"Ida" est un recueil composé de
deux nouvelles - "Ida" et "La comédie bourgeoise" - écrites en français par la romancière russe d'origine ukrainienne
Irène Némirovsky, décédée à Auschwitz en 1942.
Ces
deux nouvelles sont tirées du recueil "Films parlés" publié en 1934.
"Ida" Sconin a derrière elle une belle carrière de meneuse de revue à laquelle elle ne compte pas renoncer si facilement. Bien qu'elle ait conscience de ne plus être de prime jeunesse, Ida sait aussi qu'elle reste une figure enviée des autres danseuses, plus jeunes, plus sveltes, qui guettent le moindre de ses faux pas avec l'espoir de pouvoir l'évincer.
Mais force lui est de constater que, malgré les rituels qu'elle s'impose quotidiennement, certaines signes de vieillesse ne trompent personne. Repousser les effets du temps qui passe s'avère de plus en plus pénible, surtout lorsque certains souvenirs du passé se rappellent subitement à elle...
"La comédie bourgeoise" balaie en quelques pages toute une vie d'abnégation. Elevée au sein d'une famille bourgeoise, la jeune Madeleine se résout à accepter le mariage arrangé par ses parents avec celui qu'ils estiment être un bon parti. Si son mari se révèle rapidement être un coureur de jupons, Madeleine se laisse entendre par sa mère que c'est là le sort de la plupart des femmes mariées.
Seule à la maison toute la journée, Madeleine rompt avec sa solitude à la naissance de ses enfants. Mais pour combien de temps ? C'est que les enfants grandissent et oublient si vite qui les a bercés, nourris, choyés...
Deux parcours de femmes à la détresse silencieuse, lasses d'une vie sans amour et surtout d'une jeunesse passée trop vite. Une éternelle célibataire, battante, qui ne se nourrit que de gloire et une épouse réservée et en manque de reconnaissance, toutes
deux débarrassées très tôt de leurs illusions, esseulées mais toujours dignes face à un entourage, à un public qui leur témoigne une indifférence cruelle.
Irène Némirovsky brosse en peu de mots
deux vies en accéléré présentées au travers de moments-clé : tandis que certains souvenirs de jeunesse reviennent par flash-backs à Ida, nous découvrons le parcours de Madeleine au fil de quelques bonds dans le temps.
Loin d'être incomplets, ces
deux portraits de femmes possèdent une force de concision et une puissance évocatrice remarquables !
J'ai savouré ces
deux textes mais avec parcimonie, tant le fatalisme qui s'en dégageait m'a laissé un goût amer...
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