La superbe histoire d'un papa divorcé qui raconte avec beaucoup de pudeur et d'amour son petit garçon dont il est séparé, son chagrin, ses espoirs, un tout petit livre de 59 pages, qui nous laisse un peu triste après sa lecture.
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Je me souviens avoir lu ce livre peu de temps après la naissance de mon fils et en avoir été bouleversée. Comment pouvait-on vivre loin de son enfant? Je souffrais autant que le narrateur.
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Un texte spontané (i.e peu construit), un peu lancinant, un peu gémissant dans l'air du temps auto-apitoyé, un peu dépressif, dont le thème tourne autour de la séparation et de l'éloignement d'avec sa progéniture.
S'il n'est pas dénué de poésie, le tout n'est pas non plus très profond ni inoubliable.
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Mon petit garçon est blanc dans l'obscurité, il dort souvent les bras rejetés en arrière. Je pose un baiser sur ses lèvres, sur son front. Mon petit garçon grandit, mon petit garçon rit, mon petit garçon. Mon petit garçon repose, je vais le voir à pas feutrés. Il semble luire dans l'obscurité, je me baisse vers lui comme les lèvres assoiffées vont à la source pure. Je ne peux même pas parler de mon émotion au fond. C'est mon petit garçon. J'ai été un petit garçon ? Je regarde mon petit garçon et je ne me souviens pas de moi petit garçon, ou si peu, et je pense que lui plus tard ne se souviendra pas de lui petit garçon. Mon petit garçon, tout petit, était déjà un petit garçon un peu en retrait, un petit garçon assis à l'écart sur le bord des bacs à sable. J'ai pensé que mon petit garçon me ressemblait, j'ai pensé que ce serait bien qu'il soit moins contemplatif, un peu plus dans l'activité. Mon petit garçon change, maintenant il se lance dans des jeux où son corps va chercher la réponse de l'aventure. Mon petit garçon est ma frontière d'avec toute fin. Je le sais, mais en ce moment je suis fatigué de lutter. Il faudrait que j'arrête de lutter et que je vive, calme, acceptant la vie. Je devrais le faire pour mon petit garçon. Quand je dis Mon petit garçon tout est beau et douloureux et calme et terrible en moi. Quand je dis Mon petit garçon, je ne peux rien dire de plus beau.
Mon petit garçon est ma seule grâce, il faut que je tienne le coup pour lui donner ce que je sais, c’est son héritage tout ce qu’il peut attendre de moi, ce n’est que moi. Je n’ai rien d’autre à lui donner que moi. C’est peu. C’est le matin, c’est le soir, c’est l’automne, c’est le printemps, j’ai peur. L’aube, la pluie. Il faut que je résiste, il faut que je m’accroche, il faut que je trouve du sens à ma vie, j’ai du mal.
J'ai dit, vois-tu, que tu étais un poids, que sans toi, je serais plus libre, plus léger. Oh non !C'est toi ma légèreté, toi qui me fais jeune et plein de désir et de promesses à tenir.
J'ai perdu tout le temps. Je ne peins plus. J'ai perdu mes enfants. Je suis seul. Je rôde. J'ai tout perdu tout le temps? Je n'ai rien que ce petit garçon, mon petit garçon. C'est tout ce que j'ai
Des actions les unes à la suite des autres. J’empile des actions, des faits. Des faits, faire, défaire. Faire à manger faire les courses faire le lit faire défaire. Ne rien faire laisser faire. Toute une journée faire pour ne pas réfléchir. Faire l’amour mais c’est quoi ? Les filles le catalogue des filles des femmes la revue des cuisses des yeux des seins et des cheveux et des peaux.
Richard Morgiève - Famille, je vous hais