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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman est à placer dans le haut du panier de l'oeuvre moorcockienne...L'auteur utilisera les descendants de son héros, Ulrich von Bek, dans trois autres récits : "la Cité des Etoiles d'Automne", "la Fille de la Voleuse de Rêve" (dans lequel il relie explicitement la famille von Bek au multivers habituel où évolue une grande partie de son oeuvre) et "la Maison de Rosenstrasse", qui constitue, pour Moorcock, une tentative de roman érotique.

Au XVII siècle, en plein coeur du Saint-Empire romain germanique et de la guerre de trente ans, Ulrich von Bek est un mercenaire cynique, amorale, et donc redoutablement efficace. Il vend ses services au plus offrant. Après la prise, particulièrement violente, de la ville de Magdebourg, las des massacres, il laisse là ses hommes et s'enfonce dans une forêt irréelle, où il trouve un mystérieux château. Son propriétaire n'est autre que Lucifer. Il lui propose un pacte, pouvant lui permettre de racheter ses péchés...

Habitué d'Elric, Hawkmoon et autre Erekosë, autant d'aspects du Champion Éternel, cher à Moorcock, vous ne serez pas déroutés par Ulrich von Bek, qui en est aussi un avatar. En revanche, l'univers déployé par l'auteur, qui s'appuie sur un contexte historique bien réel, est une vrai réussite. D'abord parce que cette période de l'Histoire, sied comme un gant au canon moorcockien (aspect baroque, décadent et amoral). Ensuite parce que l'auteur réussit à marier son univers à deux grands mythes, maintes fois déclinés par la littérature, la quête du Graal et le pacte avec le Diable. Enfin, et c'est loin d'être toujours le cas chez Moorcock, il fait preuve d'une plume agréable et d'un style qui colle parfaitement à l'univers fantastique proposé.

A la fois roman d'aventure et d'ambiance, "le Chien de Guerre et la Douleur du Monde" est empreint des interrogations métaphysiques habituelles, dont Moorcock parsème son oeuvre (surtout portées par les personnages secondaires, qui servent souvent de porte-voix à l'auteur). Il se rapproche un peu, dans sa construction, du "Seigneur des Airs" (premier tome du cycle du Nomade du Temps), mais sans l'aspect uchronique.





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C'est par ce livre que je fais la connaissance de Moorcock, et force est de reconnaître qu'il m'a d'ores et déjà séduit.
Nous sommes en 1631, dans une Allemagne ravagée par les guerres de religions et les maladies, accompagnant un capitaine mercenaire, Ulrich von Bek, un fieffé salopard, au beau milieu de ce chaos.

La composition de ce roman est très simple: une quête, des combats, un ou deux alliés, un ennemi juré, une dulcinée, et Lucifer bien sûr. le minimum syndical.
Mais là s'arrête cette simplicité, ou du moins son impression, il est beaucoup plus complexe et profond qu'il ne pourrait laisser penser.

Moorcock, par la voix de ses différents protagonistes, nous invite à la réflexion sur la damnation et le salut de l'âme, avec une telle insistance que ça pourrait en rebuter certains, je le conçois aisément.
Ceci dit, ce côté spirituel, métaphysique, est savamment instillée par l'auteur dans son univers fantastique/fantasy, et le mélange est parfaitement à mon goût.
Alors attention, on n'est pas non plus sur un débat théologique de 200 pages. Vous aurez votre part d'action, n'ayez crainte.

Mais le gros point fort, pour moi, c'est l'ambiance de ce bouquin. Terriblement malfaisante, relevée avec une touche d'angoisse et une (énorme) pincée d'occultisme, attendez-vous à avoir les mains moites de temps en temps. La guerre, la famine, la peste, les potences et autres bûchers, la météo allemande... oui, bon, c'était effectivement assez prévisible cette atmosphère, après réflexion.

Une lecture issue de mes fouilles sur Babèlio, visiblement plus éditée depuis un bail, et c'est finalement une très bonne surprise, bien qu'assez difficile à étiqueter, voire à résumer convenablement.
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Ulrich von Bek est capitaine d'infanterie et participe aux nombreux conflits qui déchirent l'Europe de son époque. Un jour, ses pas le conduisent à une forteresse abandonnée où lasse de la guerre, il décide d'y prendre un peu de repos. le temps y semble suspendu, les lieux sont désertés par toutes formes de vie, y compris animale. C'est là que von Bek est surpris par une très belle jeune femme prénommée Sabrina qui est accompagnée par une bien étrange suite. Très vite, il succombe à ses charmes et en tombe profondément amoureux. Mais, ce qu'il ignore est qu'elle est l'émissaire de Lucifer qui souhaite lui proposer un pacte en échange du rachat de son âme et de celle de sa bien-aimée. Alors, acceptera-t-il cette étonnante proposition ?

Le Chien de Guerre et la Douleur du Monde s'insère dans un cadre historique très tourmenté puisqu'on est propulsé en pleine guerre de trente ans qui ravagea toute l'Europe de 1618 à 1648. Cette série de conflits armés est le fruit de la révolte des états Allemands protestants contre le catholicisme imposé par la lignée des Habsbourg d'Espagne et du Saint-Empire auxquels se sont adjoints d'autres puissances européennes par intérêt politique ou religieux. Voilà pour le contexte historique qui nous éclaire sur les motivations des protagonistes de ce livre.

Quant à l'univers imaginé par Michael Moorcock, il puise largement dans la mythologie chrétienne, arthurienne et nordique. Ainsi, on va retrouver entre ces lignes la figure de l'ange déchu, Lucifer qui souhaite récupérer sa place auprès de Dieu et fait preuve d'humilité en chargeant un héros de trouver le mythique Graal afin de mettre fin à la douleur du monde. Cette quête rappelle bien évidemment celle des chevaliers de la Table Ronde qui, dans la geste arthurienne, s'y sont également attelés. Mais l'auteur table ici sur une inversion de paradigme puisqu'il fait de Lucifer l'initiateur de cette quête à la place de Dieu.

Dans ce livre, on suit les pérégrinations d'Ulrich von Bek à travers un monde surnaturel ou non. En effet, il est amené à traverser le Mittlemarch où il multiplie les rencontres qui le conduisent peu à peu vers son objectif. Créature mythique à l'image du Grand Veneur, personnage légendaire connu pour hanter les forêts et qualifié par certains de personnification d'Odin ou mages, tous sont porteurs d'indices qui vont être nécessaires au personnage principal pour triompher de sa quête. En outre, il dispose d'artefact ou de potions assurant sa survie et un retour auprès de son maître.

Dans le Chien de Guerre et la Douleur du Monde, Michael Moorcock met en scène des protagonistes qui aspirent à la paix, à une vie sans peine et sans souffrance. Un comble au vu du contexte guerrier mais pourtant logique quand on cherche une réponse rationnelle au conflit. Par le prisme de son imaginaire, l'auteur met en lumière une approche scientifique pour répondre aux maux de l'humanité. La quête du Graal symbolise ici le triomphe de la raison sur l'irrationnel que représentent la croyance et le surnaturel même si le héros ignore encore quel usage en faire pour arriver à ses fins.

Par cette réédition du Chien de Guerre et la Douleur du Monde, les éditions L'Atalante remettent en lumière un incontournable de l'Imaginaire qu'il faut avoir lu. Voilà de quoi donner l'occasion à la jeune génération de nourrir leur culture personnelle. Espérons que cette superbe version en appelle d'autres afin que chacun des volets de cette série ressorte de l'ombre... suite sur Fantasy à la Carte




Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Même si je n'adhère pas toujours au style de Moorcock, cette courte oeuvre m'a vraiment plu. L'imaginaire souvent grandiose de l'auteur est foisonnant, et le voyage de von Bek, entre le portrait d'une Europe dévastée par la guerre et la description fascinante de la légendaire Mittelmarch, est propre à nous le prouver.
Vous pouvez lire ma critique complète sur mon blog (lien ci-dessous).
Lien : http://confiserie-des-livres..
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Premier roman du cycle von Beck, qui en compte trois si je ne m'abuse. Allemagne, XVIIème siècle, notre protagoniste pille et massacre allègrement au nom de la Foi, jusqu'à ce qu'il rencontre Lucifer qui lui propose un marché. Et là tout bascule, notre (anti)héros part pour un voyage dans des terres inconnues, avec pour but de réparer notre monde brisé par la guerre. Je ne dévoile pas volontairement certains détails de l'intrigue.
Pour les amateurs de Moorcock, vous serez en terrain connu, avec même quelques éléments clés du Multivers et du Cycle du Champion Éternel qui font leur apparition, mais chut, pas de spoil ici.
Un court roman distrayant et finalement pas sans une certaine réflexion portée sur la condition humaine.
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surréaliste
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