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Les mystères de soeur Juana tome 1 sur 3

Vanessa Canavesi (Traducteur)
EAN : 9791041413263
352 pages
Points (19/01/2024)
3.73/5   121 notes
Résumé :
Notre Père qui êtes aux cieux, délivrez-nous du mal…
Mexico, Nouvelle-Espagne, XVIIe siècle. Quelqu’un – ou quelque chose – a pris possession du couvent de San Jerónimo. Religieuses et servantes sont retrouvées sacrifiées sur l’autel selon des rituels précolombiens sanguinaires, et la suspicion règne. Nulle n’y échappe. Car dans cette enceinte retirée du monde, entre fornication, autoflagellation et cauchemars blasphématoires, le péché est partout…
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre m'a accrochée… par l'estomac ! Peut-on s'empêcher de saliver lorsque l'on se retrouve témoin de ces soeurs du couvent de San Jerónimo qui ne peuvent avoir d'entretien entre elles sans une tasse de « chocolate » avec quelques « suspiros de yemas » et autres friandises diverses et variées ? Et si l'on visite les cuisines, on entend parler de mets qui excitent l'appétit, à se demander si l'on est dans une auberge ou dans un couvent, c'est en tout cas la question que je me suis maintes fois posée en lisant ce roman.

Mais la réalité historique ramène rapidement sur terre : nous sommes en pleine période d'inquisition, dans un couvent qui ne badine pas avec la discipline sous peine de se retrouver face aux terribles pénitences de Soeur Encarnación, un couvent victime de meurtres atroces perpétrés sur le maître Autel sous la forme de sacrifices précolombiens. Il faut savoir que ces soeurs arrivent avec une domestique souvent indienne, nous sommes dans une période ou l'Espagne s'est approprié les territoires indiens, le Mexique est alors devenu un véritable creuset où indien, métis, criollos, mulâtres se partagent le territoire, et ou l'acculturation ayant fait son oeuvre, ils ont dû abandonner leurs Dieux et leurs idoles.

L'enquête est menée par Soeur Alina, jeune novice envoyée au couvent par sa grand-mère, qui préfère payer une dot au couvent, qu'à la famille d'un époux. Elle est aidée par Soeur Juana Inès de la Cruz (1650- 1695), femme poète autrice de recueils de poèmes dont elle enrichit la littérature espagnole. On sait peu de chose de sa vie. Dans ce roman, elle se montre très perspicace et rappelle par certains aspects, le célèbre Guillaume de Baskerville du Nom de la rose.

Un roman intéressant par son aspect historique, un roman qui aidera à comprendre le malheur des populations victimes de la conquête espagnole, un récit au suspens entretenu par le fait que notre novice découvre peu à peu, certaines vérités du couvent, informations délivrées parcimonieusement par les soeurs et qui donnent envie de poursuivre le récit et d'en connaître le dénouement même si certaines scènes peuvent choquer, certaines déclarations peuvent froisser. Pour les non-hispanisants, un glossaire en fin d'ouvrage permet de comprendre les termes employés particulièrement en cuisine. J'ai trouvés ces mots délicieux à l'oreille.

Un roman qui mérite que l'on s'y arrête.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Mexique, 1689.
Afin d'éviter le paiement de sa dot, la riche et puissante grand-mère d'Alina l'expédie à Mexico, au couvent de San Jerónimo. La jeune fille laisse donc son frère derrière elle et quitte l'hacienda de San Hipólito pour rejoindre la capitale avec pour seule compagne, Matea, une esclave que sa grand-mère a choisie au hasard pour lui servir de domestique.
Sur place, les contraintes d'une vie dédiée à Dieu s'adoucissent au contact de soeur Juana, une érudite, poétesse et scientifique qui prend Alina sous son aile. Quant à Matea, elle découvre pour la première fois de sa vie le luxe de dormir dans un lit et de manger à sa faim. Pourtant, le couvent cache de sombres secrets et très vite Alina est confrontée à la mort d'une soeur dont le corps a été profané selon des rites païens. Et ce n'est pas la première fois qu'une telle abomination a lieu entre ces murs. Satan serait-il entré à San Jerónimo ? Alina, Juana et Matea s'associent pour faire la lumière sur ces crimes avant que les inquisiteurs n'investissent les lieux avec leur cortège de soupçons, questions, de tortures et de condamnations iniques.

Inspiré par soeur Juana Inés de la Cruz, religieuse érudite ayant réellement existé, Oscar de Muriel nous livre le premier tome d'une série prenant place au Mexique, ou Nouvelle-Espagne, au XVIIè siècle. Ici, l'enquête sert de prétexte à la présentation de la colonie espagnole, de son système de classes, de l'éradication de la culture ancestrale des indigènes et de la mainmise de l'Eglise catholique sur les âmes de tous. le huis-clos inquiétant du couvent où cohabitent foi et superstitions fait planer un mystère aux tendances gothiques. Certains personnages font froid dans le dos, comme cette soeur qui se flagelle jusqu'au sang ou ce confesseur intransigeant et invasif. Les catholiques et la noblesse espagnole en prennent pour leur grade. On se bâfre, on se pavane, on méprise, on exploite à l'envi.
Le contexte est intéressant et les trois enquêtrices promettent des aventures hautes en couleurs mais comparer cette Mort au couvent avec le nom de la rose d'Umberto Eco est très exagéré. le second est un chef-d'oeuvre, le premier pourrait figurer dans une collection jeunesse sans démériter. Sympathique, instructif mais sans grande valeur littéraire.

Merci à Babelio et aux éditions Les Presses de la Cité.
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Dès que je franchis la grille et que celle-ci se referme sur moi, j'ai cette sensation froide comme d'étranges vibrations qui hurlent des murs humides leurs cris de terreur. Un certain silence, gêné, les silences gênés ça me connaît, s'impose du grand cloître au cloître des novices. La sensation de ne pas avoir pénétré la foi d'un couvent mais directement l'antre de l'Enfer. Cette nuit, une soeur s'est retrouvée morte, égorgée, étripée, le foie à l'air... Une flaque de sang immaculée autour de son corps, des os de poulets à proximité, une statuette d'un dieu aztèque ou incas, faut que j'aille à la bibliothèque pour me renseigner sur ces rites païens... Raconter ainsi l'histoire, ça donne presque envie, au moins autant que de croquer un ver au fond d'une bouteille d'une liqueur ancestrale.

Après donc une longue présentation du couvent de long en large en passant par les coursives, les cuisines et les cellules des soeurs et des novices, peut-être histoire de trouver la rouquine carmélite, la quête de toute investigation dans un couvent, pris les odeurs de cuisine, ma foi bien appétissantes ces marmites mexicaines qui mijotent et auxquelles je rajouterai bien quelques jalapeños pour pimenter le récit, je commande un chocolat chaud à la serveuse, une indigène aux jambes caramélisées trop masquées dans sa robe si rêche qu'elle doit te gratter tes désirs cachés, un peu comme une pénitence douce par rapport à la flagellation pratiquée jusqu'au sang...

Je manque de repère dans ce monde, je me souviens bien d'avoir lu, dans un siècle dernier ou même encore avant une enquête ou deux de Frère Cadfael, (désolé c'est la seule référence qui me vienne), et puis ça s'arrête là. Car là, je passe mon temps à prendre du chocolat chaud, que son parfum entêtant me prend - attention à l'écoeurement -, pas une seule fiole de mezcal, si précieuse à mes expéditions mexicaines, tout juste une infusion au peyotl. Cette mort au couvent est probablement le début d'une série autour de l'érudit Soeur Juana Iñés De La Cruz, tu le comprends dès le début, au formatage de l'intrigue qui reste bien gentille pour mes émois littéraires. C'est juste une histoire de bonnes soeurs, plus ou moins bonnes. Cependant, point intéressant, la vue de l'époque surtout au niveau des classes et castes de ce Mexique-là. Si je devais construire une échelle sociale, en haut se placent les Espagnoles au sang noble, n'allez surtout pas leur dire qu'elles ont un peu de sang maure qui coule dans leurs veines ; et puis dans les barreaux inférieurs de l'échelle, les domestiques ou esclaves ou indigènes, trois noms pour un même être analphabète, qui se graduent également en fonction de leur ethnie et couleur de peau : les Indiennes, les métisses et les noires. Les maux de la société ne sont pas exception et les histoires de jalousie, de fierté et de vengeance se retrouvent aussi à l'intérieur d'un couvent, autour du puits du cloître de San Jérónimo.
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Vous aimez les polars historiques ?
Alors mettez sans hésiter vos pas dans ceux d'Oscar de Muriel et faites la connaissance d'une femme extraordinaire, passionnée de littérature et avide de savoir qui a laissé de magnifiques écrits.

Inspiré par un personnage réel, l'écrivain nous livre le premier tome d'une saga qui promet des belles émotions.
Au moyen d'une narration au présent qui ne tombe jamais dans l'affect ni dans le jugement, nous accompagnons le parcours hors norme de Soeur Juana, qui est rentrée dans l'histoire par son engagement littéraire et pour la condition de la femme à l'époque coloniale où une femme savante était une exception.

L'auteur mexicain se sert de ce roman enquête pour reconstituer toute une époque à travers l'examen d'un lieu : un couvent !
Mais atencion !! Ce n'est certes pas un couvent comme les autres et il est peuplé de personnages pas comme les autres et l'Inquisition veille au grain !

Défiant tout ordre, des novices et des soeurs apprenties enquêtrices nous donneront des sueurs froides dans leur quête de vérité.
Oscar de Muriel dénonce au passage le colonialisme et l'esclavage.

Entre prières, invocations, flagellations, chocolats chauds et rites pré-colombiens sanguinaires, des soeurs se font offrir en pâture à Satan.

Quelques touches de légèreté donnent également à cet agréable polar historique une belle hauteur de vue.

Je remercie Masse Critique et Les Presses de la Cité pour l'envoi de ce roman !
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Des livres d'auteurs mexicains, je dois dire que je n'en ai pas beaucoup à mon actif. En fait, je n'en connaissais qu'un seul : Juan Rulfo avec son « Pedro Paramo ». C'est dire que j'étais assez curieuse de découvrir un auteur de polars historiques venant de ce pays que je connais fort mal, il faut le dire…
La jeune Alina est envoyée par sa tres autoritaire grand-mère faire son noviciat dans un couvent à San Jeronimo. Malgré son peu de vocation, elle va tenter de s'intégrer dans cette communauté ou elle va aller de surprises en surprises. Une belle rencontre va se profiler, car elle va croiser le chemin de soeur Juana, une religieuse lettrée, personnage d'inspiré d'un personnage du même nom ayant réellement vécu au Mexique.
Mais dans ce couvent règne aussi une atmosphère sentant un peu de soufre, au vu des événements qui viennent de s'y dérouler et qui pourraient bien être susceptibles d'attirer l'intérêt des inquisiteurs, qui rappelons le, adorent fourrer leur nez un peu partout, pourvu que l'on trouve quelqu'un à mettre au bucher.
Il est écrit en quatrième de couverture « une atmosphère digne du Nom de la Rose »…Heuh, il ne faut quand même pas exagérer. Certes, l'histoire se déroule dans un couvent, mais franchement, rien à voir avec le brillantissime livre cité ci-dessus… Personnellement, soeur Juana, religieuse lettrée et plutôt perspicace m'a plutôt fait penser, (un petit peu), à soeur Fidelma, même si elles n'ont certes pas du tout évolué à la même période historique. Mais les deux femmes ont par moment une langue assez acérée envers leurs protagonistes, et j'avoue que c'est un trait de caractère que j'apprécie assez…en littérature…

Encore merci à Babelio pour son Opération Masse Critique et aux Editions « Les Presses de la cité » pour l'envoi de ce livre.
En conclusion : sympathique, mais pas extraordinaire.

Challenge A travers L Histoire 2023
Challenge Mauvais Genres 2023
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Je vous salue Marie pleine de grâce?
- Le Seigneur est avec vous, padre Nuñez.
- Dis-moi, mon petit, quand t'es-tu confessée pour la der...
- Comme si vous ne vous en souveniez pas.
- Insolente ! Perfide ! Blasphématrice !
- Oui. Vous n'avez qu'à l'ajouter à ma pénitence.
Alina eut bien quelques remords, mais elle ne pouvait s'en empêcher ; après les punitions de sœur Encarnacion, les sanctions des confesseurs lui semblaient puériles.
Le père Nuñez frappa contre la grille, faisant vibrer le confessionnal tout entier. Les religieuses qui attendaient dehors sursautèrent.
- Comme j'aurais aimé te voir la bague au doigt ! Un bon mari t'aurait appris à te taire à coups de gifles.
- Et vous, padre, à qui confessez-vous tous ces désirs pervers ?
- Assez ! Ici, c' est moi qui pose les questions.
Il s'éclaircit la voix et grommela :
- Quels sont tes péchés ?
- En plus de la perfidie et...
- Ne me provoque pas, Alina. Sept rosaires rien que pour tes fourberies.
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L'enfer. L'enfer. Il n'y avait pas d'autre mot pour décrire cet étalage de sang et de restes humains.
Le vent souffla avec plus de rage, éteignant les cierges un à un. Soudain on entendit des pas.
Lents et cadencés, claquant sur les dalles de pierre volcanique comme s'ils venaient de l'autel, du toit, des murs - de partout à la fois.
Alors, surgissant du sol comme s'ils provenaient de entrailles mêmes de la terre, un rugissement leur succéda, pareil à celui d'un porc qu'on égorge. Guttural, désespéré, de ceux qui vous poignardent les oreilles et vous tordent les tripes.
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- N’oublie pas que le noviciat dure un an ; cela te laisse le temps d’y penser. La réponse te surprendra peut-être. Parfois, pour être heureuse, il n’est pas nécessaire de posséder beaucoup plus que ce que ce que nous avons déjà.
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Elle contempla les religieuses, l'air grave.
- Quelque chose est corrompu... et nous le savons toutes.
Un silence sépulcral tomba sur le réfectoire. Cette fois, même Juana ne sut que dire.
Felipa posa les yeux sur Alina avec une expression à glacer le sang.
- Retiens bien ceci, niña. Même les âmes les plus dévotes renferment de la noirceur en leur sein.
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Le cœur de Demetria battait à tout rompre. Des larmes s’accumulaient dans ses yeux, qu’elle ne parvenait pas à verser. Assise sur son lit, très droite, elle faisait face à la religieuse la plus lettrée des Amériques, et elle gardait la tête haute. Dans son regard humide brillait ce savoir ancestral qu’on avait quasiment coupé à la racine. Qui aurait pu dire si Demetria ne serait pas devenue aussi érudite que sœur Juana, si on lui avait permis de s’exprimer avec ses symboles au lieu de l’obliger à les brûler ?
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