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EAN : 9782220038186
373 pages
Desclée de Brouwer (09/08/1996)
3.66/5   19 notes
Résumé :

C'est au coeur de Bruxelles, capitale de l'Europe, au pied de la vieille cathédrale Saints- Michel-et-Gudule, que se situe le nouveau roman de Jacques Neirynck. A travers les tribulations d'un artiste, l'architecte Vandewalle, Le siège de Bruxelles nous fait assister en direct à l'éclatement de la Belgique, provoqué tout à la fois par les conflits linguistiques, les dérives xénophobes et les crises économiques.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quelle lecture fastidieuse et difficile !
Jacques Neirynck est un historien et un scientifique hors pair et cela s'en ressent dans chaque paragraphe... au risque de perdre parfois le côté romancé, palpitant et intrigant du livre.
C'est vrai, je n'y connaissais rien au passé géopolitique de la Belgique et de sa capitale. Et en ce sens, j'en ai appris beaucoup !
Mais en ouvrant ce livre, je ne cherchais pas un livre d'histoire mais un livre aux intrigues prenantes, au stratèges maîtrisés, aux personnages attachants. Or, le livre peine à commencer, tant l'auteur souhaite installer le contexte de manière précise et juste. L'action ensuite se déroule, plutôt lente. Les réflexions des personnages nous endorment. On aimerait plus de décision, d'action, de révolte...
Une fois de plus, je pense que je n'ai su apprécier ce roman à sa juste valeur, certainement parce que j'avais de hautes attentes.
J'avais beaucoup apprécié "Le manuscrit du Saint-Sépulcre" et j'espérais être aussi subjuguée.
A mon avis, mon état d'esprit du moment, mon besoin d'évasion et ma soif de vacances sont seuls responsables de ma faible appréciation de ce roman. le talent de l'auteur est nullement remis en cause ici.
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Ce livre, qui prend aujourd'hui une résonnance particulière, raconte l'histoire d'un fonctionnaire bruxellois de la commission des monuments et sites aux prises avec les tourments de l'Histoire. Entre nationalistes flamands bornés, défilant en culottes courtes derrière des oriflammes martiaux au son des clairons et des tambours, politiciens bruxellois véreux, révant de vendre ce qui reste de la ville à la Commission européenne, eurocrate retors ayant créé une zone d'exclusion autour du Parlement et militaires wallons défendant une frontière improbable que le bon peuple de Bruxelles rêve de passer en douce à la faveur de la nuit, le héros se demande s'il est encore permis d'être heureux. Simplement.. Tout le grotesque de la situation belge projeté dans un futur proche avec humour et dépit.
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J'ai lu ce livre de politique-fiction lors d'une mission à Sarajevo en janvier 1997. Eh bien je peux vous dire que Sarajevo était idyllique en comparaison !
L'auteur imagine une partition de Bruxelles en 2007 entre la France, la Flandre, un district européen, un ghetto musulman et une zone libre.
A l'époque j'"habitais" dans le ghetto musulman; j'ai ensuite "déménagé" dans la zone Flandre.
C'est peut-être cela qu'on appelle tomber de Charybde en Scylla.
A prendre au second degré...
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Très bon scénario de politique fiction d'entrée de jeu (notre "modèle démocratique" est en effet vulnérable, même au coeur de l'Europe), mais la suite de l'intrigue perd progressivement son tonus.
Un roman interpellant en ce qu'il permet de visualiser comment un pays peut être pris en otage par une poignée d'extrémistes bien organisés. le récit s'incarne de façon tellement concrète dans la capitale belge, son cadre institutionnel, géographique et culturel, qu'il en devient très plausible. le livre a d'ailleurs suscité à sa sortie un certain émoi dans les médias et les milieux politiques.
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Le Siège de Bruxelles” de Jacques Neyrinck est un roman d'anticipation que j'avais lu avec plaisir et sourire en coin peu après sa parution en 1996. L'action se passe en 2007 : la Belgique est devenue une peau de chagrin dont la monarchie est le dernier rempart. Un parti autoritaire fait la pluie et le beau temps dans une Flandre qui voudrait gober Bruxelles où un large ghetto musulman s'est de facto formé. Un conflit éclate, l'Union européenne, écartelée entre ses ailes germanique et latine, essaie de diriger la manoeuvre, pendant que des ONG asiatiques soignent les blessés. Prémonitoire ? Pas sûr, mais une relecture en 2016, à la lumière de l'actualité récente promet d'être intéressante.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Non seulement je ne fêtais pas mes anniversaires, de peur d'éveiller la mort qui dort, mais je ne célébrais pas davantage les jours ordinaires. Je travaillais en dilettante à des tâches imprécises qui meublaient le temps sans l'occuper. De propos délibéré, j'évitais l'amitié et je fuyais l'amour pour diminuer la souffrance des trahisons et des abandons. Je circulais à petite vitesse sur une route plane. Je suspendais mon souffle pour le ménager plus longtemps. Je dépensais parcimonieusement ma vie comme l'avare qui prémédite ses achats. Mon coeur en veilleuse, mon esprit en berne, ma vie en tapinois.
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L'agglomération bruxelloise constitue donc une parabole de l'Europe : Babel et Sarajevo à la fois; le lieu de tous les dialogues possibles et de tous les mutismes éventuels; un îlot de latinité dans le monde germanique; une enclave où l'on parle toutes sortes de langues au milieu d'un territoire où l'on s'efforce de maintenir l'exclusivité du néerlandais; un laboratoire politique où depuis deux siècles l'on tente de résoudre, sans y être réellement parvenu, le problème très compliqué qui consiste à faire coexister deux cultures dans un seul Etat; la capitale d'une construction politique à l'échelle du continent où des technocrates s'imaginent pouvoir évacuer des problèmes culturels en résolvant des équations économiques.
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Par la fenêtre large ouverte, je guignai un petit coin de ciel bleu entre deux nuages pommelés, comme les fesses des angelots peints par Pierre-Paul Rubens. En Flandre, on ne doit pas attendre que le firmament se découvre davantage : il existe en principe mais il ne se manifeste pas souvent. Sous le ciel de la Toscane, tellement bleu qu'il en devient violet, il n'es pas nécessaire d'expliquer à un habitant de ce pays que Dieu l'a créé Italien, ni même que Dieu existe. L'un et l'autre vont de soi. Les cyprès plantés sur les collines sont autant de doigts désignant un paradis, dont le paysage fournit une esquisse.
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L'armée d'un petit pays n'a jamais que le choix entre deux destins: ou bien perdre toute seule, ou bien jouer les forces supplétives d'un grand pays et gagner en devinant à temps le bon camps. A la fin d'une guerre, l'officier belge est réputé héros national ou traître selon qu'il se trouve du côté de la victoire ou de la défaite. A part quelques groupes de volontaires, choisissant de courir des périls insensés sous le casque bleu, l'armée a donc toujours constitué un corps de fonctionnaires paisibles, pratiquant un attentisme réfléchi sous un uniforme de couleur brunâtre.
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Pour tout homme, trois actions ne sont possibles que dans sa langue maternelle : prier Dieu, faire la cour à une femme et composer un poème.
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