La guerre insaisissable

Juin 1919. Lily Rousseau est internée à l'asile Sainte-Anne, et dans l'attente de son sort est interrogée par un psychiatre chargé de donner son avis sur son cas. Elle lui raconte son enfance, son éducation particulière, sa passion pour l'infiniment petit, et son implication dans une guerre qui ne porte pas encore le nom de bactériologique.
Car Lily, élevée en enfant sauvage dans les bois par deux femmes, a toujours été fascinée par le minuscule, ce qui la poussa presque naturellement vers l'étude des sciences. Sa rencontre avec le professeur Oudewaerts va transformer sa vie, lorsqu'il lui enseigne qu'au centre du monde ce n'est pas l'humain mais les microbes et les bactéries qui règnent. Quand la grippe espagnole, dont on ne connaît encore ni l'origine ni le mode de transmission, s'abat en faisant plus de victimes qu'une armée, ils cherchent ensemble à mieux connaître cet ennemi invisible, insaisissable, lui pour nuire à l'ennemi, elle pour le combattre en cherchant un vaccin.
Ce sont des personnages à très forte personnalité, et qui ont en commun de ne considérer l'humain que comme un tas de microbes, qui se livrent à un véritable combat d'idées, auxquelles il faut rajouter celles d'une époque où le surnaturel s'oppose encore à la science : voir cette étrange congrégation où Lily a grandi suite à la disparition de ses mères, dirigée par des soeurs et des prélats adeptes de l'occultisme.
Si le sujet et le contexte historiques sont vraiment intéressants (la grippe espagnole a disparu comme elle est venue après avoir changé le cours de l'Histoire et emporté des millions de personnes), l'écriture est sèchement factuelle et les personnages n'ont guère de chair ; ainsi ne ressent-on pas de sympathie pour Lily, ni pour Antoine le père de son enfant. La partie consacrée aux penchants occultes de certains personnages est étrangement décalée par rapport à l'enjeu des grandes découvertes scientifiques esquissé par le roman.

Une réussite totale ! Juin 1919. Lily Rousseau est internée à l'asile Sainte-Anne. Dans l'attente de son sort, elle raconte sa vie à un psychiatre chargé de donner son avis sur son cas. Elevée par deux femmes à l'écart de la société, aux lisières des forêts de Picardie, elle lui révèle sa fascination pour le monde minuscule et l'étude de la science. Après la disparition de ses deux mamans, elle grandit dans une congrégation dirigée par des soeurs et des prélats adeptes de l'occultisme. Sa rencontre avec l'étrange professeur Oudewaerts va transformer sa vie, lui qui enseigne que le monde est régi non par les humains mais par des êtres invisibles que l'on commence alors seulement à connaître, les microbes et les bactéries.
Quand la grippe espagnole, dont on ne connaît encore ni l'origine ni le mode de transmission, s'abat en faisant plus de victimes que toutes les guerres, ils cherchent ensemble à découvrir qui est cet ennemi invisible, que l'on a baptisé « virus » et qui demeure insaisissable. Progressivement va se découvrir l'implication de Lily dans un conflit d'un nouveau type, qui ne porte pas encore le nom de bactériologique.
Les personnages sont étonnants, à la fois fascinants, pleins de vie et engagés dans un combat émouvant et grandiose. L'écriture, tantôt lyrique tantôt plus précise, au plus proche de l'histoire « avec sa grande hache » comme disait Georges Perec, dépeint admirablement le destin de Lily, cette femme pleinement engagée dans la recherche scientifique à une époque où tout la condamnait à demeurer soumise au patriarcat. Un roman qui évoque un aspect majeur et oublié de notre histoire, avec des personnages inoubliables et une interrogation d'une remarquable profondeur sur les relations de la science et de la foi, sur les grandes découvertes scientifiques et sur leur dimension surnaturelle. A la fois très original et passionnant.

(...)
Voilà une lecture qui m'a surprise, parce que le résumé m'a induite en erreur sur le contenu. Je m'attendais à lire l'histoire d'une femme s'extirpant des carcans dus à sa naissance et à son sexe pour devenir une chercheuse accomplie dans un monde dominé par les hommes… Or ici on a le long récit fait par une femme internée dans un asile, qui raconte son enfance, puis comment elle s'est retrouvée mêlée aux recherches d'un scientifique effrayant…

Du coup, j'ai moins apprécié ma lecture que je ne l'espérais. J'ai d'abord été déçue de constater que l'intrigue ne correspondait pas du tout à ce que j'avais imaginé. Puis par le fait que l'aspect scientifique tient finalement très peu de place par rapport au récit de l'enfance de l'héroïne. Une grande part de l'histoire est consacrée à son éducation dans une institution religieuse, où il est question de satanisme. Les personnages ne sont pas tellement attachants, certains sont même assez monstrueux.

Le style de l'auteur est plutôt agréable et la reconstitution de l'époque est crédible. Quand ils sont abordés, les faits scientifiques le sont aussi. Les réflexions sur les armes biologiques sont toujours d'actualité et certaines descriptions ou explications font froid dans le dos.

Le récit semble souvent décousu: on oscille entre différentes époques et on passe de l'une à l'autre sans crier gare, même si l'auteur prend toujours soin de préciser où et quand les évènements ont lieu. J'avoue que ça m'a souvent embrouillée, mais s'agissant d'un récit fait par une personne mentalement dérangée, ce n'est pas vraiment choquant.

Dans l'ensemble, j'ai été plutôt déçue par cette lecture, mais surtout du fait que je n'y ai pas trouvé ce que le résumé m'avait laissé imaginer.
Lien : https://bienvenueducotedeche..

En bref, un roman historique terriblement intéressant mais dont le résumé peut induire en erreur... En effet, l'auteur oscille entre découvertes médicales et aspect sociétal de la Première Guerre Mondiale. le parallèle entre les deux m'a beaucoup plu mais déroutera peut-être certains lecteurs. Cependant, l'idée générale est très bonne et plutôt originale.
Lien : http://rizdeuxzzz.canalblog...