Cela faisait un moment que je voyais cette couverture de roman un peu partout! J'avais retenu qu'il s'agissait d'un roman de
Marie-Aude Murail, donc forcément un roman à lire (oui oui, je fonce avec cette auteure, les yeux fermés!), mais là, je dois avouer que la couverture ne me tentait tellement pas…
Après lecture du roman, je comprends le pourquoi-du-comment de la couverture mais bon…je dois avouer que je ne suis pas forcément convaincue ou séduite malgré tout par ce choix…
J'ai donc pris mon temps pour m'y intéresser franchement et c'est grâce à une critique de Saleanndre que j'ai fini par franchir le pas et l'acquérir en numérique.
J'ai encore mis quelques semaines avant de le lire, puis, début août, au milieu des cartons, je l'ai commencé.
Et mon Dieu, ce que ce petit roman fait un bien fou!
C'est impressionnant quand même, à chaque fois
Maire-Aude Murail arrive à faire quelque chose d'extraordinaire de ses romans. A chaque fois. Elle a un talent incroyable, qui ne semble jamais faiblir.
On ressort de ses romans avec un optimisme et une bonne humeur! Et pourtant, c'est une des rares auteures jeunesse à traiter de thèmes lourds, violents et souvent très tristes. Mais elle en parle bien, de manière réaliste, sans prendre les enfants pour des idiots et toujours en essayant de montrer un aspect positif et heureux de la vie.
Bref,
Marie-Aude Murail est la meilleure et ce premier tome est un petit bijou.
Il s'agit donc d'un premier tome d'une trilogie (apparemment…je crois qu'il n'y a que trois tomes de prévu), qui peut se lire dès 12/13 ans. Les trois volets sont sortis.
On suit donc le quotidien de ces deux personnages, un père et un fils, entouré d'une multitude de personnages secondaires, tous aussi attachants les uns que les autres.
On ne peut qu'avoir envie, comme Lazare, de suivre la vie des patients de Sauveur, voir comment ils s'en sortent et vivent leurs difficultés.
Mais sous l'aspect un peu affectueux et tendre que l'auteure emploie (les personnages principaux ne « souffrent » pas trop, ce sont surtout les personnages secondaires, donc le lecteur reste spectateur également de la souffrance, surtout que les lecteurs jeunes s'identifieront plutôt à Lazare qu'à Sauveur), c'est comme un message qu'elle adresse aux adultes et aux parents : tous ses adolescents qui consultent Sauveur sont en grande détresse : tentative de suicide, mutilation, incompréhension, abandon, solitude, dépression, phobie scolaire…
Très clairement, les adolescents ne vont pas bien et ne sont pas entendu par les adultes autour d'eux.
On aborde énormément de thèmes sombres et sérieux : attouchements, tendances suicidaires, transsexualité ou homosexualité, deuil…Des thèmes qu'on a tendance a évité avec les jeunes d'ailleurs, alors que je pense vraiment qu'ils en ont conscience et que la vérité est toujours mieux que tout.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Sauveur, que j'ai trouvé vraiment atypique et intéressant. Je trouve que montrer pour une fois le métier de psychologue à travers le personnage principal (c'est rare dans les ouvrages jeunesse), voir comment il pense, comment il s'implique dans ses patients, qu'il essaye de les aider ne peut qu'être bénéfique.
Et comme il ne ressemble pas du tout au stéréotype du psy blond lunettes et petit pull, en plus père célibataire, on ne peut qu'avoir envie de se pencher un peu sur le personnage. Il est plein d'humour, de bienveillance, ce qui fait beaucoup de bien parmi tous les personnages d'adultes tellement pris dans leurs problèmes et leurs vies qu'ils ont arrêté d'écouter leurs enfants.
Mais le problème est que Sauveur est tellement pris par son travail, son envie d'aider les autres qu'il en oublie son enfant Lazare, qui se fait tout petit, tout mignon et qui tente autant que possible de profiter de son père.
Ce duo est vraiment mignon à suivre et on a envie que Sauveur prenne plus de temps avec Lazare et que Lazare comprenne l'importance du travail de son père (difficile de lâcher le travail quand on a une tentative de suicide sur les bras, c'est logique).
Il y a une petite intrigue, qui donne un fil conducteur au récit, mais franchement, je le lisais surtout pour les thérapies et la relation Sauveur et Lazare.
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Un très joli petit livre, un super moment de lecture comme d'habitude avec
Marie-Aude Murail. Cette femme a vraiment de l'or au bout des doigts, chacun de ses romans sont une petite merveille d'optimisme et de bonne humeur, malgré des thèmes sombres et importants.
Une chose est sûre, adulte, ado ou enfant, je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur ce roman et j'ai très hâte de lire les deux tomes suivants, courant septembre j'espère!
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