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4,04

sur 2096 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est par ce livre que j'ai décidé de rencontrer Haruki Murakami dont j'avais tant entendu parler. Cette rencontre fut inoubliable. Nous suivons une très belle histoire d'amour et d'amitié narrée avec retenue et pudeur. Rien n'est exprimé avec violence, ni le sexe ni les sentiments et pourtant la mort par suicide est omniprésente. le héros narrateur, s'il est marqué à vie par la disparition brutale d'êtres chers, continue à vivre mais nous ne savons pas comment. L'auteur si pointilleux dans ses descriptions concernant les actions, les attitudes, la tenue vestimentaire de ses héros... que ça en devient parfois longuet, reste muet sur le devenir de son héros. Par contre les descriptions de paysage sont plus rares et assez peu lyriques. Ainsi, Haruki Murakami vous emporte dans un monde plein de sensibilité, de nostalgie et d'humour. le héros va découvrir la complexité et la force des histoires d'amours croisées sur un fond musical composé par les Beatles. La description du japon des années 60-70 est éblouissante. le tempo du roman fait de sa lecture un véritable régal.
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J'ai acheté et lu ce livre suite aux conseils toujours éclairés d'un ami proche qui m'a très largement recommandé de lire ce roman. Cela a été une jolie révélation auprès de, notamment, la vie amoureuse de Watanabe.

Oui, il est ici question d'une histoire d'amour – pour être exact : de plusieurs histoires d'amour - où se mêle et se démêle des sentiments contradictoires entre amour, amitié, attente, dépression, espoir où la mort n'est jamais loin. Elle frôle et percute de plein fouet notre personnage principal.

Watanabe a 37 ans lorsqu'il nous fait découvrir sa vie de jeune-adulte. Son meilleur ami s'est suicidé sans laisser supposer ce qui allait arriver à personne. Il laisse donc dernière lui Watanabe et sa petite-ami, Naoko, seuls. Ces deux là vont se rapprocher inexorablement et de manière douce alors que seule la mort est leur point d'encrage.

Au fil des pages, nous sommes donc portés par la ballade du protagoniste qui rencontre durant toute l'oeuvre des personnes tous aussi différents les uns que les autres qui auront un impact sur sa vie et sa vision.

Rapidement, il y aura notamment :
* Naoko : jeune-fille fragile et dépressive qui deviendra celle qu'il aime. Ils entretiennent une relation tendre et emplie de bonnes intentions entre le sentiment de protection et celui de compréhension mutuelle dans la mort de leur ami commun. Naoko aura été pour moi un véritable mystère dont on apprend à connaître petit à petit ses travers et sensibilités.
* le facho : son colocataire que l'on découvre seulement au début du livre. Ce dernier a manqué à ma lecture car je l'ai trouvé drôle et original.
* Nagasawa : un autre ami de sa promotion qui m'a particulièrement irrité. Il profite de la vie comme elle lui vient quitte à faire du mal autour de lui. Il entraîne notre protagoniste dans ses soirées de débauches – ce qui entre nous, ne peut que lui faire du bien au vu des tourments qui le guettent.
* Midori : elle est une jeune-fille que Watanabe rencontre dans un cours commun. Tout aussi mystérieuse et surtout décalée (c'est ce que j'ai apprécié chez elle). Elle aura su faire faire tourner en bourrique notre protagoniste de part ses sautes d'humeur et envies spontanées.
* Reiko : Elle est la colocataire de Naoko dans son centre. On ne peut qu'apprécier cette femme qui nous raconte son histoire à un moment donné en jouant de sa guitare.

Ce livre est emprunt de musiques et de références toutes aussi variées ; certaines que l'on connaît et d'autres non. Cela pourrait être l'occasion de le relire avec une playlist associée pour profiter davantage de ce merveilleux roman.

Chaque personnage aura donc eu une vie difficile avec des événements plus ou moins tragiques. Cela va entourer Watanabe tout au long du livre. Il saura prendre le bon et le mauvais en chacun d'eux. Watanabe est quelqu'un qui observe beaucoup et ne parle que lorsque cela est nécessaire. Il est quelqu'un de profondément tolérant et accepte avec facilité le genre humain.
Il sera alors dans un tourbillon d'émotions et sentiments dont ses amours vont se croiser quitte à ne plus savoir où il en est – il en va de ses amours sentimentaux, charnels, solitaires ou à sens unique...
Cela m'a touché car c'est cela la vraie vie : ne pas savoir où l'on va et essayer de trouver son chemin en route.

Jusqu'au bout, j'ai espéré une fin heureuse pour lui. Je me suis attachée à cet être qui donne beaucoup pour ne pas forcément recevoir ce qu'il attend. Il n'espère rien et la vie n'est pas si gentille avec lui.
La fin m'a quelque peu déroutée. Je l'ai trouvé facile après tout ce qu'il a pu vivre.

Je conclue en vous disant que je peux décrire ce livre comme étant une douceur violente. On est forcément touché par cette histoire décrite simplement où des sujets sensibles et durs sont évoqués. Mais il ne faut pas oublier que cela reste avant tout une histoire d'amour qui marque et porte dans le temps.
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J'aime tout l'univers d'Haruki Murakami mais ce roman tient une place particulière dans mon coeur. Je viens de le relire. Sa résonance en moi est toujours aussi forte.

Ballade au tréfonds des souvenirs, lancinants et nostalgiques, de Watanabe, devenu adulte. " Ne m'oublie pas", murmurait la fragile et émouvante Naoko. Et pourtant, désespérément, ses contours s'effacent...

Ballade sur un air de Brahms ou de l'emblématique " Norwegian wood", des Beatles, au temps de l'adolescence , du mal-être, de la torsion douloureuse de l'esprit, du déchirement entre Eros et Thanathos, du désir d'en finir.

Ballade du temps enfui, des jeunes corps qui frémissaient, se découvraient, s'enchantaient. de l'amitié perdue, des espoirs brisés. Des promenades en forêt, dans la montagne, à ses côtés . Des paroles profondes et pures échangées. Des regards d'eau intenses.

Ballade de l'impossible vie, de l'impossible amour....

" and when I awoke,
I was alone,
This bird had flown"

Norwegian Wood.





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Une ballade enivrante qui me berce encore, après avoir refermé ce petit chef-d'oeuvre. Avec ce livre, c'est un véritable aller simple pour le Japon que nous offre Murakami.
Au cours d'un voyage en avion et au son d'une chanson des Beatles, Watanabe se remémore ses années d'étudiant et ses amours tumultueuses.
Alors étudiant à Tokyo, élève cultivé et sensible, il fait la connaissance de Kizuki et de Naoko, sa petite amie. Après le suicide de Kizuki, Watanabe et Naoko vont se lier d'une amitié très forte, ambigüe par moments. Entretemps, il fera la connaissance avec Midori, une jeune fille fantasque et pleine d'esprit.
Tout au long du roman, on les suit les yeux fermés dans les rues de Tokyo, à travers leurs longues balades et leurs rendez-vous romantiques.
Murakami nous plonge dans un Japon poétique et lyrique. Des moments d'insouciance aux instants plus graves, tout est écrit dans un style d'une grande finesse. Il sait nous décrire aussi ces moments sensuels voire sexuels sans aucune vulgarité.
L'écriture est transcendante et musicale.
Laissez-vous emporter par cette ballade au son si mélodieux et mélancolique...
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Dans ce roman mélancolique, Watanabe se souvient de ses années d'université et de l'attachement qu'il éprouva pour deux jeunes filles, très différentes l'une de l'autre, qui influèrent sur sa perception de la vie, de la mort, de l'amour et du sexe, et lui firent aussi prendre conscience de la difficulté à communiquer avec les autres et de la solitude intérieure qui en découle.

L'une de ces jeunes filles, Naoko, est fragilisée par le suicide de son petit-ami, lequel était aussi le meilleur copain d'enfance de Watanabe. Dépressive, elle se détache peu à peu de la vie.
L'autre, Midori, passe beaucoup de temps à s'occuper de son père mourant. Volontaire et pleine d'énergie, elle est décidée quant à elle, à prendre la vie à bras le corps.

Watanabe se livre à l'introspection, mais il partage également beaucoup, avec Naoko ou avec Midori. Espoirs, états d'âmes, tranches de vie, etc. font l'objet de confidences réciproques. Pourtant, malgré ces échanges, les rapports des protagonistes sont émaillés de non-dits, d'actes ou de paroles mal interprétées. Ils désirent se comprendre mais la verbalisation s'avère souvent difficile, voire impossible.

La narration alterne entre une analyse très fine des sentiments et une description clinique des actes prosaïques. La vie intérieure et les agissements sont disséqués, les premiers avec beaucoup de nuances et de pudeur, les seconds de manière sèche.

De ce décalage émane une ambiance dense et brumeuse qui laisse l'impression que la vie n'est que survolée et que chacun reste seul à l'intérieur de soi-même.
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Un livre conseillé par un ami "babéliotin" pour tenter une nouvelle incursion dans l'univers d'Haruki Murakami. Nouvelle, car j'avais déjà fait une tentative, il y a plusieurs années de cela, avec un de ses romans, un des plus lus et des plus appréciés si j'en crois ce que je vois sur Babélio : "Kafka sur le rivage" dont, pour être honnête, il ne me reste en mémoire que les pages décrivant le martyr des chats... C'était donc une gageure d'essayer de me ramener vers cet écrivain !!



Paradoxe ! C'est le mot qui me vient à l'esprit quand je pense à cette lecture.


Un récit initiatique : le passage douloureux de la grande adolescence à l'âge adulte ou encore la transition qui voit la perte de la confiance que l'on a, enfant, dans la vie qui s'ouvre devant soi.
Un passage bien chargé de chagrins pour les personnages de ce récit : la confrontation au suicide, à la fuite, l'alcool comme refuge, la vie qu'on dévore et qui brûle tout, la vie qu'on essaye d'intégrer tout en se forgeant une personnalité, tout en avançant, aveuglément, dans le monde sans rêve de l'âge adulte.
Car c'est bien le manque de l'imaginaire ou du moins sa disparition lente à mesure que les années passent qui les fait habiter leur existence comme d'autres livrent bataille : à chacun sa stratégie pour étouffer l'angoisse et évoluer, trouver ses repères : Watanabe, pour moi, s'en sort en lisant de nombreux livres de différentes cultures, s'évadant ainsi par la pensée, quand Midori laisse son esprit se débrider et la guider au fil des jours quitte à frôler la provocation, à frôler une certaine forme de folie. Ceux qui comme Naoko et Reiko qui n'ont pas les ressources nécessaires pour lutter contre la désespérance se sentent à l'abri, isolées du monde, de la société, des tumultes quotidiens, dans des lieux où l'on prône le vivre ensemble et la vie au sein d'une nature régénérante., sans qu'on puisse dire s'il s'agit là d'une solution infaillible ou non, pour un avenir éventuel.




Alors paradoxe, parce qu'à certains moments, je me suis dit que je n'avais plus l'âge de lire ce roman, alors qu'à d'autres, je me disais qu'on l'appréhende différemment selon le moment de la vie que l'on est en train de traverser.
Paradoxe, parce que certains passages récurrents m'ont semblé répétitifs, sans la poésie nécessaire alors que d'autres - parlant de nature : je m'y retrouve là ! - m'ont fait poursuivre ma lecture.
Il me tardait de connaître les choix qui seraient les leurs, le versant de la vie qu'ils avaient finalement décidé d'emprunter pour avancer.


Au final, une écriture qui a su me retenir dans un monde qui n'est pas vraiment le mien, une déconcertante lecture pour un pari réussi puisque j'ai envie de découvrir un autre livre de cet auteur, pour retenter, encore et que c'était l'enjeu de ce défi !
Alors des suggestions pour le prochain ?



Merci à l'ami qui m'a mis ce titre dans les mains !
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"Il ne faut pas croire les gens qui se disent ordinaires". En traducteur attitré de F. Scott Fitzgerald, Haruki Murakami, a fait sienne cette sentence de son auteur de prédilection pour dresser le portrait de Watanabe, jeune étudiant au coeur sincère, épris de Naoko.

Il n'y a d'insignifiance en aucune personne. Au tréfonds de la plus discrète, de la plus humble, sont inscrites les singularités qui font d'elle un être unique. Un être respectable. Un être aimable.

Naoko est à la dérive sur l'océan de la déprime. Une déprime d'autant plus nocive qu'elle est lucide. Elle a perdu son ami Kizuki. Mais si ce dernier a décidé de mourir, Watanabe a décidé de vivre et d'en payer le prix. Partager la tristesse de Naoko. Par l'amour qu'il lui voue il se fait un devoir de lui redonner une raison de vivre. Les lettres qu'il lui destine ont le secret espoir de la consolation.

Sa fidélité est mise à l'épreuve en la personne de Midori. Elle aussi a trouvé en Watanabe un garçon différent. Avec sa sensibilité juvénile, il est un garçon qui a déjà compris que le corps et l'esprit trouvent leur assouvissement en des temps décalés. Il sait ménager celle dont la sensibilité vient se réfugier entre ses bras et refuse de voir en l'amour autre chose qu'une communion. Mais il préfère vivre avec le souvenir d'une rencontre sublime plutôt qu'additionner les conquêtes.

Voilà un ouvrage dont la quintessence se mérite. L'entrée en matière inscrit le lecteur à pas compté dans l'adolescence estudiantine de Watanabe. Progressivement la dextérité de Murakami referme les mailles du filet de son intrigue. Watanabe et Naoko deviennent "liés par un fil tendu entre la vie et la mort". La magie opère jusqu'à la fascination du lecteur. le talent de l'auteur féconde alors son esprit de sa conviction : "la mort ne met pas un point final à la vie. La mort n'est qu'un élément parmi d'autres qui composent la vie".

La ballade de l'impossible est un ouvrage magnifique.

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Haruki Murakami signe ici l'un de ses premiers romans. Emprunt d'une pudeur fragile, il évoque avec une intensité dramatique crue et sans concessions, l'absence et la solitude, la marque de la mort sur les vivants et nous invite dans un univers pur, aux charmes poétiques envoûtant. Un roman cruel et tendre, alternant entre vie et mort dans un séduisant ballet funeste, entraînant les vivants jusqu'aux souvenirs... aux confins de leurs songes.
Les personnages, brisés comme autant d'automates, incarnent à merveille le sentiment amoureux. Un savant mélange porté par une écriture alternant érotisme et poésie pour un rendu parfois cru, souvent émouvant. Un roman terriblement contemporain, qui soulève les problèmes d'une génération trop fragile pour la vie qu'on lui offre, sans alternative que la mort pour y répondre.
Une oeuvre néanmoins teintée d'espoir au travers de personnages forts qui s'allient et s'aiment au delà des sens et des attentes.. Une écriture pure et incisive d'une intensité dramatique fascinante. Un parcours initiatique amoureux entre vie et mort, amour et passion... A découvrir.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Le lecteur amateur des oeuvres d'Haruki Murakami retrouvera ici l'atmosphère particulière que l'auteur crée autour de son personnage principal. C'est, comme à l'accoutumée, un solitaire, un peu asocial, qui entretient une relation particulière, pas évidente, avec une jeune femme, sauf qu'ici, il s'agit de relations particulières, pas évidentes, avec plusieurs femmes. On parle toujours autant de nourriture, de musique classique ou de jazz et d'oreilles. C'est donc bien du Haruki Murakami.

Si cette lecture est douce et plaisante, je n'ai pas eu de coup de coeur comme il s'en était produit avec d'autres lectures. Pourtant, c'est un de ses anciens romans, ceux que je préfère. Mais voilà, ce n'est pas à chaque fois qu'un auteur peut susciter un enthousiasme passionné.

Gageons toutefois qu'à la sortie du livre, ce style nouveau propre à l'auteur avait dû davantage séduire.
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Watanabe a 37 ans et, pendant que le Boeing 747 se prépare à atterrir à Hambourg il entend la mélodie " Norwegian Wood " des Beatles, il est pris d'un malaise et se remémore l'année 1969 quand il venait d'avoir 20 ans à Tokyo !
Il se rappelle Naoko, son amour de Lycée et son ami Kizuki qui s'est suicidé. Watanabe a essayé de la consoler et après quelques instants d'émoi sexuel, elle a refusé de poursuivre leur relation et s'est réfugiée dans un centre psychiatrique : la Maison des Amis. A Tokyo, il vit tout seul dans un foyer avec un colocataire maniaque : le facho, il fréquente épisodiquement son copain Nagasawa qui le pousse à profiter de la vie et, tente de le débaucher ! Il s'ennuie et il écrit à Naoko, puis va lui rendre visite et il va rencontrer sa charmante colocataire : Reiko, une musicienne. Entre-temps, à l'université, il fait la connaissance de Midori : une jeune fille mystérieuse, extravertie qui combat en affrontant ses démons..mais il se sent encore trop engagé par l'amour qu'il porte à Naoko !
Un roman sur les questionnements des ados, des jeunes adultes quant à la sexualité, aux sentiments encore diffus, et simplement au sens de la vie !
Haruki Murakami aborde les thèmes de la solitude, du suicide, du deuil, de la dépression, de la confusion entre l'amour et le sexe mais surtout la résignation pour accepter que " la mort n'est pas le bout de la vie, mais elle en fait partie ".
Mon premier " Murakami " et, la découverte de la poésie du récit, de la beauté des paysages par rapport à la noirceur de Tokyo, du cheminement psychologique de ces jeunes qui vont apprendre au fil des expériences à devenir des adultes..
Une ballade peu romantique, très mélancolique et triste..
L.C thématique de décembre 2022 : littérature étrangère ( hors U.E ).


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