Citations sur La fille de Brooklyn (341)
Je suis cette fille solaire qui court dans le sable tiède de Palombaggia. Je suis le vent qui fait claquer les voiles d'un bateau en partance. La mer infinie de nuages qui donne le vertige derrière le hublot.
Je suis un feu de joie qui brûle à la Saint-Jean. Les galets d'Etretat qui roulent sur la plage. Une lanterne vénitienne résistant aux tempêtes.
Je suis une comète qui embrase le ciel. Une feuille d'or que les rafales emportent. Un refrain entraînant fredonné par la foule.
Je suis les alizés qui caressent les eaux. Les vents chauds qui balaient les dunes. Une bouteille à la mer perdue dans l'Atlantique.
Je suis l'odeur vanille des vacances à la mer et l'effluve entêtant de la terre mouillée.
Je suis le battement d'ailes du Bleu-nacré d'Espagne.
Le feu follet fugace qui court sur les marais.
La poussière d'une étoile blanche et trop tôt tombée.
J'ai lu et relu certains livres au point d'en connaître certains passages par coeur. "L'homme n'est pas cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour", écrit Freud dans Malaise dans la civilisation. Oui, l'homme est son pire prédateur. L'homme est en guerre contre lui-même. Au plus profond de lui, l'homme est habité par la violence, l'agressivité, la pulsion de mort, la volonté de dominer son semblable et de l'asservir en l'humiliant.
Même avec le recul, je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qui nous avait projetés l'un vers l'autre. Pourquoi à ce moment précis de nos vies, nous étions-nous fait croire que notre histoire incongrue pouvait avoir un avenir ?
Nos secrets nous définissent. Ils déterminent une partie de notre identité, de notre histoire et de notre mystère
La femme dont il était autrefois tombé amoureux, si radieuse, si vive, s’était transformée en une bombe artisanale, détrempée d’alcool, imprégnée d’héroïne, dont on avait enclenché le minuteur.
Une époque qui manquait d'hommes d'Etat. Une époque où les discours intelligents et les raisonnements complexes n'avaient plus leur place. Une époque où seuls les propos simplistes et excessifs réussissaient à trouver un écho médiatique. Une époque où la vérité n'avait plus d'importance, où les émotions faciles avaient supplanté la raison, où seules comptaient l'image et la communication.
Avoir un enfant est un antidote à cette nostalgie et à cette fraicheur fanée. Avoir un enfant vous oblige à vous délester d'un passé trop lourd, seule condition pour vous projeter vers demain. Avoir un enfant signifie que son avenir devient plus important que votre passé. Avoir un enfant , c'est être certain que le passé ne triomphera plus jamais sur l'avenir.
Les livres ont une singularité qui confine à la magie : ils sont un passeport pour l'ailleurs, une grande évasion. Ils peuvent servir de viatique pour affronter les épreuves de la vie. Comme l'affirme Paul Auster , ils sont " le seul lieu au monde où deux étrangers peuvent se rencontrer de façon intime".
Car dans nombre d'existences rien n'est plus fort que le passé, l'innocence perdue et les amours enfouies. Rien ne vous remue plus les tripes que le souvenir des occasions manquées et le parfum du bonheur qu'on a laissé filer.
C'était aussi pour cette raison que j'avais adoré devenir père. Avoir un enfant est un antidote à cette nostalgie et à cette fraîcheur fanées. Avoir un enfant vous oblige à vous délester d'un passé trop lourd, seule condition pour vous projeter vers demain. Avoir un enfant signifie que son avenir devient plus important que votre passé. Avoir un enfant c'est être certain que le passé ne triomphera plus jamais sur l'avenir.
Je me suis mis debout sur mes jambes en coton. Pris de vertiges, j'ai vacillé, mais je me suis fais violence pour sortir du salon d'une démarche ferme. Mon sac de voyage était resté dans le hall d'entrée. Sans un regard pour toi, je l'ai attrapé et j'ai quitté la maison.