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Citations sur Suite française (245)

Ils se disaient que la raison, le coeur lui-même pouvaient les faire ennemis, mais qu'il y avait un accord des sens que rien ne pourrait rompre, la muette complicité qui lie d'un commun désir l'homme amoureux et la femme consentante.
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Les bombes étaient tombées sur la gare et un peu plus loin sur la voie de chemin de fer. [...] Des femmes, prises de panique, jetaient leurs enfants comme des paquets encombrants et se sauvaient. D'autres saisissaient les leurs et les pressaient avec tant de force qu'elles paraissaient vouloir les faire rentrer de nouveau dans leurs flancs, comme si ce fût là le seul abri sûr.
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Au fond de son coeur il y avait comme des couches successives de haine qui se superposaient sans se confondre: celle de la paysanne qui d'instinct déteste les gens de la ville, celle de la domestique lasse et aigrie d'avoir vécu chez les autres, celle de l'ouvrière, enfin, car pendant ces derniers mois elle avait remplacé son mari à l'usine; elle n'avait pas été habituée à ce travail d'homme, il lui avait endurci les bras et l'âme.
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Je ne peux pas supporter ce désordre, ces éclats de haine, le spectacle repoussant de la guerre. J'irai dans un coin tranquille, à la campagne. Je vivrai avec les quelques sous qui me restent jusqu'à ce que les hommes redeviennent sages.
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Un extraordinaire tumulte, une confusion d'idées et de passions l'agitait, mais ce qui dominait dans son cœur, c'était le mépris qu'il éprouvait pour l'humanité entière. (...) Il avait été un si bon petit enfant! Le monde à ses yeux était simple et beau, les hommes dignes de respect. Les hommes...un troupeau de bêtes sauvages et lâches. Ce René qui l'avait incité à la fuite, qui était resté ensuite à se dorloter sous la couette, tandis que le France périssait. Ces gens qui refusaient aux réfugiés un verre d'eau, un lit, ceux qui faisaient payer les œufs à prix d'or, ceux qui bourraient leurs voitures de bagages, de paquets, de provisions, de meubles même, et qui répondaient à la femme mourant de fatigue, à des enfants venus à pied de Paris : "Vous ne pouvez pas monter...Vous voyez bien qu'il n'y a pas de place...". (...) Le monde extérieur incohérent et hideux était peint aux couleurs de l'enfer, un enfer où jamais Jésus ne redescendrait "car ils le mettraient en pièces", songea Hubert.
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Dans le coeur de chaque homme et de chaque femme subsiste une espèce d'Éden où il n'y a ni mort ni guerres, où les fauves et les biches vivent en paix. Il ne s'agit que de retrouver ce Paradis, que de fermer les yeux à ce qui n'est pas à lui. Nous sommes un homme et une femme. Nous nous aimons.
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Ils étaient tous deux fort intelligents et comprenaient qu'ils étaient utiles l'un à l'autre; cela finissait par créer une sorte d'amitié à base de cordial mépris, comme certaines liqueurs âcres et amères qui, lorsqu'elles sont mélangées, ont une saveur agréable.
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Il avait une tournure d'esprit singulière, il n'attachait pas beaucoup d'importance à lui-même; il n'était pas à ses propres yeux cette créature rare et irremplaçable que chaque homme voit lorsqu'il pense à lui-même.
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Les femmes pleuraient. Les hommes, silencieux, baissaient la tête. Ils n'éprouvaient pas à proprement parler de désespoir; c'était plutôt un refus de comprendre, une hébétude comme celle que l'on ressent en rêve, au moment où les ténèbres du sommeil vont se dissiper, où le jour est proche, où on le sent, où tout l'être se tend vers la lumière, où l'on songe: "c'est un cauchemar, je vais me réveiller."
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Benoît était taciturne et revêtu comme d'une triple armure de pudeur, masculine, paysanne et française. Elle ne savait ni ce qu'il haïssait ni ce qu'il aimait, mais seulement qu'il était capable d'amour et de haine.
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