L'histoire commence vers la fin de la Seconde guerre mondiale, à quelques mois de la libération de Paris. Derrière la simplicité et la banalité du récit,
Lorris Murail dresse un portrait complet de la France qui attend la libération.
Dans une France encore occupée, l'auteur met en scène des personnages totalement différents : résistants de la première et de la dernière heure, collabos, juifs, communistes, prêtres...
Le héros principal, qui répond au nom de Clément, est un personnage dont finalement on ne sait que peu de choses : comment est-il ? Pourquoi est-il seul ? Où sont ses parents ? Que s'est-il passé ? ... L'auteur nous en dit très peu et on en saura plus sur Liberté qui à la base nous semblait bien mystérieuse...
Les deux premières parties de ce roman composé de trois, sont très courtes par rapport à la dernière. Elles sont intéressantes mais beaucoup moins que la troisième où jamais l'action ne s'arrête et où toujours on découvre une autre facette de Paris.
L'histoire ne met pas en scène un héros résistant, même si Clément fera quelques actions héroïques et
Lorris Murail ne livre ainsi pas à son lectorat un récit complètement invraisemblable.
Au contraire,
Les Semelles de bois est un "témoignage" qui aurait pu être écrit réellement par un homme, ado durant la guerre.
L'auteur ne cherche pas à décrire des scènes "chocs" : la mort, la faim, les bombardements, les manques, la cruauté allemande... qui n'occupent pas une si grande place dans le récit.
Non, ce qui fait la force de ce roman, c'est le côté humain qui se dégage de l'ensemble.
Bien écrit,
Les Semelles de bois est un roman où l'on ne s'ennuie pas et c'est un superbe témoignage (fictif) sur la période.
A noter enfin, que chaque chapitre ( qui corresponde à un changement de journée) est précédé de citations d'articles de journaux, de mémoires ou de discours de l'époque et témoigne de la situation de cette période.