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EAN : 9782020093095
317 pages
Seuil (01/10/1986)
3.68/5   19 notes
Résumé :

Ce livre met en valeur les caractères originaux du processus de formation de la classe ouvrière au sein de la société française. Ouvriers de l'artisanat urbain et ouvriers-paysans ont pu éviter le déracinement jusqu'à la fin du XIXe siècle, en s'opposant efficacement aux mutations économiques irréversibles. La deuxième vague d'industrialisation a brisé cette logique en assurant le triomphe d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Gerard Noiriel nous raconte l'histoire de la Classe Ouvrière en France depuis 1830 jusqu'aux années 1980.

Nous allons suivre la transformation de la société prolétaire française depuis ces "ouvriers-paysans" qui contrairement aux ouvriers anglais, grâce à leur "double statut ", parviendront à ne pas être totalement inféodés au patronat.

L'auteur remet en cause l'idée qu'au dix-neuvième siècle, on est "métallos" ou ouvriers du textile de père en fils en nous démontrant, au contraire, que les ouvriers changeaient beaucoup de place et allaient au plus offrant au grand désespoir des employeurs qui ne parvenaient pas à les faire venir en ville pour mieux les asservir.

Nous vivrons toutes les grandes luttes chargées d'espoir souvent déçu, l'immigration, la rationalisation du travail, la crise de 1929 qui marqua la fin de ces ouvriers paysans et la victoire de ce concept de "grandes usines" dont ils ne voulaient pas et qui signifiera la fin de leur " indépendance".

Ce sera ensuite le Front Populaire si porteur d'espoir, puis les désillusions après la guerre et le rêve de connaitre une situation enfin meilleure pour les enfants avec l'accès aux formations, avant une nouvelle crise en 1974 qui brisera, de nouveau, ce cycle et qui verra, dix ans après, poindre une récession pour les moins qualifiés d'entre eux.

C'est un livre passionnant qui, à chaque chapitre, vous apporte de nouvelles connaissances (que je ne peux pas toutes développer) et qui remet en cause beaucoup de faits que l'on croyait acquis comme l'idée que les conditions de vie des ouvriers français étaient plus rudes que celles de nos voisins européens alors que grâce à la Révolution Française et au partage des terres - toujours le double statut des ouvriers également paysans - ces derniers ont pu lutter plus longtemps pour préserver leurs acquis.

L'auteur multiplie les références et utilise de très nombreux exemples pour expliquer ses thèses mais la lecture reste très facile et agréable.

J'ai hâte d'aborder d'autres livres de Gérard Noiriel.
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Chose interéssante sur cet ouvrage : bien que l'auteur soit un des pontes de la bien-pensance de gauche chez les historiens, tendance Mélenchon-Rousseau, vous pouvez lire ce livre comme une véritable démonstration des bienfaits du protectionnisme pour la classe ouvrière. Bienfaits qui incluent, notamment, lutte stricte contre l'immigration et contre l'immixtion des femmes dans le monde de l'emploi salarié. Je vous promets que c'est, en substance, ce que montre ce livre !
Évidemment, ce que je viens d'écrire ne reflète ni la pensée politique de l'auteur, ni la mienne (du moins, pas exactement...). Il faut surtout noter que la très grande honnêteté intellectuelle de Noiriel à l'époque (le livre est publié en 1986) lui permettait d'être classé parmi les meilleurs dix-neuvièmistes de France.
La dernière grosse qualité de ce livre réside dans son introduction, l'auteur s'essayant à une réflexion très séduisante sur la méthodologie de l'Historien.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Au pays des droits de l'homme, dans l'entre-deux guerres, les immigrés sont privés des droits politiques fondamentaux....

...L'introduction d'un émigré a pour résultat de doter le pays d'un élément immédiatement productif et dont l'éducation n'a rien coûté à la collectivité...

De plus, l'immigration massive a permis d'exercer une pression à la baisse des salaires qu n'est pas sans rapport avec l'ampleur des bénéfices constatés.
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En accordant le suffrage universel, la classe dominante entame une stratégie visant à désamorcer les processus insurrectionnels de la classe ouvrière parisienne, dont les actions violentes apparaitront d'autant plus illégitimes que des moyens "démocratiques" d'expression politique sont mis en place dans le pays.
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Les recherches sur la classe ouvrière ont presque toujours été subordonnées à des buts politiques, la connaissance objective de la réalité sociale cédant de ce fait la place à une littérature de la dénonciation.

Comme le dit Michelet : " ils exagèrent les maux pour nous faire jouir plus vite de la félicité que leurs théories nous préparent".
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La barrière entre le " pauvre" et le " plus pauvre " passe par le fait d'avoir ou non des meubles, ceux-ci constituant la preuve matérielle que l'on est en mesure de payer un loyer, que l'huissier peut avoir quelque chose à saisir.
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Certes, de nombreux aspects du monde ouvrier sont aujourd’hui mieux connus qu’il y a quinze ans. Nous avons une vue plus précise sur les pratiques sociales dans l’entreprise, la sociabilité de quartier, la culture du travail, l’attitude du prolétariat au cours des deux guerres mondiales. La recherche s’est étendue à de nouvelles régions. Des branches professionnelles et des métiers jusqu’ici peu étudiés ont été passés au crible ; les comparaisons à l’échelle internationale se sont multipliées. Mais les questions qui intéressaient les historiens sociaux à l’époque où je l’ai écrit étant aujourd’hui passées de mode, la réflexion sur la construction du groupe ouvrier n’a pas beaucoup progressé. La démobilisation des classes populaires a eu des conséquences importantes pour la recherche historique elle-même. Les études sur le sujet se sont raréfiées. Dans le même temps, le mouvement ouvrier n’ayant pas été à la hauteur de leurs espérances de jeunesse, les historiens sociaux ont préféré regarder le monde « par en bas », négligeant l’étude des modes de groupement propres aux milieux populaires.
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Videos de Gérard Noiriel (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard Noiriel
Face au passage en force de la réforme des retraites, la colère sociale ne faiblit pas. Sommes-nous confrontés à une crise socio-politique inédite dans l'histoire de la Ve République ?
Guillaume Erner reçoit Gérard Noiriel, historien spécialiste de l'immigration et de l'histoire de la classe ouvrière, et directeur d'études à l'EHESS.
#actualite #reformedesretraites #politique
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