L'héroïne du premier roman de la comédienne belge,
Sophie Museur, est une gamine surnommée
POP,
Popi par son père,
Pop Song par sa mère ou Stoupié par sa grand-mère polonaise. Ce n'est que bien plus loin dans l'histoire qu'elle confie à son petit camarade tunisien, Najim, qu'elle s'appelle en réalité Stella, comme la fameuse bière belge à petites étoiles.
"
POP" est en fait un roman d'apprentissage situé dans les années 1980, à l'époque des Bee Gees "Stayin' Alive" et de la musique d'Abba, quelque part dans un village wallon, où l'on payait 1 franc belge pour 3 chansons dans le juke-box du café de l'endroit.
Dans une interview avec
Michel Onfray sur YouTube (BX1), l'auteure explique "qu'il y a un peu de moi dans
POP", sans que son roman soit une autobiographie pour autant.
POP observe, soit d'en dessous de la table du salon à la maison, soit d'en dessous du billard du café "La Boule de Feu" son monde : sa mère qui boit trop, son père, un peu effacé qui a une amie Michèle, et sa grande soeur Fani ( pour Stéphanie), qui a de temps en temps un nouveau petit ami.
Elle adore sa grand-mère, une réfugiée polonaise, avec qui elle a des grandes conversations dans une langue, qui forme un curieux mélange de patois wallon et de formules polonaises, que
Sophie Museur a eu l'amabilité de traduire en Français dans des notes, en fin de volume.
Si dans le bled où elle habite, il y a un peu de racisme et que les vieux estiment qu'il faudrait renvoyer tous ces étrangers, la petite Stella a un faible pour son petit ami bronzé Najim.
Une amitié qui lui pose pourtant plein de questions, dont elle ne trouve pas toujours la bonne réponse dans le grand dictionnaire familial. Tel le mot "amoureux" dont la définition comporte hélas vraiment trop de mots. Puis des mots comme religion, mosquée, dévergondée, bougnoul, truie, putain, catholique, ramadam, etc.
Déçue, elle constate que le mot Najim n'y figure même pas.
J'ai bien aimé l'évocation de la grande foire au village avec son défilé des majorettes, les manèges, les autos tamponneuses, le stand de tir avec des carabines de plomb et la baraque à frites.
Au fur et à mesure de la progression du récit la sympathie du lecteur pour la gamine augmente, pour regretter à la fin que
POP ne soit pas une membre de sa famille.