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En m'inscrivant pour le livre « le cercle des plumes assassines », j'imaginais une nouvelle aventure de Phyrne Fisher... Elle a un chapeau en cloche, et elle est aussi l'héroïne de romans policiers.
Le champ d'action de Phyrne Fisher est Melbourne, elle n'a pas de problème financier et elle est le fruit de l'imagination d'une romancière : Kerry Greenwood, donc Phyrne est une héroïne fictive encore que...
Dans le roman policier que J. J. Murphy propose, Mrs Dorothy Parker vit à New York, elle n'a pas le premier cents pour voyager dans le métro bien qu'elle soit critique littéraire au Vanity Fair, elle loge à l'hôtel grâce à la générosité d'un bienfaiteur. Mrs Dorothy Parker est bien réelle, encore que ...
Il a fallu m'adapter au personnage avec l'aide de Wikipedia en recherchant le vraisemblable et l'invraisemblable... car ce qui est surprenant dans l'histoire dans J. J. Murphy, c'est qu'il tord la chronologie des faits, pour rendre l'histoire policière à un niveau aussi endiablé que "Cocaïne et Tralala". En bon lecteur de roman policier, j'avais bien évité de parcourir la fin du livre, mal m'en a pris, car J. J. Murphy occupe les dernières pages pour rectifier ses errances concernant les acteurs du Cercle Vicieux (Assemblée littéraire réelle où s'est passé le crime).
Bien plus que pour Dorothy Parker, J. J. Murphy nous partage son empathie pour William Faulkner, au point qu'il m'avait convaincu de lire " du bruit et de la Fureur", mais c'était avant,.., avant de lire les critiques des Babeliens qui préviennent que " le Bruit et le Fureur" plonge le lecteur dans un état de transe hypnotique, ce qui est tentant mais trop intense pour ma lecture occasionnelle.
J. J. Murphy présente William Faulkner comme un jeune écrivain du Sud sans le gout prononcé pour l'alcool qu'à Dorothy Parker, pourtant les deux compères occupent la même place au classement du " Top 10 Drunk American Writers "; Dorothy et/ou les effets pervers de la prohibition auront converti William Faulkner, peut être J.J.Murphy dévoilera cette évolution dans une suite romanesque espérée car la vie de Mrs Parker vaut la peine d'être racontée...
"Le cercle des plumes assassines" m'a motivé de revoir le film "Mrs Parker et le Cercle vicieux" d'Alan Rudolph.
Enfin,même si les gages de Dorothy Parker semblent être aussi problématiques que ceux de Miss Marple, l'histoire de Mrs Parker est plus sympathique et surtout elle a un plus beau chapeau!
Merci à la Masse Critique et aux éditions Baker, qui m'ont offert ce roman policier et qui l'ont accompagné par une intéressante revue de presse.
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Ce roman est un vrai petit bijou ! Il se dévore et l'on passe un excellent moment avec Dorothy Parker. Ici elle enfile son costume d'enquêtrice pour retrouver un meurtrier. En effet, sous la table de restaurant habituelle ou elle et ses amis écrivains ont l'habitude de déjeuner, on a retrouver un homme mort poignardé. Ce même jour, elle prend sous son aile un jeune homme qui rêve de devenir écrivain, un certain Faulkner (ça vous dit quelque chose non ?) et quand ce dernier est suspecté, Dorothy va tout faire pour le protéger.
"- En effet. Messieurs, voici Billy Faulkner, s'empressa d'ajouter Dorothy en poussant le jeune homme dans le dos. Un jeune écrivain plein d'espoir qui nous vient du sud profond.
- Plein d'espoir, hein ? fit Sherwood. Eh bien, je ne vous conseille pas de tout miser sur une carrière d'écrivain, jeune homme. Il n'est pas trop tard pour envisager une profession plus lucrative, voire plus honorable ; percepteur, par exemple ; ou bien gigolo.
- Ça n'a rien donné, j'ai déjà essayé, répliqua Faulkner."

Dans ce roman tout m'a plu, de l'ambiance folle des années 20 et plein prohibition, des personnages que l'on croise au fil des pages, de l'intrigue qui est habillement menée et construite en passant par l'écriture de J. J. Murphy qui m'a beaucoup fait rire.
"Benchley tapait laborieusement sur les touches. Un tintement lui signala qu'il était arrivé au bout de la ligne ; il actionna le retour chariot... et le levier lui resta entre les doigts. Après avoir fulminé un instant en silence, il proféra :
- Comment peut-on écrire sur un engin pareil ?
- On ne peut pas, ou alors très mal, confirma Dorothy. D'ailleurs, il suffit de me lire pour s'en convaincre. Mais ne vous en faites pas pour le levier, on peut le remettre en place.
Il s'exécuta en grommelant et attaqua la deuxième ligne de sa chronique ; et il en était seulement au premier spectacle de la veille...
Nouveau grognement, le lever du chariot venait encore de se détacher.
- Faites comme si c'était une femme, conseilla Dorothy avant de boire une gorgée d'alcool.
Les paupières closes, elle pencha la tête en arrière.
- Soyez gentil et elle obéira à vos moindres désirs.
- Ce n'est pas une femme, mais une machine ; je pourrais m'escrimer dessus toute la nuit qu'elle n'en serait pas plus...Enfin bref."

Dommage que ce roman ne soit pas plus connu et surtout j'espère que folio va traduire les autres romans de l'auteur, car le cercle des plumes assassines est le premier tome d'une saga très prometteuse.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Vivre un cercle littéraire à l'américaine dans les années folles nous apportera bien évidemment beaucoup de plaisir. Il est de notoriété publique que l'Hotel Algonquin et sa table ronde fut le siège d'un cercle surnommé le Cercle vicieux (The Round Table Vicious Circle) et où se cotoyaient des journalistes, des écrivains, des gens de théatre, des peintres etc. On connait Dorothy Parker pour ses recueils de poésies et pour ses critiques littéraires et théâtrales. Elle est dans "Le cercle des plumes assassines" au centre de l'enquête. Un des leurs est assassiné juste avant un de leurs fameux diners. Un jeune homme, mal rasé et mal habillé est témoin. Mais quel témoin ! Un témoin que Dorothy n'hésitera pas à prendre sous son aile. Il s'agit de William (Billy) Faulkner qui s'est présenté à Madame Parker comme un écrivain du sud qui veut vivre l'expérience New Yorkaise. Des répliques mordantes, un humour d'époque, des jeux de mots, et malgré la pauvreté de certains, la richesse des autres, le succès ou non, il y a l'enthousiame et l'optimisme. Il est amusant de suivre cette bande dans leur mode de vie débridée (malgré la prohibition), mode de vie qui nous ferait presque envie.
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Manhattan, années 1920, Hôtel Algonquin,chaque jour à 13 h s'y réunit un groupe d'une dizaine de journalistes, s'y ajoutent leurs amis, acteurs,artistes,hommes d'affaires, ...
Parmi eux brillant par son humour et ses répliques acérées et acidulées Dorothy Parker, journaliste au Vanity Fair et son ami Fred Benchley. Or ce jour-là Dorothy arrive la première et découvre sous La table Ronde les pieds d'un homme.
Peu après elle est abordée par un jeune homme efflanqué sans le sou qui déclare être venu à N.Y pour devenir écrivain et trouver sa voix. Elle décide de le prendre sous son aile et de présenter à ses amis William- Billy- Faulkner qui très vite sera surnommé le Teckel .. Au fait le mort est un critique de théâtre réputé qui avait rendez-vous avec le groupe ... La police s'interroge. Bientôt Dorothy Parker va se trouver entrainée dans une enquête qui l 'emmènera à point d'heures dans des quartiers sombres, qu'importe si son verre est plein . J'oubliais de vous dire que prohibition oblige chacun boit de plus en plus ...
Un roman allègre avec comme décor New-York, les années 1920, l'après-guerre et ses folies, la prohibition et ses excès, les malfrats, la presse et surtout de l'humour , des répliques drôles et cocasses. J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman , un vrai moment de détente cela ne se refuse pas!
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Comme chaque jour à 13h, Dorothy Parker entre dans le restaurant de l'hôtel de l'Algonquin pour manger avec ses amis et confrères journalistes et auteurs mais surtout pour partager les derniers ragots et rivaliser de bons mots et de piques assassines. Alors que Dorothy Parker s'installe à la Table Ronde, elle découvre deux jambes dépassant de dessous la table. Elle pense alors que ses amis, portés sur la bouteille, sont déjà ivres. Elle se trompe amèrement, l'homme n'est pas ivre mais mort. Commence alors pour Dorothy et ses amis auteurs, journalistes et critiques qui se surnomment eux-mêmes le cercle vicieux une enquête pour retrouver l'assassin de leur confrère Mayflower tué avec un stylo-plume.

Le cercle vicieux est directement montré du doigt par la police et par les journaux à scandales puisque Mayflower a été retrouvé sous la Table Ronde qui est uniquement réservée à Dorothy Parker et à ses amis. Notre héroïne rencontre alors un jeune sudiste, William Faulkner, venu à New York pour devenir écrivain qui affirme avoir vu le tueur dans le hall de l'hôtel juste avant la découverte du cadavre. Dorothy est touchée par ce jeune homme qu'elle prend sous son aile et qu'elle présente au cercle vicieux. Suite à ces déclarations, Dorothy, son ami le plus proche Benchley et Faulkner sont poursuivis et menacés par un tueur en série qui veut les réduire au silence...
Dorothy Parker et ses amis vont se retrouver dans des situations improbables décrites avec beaucoup d'humour par JJ Murphy. Ils rencontreront des gangsters, traqueront un assassin, se cacheront sous des lits pour trouver des preuves dans l'appartement de la victime, risqueront d'être arrêtés parce qu'ils se moquent allègrement des inspecteurs de police et iront boire pour oublier toutes ces péripéties.

Avec beaucoup de talent, JJ Murphy plonge le lecteur dans le New York de la Prohibition et des années folles. le lecteur est entraîné dans tout New York: il pénètre dans une imprimerie, dans un troquet malfamé ou encore dans des soirées littéraires où les invités vont se servir du punch caché dans la baignoire. A cette époque, William Faulkner cherche sa voix et Dorothy Parker est davantage connue pour ses répliques acidulées que pour sa poésie. A ma grande honte je ne connaissais pas Dorothy Parker, c'est une faute corrigée grâce à JJ Murphy. J'espère la lire très prochainement.

J'ai aimé suivre ces personnages, fictifs ou réels, qui ne manquent pas de mordant. le cercle des plumes assassines est très original, atypique et totalement farfelu. L'intrigue policière est parfois oubliée au profit de l'humour et de scènes décalées et loufoques. Elle en devient même secondaire. J'ai franchement ri en découvrant certaines situations dans lesquelles se trouvent les personnages ou leurs jeux de mots et répliques piquantes rendus avec beaucoup d'intelligence par la traductrice Hélène Collon. On est presque parfois jaloux de la vivacité d'esprit et de l'humour corrosif de Dorothy. le cercle des plumes assassines est le premier tome d'une série de romans policiers.

Comme vous l'aurez compris, j'ai énormément apprécié cette lecture et ce roman est un régal à lire.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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Ce roman me faisait envie pour son contexte historique et son synopsis plein de fraîcheur. L'intrigue n'est pas plus développée que cela ni très marquante mais elle comporte son lot de situations abracadabrantesques et a le mérite d'apporter beaucoup de rythme à l'ensemble. En effet, il n'y a aucun temps mort ni de longueur. L'ambiance du New-York des années 20 est bien rendue même si j'aurais aimé un peu plus de description. L'auteure a tout de même su nous plonger dans les speakeasy, le dédale des rues new–yorkaises, les hôtels luxueux, l'importance et la grande place des journaux de l'époque ainsi que la vie des écrivains et autres critiques littéraires.

Habituellement, je ne suis pas une grande adepte des jeux de mots. Ce ne sont pas forcément des éléments qui me font rire ou qui me touchent. L'auteure en use dans les dialogues de son roman mais d'une manière intéressante. En effet, ils sont bourrés d'impertinence et de piques bien senties. le sarcasme et la moquerie en sont à peine voilés. Dorothy et ses compagnons n'hésitent jamais à envoyer une parole bien salée même aux représentants de la loi. Ce livre a également le mérite de faire découvrir des auteurs parfois méconnus. En effet, tous les membres de la Table Ronde ont réellement existé. On retrouve notamment Dorothy Parker, William Faulkner ou encore Robert Benchley pour ne citer qu'eux.

Malgré le manque d'un peu de description et une intrigue peu marquante, j'ai apprécié ma lecture dans l'ensemble. Ce roman se lit avec facilité pour un moment de détente. Retourner dans le New-York des années folles et découvrir des auteurs par le biais de cette histoire furent un plaisir. J'espère que les éditions Baker Street sortiront la suite prochainement.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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Dans ce premier volet d'une série mettant en scène la critique, poétesse et scénariste Dorothy Parker, J. J. Murphy plante le décor de son roman au coeur de l'Hôtel Algonquin (point de ralliement emblématique du « cercle vicieux ») devenu brutalement le théâtre d'un crime impliquant dès lors inéluctablement ses membres. A partir de cette idée originale, l'auteur signe un roman plein de verve et gonflé d'humour qui inaugure avec brio une série pleine de promesse !

Après avoir fait ses premières armes à Vogue, la jeune journaliste Dorothy Parker se voit confier, à l'âge de 25 ans, la chronique théâtrale de Vanity Fair, Dans les années 20, l'écrivain et chroniqueuse est au centre d'un groupe littéraire new-yorkais qui règne alors sur la vie intellectuelle et mondaine new-yorkaise. Composé d'auteurs, critiques et/ou journalistes, cette sorte d'institution intellectuelle et mondaine rassemble les esprits et plumes les plus acérées de l'époque. C'est à l'Hôtel Algonquin sur la 44e rue que la petite troupe a élu domicile. Six après-midi par semaine, ses membres ont ainsi l'habitude de se réunir autour de la Table Ronde. Célèbre pour l'humour corrosif des conversations qui s'y menaient, l'officieux « Cercle vicieux » (aussi appelé « la Table ronde de l'Algonquin ») exerce une certaine influence sur la société New-Yorkaise. Lors de ces réunions, Dottie peut ainsi éprouver son sens de l'humour caustique et venimeux qui constitue rapidement sa griffe et imprègne nombre de ses oeuvres.

Mais un jour, alors qu'elle s'apprête à rejoindre ses camarades pour assister à l'une de leurs réunions quotidiennes, la journaliste fait une macabre découverte. Sous la Table Ronde, gît en effet le corps sans vie d'un homme poignardé en plein coeur. La victime n'est autre que Leland Mayflower, un critique de théâtre pour le Knickerbocker News. L'inspecteur Orang-outang O'Rannigan, chargé de l'affaire, ne tarde pas à passer en revue les hypothétiques mobiles (plus ou moins plausibles) ayant pu pousser chacun des membres à commettre le crime. Fraîchement débarqué du Mississippi, William Faulkner est rapidement suspecté du meurtre. Dorothy, qui vient tout juste de faire sa connaissance, ne tarde pas à le prendre le jeune auteur sous son aile et est déterminée à prouver son innocence. Epaulé par son vieil ami et collègue Benchley, Dorothy s'improvise donc enquêtrice, et les trois acolytes se lancent rapidement sur la piste du meurtrier (ou de son commanditaire).

S'appuyant sur une figure irrévérencieuse et emblématique du milieu littéraire des années folles, J. J. Murphy met ainsi en scène une galerie de personnages truculents et pleins de mordant, à la hauteur de leur réputation. Gravitant aux côtés de Dottie, on retrouve ainsi les autres piliers du cénacle de l'Algonquin parmi lesquels Robert Benchley, Robert Sherwood ou encore Alexander Woollcott. On se délecte des joutes verbales de ces esprits persifleurs et charismatiques qui portent efficacement cette intrigue désopilante de bout en bout ! Se montrant drôles et spirituels (même dans les circonstances les plus tendues ou les situations les plus ridicules), Dottie et Benchley forment un tandem irrésistible et attachant dont on suit les péripéties avec délectation et que l'on quitte à regrets.

Mais que les lecteurs qui ne connaissent ni Dorothy Parker ni son “cercle vicieux” se rassurent : nul besoin d'avoir lu un de ses ouvrages pour apprécier cette enquête pleine de mordant ! J. J. Murphy s'attache en effet à rappeler les éléments contextuels indispensables permettant à tout un chacun de pleinement savourer ce condensé d'humour et d'esprit !

Le ton est d'ailleurs donné dès les premières pages où s'enchaînent très vite dialogues au cordeau, comique de répétition, réparties hilarantes et fignolées… L'auteur impulse ainsi rapidement une dynamique impeccable à cette enquête aussi haletante que rocambolesque. le rythme très théâtral et les enchaînements d'atmosphères quasi cinématographiques ne laissent aucun répit au lecteur.

La remarquable finesse des dialogues et la parfaite orchestration du récit témoignent en outre de l'irréprochable maîtrise de son sujet par l'auteur. Mâtiné d'anecdotes et dans une atmosphère parfaitement restituée, J. J. Murphy fait se croiser personnages réels et fictifs avec une incroyable aisance et enracine son enquête à une époque encore marquée par la guerre, au cours de laquelle s'esquisse un début de libération des moeurs.

Avec ce premier volet, J. J. Murphy embrasse pleinement le parti-pris de la comédie à l'humour grinçant. Multipliant les réparties qui font mouche et grâce à un renouvellement permanent des ressorts comiques employés, l'auteur, toujours remarquablement inspiré, fait surgir des effets comiques d'une incroyable efficacité, y compris là où on ne les attend pas ! Entre véritable exercice de style et parodie littéraire, il se dégage de ce récit plein d'allant une énergie et une bonne humeur communicative !

Dans le pur esprit des screwball comedy, le dénouement de ce polar décalé et réjouissant n'est donc pas le plus important, c'est davantage le chemin plein de détours imprévisibles et riche en surprises qui nous y conduit qui compte. L'intrigue policière sert donc ici davantage de prétexte pour épingler cette société du paraître et des faux-semblants dans laquelle gravite Dottie et où l'intérêt personnel prime sur le souci des autres. J. J. Murphy n'y va pas avec le dos de la plume pour égratigner non sans humour le microcosme mondain dans lequel évoluent ces personnages. Il se moque joyeusement de cette ambiance saturée d'hypocrisie et tourne en dérision un milieu aussi fermé que superficiel où le nombrilisme exacerbé côtoie la malhonnêteté intellectuelle. Sous le vernis des bonnes manières et de la comédie, il brosse ainsi des portraits au vitriol. On n'aurait définitivement pu imaginer plus bel hommage à une femme émancipée qui souhaita toute sa vie bousculer les mentalités de son temps.

Il convient, pour conclure, de souligner le remarquable travail effectué par la traductrice Hélène Collon qui, au-delà du texte, s'est évertuée à restituer le plus fidèlement possible et avec une incroyable réussite les nombreux jeux de mots, subtilités grammaticales et orthographiques de l'oeuvre d'origine! Espérons maintenant que les éditions Baker Street traduisent rapidement la suite de cette série déjà pleine de charme et d'esprit !

* * *
Créatif, décapant et porté par des personnages croustillants, « le cercle des plumes assassines » est un roman jubilatoire, s'inscrivant dans la pure tradition des screwball comedy dont il reprend avec brio les codes. J. J. Murphy enchaîne ainsi les dialogues au cordeau et les joutes verbales hilarantes avec une exceptionnelle maîtrise ! Mené selon un rythme quasi théâtral qui ne laisse aucun répit au lecteur, ce récit plein de verve oscillant entre roman policier et parodie littéraire se révèle aussi brillant que jubilatoire !

Multipliant les situations désopilantes et les traits d'esprit, ce premier opus trouve ainsi sa réussite non seulement dans les ressorts comiques à la fois inspirés et sans cesse renouvelés que dans sa galerie de personnages truculents et hauts en couleurs. C'est en outre une immersion saisissante dans le New York de l‘entre-deux guerres, marqué par la Prohibition, les Bootlegger et les speakeasies.

Egratignant au passage avec humour le microcosme mondain dans lequel gravitent ces personnages, J. J. Murphy signe un roman drôle et corrosif, à l'image de la femme sulfureuse et irrévérencieuse à laquelle il rend un très bel hommage.
Lien : https://lectriceafleurdemots..
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New-York, les années 1920… C'est une époque qui séduit beaucoup de monde car elle dégage quelque chose de particulier : c'est la prohibition, il y a ces gangsters, comme Al Capone, devenus célèbres et qui ne cessent d'inspirer le cinéma, les journaux se trouvent à tous les coins de rue, etc. Et c'est dans cette ambiance que prend place le cercle des plumes assassines.

Le Cercle vicieux, groupe composé d'artistes, d'écrivains, de journalistes, de critiques, etc., se donne régulièrement rendez-vous à l'Algonquin pour déjeuner ou dîner. Dorothy Parker, qui en fait partie, a la mauvaise surprise de découvrir le cadavre d'un homme sous leur table, un stylo-plume planté dans le coeur. Suite à cette macabre découverte, elle fait la rencontre du jeune William Faulkner, toujours à l'Algonquin.
Ce qui m'a plu d'emblée dans le cercle des plumes assassines, c'est l'humour des protagonistes : ils ne manquent pas de répartie, on a droit à des bons mots à toutes les pages et, loin d'être redondant, c'est une véritable bouffée d'air frais dans le genre policier !
Le texte est bien écrit, bien construit, et l'auteur prend le temps de nous planter le décor et l'ambiance par touches, sans jamais alourdir la narration. de même avec les personnages, on apprend à les connaître au fil des pages. D'ailleurs, fait intéressant, J.J. Murphy s'inspire de personnes réelles ; ainsi Dorothy Parker, Faulkner, Benchley, etc. ont-ils bel et bien existé. L'auteur s'est toutefois permis quelques libertés qu'il explique à la fin du roman (par exemple, certains ont certes côtoyé les mêmes lieux, mais pas à la même époque).
Au fil des pages, l'enquête suit son cours, on réfléchit avec les héros, il y a des rebondissements, et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! Et pourtant, l'action n'est pas le point de mire du livre, c'est pour dire !

J'arrête déjà ma chronique car je ne sais pas trop quoi vous dire de plus, si ce n'ai que j'ai adoré.
Pour la faire courte : c'est vif, c'est drôle, les personnages sont attachants… Un vrai régal pour les lecturovores !
Lien : https://malecturotheque.word..
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Dorothy Parker est une poétesse et scénariste, pleine d'humour, qui tenait un cercle littéraire autour de la Table Ronde, dans les salons de l'Algonqui, un hôtel de renom. En préface, l'auteur précise que l'on croisera au fil des pages des personnages réels comme fictifs. J.J. Murphy s'est attaché à retranscrire une partie de la réalité, mais le lecteur ne pensait pas que s'en était à ce point. Ainsi, dès les premières pages, en plus de Dorothy Parker, on croise la route d'un jeune écrivain, futur géant de la littérature américaine: William Faulkner. Billy pour les intimes. Rien que ça!

Les bons mots fusent, et les répliques sarcastiques ne se font pas attendre. le lecteurs découvre des personnages érudits qui font l'actualité de l'époque, alors lorsque ces mêmes amis découvrent un mort sous la table de leur cercle littéraire, ils ne font qu'une bouchée de ce fait divers, et se lancent en quête de la vérité. Dorothy Parker revêt son costume de détective et en avant la musique!

Le contexte de départ est captivant, mais l'enquête reste au second plan étouffée par les tacls verbaux. L'ensemble se transforme rapidement en un vaudeville grandiloquent dans lequel le suspect innocent tente d'esquiver le policier hargneux avec l'aide de la détective à la langue de vipère. L'humour des personnages prend rapidement le dessus sur tout ça. D'ailleurs, au début du roman, il est un peu difficile par moment de savoir qui parle et qui s'adresse à qui.

Les références ont nombreuses au cours de ces pages, de même que les people des années folles que le lecteur croisera au fil de l'enquête. A cette époque la presse écrite a le monopole de 'l'information et est une puissance qu'il faut tenir en respect pour ne pas se faire avaler tout cru. Tout le monde le sait, les journalistes les premiers. Ce policier au style si particulier a néanmoins fait partie des nominés pour le prix "Agatha". (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Drôle et plein d'esprit, un polar dans la lignée des classiques britanniques mais délocalisé dans le New York des Années folles et de la Prohibition. Les répliques fusent, les situations amusantes s'enchaînent, multipliant les clins d'oeil au cinéma burlesque, de Chaplin aux Marx Brothers. Murphy capte une époque, l'apogée de la presse écrite et des esprits acérés à la langue virtuose et venimeuse.
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