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sur 623 notes
Notre-Dame-du Nil c'est un lycée, perché en haut du montagne près de la source du Nil. C'est un lieu reculé qui a pour but d'éduquer les jeunes filles des milieux privilégiés rwandais à devenir d'excellentes épouses.
On y retrouve les chamailleries et jalousies habituelles chez des adolescentes mais pas que ... Malgré tous les efforts pour couper ces jeunes filles du monde extérieur, les tensions entre les deux ethnies rivales du pays, hutus et tutsis, surgissent au coeur même du lycée.
C'est un roman bouleversant sur cette période tragique : quel avenir dans son propre pays pour une jeune fille qui ne peut vivre librement?
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Difficile d'écrire un avis sur un livre dont l'histoire se situe dans les prémisses du génocide rwandais, d'autant plus si le livre ne nous a pas captivé tant que ça. J'ai trouvé certains chapitres très longs et sans grand intérêt, faisant seulement nous narrer le quotidien d'un groupe de jeunes filles qui étudient à Notre-Dame du Nil, institution scolaire formant l'élite de demain. Tenue par des soeurs, cette école se dote comme mission de garder les étudiantes pures, droites, instruites, en vue d'accomplir leurs destins, soit, se marier et fonder une famille avec la crème sociétale. Pour moi, l'intérêt de ce roman, et je dirai même sa puissance, se situe dans le dernier chapitre, qui est éprouvant et bouleversant. Il faut avoir le coeur bien accroché, parce que ça fait mal à lire... Je suis tout de même ravie d'avoir lu ce livre, où le Rwanda est personnage à part entière. À lire, si les lectures au long cours tranquille vous intéressent et que vous aimez les romans d'atmosphère. Mais gros avertissement sur le dernier chapitre.
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Une histoire écrite toute en délicatesse sur un thème d'une violence extrême, la haine entre les hutu et les tutsi.
Début des années 70, au Lycée Notre-Dame du Nil, on suit l'histoire de ces jeunes filles hutu et tutsi qui sont éduquées à devenir de bonnes mères et épouses. en quelque sorte une élite christianisée qui pour certaines ne font que suivre la voie tracée par leurs parents, et d'autres qui pourront sortir de leur misérable condition.
La haine raciale se déploie au fur et à mesure du roman avec peu à peu toute la brutalité qui peut éclore à cause d'un évènement mineur.

L'auteur nous livre à travers sa propre expérience une vision de l'horreur qui peut toucher n'importe quel âge.

Malgré une histoire touchante, ce livre ne m'a pas exalté, ou du moins je n'ai pas ressenti la force haineuse que L Histoire malheureuse du génocide rwandais a laissé comme empreinte.
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Lycéennes entre éducation et géopolitique au coeur du Rwanda.

Dans une ambiance de lycée de filles toutes les tensions du Rwanda sont palpables. Si les Tutsi ont eu les faveurs des colonisateurs belges, ils se trouvent marginalisés après l'indépendance et stigmatisés par les Hutus, ethnie majoritaire arrivée au pouvoir.

Pourtant au lycée, et dans les emplois de fonctionnaires, un quota est réservé aux Tutsis. Dans cette fin des années 1960, la tension semble maîtrisée même si elle reste palpable. La moindre étincelle peut raviver cette haine séculaire.

Dans ce contexte de ségrégation et de haine larvée, les adolescentes vivent leur vie de filles, entre rivalités et jalousies. Elles qui représentent la future élite féminine du pays, sont tenues par la poigne de fer de la mère supérieure. L'éducation, l'accès au diplôme prime.

A travers quelques portraits poignants, l'auteure nous conduit dans ce pays de montagnes et de forêts, où la tradition orale est encore bien présente à côté du désir d'émancipation née de la période coloniale. On découvre un pays déchiré et les préludes du massacre humanitaire qui va le frapper quelques années plus tard. Les relations entre élèves peu à peu se transforment , au fur et à mesure que l'antagonisme prend forme et que la politique prend le pas sur l'éducation.

Un beau roman, même s'il n'a pas de qualités littéraires exceptionnelles, touchant, drôle et dur à la fois.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Notre-Dame du Nil, c'est d'abord la vierge au visage noir qui bénit la source du Nil, mais aussi une école de filles dans les hauteurs rwandaises. le lycée est dirigé par les soeurs et l'enseignement y est assuré par les blancs (belges et français), sa mission est de former l'élite féminine de demain, et ce à travers une formation chrétienne et démocratique.

On suivra alors tout au long des chapitres, la vie des filles Hutus (entre autres)
- Gloriosa : fille d'un ministre et assoiffée de pouvoir et qui à travers son appartenance au parti majoritaire se permet toutes les dérives.....
- Immaculée : fille d'un homme d'affaire, qui ne semble s'intéresser qu'à sa beauté....

Les filles Tutsi :
- Veronica : qui rêve de partir en Europe...
- Virginia : qui a les pieds sur terre...

et enfin
+ Modesta : la métisse, d'une mère Tutsi et d'un père Hutu et qui enfin de compte n'appartient à aucun camp....

Grâce à ces personnages , on a une représentation des composants de la société et une description de la réalité de la vie au Rwanda poste coloniale, et ce à travers le mode de vie, les croyances et les traditions mais aussi les tensions ethniques et la montée de la haine raciale.

Pour moi c'était une belle lecture, surtout à partir du 4éme chapitre .
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Notre-Dame du Nil est un lycée de jeunes filles au Rwanda. Ces jeunes Rwandaises sont destinées à devenir l'élite du pays, en épousant des hommes choisis soigneusement par les familles dans l'intérêt de leur lignage. Isolé près des sources du Nil afin que les tentations ne parviennent pas jusqu'aux jeunes filles, le lycée est dirigé par le père Herménégilde et la mère supérieure, et emploie des professeurs belges, français et rwandais. Chaque année, au mois de mai, un pèlerinage est organisé en l'honneur de la Vierge Marie et tous se rendent auprès de sa statue. L'occasion pour les jeunes filles de sortir de leur lycée et de se mêler à la population, sous la vigilance constante de la mère supérieure....

Au lycée, il y a un quota ethnique : 10% des élèves doivent être Tutsi, et toutes les autres font partie du peuple majoritaire, les Hutus. Car même au lycée où tout pourrait être idyllique, la politique et la haine s'insinuent dans la vie des jeunes filles. Gloriosa, qui se voit bien en chef du lycée et représentante du peuple majoritaire, dira : "C'est cela le quota : vingt élèves, deux Tutsi, et à cause de cela, j'ai des amies, des vraies Rwandaises du peuple majoritaire, du peuple de la houe, qui n'ont pas eu de place en secondaire. Comme mon père le répète, il faudra bien nous débarrasser un jour de ces quotas, c'est une histoire de Belges !". La belle Veronica et Virginia Mutamuriza (celle qui ne pleure jamais), les deux tutsi de la classe secondaire, vont devenir les objets principaux de sa haine... Car les Tutsi sont considérés comme des Inyenzi, des cafards, des moins que rien.

Et pourtant, pas très loin du lycée, vit Monsieur de Fontenaille, un vieux fou, peintre et anthropologue, persuadé que les Tutsi descendent des pharaons. En rencontrant Veronica, il croit voir la déesse Isis et construit un temple en son honneur.

Scholastique Mukasonga nous fait partager un an de la vie de ces jeunes filles, leurs amitiés, leurs découvertes, et puis la haine raciale, la jalousie, les complots qui s'insinuent petit à petit dans le lycée. Son écriture est très forte et les portraits des jeunes filles sont captivants. Ce roman est poignant et m'a profondément marquée. Lorsque l'on referme le livre, on ne cesse de penser au destin dramatique des jeunes filles et on se souvient alors que Scholastique Mukasonga a elle-même échappé au massacre des Tutsi. A travers le destin des lycéennes, on aperçoit le destin du peuple rwandais qui se déchire.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Tout au long du livre je me suis demandé quelle est la part de souvenirs, quelle est la part de roman. Il me faudrait lire ses récits autobiographiques pour le savoir.
Dans les années 70 au-dessus des villes et villages de ce haut plateau, à 2493 m, près des sources du Nil, le lycée Notre Dame du Nil accueille les jeunes filles de l'élite. Enfin celle de la majorité, les Hutus, pour les Tutsies un quota de dix pour cent a été instauré. La plupart des professeurs et encadrants sont blancs.
Comme partout il y a des clans, des moqueries sauf que là il y a autre chose que les jalousies habituelles. Ce qui couve dans toute la société se répercute dans cette communauté assez fermée. Une des jeunes, fille de ministre, se fait porte-paroles du Parti, et prend au fil des jours de plus en plus de poids. Elle ne reculera devant aucun mensonge pour déchaîner les violences, avec plus ou moins la complicité des encadrants ou tout au moins leur aveuglement.
A quelque distance un ancien planteur de café essaie de prouver au monde que les Tutsis sont descendants des pharaons noirs. Il peint des fresques représentant ses fantasmes avec pour modèle une des jeunes Tutsies.
L'épisode du nez de la statue, fin puisqu'il s'agit d'une statue classique de la vierge repeinte en noir, et qui met en colère Gloriosa la meneuse parce qu'elle correspond aux traits tutsis me semble être une des clés de compréhension. Réputés ne pas avoir les traits négroïdes habituels, les Tutsis sont des étrangers.
Il semble que les colonisateurs belges aient beaucoup exacerbé des rivalités qui n'étaient peut être pas si grandes avant qu'il n'exige que la mention hutu, tutsi ou twa soit inscrite sur la carte d'identité. Et qu'il favorise l'un puis l'autre groupe. Mais je m'éloigne du roman.

Ce livre en appelle d'autres pour cerner ce moment de l'histoire du Rwanda.
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Le génocide au Rwanda en 1994, nous en avons bien sûr entendu parler. Nous avons vu les images, malgré nous, avons entendu ces témoignages, ces cris d'appel à l'aide, de désespoir… Mais avant ? Qu'est-ce qui a pu mener à cette catastophe humaine ?
Voilà en somme ce que nous raconte ce roman. Situé temporairement entre la décolonisation du pays et le génocide, Notre-Dame du Nil nous dépeint une chronique de la vie dans un lycée de jeunes filles.

Le lycée Notre-Dame du Nil n'est pas n'importe quelle institution. Ici, y sont admises les jeunes filles de bonnes familles. Filles d'ambassadeur, de militaire, de ministre, elles sont promises à un bel avenir, pour autant qu'elles arrivent vierges au mariage, ou au moins qu'elles ne tombent pas enceinte avant. Mais aussi avec quelque chose dans le ciboulot, car le diplôme est une garantie non négligeable pour conclure un mariage avec les meilleurs partis. Et puis il y a ces filles qui sont là parce qu'il faut le « quotat tutsi ». Dans ce pays à très forte majorité hutu, le minimum de tutsi exigé par classe est de 10%. Et nul doute que ce minimum est très rarement dépassé.

Ainsi, Virginia et Veronica, les deux Tutsis de la dernière classe du lycée, vont cotoyer Modesta, Gloriosa ou encore Goretti. Et ce n'est pas tous les jours facile ! Car dès les début, on sent les premières tensions. Virginia et Veronica subissent le mépris et le sarcasme de leurs camarades, Gloriosa en tête, dont l'ambition et le désir de popularité n'ont d'égal que sa haine pour les Tutsis. A travers la vie de ces jeunes filles, nous assistons à la montée en puissance de cette haine entre les deux ethnies, jusqu'au point de non-retour. La politique du pays à rattrapé le lycée. Les étudiantes, bien qu'étant dans un lycée isolé, tenu par des religieuses blanches et des professeurs belges ou français, ne peuvent échapper à l'histoire de leur nation.
Alors on peut se demander si, justement, le lycée Notre-Dame du Nil n'est-il pas un symbole d'une nation qui prône la supériorité du « peuple majoritaire » ? Ces jeunes femmes ne sont-elles pas en quelque sorte des esprits préfabriqués, destinées à pérenniser d'un côté ce sentiment de supériorité, de l'autre côté la soumission ?

Notre-Dame du Nil est un roman fort, et s'il s'agit d'une fiction le lien avec l'Histoire ne fait aucun doute. On peut d'ailleurs clairement voir apparaître la part de l'auteure, d'origine Tutsi dans ce récit. Car oui, dans cette histoire, Les Tutsis sembent innofensives et innocentes, tandis que les hutus sont de viles filles pétries de haine et responsables de toutes les horreurs. Bien sûr que dans la réalité il en va autrement… Je doute personnellement que les Tutsis aient toujours eu le beau rôle, et que les Hutus soient les seuls responsables de ces événements tragiques. Mais peut-on reprocher à quelqu'un qui a perdu une vingtaine de personnes de sa propre famille dans un massacre de ne pas partager cette opinion ?

Notre-Dame du Nil est un très beau roman, sur un sujet hélas toujours d'actualité au Rwanda, où les tensions entre les deux ethnies sont encore très présentes.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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Ce roman m'a attirée parce qu'il se passe au Rwanda et qu'il se focalise sur les filles. du Rwanda, je n'ai lu que les essais de Jean Hatzfled et je les avais trouvés si forts que j'avais un peu peur que la fiction ne me semble pas à la hauteur. Si je garde ma préférence pour les essais d'Hatzfeld, je trouve tout de même le roman de Scholastique Mukangosa très attachant et je regrette qu'il n'ait pas figuré sur la liste du Goncourt car il aurait sans doute beaucoup plu à mes élèves qui participaient avec moi au prix Goncourt des lycéens. On y retrouve les problèmes de toutes les filles, on y sourit en découvrant que les élèves sont récompensées par des images de Nana Mouskouri et Brigitte Bardot (mais celles de Brigitte Bardot sont confisquées par le prêtre qui les gardent pour lui). On est dépaysée et pourtant, on retrouve des caractéristiques propres à toutes l'humanité, les personnages sont à la fois rwandais et universels. Et la tension monte lentement, jusqu'à atteindre l'horreur et l'on voit que les filles ne sont exemptes ni de soif de pouvoir, ni de violence.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Notre Dame du Nil est un pensionnat "modèle" pour jeunes filles de bonne famille rwandaise, en l'occurrence de l'ethnie Hutu, celle au pouvoir et pour faire bonne figure avec son quota de Tutsis considérées comme des parasites.
Ce lycée, censé formé l'élite féminine de demain est surtout un établissement suffisamment éloigné pour tenter de préserver la virginité des demoiselles avant le mariage.
Ce microcosme reproduit la société rwandaise avec ,d'une part, ses différentes ethnies et les querelles ancestrales reproduisant les violences que connait de façon chronique le pays, la rigidité des religieuses et l'ambiguïté du prêtre plus occupé à regarder les jolies filles qu'à donner un vrai sens à une foi importée lors de la colonisation du Rwanda, les jeunes enseignants arrivés de Belgique ou de France, un peu perdus dans cette fournaise et d'autre part les reliquats nostalgiques de l'ancienne colonie belge.
Se détache de tout ce petit monde , Monsieur de Fontenaille, qui apporte une touche originale, voire exotique, avec son obsession de l'histoire ancienne des Tutsis et de leur mémoire oubliée et qui dans sa folie entrainera à sa perte sa déesse réincarnée.
Bien sûr, il est difficile de ne pas prendre le parti des opprimés, mais ce livre ayant été écrit par une Tutsi rescapée des génocides, peut-être n'avons nous pas une vision totalement objective.
Cela reste cependant un livre intéressant, de lecture aisée avec une langue agréable et qui m'a plu.
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