Sommeil

: Roman très court ou nouvelle ; mélange coutumier de réalisme et d'onirisme propre à Murakami. Où est le réel, où est le rêve ?

L'héroïne va sciemment se priver de sommeil afin d'élargir sa conscience, de se donner le temps de vivre sa vie hors des habitudes ménagères.

Cette privation va lui donner une acuité mentale ressemblant à celle donnée par l'anorexie.

Les nuits se succèdent, le sommeil ne lui manque pas !
Au contraire cette privation lui fait désirer un exercice physique intense, lui procure la capacité de lire de façon très attentive et profonde, sans fatigue.

Cependant quelques détails laissent songeurs ; les nuits sans sommeil se succèdent durant 15 jours mais la mort ne vient pas. L'héroïne à des hallucinations.

Finalement elle croit trouver la mort alors que sur un parking des individus cherchent à retourner sa voiture.

Mais en fait n'est elle pas enfin en train de dormir et n'essaie-t-on pas de la réveiller ?

N'a-t-elle pas fini par dormir et ces secousses ne sont-elles pas ce qu'elle peut croire la mort prochaine car la fin des rêves où elle vivait la vie qu'elle désirait ?

Ce livre est un bel objet à la couverture d'un fond bleu nuit parsemé de papillons de nuit argentés.
Lorsque l'on aborde le texte, on se laisse entraîner par la petite musique de Murakami et on découvre, par la grâce d'une écriture simple et subtile, les complexités de l'âme et une réflexion poussée et pertinente sur les conséquences d'une insomnie prolongée.
Il y cette écriture "musicale" entraînante et cet univers étrange dans lequel est plongé le lecteur. Une expérience de lecture très troublante et non dénuée d'intérêt.

Le titre est le contrepied de ce récit de plongée dans l'insomnie durable.
La narratrice se coupe de son environnement pour s'adonner avec acharnement à lire, avec la volonté d'assouvir son plaisir de lecture en volant le temps au sommeil, quitte à réduire la durée de l'existence.
La fin du roman est déstabilisante, étrange et il s'achève par une tourmente à l'issue inconnue.

Sommeil de Haruki Murakami est une nouvelle assez énigmatique. La narratrice souffre d'insomnie, ou plutôt elle ne ressent plus la nécessité de dormir et elle n'y arrive plus. le phénomène ne l'inquiète pas plus que ça et elle ne prend pas la peine d'aller à l'hôpital. Elle profite alors de ce temps récupéré pour vivre, pour faire ce dont elle a envie. Et la journée, par mécanisme, redevenir celle qu'elle a toujours été, la femme et la mère au foyer dont elle se sent de plus en plus distante.

Si l'on reste dans l'univers de Murakami, la nouvelle surprend un peu, à plusieurs reprises je me suis demandé si je ne lisais pas plutôt Yokô Ogawa dont on peut rapprocher le style. En tout cas par l'étrange, il nous amène à réfléchir sur le sommeil, sur cette nécessité pour l'organisme et de manière plus large sur la vie, la routine et le temps.

On peut s'interroger sur le choix de l'éditeur de republier cette nouvelle. Certes le récit est bien mis en valeur par les illustrations mais je reste dubitatif quant à ce choix...
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..

Dans cette nouvelle, Murakami nous raconte l'histoire d'une femme de trente ans bien installée dans sa vie et sans problème apparent, si ce n'est qu'un jour suite à un mauvais rêve à moitié éveillé, elle va cesser de dormir.
La particularité de son insomnie (si l'on peut réellement parler d'insomnie) réside dans le fait, que malgré ces nuits sans sommeil, elle ne se sent pas pour autant fatiguée le jour. Ce qui va lui permettre d'augmenter son capital temps au quotidien. Elle peut ainsi continuer à bien s'occuper de son mari et de son fils, tout en s'offrant du temps rien que pour elle, qu'elle peut passer à réfléchir à sa condition ou à renouer avec certains plaisirs oubliés, voir perdus.
A travers cette nouvelle, l'auteur Japonais nous invite comme à son habitude à naviguer aux frontières du réel, là ou les choses ne sont plus palpables, mais uniquement ressenties. Il nous offre par la même occasion la possibilité de réfléchir au sens de la vie, à la réalité de nos actes et à leurs sens. Bref Murakami fait du Murakami, et c'est toujours un plaisir.

Dans les éditions 10/18, ce livre commence déjà en étant un superbe livre :
- petit format, couverture noir et argent
- un texte illustré de très beaux dessins de Kat Menschik, uniquement noir, argent et blanc
- des pages brillantes et douces
Le plaisir visuel et tactile est là, avant même de commencer la première ligne.
Un texte court (94pages), pour raconter l'histoire d'une jeune femme qui ne dort plus depuis 17 nuits sans pour autant en subir les conséquences dans la journée. Elle redécouvre la lecture et l'introspection.
C'est très agréable à lire, mais la fin est étrange. Il manque des pages pour continuer cette histoire, alors à nous d'imaginer.

Une femme, mariée, mère, une vie rangée, pas de travail, du sport... Elle a connu une période d'insomnies par le passé et cela recommence, sauf que voilà dormir ne lui manque pas ni mentalement ni physiquement.
Elle se met à lire Anna Karénine, observer son mari dormir, se poser des questions métaphysiques... Entre rêves éveillés la nuit et journées en mode automate, la femme finit par perdre ses repères. On voyage à la frontière du fantastique.

Cette nouvelle est illustrée par Kat Menschik, en noir, argent, blanc, superbe !

Une nouvelle fois, je referme conquise ce petit ouvrage du très talentueux auteur japonais Haruki Murakami.

Le temps d'une nouvelle, nous voici transportés dans un univers étrange, celui d'une femme trentenaire que le sommeil brusquement abandonne. À ce changement subit, aucune raison, sauf peut-être l'envie furieuse de vivre enfin. La monotonie de l'existence, le repos forcé du corps que les passions ont déserté, autant de détails qui finalement conduisent un être à la rébellion, au besoin de se réaliser encore.

Mystère, onirisme, solitude : tous les ingrédients chers à l'écrivain sont de nouveau réunis et donnent à l'ensemble une profondeur insolite, aux limites du réel. Rêves tourmentés, piscines silencieuses, évasion par la littérature…des thématiques chères à l'auteur, qu'il retrouve ici sans jamais se répéter, ouvrant les portes d'un monde tout autre, insolite et empli de questionnements.

J'ai été, une nouvelle fois, totalement envoûtée par le quotidien devenu si étrange de cette femme, vivant à travers les mots, rajeunissant presque à la lecture de vies et sentiments qui ne seront jamais les siens. le temps qui semble cesser son cours, l'isolement soudain et imperceptible de cette femme dont rien, au yeux des autres, ne semble avoir changé, tout, ici, laisse subsister une impression étrange, comme une immersion douloureuse mais envoûtante dans une réalité que nous chercherions à fuir.

Magique et tragique, encore et toujours.

J'ai vraiment apprécié cette courte histoire.

C'est du Murakami, pour moi c'est donc un gage de qualité ^^

Ce roman raconte l'histoire d'une femme au foyer trentenaire qui ne dort plus depuis dix sept ans et qui réalise que finalement on ne prend pas le temps de vivre, la routine tue la vie. Elle consacre son temps libre à relire des histoires qu'elle connaissait mais dont elle n'avait gardé aucun souvenir car elle ne prenait pas vraiment le temps de lire. Là, du temps, elle en a vu qu'elle ne dort plus.

Cette histoire est vraiment étrange, surtout la fin. On ne sait pas au final, si elle était éveillée ou si elle dormait en rêvant qu'elle ne dormait pas...Bon c'est du Murakami donc il ne faut pas trop chercher à comprendre. Il faut simplement se laisser bercer par ces mots qui sont toujours bien choisis. Il faut juste lire et apprécier une histoire très bien racontée!!

Vraiment j'ai adoré !

Une femme au Japon, coincée dans sa vie répétitive et insipide. Tous les jours, les mêmes tâches, les mêmes mots, les mêmes gestes et les même activités : faire les courses, les tâches ménagères, préparer les repas, s'occuper de son fils après l'école, lui donner son goûter, manger, faire l'amour avec son mari. Une femme anonyme, une femme comme des milliers d'autres à travers le monde, une femme pour laquelle la vie se déroule sans imprévu et sans rien en attendre de nouveau.

Mais un jour, l'inattendu, l'exceptionnel se produit. Un jour, cette femme cesse de dormir et connaît l'insomnie. L'insomnie qui l'empêche de fermer l'oeil de la nuit. Mais alors qu'elle devrait être fatiguée, épuisée et chercher le sommeil, elle se découvre une énergie nouvelle et c'est tout un monde de possible qui s'ouvre à elle la nuit. Elle en profite pour vivre une autre vie, constituée principalement de lecture, de cognac et de chocolat, agrémentée de quelques sorties nocturnes. Tout cela sans que ses proches aient le moindre soupçon.

Avec ce roman proche de la nouvelle par sa longueur, Murakami propose une réflexion sur la place de la femme au foyer et l'intérêt personnel qu'elle peut trouver à sa propre vie. C'est aussi une invitation à réfléchir au sens de nos vies, à la conscience que nous en avons, à notre épanouissement personnel et au temps passé et à l'utilisation que nous en faisons avant notre mort.

C'est une histoire à l'image de l'univers de Murakami, énigmatique, à la limite du fantastique. le très bel objet qu'est ce livre agrémenté des magnifiques dessins de Kat Menschilk renforce cette impression. Pour autant je ne suis pas totalement convaincue par cette histoire certes sympathique mais peut-être trop brève à mon goût.

Si vous n'avez encore jamais lu Anna Karénine et si vous souhaitez le découvrir, ce roman de Murakami n'est pas pour vous ! En effet, l'héroïne le relisant plusieurs fois, l'auteur en dévoile de nombreux passages et surtout la fin. Cela m'a un peu surprise mais m'a également donné envie de relire moi aussi ce très beau roman de Tolstoï !
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