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EAN : 9781021021861
Tallandier (14/11/2016)
3.06/5   8 notes
Résumé :
Best-seller international, le petit livre rouge a été imprimé à plus d'un milliard d'exemplaires. Ce recueil de citations de Mao est rapidement devenu le manifeste de la Révolution culturelle et un objet de culte aussi bien en Chine que pour les maoïstes occidentaux.
Apparu en 1964, les Citations du président Mao Tsé-toung, bréviaire inspiré des discours ou des oeuvres du fondateur de la République populaire, est d'abord conçu comme un outil d'éducation poli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un livre qui m'a littéralement passionné. Alors, certes, c'est un peu court (210 pages), pas ultra-scientifique, ce n'est pas le livre d'histoire universitaire-type et l'autrice est d'ailleurs journaliste (ce qui ne l'empêche pas d'être savante sur son sujet), et le titre est un peu trompeur car le livre porte sur le livre rouge et sa réception en France. Mais ces défauts importent peu. Car c'est très brillamment raconté, on y croise du beau monde (Moravia, Barthes, Sollers..) et le moins que l'on puisse dire c'est que cela donne matière à penser. Sur le passé proprement dit, bien sûr, car 15 ans à peine après la mort de Staline, 10 ans après la déstalinisation, il a été possible pour des intellectuels particulièrement brillants (Althusser parmi d"autres) de s'aveugler de manière absolue sur un régime effroyable. le sort réservé à Simon Leys, qui eut le tort d'avoir raison trop tôt et trop seul laisse sans voix. ( A titre personnel, le livre m'a sans doute aussi beaucoup touché car je suis allé à Paris enfant dans des librairies maoïstes et l'on m'achetait des livres de propagande prochinoise, ah pardon voilà que je fais un pléonasme...).
Et puis bien sûr cela donne à penser pour aujourd'hui car les régimes totalitaires ou autoritaires ont leurs idiots utiles, les aveugles qui ne veulent pas voir quand tout est sous les yeux. Quand il y a deux ans on lisait des articles sur l'homophobie en Russie ou le sort réservé à telle ou telle association mémorielle, il y avait des voix pour minimiser ce genre de choses...
Le livre est donc aussi un hommage à ceux, rares qui ont ouvert les yeux. Et c'est un beau morceau d'histoire de la Chine, et d'histoire de la Chine dans le monde (qui est devenu aujourd'hui un de nos sujets centraux)
C'est donc passionnant, très facile à lire. Vous ne le regretterez pas !
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Journaliste à Libération, quotidien fondé par des membres d'un groupuscule maoïste dans les années 70, Pascale Nivelle se devait sans doute d'éclairer nos lumières quand a l'histoire du symbole de la révolution culturelle en Chine. Avec son "Histoire du petit livre rouge" elle nous propose un essai bien documenté sur la Chine de Mao Tse Toung.
Son parti pris est très critique mais très intéressant d'un point du vue historique car elle fait le parallèle entre ce qui se passait en Chine et en France dans les années 60 et 70.
Il faut dire qu'il n'y a qu'en France où l'on parle du petit livre rouge (parce qu'il est petit et rouge) car en Chine le titre est « citations du président Mao Tse Toung ». C'est un recueil de fragments pris dans les oeuvres complètes du grand Timonier que les chinois devaient apprendre par coeur.
C'est Li Kunwu qui a écrit dans « Ma génération, celle d'une vie chinoise », une bande dessinée autobiographique que « Les jeunes d'aujourd'hui auraient du mal à imaginer cette cérémonie quotidienne que chaque usine, campagne, administration, caserne, école devait organiser. On ne sait pas quand et où tout cela a débuté. Les rituels « consultation du matin » et « rapport du soir » commençaient par les voeux de santé et longévité. Puis c'était « la lecture du jour », une citation de Mao pour instruire le travail du jour. »
Pascale Nivelle explique que tout a été programmé par les proches de Mao dont sa quatrième femme Jiang Qing particulièrement cruelle, dès 1966, pour lancer la révolution culturelle en incitant les jeunes à prendre le pouvoir et à se révolter contre les corrompus « ennemis du peuple ». Ce sont ces jeunes survoltés qui s'engageront en masse dans les gardes rouges.
Malheureusement, le petit livre rouge est une bombe spirituelle qui a essentiellement servi à la propagande d'un dictateur qui a cassé les espoirs des groupuscules révolutionnaires français qui croyaient que la pensée de Mao pouvait éclairer le monde.


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Mon premier livre "masse critique", je l'ai choisi "au juger", me disant qu'il devait s'agir d'un livre historique. Et la réponse fut "oui et non".

En fait d'Histoire du Petit Livre Rouge, on en apprend en définitive peu sur le contexte chinois. Si les événements historiques sont abordés, ils le sont au pas de charge, ça foisonne de noms et de références à des choses non expliquées, ou seulement en surface. A vous de les connaître ou d'aller en chercher la signification ailleurs.

Au fil des chapitres, l'auteur fait un va-et-vient entre la Chine et Paris (et non pas la France: tout se concentre, à un événement près, sur le microcosme maoïste de la capitale), gardant au début un bon équilibre entre les deux, pour glisser lentement mais sûrement vers un décortiquage en règle du courant maoïste parisien.

On survole les chapitres qui égrennent des anecdotes sans fil rouge, nous parlent de tel ou tel intellectuel qui s'est fait aveugler (encore un) lors de son voyage en Chine, retranscrit un dialogue d'un film de Godard et fait le compte des millions (ou milliards, je ne sais plus, je m'y perds) de petits livres à couverture rouge un peu plus loin.

Je ne suis probablement pas représentative du public auquel s'adresse ce livre, mais force m'est de constater que le déversement de noms de personnes, de lieux, de librairies et autres m'a noyée sous des références dont je ne comprenais pas nécessairement l'importance au vu de l'histoire à raconter.

Le livre me paraît plus être un divertissement moqueur à l'encontre des maoïstes de la première, de la dernière et de toutes les heures, qu'une observation extérieure et neutre de ce qu'il s'est passé. Pour preuve les ! qui parsèment le texte et dont on se demande ce qu'ils font là.

Je m'attendais donc à autre chose, mais en considérant que le lecteur soit intéressé par le sujet abordé (et non celui annoncé en couverture), je pense qu'il y a moyen de passer un bon moment de lecture.
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Livre reçu via l'opération Masse Critique, je l'avais choisi à moitié pour moi, à moitié pour Madame qui est prof d'histoire.

Tout d'abord premier point négatif, le livre est difficile d'accès pour quiconque n'a pas/peu de connaissance sur la Chine, Mao, le Livre Rouge. N'ayant pour ma part que des connaissances très basique sur le sujet, je pensais en apprendre un peu plus via ce livre. Ce qui est le cas mais, l'auteur partant du principe que l'on connait bien l'histoire de la Chine, on est un peu perdus et on est obligés de faire des recherches à côté pour se remettre dans le contexte. Peut être qu'une petite chronologie ou un chapitre en début de livre aurait pu aider.

Ensuite pour moi, ce livre est à la fois très intéressant et à la fois pas très intéressant.

Explication :
Il est très intéressant car on voit comment le petit Livre rouge a été créé, a évolué avec tout le changement qu'il a impliqué en Chine.

Par contre, les chapitres sur les Maoïstes en France sont largement moins intéressants car ils ne sont qu'une suite de citations de noms de personnes qui se sont laissés influencés par le mouvement déclenché par le Petit Livre Rouge. Alors oui cela permet de voir que l'impact a été jusqu'à la France aussi, mais cela n'apporte rien à l'histoire du Petit Livre Rouge.

Au final, oui on apprend des choses, mais il faut avoir déjà de bonnes connaissances pour rentrer dedans, les chapitres sur les personnes qui ont été influencés par le mouvement à Paris ne servent pas à grand chose à part à citer encore plus de nom.

Bilan mitigé pour moi donc, j'en attendais un peu plus.
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Fiasco intellectuel

On ne croit que ce à quoi l'on est disposé à croire et qui confirme l'expression de nos passions. Tel pourrait bien être le résumé de cette Histoire du Petit Livre rouge de Pascale Nivelle qui nous montre le maoïsme de la Révolution Culturelle par la lorgnette du célèbre « best-seller » de Mao. Cette synthèse de journaliste s'attache à exposer des faits et à les mettre en résonnance et en perspective avec ce que nous a dévoilé l'histoire de ces années 1960 et 1970. On dispose ainsi d'une histoire de l'influence du Petit Livre rouge, en Chine et dans les pays occidentaux (principalement en France).
Pour ce qui concerne la Chine, on relève surtout le caractère totalitaire de la Révolution culturelle dont Les Citations du président Mao Zedong (Réel titre du Petit Livre rouge en chinois) constitue le totem le plus visible. Il est le signe de reconnaissance et de ralliement des jeunes gardes rouges et de soumission à la contrainte maoïste de la population chinoise. le fonds de ces citations, de ces pensées, autant qu'on puisse en juger par les exemples au début de chaque chapitre, semblent d'un niveau très basique et peu mobilisateur ; ce qui compte donc paraît être davantage l'encadrement des jeunes militants et la représentation symbolique de l'objet livre plutôt que son contenu.
Pour ce qui concerne les occidentaux, ce livre de citations constitua pour les groupuscules intellectuels « prochinois » un sésame vers la mise en évidence de leur expertise politique, de leur capacité de manipulation des hommes allant occasionnellement jusque dans la violence des armes … sans jamais avoir approfondi ou même parfois ouvert le recueil des pensées de Mao. On peut noter une sorte de parallèle entre sa représentation en Chine et en France. On en reste d'autant plus pantois qu'il s'agissait souvent de la soi-disant crème des intellectuels médiatisés (ce qui n'était pas si fréquent à l'époque), des gens qui n'hésitaient pas à se reconnaitre comme l'élite et possédaient de nombreux relais dans le milieu universitaire. Heureusement, certains vrais intellectuels comme le sinologue Simon Leys ou l'essayiste Jean-François Revel ont résisté à cette spirale avilissante sans tenir compte des réputations établies. Ils furent traités en parias et écartés des fonctions universitaires mais ils ont tenu bon et ont montré à cette «intelligentsia» qu'on peut être à la fois intellectuel et … intelligent !
Le livre de Pascale Nivelle donne une bonne vision générale de la Révolution culturelle en Chine et dans les pays occidentaux mais manque d'analyse fouillée des faits rapportés. Par ailleurs, il ne traite que très peu du contenu du Petit Livre rouge en ne donnant que de très vagues jugements de valeur à son sujet. Cependant, la lecture demeure toujours agréable et instructive et donne une formidable envie de (re)lire le livre de Simon Leys : Les Habits neufs du président Mao et de se plonger dans les savoureux essais de J.-F. Revel : c'est déjà une belle réussite.

Lien : http://www.iris-france.org/8..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Alors que la Révolution culturelle agonise dans le sang en Chine, il s'écoule toujours autant de petits livres rouges et de gros livres sinophiles à Paris. Dans cette vague qui ne décroît pas, Simon Leys et ses soutiens ne font pas le poids. Le sinologue Léon Vandermeersch parvient à faire exclure René Viénet du CNRS. En 1975, Michelle Loi, chercheuse et amie d'Althusser, révèle la véritable identité de Simon Leys dans un livre intitulé Pour Lu Xun, Réponse à Pierre Ryckmans (Simon Leys). Le chercheur est mis en danger ainsi que ses sources chinoises et son retour en Chine est plus que compromis... Il répond dans un petit pamphlet, L'Oie et la Farce. Après quoi, Michelle Loi le traite de "pédant réactionnaire" dans la presse. Il réplique en la traitant de "pétulante chaisière de la chapelle maoïste parisienne". Simon Leys, le traducteur de Confucius, dont la calligraphie fait l'admiration des lettrés chinois, n'obtiendra jamais de poste universitaire en France. Des maos, Jean-François Revel, l'un des rares soutiens de Leys, dira plus tard: "S'ils n'ont pas de sang sur les mains, ils en ont sur la plume."
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Seul Joris Ivens, compagnon de Marceline Loridan, est en odeur de sainteté à Pékin comme chez les maos français. L'infatigable documentariste du socialisme, qui a consacré sa vie à traquer l'injustice aux quatre coins de la planète, film la Chine depuis 1938.
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En octobre 1966 et mai 1967, 800 000 exemplaires de petits livres rouges traduits en 14 langues sont distribués en Chine et dans 117 pays. On le déclame aux quatre coins de la planète. La « bombe spirituelle » en plastique talonne le succès de l'International, l’hymne universel des communistes.
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Pour [les maoïstes français}, la doctrine de Mao est surtout une boîte à outils, où ils viennent se servir pour leur lutte anti-PCF. Ils sont au propre et au figuré à des milliers de kilomètres de la réalité chinoise. (p.66-67).
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Dans les années 1960 et 1970 se crée un genre littéraire nouveau et prisé, le « Retour de Chine ». De nombreuses maisons d'édition publient ces ouvrages invariablement enthousiastes, sous des couvertures invariablement rouges.
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