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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel plaisir de retrouver Haruki Murakami au mieux de sa forme, dans un roman magistral où l'équilibre est parfait entre la succession d'événements, logiques ou surnaturels, et les réflexions et sentiments du jeune peintre. Il se pose bien des questions philosophiques sur le bien et le mal. La part d'ombre de chacun constitue l'un des fils conducteurs du roman, mais pas le seul, la richesse du texte étant particulièrement séduisante. de nombreuses interrogations surgissent lors de la lecture, tant sur des événements naturels que d'autres qui le sont moins, et les pages s'enchaînent inévitablement. Malgré la longueur des deux tomes, aucun ennui n'est venu entacher ma lecture. Et j'ajoute que j'ai admiré, à chaque instant, la traduction, qui en fait une lecture harmonieuse et cohérente.

L'art est omniprésent dans ce roman, son influence sur la vie du peintre et de celui qui regarde un tableau, parfois même aussi sur la vie du modèle lorsqu'il s'agit de portrait. Par la voix du narrateur, il est question d'art classique japonais, le nihonga, d'art figuratif plus contemporain, et d'art non figuratif. Même les passages qui décrivent l'oeuvre en cours de création sont passionnants. La musique a son importance aussi, à commencer par le Don Juan de Mozart, et l'histoire mondiale vient s'inviter avec des prolégomènes qui se seraient déroulés lors de l'Anschluss à Vienne, et de la guerre sino-japonaise.
J'ai quitté à regret ce monde si particulier, ses personnages attachants, j'aurais aimé prolonger encore ce formidable plaisir de lecture. Par un tour de passe-passe comme lui seul peut en créer, l'auteur japonais, que je verrais bien prix Nobel de littérature un de ces jours, réussit tout aussi bien à ouvrir les portes d'un monde parallèle et énigmatique qu'à les refermer… peut-être !

billet sur les deux tomes...
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Quel beau voyage on fait sur la planète d'Haruki Murakami.....et comme on regrette qu'il finisse quand on referme la dernière page !!
Quel univers fantastique il nous invente et nous dépeint ! un monde qui sommeille dans nos consciences, peuplé de choses que l'on n'ose pas s'avouer à soi même et de mots que l'on n'ose pas dire, ces secrets et ces fantasmes qui nous habitent et qui mourront avec nous, ces univers parallèles qui nous sauveraient du banal quotidien et du conformisme, un monde étrange, hallucinant, un peu fou, un peu anxiogène mais finalement tellement moins cruel que celui dans lequel nous vivons !

Il prend tout son temps, MH, pour écrire et décrire tout ce qui fait la vie (amour, sexe, amitié, troubles adolescents, douleur du souvenir...) et son petit train train (nourriture, vêtements, voiture), pour faire de ses personnages, de vraies personnes, jusque dans le grain de peau, et enfin pour associer la nature, magnifiée par un processus de création artistique et onirique.
Et quel humour ! A éclater, au détour d'une phrase, d'un rire spontané (quand notre peintre s'invente une super omelette volante disposant d'ailes magnifiques susceptible de faire Tokyo Osaka en moins de deux heures après avoir passé trois jours à se geler dans une fosse en pleine forêt, on se dit qu' Il faut beaucoup d'autodérision et d'humilité, de la part d'un écrivain de cette trempe, pour écrire ce genre de ....Métaphore !)

Bref, on l'a compris, je fais partie désormais partie de la famille.
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Tout aussi formidable et prenant que le premier Tome, ce second volet continue dans la lancé du 1er, avec des mystères qui s'épaississent et cet ambiance aux frontières du Fantastiques. Après plusieurs semaines à avoir lu les deux tomes, quitter cet univers et ces personnages me donne un drôle de sensation car cette histoire happe vraiment à sa lecture.
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Deux livres délicats comme un grain de riz. Une quête qui commence où elle se termine. Un chemin à la recherche de soi, comme un portrait qui se dessinerait au fil des esquisses pour ne finalement dévoiler que la blancheur de la toile sur laquelle il était sensé apparaître.

Un chemin à la recherche de soi et de l'autre dans laquelle notre enveloppe n'est la tangente entre notre intériorité et ce qui nous entoure.

Et du peintre de percer cette enveloppe
Lien : http://noid.ch/le-meurtre-du..
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Etant donné que la quatrième de couverture de chaque Tom donne un bon aperçu de l'intrigue, je préfère vous donner mon avis directement sur les 2 livres, plutôt que de vous faire une chronique.

Le personnage principal va narrer son histoire en utilisant le ‘‘Je'', ce qui donne plus de réalisme à l'histoire.
L'auteur va débuter avec le genre réel uniquement. Il va aborder son divorce avec sa femme, dont il ne connaît pas les raisons. Il va faire tout au long des livres des flash-back pour essayer de comprendre pourquoi elle a voulu divorcer.

Puis tout doucement, le lecteur va entrer dans le genre onirique du roman lors de la découverte du tableau :
‘‘ La découverte que je fis du tableau de Tomohiko Amada, intitulé le Meurtre du Commandeur, eut lieu quelques mois après mon installation dans cette maison. Je n'avais aucun moyen de savoir à cette époque, mais cette toile allait radicalement transformer ma situation.''

Fidèle à lui-même, c'est avec habilité et de sa plume légère que l'auteur va faire croire à son lecteur que l'irréel est réel.
Le tom 2 est bien la continuité du tom1 et l'intrigue bien ficelée.

Des personnages originaux vont apparaître, des rebondissements inattendus et le page-Turner se met en place.
Les 2 livres, je les ai dévorés, plongée dans une histoire qui m'a bluffée et paru tellement réelle !!!

L'auteur plonge aussi son lecteur dans les peurs les plus profondes et plus intimes des personnages.

Une magnifique histoire dans laquelle l'auteur ne déroge pas à sa réputation.
Une intrigue dont je me suis délecté avec plaisir et engouement.

Deux livres qu'il faut absolument lire !!!!

Lien : https://livresdeblogue.blogs..
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"Il n'y a rien de certain en ce monde. Mais cela n'empêche pas de croire en quelque chose."

Les grandes oeuvres, disait Flaubert, sont comme les grands animaux : elles ont la mine tranquille.
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Deux tomes, plus de mille pages qui s'avalent comme du petit lait, et un enchantement franc et continu, cela avec trois-quatre personnages réels et d'autres plus abstraits, tous marqués par une perception fine de leurs dispositions et auxquels on s'attache sans vouloir jamais les quitter.

Il y a tout d'abord le narrateur, un peu plus de la trentaine, peintre dont l'approche de l'art est subtile, profonde, originale, très détaillée dans le texte, le narrateur donc qui plutôt que de se donner à la Création avec son lot d'incertitudes, de flottements, de tourments, fait des portraits rémunérateurs, mais d'une grande finesse et qui semblent s'animer, s'incarner sous nos yeux. La femme du narrateur vient de le quitter pour un autre après six ans de vie commune. Il vit dans une maison isolée dans une montagne, et donne des cours de peinture dans la ville voisine d'Odawara.
Il y a ensuite Menshiki, le voisin désoeuvré mais toujours occupé, un homme riche à la curieuse chevelure blanche, qui ne roule qu'en Jaguar et vit dans une vaste maison moderne en face de celle du narrateur, séparée d'elle par une vallée. C'est un homme charmant, mystérieux, au passé trouble, qui observe à la jumelle une fillette dont il pense être peut-être le père.
Cette fille, c'est Marié, treize ans, mutique quand elle ne veut pas parler, sélective dans ses affinités, intuitive et intelligente. Une personnalité déjà ! Qui tient la dragée haute à Menshiki. Sa mère, morte piquée par une guêpe, fut la maîtresse de ce dernier. Tout comme le narrateur avec qui se crée une relation complice, elle a accès à l'irrationnel.
Elle disparaît un jour, amenant le narrateur à plonger dans un parcours fantastique, irréel, symbolique, largement souterrain, pour la retrouver. Il faillira y laisser sa vie et échouera à retrouver Marié qui réapparaîtra d'elle-même.
Tomohiko Amada est un vieux peintre célèbre qui finit ses jours dans une maison de retraite spécialisée dans les troubles cognitifs, type Alzheimer. Il a habité la maison où vit le narrateur et y a laissé un tableau fascinant, peint dans sa période nihonga (traditionnelle japonaise) qui retrace un épisode du drame tiré du Don Giovanni de Mozart, le meurtre du Commandeur. La vie de Tomohiko Amada, qui a passé sa jeunesse à Vienne pendant l'Anchluss, n'est pas limpide et le narrateur n'a de cesse de la scruter pour comprendre le mystère de ce tableau génial.
Le Commandeur du tableau est un personnage du roman ! Haut de soixante centimètres, d'apparence telle que sur le tableau (d'où il ne disparaît jamais), s'exprimant en multipliant des adverbes redondants, il apparaît au narrateur (exclusivement) de façon toujours opportune, pour l'informer et le conseiller. C'est quelqu'un de bienveillant, drôle, éthéré, mi-bouffon mi-sage, un feu follet dans cette saga de défoncés. Ou un Deus ex machina, là pour dénouer des situations complexes et faire avancer l'action. Sa nature ? Il dit être une Idée !
La fosse, enfin, deux mètres de diamètre, trois mètres de profondeur,
des parois lisses qu'on ne peut escalader, donc impossible d'en sortir sans aide quand on y est. le narrateur et Menshiki l'ont mise à jour parce qu'un son semblait venir de là, ils y ont trouvé une clochette et rien d'autre. On n'éclaircira pas l'énigme de la clochette ni de la fosse, et tant pis. le récit égrène ainsi quelques situations qui gardent leur mystère, sans créer de frustration majeure chez le lecteur.
Ainsi se déroule ce roman entre situations inconsistantes du quotidien et envolées surnaturelles, au sein desquelles se glissent quelques considérations parfois laborieuses sur cette curieuse Idée (avec une majuscule) incarnée dans le personnage du Commandeur.
Le narrateur est un personnage ouvert, flegmatique parfois, sa rationalité est mise à l'épreuve, prix à payer pour dénouer les énigmes qui le cernent ou maintenir sa relation privilégiée avec Marié.
Menshiki, intelligent, volontaire, pose sa rondeur relationnelle devant un seul objectif : capter l'attention de Marié, après avoir manigancé un vaste système pour s'en approcher et l'épier à tout moment. Saura-t-il un jour s'il est le père de Marié ? Peu lui importe, semble-t-il...
Marié concentre le mystère d'une adolescente de treize ans, sauvage, fermée, qui choisit son confident, le narrateur, mais est animée par la tentation de percer les secrets de Menshiki.
Murakami pourrait irriter par moments quand il s'enlise dans une fadeur apparente du récit. Disons plutôt qu'il s'y complaît, s'en délecte, et sait que la fable envoûtante qu'il écrit passionne, emporte, enivre, à la fois consistante et féerique, réelle et irréelle. Murakami efface les limites entre les deux mondes, et qu'il le fasse par faiblesse, par inertie, par facilité, ne l'empêche pas d'évoquer par petites touches, des moments honteux de l'Histoire, la réalité du monde contemporain nippon, enfin la psychologie des êtres. Un Japonais moderne, quoi !
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Arrivée au terme de ce volume II du Meurtre du Commandeur, je manque de qualificatifs pour exprimer mon ressenti. Seul Murakami sait faire cohabiter le tangible et le surnaturel avec autant de naturel, justement !
Au milieu des descriptions les plus terre à terre, on se retrouve, sans savoir comment, à écouter les propos pour le moins bizarres d'un Commandeur ( miniature) sorti d'un tableau caché au grenier... ou bien menacé d'une "double métaphore" par un autre personnage de ce même tableau.
Au passage, on note d'étonnants propos sur la recherche de paternité.
Les deux tomes réunis totalisent 900 pages, certes, mais à aucun moment on n'a envie de lâcher ; c'est sans doute ça le talent de l'auteur !
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Voilà, la boucle est bouclée. Je viens de terminer le tome 2 de cette petite série le meurtre du commandeur.
C'est une belle découverte littéraire. Je ne connaissais pas du tout l'univers de Haruki Murakami, un peu fantastique, un peu spirituel, un peu de sa propre connaissance, de sa découverte personnelle.
Une bonne introspection du narrateur qui ne laisse pas indifférent.
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A la fin de ce grand roman ensorcelant pas mal de mystères demeurent :
-Qui est Menshiki le riche homme d'affaires du voisinage ? Un sauveur ? Un pervers ? Un monstre ?
-Pour quelle raison la jeune adolescente s'est-elle rendue dans l'imposante maison de Menshiki durant l'absence du narrateur ? Que s'est-il passé durant les quatre jours qu'elle a passés là-bas ?
-Quels liens y a-t-il entre ces deux personnages et le monde sous-terrain par lequel on accède grâce à une échelle quand elle est présente, et d'où l'on s'évade en agitant une clochette de bronze ?
-Qui est l'automobiliste à la Subaru Forester blanche ?
-Pourquoi le narrateur refuse -t-il de terminer son esquisse ?
-En quoi consiste l'épreuve terrible vécue après l'Anschluss par le vieux peintre japonais exfiltré en 1939 vers son pays ?

Tout reste opaque. Les hommes demeurent incompréhensibles tant ils sont masqués. La seule représentation possible est peut-être celle de l'homme sans visage du Prologue.
C'était mon premier Murakami, offert par un neveu pour mon anniversaire. Merci Loïc.
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