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Roselyne Majesté-Larrouy (Autre)
EAN : 9782020089371
221 pages
Seuil (01/10/1985)
4.09/5   32 notes
Résumé :
" Il en va de Fakinos comme de la Bible et d'Homère (...) Vanguélis et Sophia sont immortels, aussi vivants que les personnages de l'Ancien Testament et de l'Iliade. " La Libre Belgique.

" La justesse d'une écriture au service d'un livre sauvage. Tellement fort. " Les Nouvelles Littéraires.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Récit d'un couple dans un village grec du début du XXème, de leurs amours, de leur vie difficile surtout, dans un monde où tout le village est pauvre et que dominent quelques puissants. Un monde de dénuement matériel mais rempli de poésie, de religion, comme de mort et de guerre. On reste sous le charme de ces temps perdus, où la Grèce meurtrie par la misère et l'histoire tragique se trouvait dotée d'une force certaine dans une intemporalité paysanne et chrétienne, bien éloignée de la modernité.
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Un très joli récit!
C'est l'histoire de Vanguelis et de Sophia qui se sont éteints en 1970 après une longue existence de 103 ans. L'histoire de leur village, si pauvre du temps de leur jeunesse, que les bulldozers des chantiers détruisent, tandisque s'étend la banlieue d'Athènes.
Entre la vie rurale d'un journalier parti se vendre à un riche propriétaire, une pioche et une besace à l'épaule et la vie moderne...deux guerres mondiales sont passées, des luttes sociales, la vie a bien changé.
J'ai surtout aimé le début, le récit de jeunesse, quand la pauvreté se définissait par la quantité d'huile nécessaire pour allumer la veilleuse. Quand un séisme a asséché les sources du villages et que Yorghis, le sourcier a retrouvé l'eau mais perdu la vue. Quand Vanguelis a trouvé une statuette de marbre et en est tombé amoureux...Le merveilleux se mêlait alors à la vie quotidienne, les superstitions, et même les dieux d'autrefois. Quand on crucifiait vraiment le Christ dan les villages pendant la Semaine Sainte..
Vanguelis et Yorghis ont vu la guerre, le front. L'électricité s'est répandue..;et le merveilleux a cédé la place à la modernité.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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La première partie est celle que j'ai préférée : rebelles, Vanguélis et Sophia sont prêts à affronter le monde et le récit de leur fuite et de leur installation ne manque pas de panache et de romanesque.
On a l'impression de lire un conte, d'autant que les superstitions sont monnaie courante dans cette région rurale. Quelques épisodes ne sont pas non plus sans rappeler le périple de héros grecs mythiques, recueillis par de superbes créatures qui jouent ensuite de leurs charmes pour les empêcher de repartir.
La seconde partie du roman, plus contemplative, est un peu répétitive à mon goût. J'ai aussi trouvé le personnage de Vanguélis bien faible devant les autres femmes alors que Sophia - impériale, fidèle et d'un courage immense - reste au second plan. Cette héroïne aurait mérité selon moi d'être plus centrale dans le récit.
J'ai néanmoins apprécié ce retour sur un siècle dans une Grèce secouée par de nombreux événements majeurs (tremblements de terre, guerres, dictature). Sans être particulièrement palpitante, cette lecture s'est donc avérée plutôt plaisante.
Lien : https://des-romans-mais-pas-..
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C'est en souvenir de la superbe émission, "les chants de la terre" animée ,sur France Musique, durant plusieurs années, par Aris Fakinos, que j'ai décidé d'acheter , chez Emmaüs, et pour une somme fort modeste, ce "Récit des temps perdus", relatant le parcours de vie , pour le moins mouvementé des grands-parents de l'auteur .
Tout au long de cette (ces) histoire(s) ,nous partageons la vie de paysans grecs, leur fierté, les heurts et les douleurs, leur rapport quasi charnel à la terre, l'Au-delà si proche et pourtant si lointain ....pour tout dire leur Humanité .
A la fois réaliste, épique, poétique, faisant largement appel aux universaux de notre humaine condition, ce très beau texte, au contenu pourtant si éloigné de la vie d'ici et d'aujourd'hui, m'est apparu comme singulièrement familier.......étrangement commun à nous tous ...mammifères omnivores que nous sommes!
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Lecture imposée en 3°. Seul souvenir...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tu ne peux pas imaginer quelle belle femme c'était, ta grand-mère ... La première fois que je l'ai vue, elle cueillait des olives. J'étais allongé derrière les roseaux et j'ai levé la tête ... Dans le village, elle était la seule à ne pas s'attacher les cheveux. Tu sais, c'était une fille de famille, elle faisait ce qu'elle voulait, en quoi elle n'a jamais changé ...
Figure-toi qu'un jour elle m'a demandé de lui peigner les cheveux un à un, et pas avec un peigne, non c'est avec les doigts qu'elle voulait ! ... J'étais tout à ma tâche, quand elle se retourne, me regarde et me dit : "Celui-ci, tu l'as oublié." Oui, elle a toujours été comme ça cette femme, et c'est comme ça qu'elle me plaisait ... Je me disais : s'il m'arrive un jour d'oublier un seul cheveu, je suis fichu ! Mais je n'en ai pas encore oublié ...
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- Dis-moi, reprit Vanguélis, tu as déjà tué un homme ?
- Je n'ai pas eu le temps, murmure Yorghis. Dieu m'a pris la vue, je n'ai pas eu le temps...Mais il m'a donné une lyre. Dans ce monde, Dieu met toujours quelque chose dans les mains de l'homme, un couteau pour l'un, une lyre pour l'autre...
Depuis ce jour-là, la lyre et l'arme se retrouvèrent côté à côté au fond de la besace. Parfois, quand Yorghis fouillait dedans pour trouver quelque chose, l'acier de la baïonnette touchait les cordes de la lyre et l'instrument poussait un sanglot étouffé, comme un bébé soudain blessé par une épingle de nourrice qui s'ouvre et transperce ses langes.
Une nuit sans lune, ils chargèrent leur charrette près d'un moulin.
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...Peut-être bien qu'on s'est privé de beaucoup de choses dans notre vie, mais vois tu, ça ne nous gênait pas.Il nous suffisait d'avoir a la maison de l'huile pour le repas et pour la veilleuse.En ce temps-là, tant qu'il y avait de l'huile dans un foyer, les gens ne se disaient pas pauvres...
La lampe que nous avait installée ton père nous a éclairés pas mal de temps, mais plus tard les choses se sont gâtées, tout est devenu très cher, la lumière nous coûtait les yeux de la tête et on ne l'allumait plus tous les soirs.On s'y était pourtant habitués et ça nous manquait un peu.On s'est alors remis, comme autrefois, a dîner au coucher du soleil et a veiller dans le noir, jusqu'au moment d'aller dormir.C'est à cette époque que j'ai commencé a comprendre que la pauvreté est une chose qui ressort bien plus dans l'obscurité que dans la lumière...
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Quand il y a de la lumière autour de toi, tout te semble beau et solide, mais c'est seulement dans le noir que tu peux savoir ce qu'il en est vraiment...
Ce que je te dis là, mon gars, ne l'oublie jamais dans ta vie : éteins de temps en temps la lumière et cherche, pour être sûr, pour comprendre...
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