AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020096638
253 pages
Seuil (01/06/1987)
3.5/5   9 notes
Résumé :
Aventurières en crinoline
Bien avant Alexandra David-Néel ou Karen Blixen, quelques femmes intrépides ont choisi d'être exploratrices. Rompant avec leur milieu, renonçant aux convenances, elles se lancent dans d'extravagantes expéditions au bout du monde. Christel Mouchard retrace l'histoire de cinq d'entre elles, filles de petits rentiers ou de grands aristocrates, parfois belles, souvent pudibondes, toujours courageuses.
De l'Antillaise Mary Seacole ... >Voir plus
Que lire après Aventurières en crinolineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je déteste les départs, faire une valise est un pensum, les fins de voyage et surtout les retours ont le charme de la nostalgie de l'ici et maintenant, où s'éprouvent d'autres sensations, d'autres lumières, d'autres odeurs.
Je n'ai lu que très peu de récits de voyage, le genre ne m'attirait pas jusqu'ici. Mais depuis que j'ai tourné la dernière page de l'essai de Lucie Azéma, Les femmes aussi sont du voyage, les voyageuses m'intriguent.
J'ai donc commencé par les récits de Christel Mouchard, passionnant à plus d'un titre. En premier lieu, parce qu'il retrace la biographie de cinq femmes du XIXe siècle, toutes différentes les unes des autres. Qu'est-ce qui les pousse à partir, à repartir encore, malgré les difficultés et les dangers rencontrés dans leurs précédentes aventures ? Nombreux sont les explorateurs morts en chemin, ceux dont on n'a plus de nouvelles.
Il y a là un mystère, que la lecture des écrits de ces femmes extraordinaires ne permet peut-être pas de résoudre. A cet égard, je trouve dommage que l'auteure plaque ici ou là ses propres jugements sur les écrits de ces exploratrices, notamment quand elle écrit dans la préface : "Récits de voyages et mémoires ont souvent été publiés, mais rarement réédités, et presque jamais traduits. Toujours ils sont de mauvais témoins, parce que leurs auteurs s'attachaient moins à raconter leurs exploits et leurs amours qu'à prouver au monde leur vertu et leur intelligence ; et quelle vertu, quelle intelligence il fallait, en ces temps-là, pour que fût pardonnée la faute d'avoir quitté le foyer, pour que fût reconnue la valeur de leurs découvertes!"
Autrement dit, même à la fin du XXe siècle, on ne juge la valeur du récit des femmes qu'aux sentiments tous féminins dont elles se devraient de rendre compte. Pourquoi ne pas leur reconnaître simplement le droit d'exposer leur propre vision des choses, loin des clichés d'une femme qui ne serait femme que par le récit d'une passion amoureuse ?
Pourtant, à bien des égard, Christel Mouchard admire ces exploratrices. Au fil des biographies s'effacent ces reproches de puritanisme, et ce sont bien les exploits accomplis qui sont mis en valeur. Ces vies extraordinaires échappent à tous les préjugés, tous les clichés. Leur passion de l'ailleurs et leurs façons de parcourir le monde détonnent encore au regard des critères contemporains, dans une ère de tourisme de masse aux conséquences massivement néfastes.
J'ai une affection particulière pour Isabella Bird, Mary Seacole et Ida Pfeiffer, pour leur obstination sans faille. Mais toutes ces exploratrices valent la peine qu'on se souvienne d'elles, comme on devrait se souvenirs de toutes ces voyageuses volontaires parties au hasard, ou bien des épouses d'agents coloniaux dont personne ne se souciait de savoir si elles étaient capables de supporter les rigueurs et souffrances de vies bien loin de chez elles.
A noter donc en fin d'ouvrage les noms de nombreuses autres femmes, dont les biographies resteraient à écrire.
Commenter  J’apprécie          82
Je n'ai pas réussi à le lire d'une traite. Je l'ai lu portrait par portrait. J'ai trouvé ça très instructif et dépaysant malgré les carcans et préjugés traditionalistes de ces femmes exploratrices. J'ai préféré le récit de la vie d'Isabelle Bird, contre vents et marées, steppes et sommets enneigés. Je suis intriguée par certaines des figures énoncées en passant à la fin du livre, sur les sombres inconnues de l'histoire, qu'on exhumera peut-être un jour et aussi par l'illustratrice en botanique à qui on a consacré un musée au Kew Garden de Londres.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quant aux descriptions qu'on fait du sort pénible des femmes de Bornéo, et surtout des femmes dayaks, je les trouve fausses et exagérées. Ceux qui les ont faites n'ont pas vu ce que les pauvres ménagères ont à souffrir dans tous les pays d'Europe. Ils n'ont pas vu la pauvre journalière des villes, depuis 3 heures du matin jusqu'à 7 heures du soir, occupée à tordre et à laver le linge, jusqu'à s'écorcher les doigts, d'autres montant jusqu'à un quatrième ou un cinquième étage de l'eau et de lourdes charges de bois. Ils n'ont pas songé aux pauvres ouvrières accroupies dans leurs sombres et tristes taudis, qui travaillent douze à quatorze heures par jour et qui voient à peine le soleil le dimanche. Certes, il n'y a pas de sort plus dur que celui de la femme pauvre en Europe.
(Citation d'Ida Pfeiffer)
Commenter  J’apprécie          40
Encore une fois, son sexe va sauver l'aventurière ; son sexe et son âge, tout ce qui fait sa faiblesse. Grâce aux quelques mots qu'elle a précautionneusement appris, elle s'adresse aux guerriers : "Vous n'allez pas manger une vielle femme comme moi, dont la chair est déjà dure et coriace !"
L'effet escompté est obtenu : les hommes se mettent à rire, à se moquer de cette grand-mère sèche et ridée qu'ils ont failli prendre pour un ennemi.
Commenter  J’apprécie          40
Lorsque la savane fait place à la montagne, les maux changent de nature : les rocs roulent sous les pieds des porteurs, les crevasses les attirent. L'un d'eux se casse la jambe, l'autre se blesse à l'épaule. La nuit, le froid paralyse ces hommes habitués à la chaleur de la côte et les fait tousser comme des tuberculeux.
Commenter  J’apprécie          10
Toute la famille semble considérer courtoisie et gentillesse, en actes ou en paroles, comme "œuvres de chair", sinon comme œuvres du diable. Ils renversent mes affaires sans s'excuser ni même les ramasser, et quand je les remercie de quelque chose, ils ont l'air désagréablement surpris. Je sens qu'ils estiment que je pèche en ne travaillant pas aussi dur qu'eux. J'aimerais pouvoir leur montrer un meilleur chemin. Cette âpreté, cette poursuite exclusive du gain, et cette indifférence pour tout ce qui ne concerne pas son acquisition rongent l'amour familial et la vie même partout à travers l'Ouest.
Commenter  J’apprécie          00
Tandis que les mondaines s'évertuaient à adopter les grâces délicates de Lucille et de Clelia, des pionnières bâtissaient à mains nues leurs cabanes en rondins, et les défendaient à la pointe de leurs pétoires.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Christel Mouchard (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christel Mouchard
L'invité du 12/13 Christel Mouchard sur RCJ
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie générale et généalogique (557)
autres livres classés : ExploratricesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (33) Voir plus



Quiz Voir plus

L'apache aux yeux bleus

Quel âge a le personnage principal ?

3 ans
6 ans
13 ans
11 ans

10 questions
277 lecteurs ont répondu
Thème : L'Apache aux yeux bleus de Christel MouchardCréer un quiz sur ce livre

{* *}