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Qu'est-ce qui fait que les romans d'Elsa Morante sont si plaisants? Qu'on aime s'y baigner comme Arturo dans la mer qui entoure son île?
L'intrigue ne présente pas tant de rebondissements. le thème de l'île d'Arturo n'est pas si original, c'est un roman d'apprentissage comme il y en d'autres. Et les situations sont difficiles, parfois désespérantes, même si dans L'île d'Arturo le climat est plus léger que dans Mensonges et sortilèges ou La storia (et je n'ai pas encore lu Aracoeli).
Mais quel charme dans la narration! Non seulement Arturo rêve de l'enchantement du monde, ce qui plutôt naturel chez les enfants imaginatifs, mais l'auteure donne un charme singulier à chacune des situations de son roman. Elle est capable de nous captiver à propos de moments infimes. Son analyse des sentiments et des émotions sonne tellement juste! Et on se représente facilement ce bout du sud de l'Italie, baigné par la mer, parcouru par les vents, cette nature propice à la liberté. Mais la liberté est à conquérir bien plus sur soi-même que sur les éléments. Arturo subit les désillusions qui désenchantent son monde, en même temps qu'il découvre les réalités du monde des adultes, et leur façon de vivre l'amour, bien différente de celle des enfants. Et cela, il doit le faire dans une grande solitude, sans personne pour le guider, personne à qui se confier, mais avec un caractère passionné. L'apprentissage de l'autonomie n'en est que plus dur.
Elsa Morante va à l'essentiel en prenant son temps, en déployant une myriade de couleurs
Par l'intensité qu'elle donne à ses récits, elle imprime en nous des souvenirs de lecture inoubliables et précieux.
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Écrit en 1957, L'Île d'Arturo est le deuxième ouvrage d'Elsa Morante, l'un de ses livres les plus célèbres. C'est un merveilleux hymne à l'enfance. Les descriptions sont magnifiques, la maison sur l'île devient très importante et chaque pièce de la maison compte car le décor du livre devient une métaphore où l'île et le domaine de l'enfance se fondent harmonieusement ; l'alternance de la lumière et de l'ombre à Procida trouve sa résonance dans la succession de l'enchantement et du désenchantement qui rythment la vie d'Arturo. Le thème du parent idéal ou parent héros qui tombe de son piédestal revient très souvent...entre l'enfance réelle et l'enfance idéale un jeu de miroir s'établit jusqu'au dénouement....enfin la terre-mère où l'on trouve refuge en se plongeant dans le passé ancestral...j'ai beaucoup aimé !
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L'île d'Arturo est un roman très lent, très introspectif et descriptif. Je le dis tout de suite car comme il n'y a pas de grands rebondissements, je ne pourrai pas aller trop loin dans l'intrigue et surtout je tiens à le préciser car tout le monde n'aime pas ce style dense et lent qu'au contraire j'ai aimé tout de suite.
Morante nous accompagne doucement, par la suite elle ne nous épargnera aucune violence, dans la vie de la famille Gerace : Wilhelm et son fils Arturo habitent le château de Procida, là, on murmure que les femmes ne peuvent pas y entrer car le maison est frappée par une malédiction.
Wilhelm est un père éloigné, souvent en déplacement pour le travail, il abandonne Arturo à Procida. C'est un petit garçon qui a grandi dans l'ignorance et la solitude. Amoureux de la vie, curieux, vif et positif, il passe ses journées comme s'il s'agissait de petites, grandes aventures.
Il n'est pas facile d'expliquer la figure de Wilhelm, misogyne et anaphique. Les privations vécues se répercutent sur Arturo qui grandit dans l'attente d'un amour qui ne se montre pas.
La tranquillité sur l'île est interrompue par l'arrivée de Nunzia, la nouvelle épouse de Wilhelm. Une petite fille un peu plus âgée qu'Arturo qui avec sa simplicité conquiert le lecteur et aussi Arturo.
L'île d'Arturo est ...Un bijou. Morante parle de la pureté, des troubles d'un petit garçon comme peu d' auteurs ne l'ont fait. Je vais dire quelque chose qui semble évident, pétulant, mais des livres comme celui-ci ne sont plus écrits.
Morante doit être sirotée, digérée, ruminée avant d'être aimée.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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L'isola di Arturo . Prix Strega 1957
Ce roman est l'exploitation attentive de la première source, la naissance, vers celles non corrompues de la vie.
L'^le représente la réclusion de l'origine, en même temps que la tentation de terres inconnues.
L'île est donc le lieu d'un choix. Et c'est à ce choix final que se prépare le héros-garçon Arturo .
C'est un choix à risques parce qu'on ne sort pas de l'île sans traverser la mer maternelle.
C'est comme le passage de la préhistoire de l'enfance vers la conscience, vers son histoire.
Il faut en passer par la désillusion et l'acceptation que les parents descendent de leur piédestal.
On peut qualifier ce roman de "réalisme magique".
Arturo est à l'âge de la fantaisie, de la découverte de sa propre intimité et de son corps. Il connaît la gamme des angoisses et des sensations de l'état de l'adolescence.
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Arturo, jeune adolescent vivant sur la petite île de Procida au large de Naples, admire son père comme s'il était un dieu vivant. Et pour cause il n'a connu depuis son enfance que lui, sa mère étant morte en le mettant au monde. Il a jusqu'à présent vécu d'amour et d'eau fraîche, arpentant son île de long en large et considérant le pénitencier en haut de l'île comme un lieu dont il faudrait libérer tous les individus. Arturo est depuis toujours un enfant mature et complètement indépendant, en effet son père s'absente souvent de longs mois pour de lointains voyages imagine-t-il. Silvestro est sa nourrice, et quand ce dernier vient à partir définitivement pour Naples, Arturo vit seul dans le "château" hérité par son père de Roméo l'amalfitain : personnage haut en couleur et seul ami du père quand il a débarqué d'Allemagne sur cette île. Toute sa vie est chamboulée par l'arrivée auprès du duo familial de Nunziatta, nouvelle femme de son paternel avec qui il semble s'être marié sur un coup de tête lors d'un de ses séjours napolitains.

L'écriture est très plaisante et il faut le remarquer très belle. Au delà de cela on se trouve emporté dans les tourbillons de cet adolescent en mal de reconnaissance et n'ayant comme repère que son père misogyne et ne respectant pas du tout les femmes. Arturo, de ce modèle, retire la même antipathie envers les femmes et cela je dois le dire ne le rend pas très attachant, même si on sent parfois qu'il tente de mieux les comprendre et les estimer. Cela se révèlera être bien souvent, voire toujours un échec.
J'ai trouvé quelques longueurs à ce roman de 600 pages. La vie d'Arturo est monotone. de plus, je n'ai pas réussi à me projeter sur cette île méditerranéenne, ni vraiment à la visualiser.

Je suis tout de même ravie de découvrir Elsa Morante, inspiratrice d'Elena Ferrante dont j'adore les romans !



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Arturo raconte son histoire. Il nous livre une véritable psychanalyse à travers laquelle nous voyageons entre son amour impossible : sa belle-mère, son père absent qui cache un lourd secret : son homosexualité, sa passion pour les femmes, son besoin d'exister. A la fin, il quittera tout pour recommencer, pour peut-être s'apprécier tel qu'il est, dépassant ses illusions, ses rêves inaboutis, sa quête d'amour.
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Sur son île au large de Naples, Arturo habite un palazzo délabré, en bordure d'un village dominé par un château converti en prison. La mère d'Arturo est morte en lui donnant naissance. Son père multiplie les voyages, à la conquête du monde dans l'esprit du garçon. Laissé à lui-même, il nourrit son imaginaire au gré de l'exploration de son environnement insulaire et en lisant des romans d'aventures et des récits mythiques. Son quotidien bascule lorsque son père rentre à la maison avec une nouvelle et très jeune épouse.
 
Elsa Morante aime prendre son temps pour nous raconter ses histoires, ici plus exactement pendant 600 pages. Les Mémoires d'un adolescent (sous-titre du roman) comprennent peu de rebondissements, mais ils réservent quelques révélations étonnantes. Il s'agit d'un très beau roman d'apprentissage portée par une écriture subtile et riche. Morante nous charme par sa manière d'évoquer un cadre merveilleux et de transmettre les sentiments du jeune héros dans son passage à l'âge adulte, marqué par l'idéalisation de la figure parentale, l'abandon, les premières amours, la jalousie et les désillusions. 
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L'île de Procida, petit paradis proche de Capri et d'Ischia dans le golf de Naples, est le lieu de ce récit (Lamartine y avait planté également son charmant roman plus ou moins autobiographie "Graziella"). Ce huis clos compte pour beaucoup, et la vie d'Arturo, jeune adolescent laissé à lui-même au milieu de cette nature vierge, est faite de promenades, de découvertes, et aussi, fort heureusement pour un garçon dont le père ne se soucie même pas de l'envoyer à l'école, de livres: ceux-ci seront sa seule ouverture sur le monde, puisque jamais, il n'a pris la mer pour rejoindre la côte, et la vie agitée de Naples, qu'il ne peut qu'imaginer: il assiste tous les jours aux va-et-vient des bateaux et de leurs passagers, mais ne met jamais le pied à bord.
Le père d'Arturo, au contraire, voyage. Ses origines partiellement allemandes et non pas seulement italiennes justifient peut-être son besoin permanent de venir, et de repartir, pour des durées variables, incertaines, sans jamais aucun avis ou préavis, vers des destinations qu'Arturo ne connait pas, mais qu'il imagine lointaines et formidables.
Arturo ne cessera d'idéaliser son père, lui prêtant des qualités de héros imaginaire, qu'il ne justifie pourtant pas. Ce père ne cessera de le décevoir, par sa dureté, son absence de sensibilité dans quantités de domaines, son indifférence à sa vie, et ses cachotteries. Et aussi par sa goujateries vis-à-vis des femmes. Intelligent, Arturo se construira autour de ces absences et ces mystères, et fera preuve, dans ce contexte, tantôt de grande naïveté, tantôt de de réelle maturité.
Ce roman vaut par la maîtrise du récit, son auteure faisant preuve dans ce domaine d'un talent remarquable. Il y a de la poésie, de la gravité et de la légèreté: cette alternance apporte beaucoup à la force du texte.
Oeuvre plus complexe qu'il y parait, l'île d'Arturo est une pièce maîtresse de l'oeuvre d'Elsa Morante. Le paradis Procidien qui y est décrit voisine avec le drame possible: cet équilibre instable nous poursuit de la première à la dernière page, et nous laisse ensuite chargés d'un certain malaise. Mais Procida d'une part, et Arturo d'autre part, ont en eux-mêmes une telle luminosité, que l'on gardera de cette lecture un très joli souvenir.
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À Procida, l'enfant est roi.
Depuis qu'il sait marcher, Arturo va et vient en toute liberté sur son île. Avec pour seule compagnie sa chienne Immacolatella, chaque jour est une nouvelle aventure sur les plages de sable clair, les petits chemins secrets, les rochers escarpés et la mer « tendre et fraîche » à bord de sa petite barque. Arturo guette aussi sur le port l'arrivée des bateaux venant de Naples, espérant y voir descendre la silhouette de son père, ce héros qui disparaît sans cesse et qu'il imagine dans des voyages fantastiques aux quatre coins du monde, lorsqu'il n'est pas ici à Procida avec lui.

Orphelin de mère - morte en lui donnant naissance - Arturo idolâtre ce bel homme taciturne et mystérieux dont l'amitié avec un vieil homme fortuné lui a valu pour héritage cet immense palazzo vétuste qu'ils habitent, un ancien couvent de moines dont les murs vibrent encore de la haine que celui que les gens appelaient « l'Amalfitain » vouait aux femmes. La douce harmonie d'Arturo est bouleversée le jour où son père débarque avec une jeune napolitaine qu'il vient d'épouser. En proie à un terrible sentiment de jalousie et un trouble qui ne dit pas encore son nom, c'est le début de l'adolescence, âge des cruelles désillusions et des premiers émois amoureux…

« L'île d'Arturo » est une splendide odyssée métaphorique de 600 pages sur la fin de l'enfance, peuplée de milles légendes et fantaisies puisées dans les récits d'aventures dévorées par Arturo. Avec un regard rétrospectif parfois amusé sur le jeune adolescent arrogant et naïf qu'il était, la voix du narrateur nous embarque dans un roman d'apprentissage magique et ténébreux où il ne se passe pourtant pas grand chose (ma lecture a été d'une lenteur peu commune chez moi, sans qu'elle ne porte néanmoins une trace d'ennui). Car la langue poétique d'Elsa Morante se savoure et s'étire pour restituer l'atmosphère hors du temps de ces petits villages de pêcheurs où les animaux marins et les effluves des fleurs se croisent sur le sol volcanique, dans cet enchantement propre à la sublime Procida !
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J'ai aimé ce roman d'apprentissage et d'initiation qui oscille entre drame et comédie, emportant le lecteur de l'enfance insouciante d'Arturo à son adolescence en prise avec la réalité.

Arturo habite le « château » sur l'île de Procida, dans le golfe de Naples. Fils unique, orphelin de mère, Arturo mène une vie libre mais solitaire. Laissé sous la surveillance de Sylvestro, serviteur fidèle faisant office de nourrice, Arturo attend le retour de son père, voyageur mystérieux qui disparaît et réapparaît à l'improviste.

Arpentant son île du matin au soir, pêchant, se baignant quand bon lui semble, Arturo mène une vie au grand air, où seule la faim le ramène à la maison. Il rêve de voyages, consulte les cartes du monde pour nourrir ses aventures imaginaires.

Cette existence enchantée sera bouleversée par l'arrivée de Nunziatta, à peine plus âgée que lui et nouvelle femme de son père.


Lien : https://lesballand.wordpress..
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