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EAN : 9782130546283
155 pages
Presses Universitaires de France (02/10/2004)
3.04/5   13 notes
Résumé :

La notion d'" Occident " est présente en filigrane dans tous les grands problèmes géopolitiques d'aujourd'hui. Mais elle est singulièrement floue. Philippe Nemo essaie ici de la définir schématiquement, en s'appuyant sur l'histoire. L'auteur voit dans la culture occidentale, non le produit du hasard et de la nécessité, mais une construction de l'esprit, structurée en cinq moments-clés : l'invention de la C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
BRILLANTE SYNTHESE. Beaucoup d'informations en peu de pages.
Dans les éléments qui caractérisent la culture occidentale, Philippe Nemo, reprenant la thèse de ‘l'école autrichienne' met l'accent sur l'importance de la notion de droit de propriété synonyme de liberté et offrant donc la possibilité de création de richesses.
Dans certaines cultures, au contraire, malgré tout l'intérêt qu'elles peuvent présenter par ailleurs, la liberté d'action est totalement absente. Seule l'adoption de cette caractéristique de la civilisation occidentale permet aux êtres humains de sortir de la misère, voire tout simplement de survivre.
Quelques réserves cependant.
J'ai eu un sursaut, lorsque Philippe Nemo cite la démocratie comme ultime étape de l'évolution la culture occidentale. En nous en donnant les propriétés suivantes :'liberté et pluralisme dans la procédure de nomination des gouvernements et de prise de décision politique'.
Si la Suisse s'intègre parfaitement bien dans cette définition, d'autres pays en sont plus éloignés. Particulièrement la France, théoriquement de culture occidentale. le choix électoral se faisant de facto entre des individus faisant partie d'une même Nomenklatura. Pour l'essentiel, des clones bureaucratiques pensant à l'identique, issus de ce qui ressemble à une école de cadres d'un Parti communiste d'un quelconque pays totalitaire et qu'on appelle l'ENA.
Je ne suis pas enthousiaste non plus par l'idée d'Union occidentale, proposée en fin d'ouvrage par Philippe Nemo. Proposition qui laisse flotter la menace nauséabonde du constructivisme et de la technocratie.
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Il ne s'agit pas d'une définition mais d'une addition de chapitres qui reprennent des événements importants de l'histoire qui se sont déroulés pour la plupart en Europe. A la fin, on apprend qu'il faut nommer cet ensemble, "Occident". Pourquoi davantage Occident que, par exemple, "Europe", "progrès", "civilisation", "monde développé" ? Pourquoi "Orient" ? Et existe-t-il un monde en dehors de l'"Occident", entre l'Orient et l'Occident ? Qui a défini, utilisé la notion au fil du temps ? On ne saura pas. Il ressort une impression en fin de lecture par la comparaison des sociétés plus ou moins occidentalisés qu'il y aurait une uniformité forte à l'intérieur des frontières où se sont déroulés ces événements imprtants et comme un grand vide, un néant au-delà. Bref bof bof prout prout j'aurais préféré qu'on me dise dans quels contexte le mot a été utilisé, à quoi il s'oppose et les limites qu'on pourrait donner à la notion.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Il faut […] corriger une erreur courante.
L’expression « révolution industrielle » par laquelle on désigne souvent cette croissance économique spectaculaire des deux ou trois siècles derniers est trompeuse en ce qu’elle donne à croire que la cause efficiente économique aurait été l’industrie ou la technique en tant que telles, alors que c’est au contraire le développement de l’économie d’échanges qui a rendu possibles l’inventivité technique et la croissance de l’industrie. On sait d’ailleurs que de nombreuses inventions dont le principe avait été indubitablement découvert dès l’Antiquité ont « dormi » ensuite pendant de longs siècles sans jamais se traduire en productions techniques concrètes. C’est l’apparition de conditions morales et sociopolitiques nouvelles permettant l’entrepreneuriat, la liberté des initiatives, la possibilité de rencontrer de nouvelles offres et demandes sur des marchés toujours plus vastes qui a permis de réveiller et de multiplier ces potentialités.
(p. 96-97)
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Aristote précise qu’un régime où c’est « le peuple qui gouverne et non la loi » n’est pas un régime de liberté, car dans ce cas le peuple se comporte comme un « monarque collectif ». Ce qui caractérise un régime de liberté, ce n’est pas le fait des ordres soient donnés au nom de tous, mais qu’il n’y ait que des règles générales, non des ordres particuliers. Le juge ou le gouvernant ne donnent d’ordres particuliers que là où il s’agit de combler les lacunes inévitables de la loi. Ce que les Grecs ont inventé, en définitive, ce n’est donc pas, comme on le dit ordinairement, la démocratie, mais bien l’« Etat de droit ».
(p. 16)
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[…] l’impatience biblique pouvait se manifester et s’est manifestée, de fait, selon deux modalités fort opposées (qui, sous des formes laïcisées, se retrouvent jusqu’à nos jours) :
1) Une branche violente qui entend faire advenir les Derniers Jours par un ultime combat eschatologique où l’on massacrera tous les méchants, grand soir qui sera immédiatement suivi de l’aube radieuse du millenium. C’est ce qui s’est prolongé aux Temps modernes et contemporains par les doctrines révolutionnaires de droite et de gauche.
2) Une branche pacifique qui entend faire advenir les Derniers Jours non par le fer et le sang, mais par la conversion des cœurs et des esprits, l’œuvre de la vérité, l’agir humain responsable, la rationalité sous ses deux figures du Droit et de la Science ; et qui soutient que cela ne se fera pas à la faveur d’un événement ponctuel mais par un processus gradué et ouvert. [Vision du monde de l’économiste Hayek][…]
Il est clair que la seconde branche est plus fidèle à l’esprit de l’Evangile.
(p. 43-44)
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Pour saint Augustin, après le péché originel, l’homme ne mérite rien d’autre que la mort ; sa faute ne peut être rachetée par quelque œuvre humaine que ce soit. […] L’action humaine n’a aucune valeur. […] Dans l’esprit de cette doctrine pessimiste – dont la sombre lueur domina l’Europe du haut Moyen Age […], la seule issue est de s’abstenir d’agir. […] Le salut serait obtenu non par l’action, mais par des moyens surnaturels, la prière, les pèlerinages ou le culte des reliques […].
Le ‘Cur Deus homo’ ? de saint Anselme (écrit vers 1097) reformule la doctrine traditionnelle du péché et du salut d’une manière telle que la perception de la valeur et de la rationalité de l’action humaine en est bouleversée. […] L’humanité est ‘d’ores et déjà sauvée’ par le sacrifice du Christ. De cette doctrine anselmienne de l’expiation résultait implicitement un changement de perspective quant à la valeur de l’action humaine.
(p. 52-53)
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[…] les signaux fournis par le système des prix sont « codés ». Ils ne disent rien des raisons concrètes pour lesquels l’offre ou la demande de biens ont varié. Ils n’en constituent pas moins des guides cognitifs suffisants pour que l’agent du marché prenne les décisions adéquates compte tenu de ces variations. Ils sont informatifs par eux-mêmes, sans qu’aucune concertation concrète ne soit nécessaire entre les partenaires de l’échange. En ce sens, ils ne sont pas limités à la communauté restreinte au sein de laquelle une telle concertation serait concevable, et ils peuvent faire le tour de la planète sans perdre leur teneur cognitive. Le droit et les prix abstraits sont ainsi, dit Hayek, de véritables systèmes de « télécommunication » rendant possible une organisation des échanges à très grande distance.
(p. 96)
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