe mais aussi pour les maintenir à distance.

Terriblement misogyne, Pierre Costals a tout pour déplaire. D'une drôlerie remarquable ce court roman épistolaire, nous interroge sur les relations dépendantes et les rapports amoureux. Un écrit cynique qui désarçonne !
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Rien de plus cruel n'a été écrit sur les jeunes filles, leurs doutes, et leurs amours déçues. Dans ce roman mi-épistolaire (certains passages sont des instants de narration), premier tome de son cycle « les jeunes filles », Henry de Montherlant met en scène Pierre Costals, écrivain à succès, courtisé par plusieurs admiratrices trentenaires célibataires (à l'époque davantage « vieilles filles », que « jeunes filles ») dont il ne cesse de se jouer ou de rejeter. Parfois abjecte, parfois cinglant, un roman dérangeant mais savoureux des années 30, dont la trame de fond reste finalement très moderne sur certains aspects des rapports amoureux, de ceux qui aiment et de ceux qui rejettent.
Hâte de lire les tomes suivants…!

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Pierre Costals est un homme de lettres parisien, au mitan de la trentaine, qui a un certain succès galant. Il revendique une lucidité blasée sur les lubies du beau sexe. Aime-t-il les femmes ? Il a du goût pour elles comme on en a pour les desserts trop sucrés ou les pâtisseries traditionnelles à la crème au beurre : cela flatte le palais, mais ça écoeure vite. Il est le destinataire - difficile de dire qu'il entretient une correspondance, de lettres de deux de ses lectrices. La première, confite en génuflexion, assez insignifiante en vérité, pas sûr qu'il y ait la lumière à tous les étages, ne l'oublie pas dans ses nombreuses oraisons. La seconde, une provinciale du Loiret, vieille fille, assez cultivée pour son rang social, se fait bien plus importune pour l'écrivain. Pierre Costal, souvent méchant par les pointes de l'esprit mais pas mauvais, qui a eu la faiblesse de lui accorder quelques entrevues - en tout bien tout honneur, alors qu'il la trouve franchement laide tout en reconnaissant qu'elle n'est pas totalement dénuée d'intelligence, devient l'objet du comportement obsessionnel de cette personne, une hystérique qui le poursuit de ses assiduités sans trêve, et qui se révèle être au fil du temps une horrible érotomane.

Montherlant illustre les relations homme-femme par l'intermédiaire d'un écrivain cynique et d'adulatrices désaxées. Les attentes sont fatalement différentes entre deux conceptions de la rencontre aussi divergentes. Entre celui qui cherche à assouvir un désir dans un commerce agréable et celles qui poursuivent le bonheur à travers l'amour, les attentes ne peuvent qu'être déçues. Forcément avec un tel parti pris dans le choix des personnages l'oeuvre se veut polémique, ce qui est somme toute salutaire. Mais ça n'a pas plu, mais pas du tout, à l'épouse de Jean-Paul Sartre, qui s'en est émue dans le Deuxième Sexe, et il est fort à parier que ce roman qui est le premier volet d'une tétralogie éponyme ne sera pas dans la PAL des thuriféraires de l'écriture inclusive. En revanche, pour les hommes blancs hétérosexuel de quarante ans et pour quelques autres lecteurs (lectrices ?) fourvoyés, les Jeunes filles sera une lecture réjouissante et profitable.


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En première lecture (il y a un bail ) ce livre m'avait plu, amusé même.
En seconde (et non deuxième) je me suis exclamé : plus jamais !
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