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"Désolation road" est un superbe roman.

C'est une histoire humaine, qui rappelle "Bonnie and Clyde" sans l'imiter pour autant. Les personnages ont leur propre personnalité et on y croit.

Que faire quand on a dix-sept ans et que l'on est dans le couloir de la mort ? Peut-on encore faire confiance à ceux qui viennent vous interroger ? En tout cas, alors que David a déjà été exécuté, June décide de se confier à ce journaliste qui va insister avec tact pour recueillir son histoire.

Ce sont donc deux adolescents que la passion et le désespoir vont conduire dans l'enfer, la désolation, le non-espoir, et comme diraient certains le "no-futur".
Ils vont vivre ce qu'au cinéma on appellerait un "road-movie", ponctué de vols, d'agression, de morts.

C'est un roman émouvant, passionnant, noir, qui ne laisse pas indifférent.
Personnellement, j'ai dévoré et adoré.
Je connaissais déjà un aspect de l'oeuvre de Jérôme Noirez, avec "Brainless".
En voici un autre aspect avec ce roman extrêmement bien écrit et tout cela me conduit à une seule envie : Découvrir d'autres ouvrages de cet auteur.
N'hésitez pas, mettez-le vite dans votre "Pile-à-lire".


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J'ai acheté ce livre lors des Utopiales et j'en ai profité pour le faire dédicacer par l'auteur, que je ne connaissais pas mais dont j'avais été sensible à la verve, et plus notamment à l'humour, lors des tables rondes.

Bien sûr, nul humour dans ce petit volume, ce dont j'étais consciente, mais mon instinct m'a poussé vers cet achat que je regrette pas le moins du monde. Le titre, déjà, me plaisait beaucoup, ainsi que le contexte du roman, découvert lors d'une brève lecture de résumé. La note des babéliautes a achevé de me convaincre.

Et j'en suis ravie, car malgré le désespoir que dégage ce texte, l'errance sans but, la résignation à une vie courte et intense de ce jeune couple dont les caractères sont tangibles sans être clichés, j'en ressors très satisfaite. Pas de fausse note, exactement ce que j'en attendais et quelques surprises en sus. Une écriture impeccable et intelligente, fluide et très accessible, décrit, à travers le témoignage de la jeune June, dix-sept ans et dont la vie ne tient plus qu'à un fil (ou une corde, pour être plus littéral), le périple de deux jeunes fermiers paumés qui commettent des crimes dans l'Amérique des années 30. Parce qu'ils s'aiment et qu'en temps de crise, ils sont prêts à tout pour survivre, mais aussi parce qu'ils sentent que la vie ne vaut le coup d'être vécue que sans concessions, même dangereuse.

June confie son histoire à un jeune journaliste qui n'y reste pas insensible. June et David, son homme donc, sont entraînés dans une spirale meurtrière et on se prend de sympathie pour eux, malgré les crimes. Car il y a en eux cette immense humanité qui caractérise bien des gangsters, en dépit du fait que l'on ne retienne généralement que la monstruosité, la sauvagerie, l'absence de scrupules de ces mystérieux personnages. Le mystère est levé sur ces deux-là. Disons que ces amants criminels ont aussi l'excuse de la jeunesse pour convaincre les lecteurs que leur disgrâce est née avant tout d'un concours de circonstances.

Il va sans dire qu'après cette jolie découverte, je lirai d'autres ouvrages de Jérôme Noirez, dont j'ai particulièrement apprécié la plume. Pas de temps mort, des émotions crédibles, des personnages touchants qu'on a l'impression de connaître personnellement, ce court roman a tout pour plaire!
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June Madero a dix-sept, elle est dans le couloir de la mort de la prison de San Quentin juste en face de la baie de San Fransisco, elle a une bouille mi-enfant mi-ange et pourtant sa vie va déjà s'achever, elle a emprunté la route de la désolation et est arrivée à son terme.
Son homme, David O'Reilly, qu'elle a suivi dans cette épopée mortelle à travers la Californie, a déjà été exécuté.
L'histoire se passe en 1931, en plein pendant la Grande Dépression suite à la crise de 1929 et la prohibition, et le périple de June et David a laissé derrière lui de nombreux cadavres, tout comme l'honneur ou la dignité de ces deux personnages : "La dignité c'est un truc inventé par des gens qui n'ont jamais eu le ventre vide.".
Tous deux sont malheureux et mal aimés dans leur famille respective, ils vont se rapprocher et petit à petit l'amitié va se transformer en amour à la vie à la mort, une passion dévorante qui ne laisse place à rien d'autre, hormis l'instinct de survie, par n'importe quel moyen et à n'importe quel prix : "Il cherchait à me consoler, comme je l'avais fait pour lui auparavant. Mais moi, je voulais juste qu'il m'embrasse, qu'il m'embrasse avec passion; j'avais tué ces hommes par amour pour lui, parce que je n'imaginais pas un instant de continuer à vivre sans lui, et je n'avais aucun remords, aucun.".
Interviewée par le journaliste Gayle Hudson, June va lui livrer son histoire, dit-elle la vérité ou ment-elle par moment ? le doute sera mis dans l'esprit du lecteur et je ne saurai trop dire si elle a cherché à maquiller la réalité ou non, mais une chose est sûre, le lecteur, tout comme le journaliste, est ému par l'histoire de cette jeune fille, par cet amour au-delà de la vie et de la mort.
Malgré son jeune âge, elle fait preuve d'une certaine maturité : "En définitive, il n'y a rien d'autre que ça, la poussière ici-bas et les étoiles au ciel ... Et nous, de quoi est-on faits ?", et réutilisera cette métaphore pour définir l'amour : "L'amour ... C'est de la poussière et des étoiles.".

L'histoire de June et de David n'est pas Bonnie & Clyde en plus jeunes, elle peut y faire penser par moment mais les personnages ont leur personnalité propre et leurs motivations sont différentes.
Ici, il s'agit de fuir leur famille où ils n'étaient pas vraiment aimés et d'essayer de trouver mieux ailleurs.
Mais où ? Car la crise de 1929 est passée par là et le travail est difficile à trouver, et à garder lorsque quelqu'un à la chance d'en avoir trouvé un.
J'ai beaucoup aimé le contexte de l'histoire, à la fois dans la période : les années 30 aux Etats-Unis, mais également dans l'état américain choisi : la Californie.
Il y a le rêve que représente Los Angeles et à côté des villes pauvres essayant de survivre, le désert, des routes à n'en plus finir sans quasiment âme qui vive et des villes abandonnées comme celle de Desolation que les deux personnages cherchent à rejoindre, et pour finir la prison dans la baie de San Francisco, un espace clos après tant de grands espaces et de liberté.
C'est un récit très visuel et je l'imagine facilement en film ou en téléfilm, la construction narrative laisse en tout cas la place à une adaptation cinématographique.
L'alchimie entre les personnages fonctionne bien et je n'ai pas trouvé qu'ils faisaient trop mûrs pour leur âge, leur passé explique totalement la clairvoyance et la philosophie qu'ils ont atteintes, il explique aussi leur manque de réflexion, de discernement entre le bien et le mal et leurs erreurs.
Si l'auteur cherche à présenter June sous un jour amical au lecteur, il ne lui cache pas non plus son caractère violent et son mode de pensée particulier, en fait il laisse le soin à chacun de se forger son opinion sur ce personnage central.
Cette lecture était aussi l'occasion de découvrir la collection Courants Noirs de Gulf Stream, en ce qui concerne ce livre, il est de qualité tout à fait honnête et laisse à penser que si les autres livres de cette collection sont de même qualité il faut alors les lire le plus rapidement possible.
J'ai également apprécié la mise en forme, notamment la couverture illustrée par Aurélien Police qui s'accorde parfaitement avec le titre, ainsi que les trois annexes à la fin du roman sur l'essor de la voiture aux Etats-Unis dans les années 20, la Grande Dépression et la prohibition, ce sont de bons compléments à la fiction qui s'adressent, à mon avis, à un public plus jeune qui ne connaît pas encore très bien l'histoire industrielle du vingtième siècle des Etats-Unis.
Maintenant pour les aspects négatifs, je reproche au quatrième de couverture d'en dire beaucoup trop sur l'histoire et de finalement ménager peu de suspens au lecteur.
De surcroît, il y a une légère faute car le périple de June et David s'étale sur 1930 et 1931, et en 1931 June est en prison et non pas en 1930 comme mentionné dans le résumé, à moins qu'il faille comprendre "années 30" mais c'est mal formulé à mon sens.

"Desolation Road" est un livre noir racontant une road story tragique, et s'il ne fait pas bon emprunter la route de la désolation car personne n'en revient, je vous incite au contraire à emprunter la route littéraire menant à ce livre, vous y découvrirez une histoire riche et émouvante ainsi qu'un auteur et une maison d'édition qui méritent tous deux d'être suivis de près pour la qualité de leur travail respectif.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Pour commencer je ne vais pas enfreindre ma tradition de parler de la couverture que je trouve, malgré son apparent coté sombre, vraiment sublime et en parfaite adéquation avec le contenu du livre.

J'ai débuté ce roman avec une hâte certaine, découvrir justement ce qui se cache derrière un résumé aussi prometteur, c'est simple j'ai eu l'impression d'être projetée directement dans les années 30, je suis montée à bord de la Ford A avec mes protagonistes et j'étais spectatrice de leur idylle tragique.

Le récit se déroule en pleine Grande dépression, aux États-Unis et l'auteur sait nous faire ressentir les affres de cette terrible époque, que ce soit le manque d'emploi ou d'argent, les familles sont poussées à tenter leurs chances ailleurs, ils ont rarement le choix, car après avoir perdu leur exploitation et leur maison, ils tentent le tout pour le tout et partent dans de grandes villes comme Los Angeles. Mais au final ils n'y trouvent que plus grande misère, et surtout du petit ou du grand banditisme, dans lequel il est plus facile de tomber que de trouver du travail, à tout les coins de rues.

C'est June qui nous raconte sa cavale avec son "homme" David, elle nous raconte de quoi est partit leur "aventure" et dans quelles circonstances elle s'achève.

Les sentiments et l'empathie que l'ont peut ressentir pour ce terrible duo sont forcément mitigés, même le journaliste, Gayle Hudson, à qui June se dévoile à un ressenti ambigu par rapport à cette jeune criminelle.

Pour mon avis totalement personnel, ce qui peut paraître bizarre, je le conçois, mais à certains moments du livre j'ai resentis beaucoup d'empathie pour ce jeune couple, bien que leur parcours ne soit parsemés que de meurtres, braquages et kidnapping, mes premières impressions face à leurs crimes, sont que ces gosses ont été happé par un engrenage, une avalanche de mauvaises décisions dont ils ont subis eux mêmes les conséquences.

On part d'un premier acte, réfléchis ou accident je vous laisse seul juge pour finir criminels et traverser la Desolation Road, ce livre prouve qu'il peut être dangereux pour soi et pour les autres "d'être au mauvais endroit au mauvais moment", et face à la dureté de l'époque et des mentalités de ces générations passées il est difficile de juger ces deux gamins qui finalement cherchaient à fuir leur triste, voir sordide quotidien pour vivre leur amour mais à quel prix?
Lien : http://aupaysdeslivres.over-..
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Entre Bonnie and Clyde et Les raisins de la colère, ce road movie nous entraine dans les heures sombres de la Grande Dépression. Deux enfants mal aimés se trouvent et s'apprivoisent avant de s'aimer passionnément et de fuir une vie où ils n'ont pas de place.
Leur rêve de départ est simple : tout quitter, trouver une maison au bord de la mer et vivre heureux. Mais les vicissitudes de la vie bousculent ce rêve. Ecorchés vifs, hyper sensibles à l'injustice, en colère puis en révolte contre le monde tel qu'il est, ils vont peu à peu sombrer dans la violence. Leur naïveté et leur passion sincère confèrent à ces héros un statut de victimes plus que de bourreaux. C'est aussi ce que pense Gayle Hudson chargé d'interviewer June en prison à quelques jours de son exécution par pendaison.

Ce roman jeunesse est dur et suscitera sans doute des réactions de la part des adolescents. Mais il vaut la peine d'être lu. Ce roman noir nous plonge dans une Amérique en crise où la misère est autant financière qu'affective. La Prohibition fait rage, seul moyen que semble avoir trouvé l'Etat pour empêcher ses ouailles de boire les maigres revenus qu'ils perçoivent. Elle fait ainsi le lit d'une économie parallèle et du crime organisé.

Ce contexte historique et l'état choisi, la Californie, apportent au récit toute sa crédibilité et son authenticité. Court mais intense, ce roman d'apprentissage au coeur d'une Amérique en crise vaut la peine d'être lu.

Lien : http://argali.eklablog.fr/de..
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Voilà un roman qui a frôlé le coup de coeur ! Classé jeunesse et littérature pour adolescents, j'ai commencé ce livre avec une appréhension mais finalement, je trouve que ce livre peut être aussi bien lu par des adolescents que par des adultes. Pour commencer, j'ai adoré l'ambiance du roman: sombre, opressante, déprimante… Ne lisez pas ce livre si votre moral est au plus bas mais sinon, il y a de grandes chances que ce roman vous bouleversent, comme moi.

Au début du roman, on découvre un journaliste, Gayle qui rend visite à June, une jeune fille de dix-sept ans, condamnée à mort. Son petit-ami, David a déjà été exécuté. le journaliste, venu pour l'interviewer et pour l'écouter nous livre le récit de June. On comprend pourquoi ces deux jeunes gens en sont arrivés là. Qu'ont-ils fait pour mériter la peine de mort? Fou amoureux l'un de l'autre, June et David ont quitté le Nevada et ont tenté de survivre dans un pays où la crise a tout ravagé. Alors qu'ils commencent par des délits tels que voler, ils vont ensuite beaucoup plus loin, mélangeant crimes et kidnapping. David et June, c'est Bonnie and Clyde ressuscités. On découvre les raisons qui les poussent à faire cela. Pour l'argent mais par amour aussi. L'amour qui lie ces deux personnages m'a bouleversé. Touchante, passionnée, tragique. Une histoire d'amour qui ne laisse pas indifférent puisqu'elle réunie deux personnages jusque dans la mort.

Deux personnages qui arrivent à toucher le public même avec ce qu'ils ont fait. On pourrait penser qu'il est impossible de s'attacher à deux tueurs mais aussi extraordinaire que cela puisse paraître, on s'y attache. Tantôt fragiles, tantôt courageux, tantôt sensibles, tantôt effrayants, ces deux personnages ne sont rien de plus que des humains à qui la vie n'a pas fait de cadeaux. Des humains prêts à tout pour rester ensemble. Bien sur, aussi émouvante qu'elle puisse être, l'histoire ne serait pas aussi bouleversante sans la merveilleuse plume de l'auteur. L'auteur sait rendre les deux protagonistes émouvants sans pour autant les rendre innocents. Il ne prend pas parti et laisse libre aux lecteurs de les apprécier ou non.

Finalement, un roman peut être merveilleux avec peu de pages. Il ne fait pas plus de deux cent pages mais cela suffit à émouvoir. Désolation road est un roman noir et sombre mais tellement passionnant, tellement bouleversant qu'il est vraiment bon de lire. Un conseil : Lisez-le !
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Voilà un roman que je voulais absolument découvrir et au final un roman que j'ai littéralement dévoré !

Nous sommes en Californie dans les années 30 et une jeune femme attend le jour de son exécution... C'est au travers de son récit, de son histoire que le lecteur va petit à petit découvrir une passion entre deux êtres, un destin hors norme, une tragédie : c'est la route de la désolation. Etrangement j'ai pensé à Bonnie and Clyde mais aussi au film Les Sentiers de la perdition : il y a une véritable ambiance qui se dégage de ce roman et qui fait honneur à cette époque et à ce pays.

Il y a tout pour me plaire dans ce livre : j'aime l'idée de cette femme, si jeune qui va bientôt mourir et qui livre un récit, qui se livre ou peut-être pas ? Peut-être cache t elle certains faits, peut-être nous ment elle... On ne sait pas vraiment mais tout ce que l'on souhaite c'est se perdre dans ses mots. C'est la vie d'une jeune fille qui veut fuir sa famille et qui va tomber amoureuse, c'est l'existence d'une femme qui va semer la mort sur sa route pour survivre mais aussi pour la passion. C'est aussi L Histoire : celle de la Prohibition, de la Grande Dépression, de la peine de mort... Jérôme Noirez nous a offert un excellent livre !

Le seul bémol que je trouve à ce livre c'est vraiment qu'il est trop court : moins de 200 pages pour nous conter une telle histoire c'est littéralement trop bref pour développer tout ce qui doit l'être !

En définitive, je vous conseille vivement de lire ce roman si vous voulez vivre une aventure magnifique et tragique à la fois !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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La vie de June est faite de rires et de joies jusqu'au décès de son père. Suite à cela, elle et sa mère emménagent dans la ferme de son oncle et sa tante. Pour June, qui a toujours vécu en bord de mer, se retrouver entourée de montagnes et de champs n'est pas du tout ce dont elle rêvait. Elle a du mal à se faire des amis à l'école et ses relations avec son entourage se déteriorent petit à petit. C'est dans ce contexte que David entre dans sa vie. David, dont l'existence ne fait pas partie de la catégorie conte de fée. Il vit dans la ferme d'à côté, ils se comprennent et s'apprécient jusqu'à ce que leur « carence affective » les rapproche l'un de l'autre. Un jour, ils décident de tout quitter et partent à l'aventure.

Ce roman est un road trip qui tourne mal. David et June s'enfoncent dans la criminalité, vont de mauvaises rencontres en mauvaises rencontres et de mauvais choix en mauvais choix.

Peu avant l'excécution de June, un journaliste la rencontre en prison et lui propose de raconter son histoire. le livre et le récit de June commencent là.

Ce livre est un véritable coup de coeur. J'ai adoré la façon dont le roman est écrit, le fait que June elle-même nous raconte son histoire nous permet de découvrir les deux facettes de sa personnalité. En effet, c'est une adolescente complètement amoureuse et prête à tout pour rester auprès de l'homme de sa vie. Elle s'abandonne tout entière à cette relation passionelle et brûle la chandelle par les deux bouts. On la sent vulnérable, amoureuse, on a envie de la protéger et de lui dire que tout se passera bien jusqu'à ce que l'autre June fasse son apparition, celle qui est capable de tuer de sang froid ceux qui se mettent en travers de sa quête du bonheur.

Tout du long du livre, j'envisageais June et David comme Bonnie & Clyde. Deux ados à qui la vie n'a pas fait de cadeaux, qui essaient de s'en sortir mais qui font une succession de mauvais choix qui les mèneront directement à leur perte. L'histoire se déroule aux USA dans les années 30, au temps de la prohibition et de la crise financière. On ressent ici les effets du fameux Jeudi noir de 39, la crise, le manque de travail, les gens qui se retrouvent dans les rues et qui font de leur mieux pour survivre. C'est dans ce contexte historique que June et David prennent la route. Ils sont jeunes, June est trop blanche pour trouver un travail de femme de ménage dans une maison, David est trop chétif pour travailler sur un chantier. Rien ne leur est favorable et malgré tout l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre, il vont rentrer dans une spirale infernale qui n'aura d'issue que leur condamnation.

J'ai adoré le style d'écriture de l'auteur que je ne connaissais pas. Ce livre a été plusieurs fois primé et c'est tout à fait mérité, il n'y a pas de temps morts, on est happé par l'histoire, on roule sur en leur compagnie sur cette route qui mène à Desolation. Pour faire court, je résumerais ce livre avec une phrase des Rita Mitsouko « Les histoires d'amour finissent mal, en général ».

Lien : http://feelisa.be/2015/12/de..
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Dans ce roman noir tous les ingrédients sont présents. L'amour pour commencé. L'amour fou, qui fait perdre de la tête, que l'on croit éternel et qui nous fait sentir invincible.

L'Histoire. La période de crise des Etats-Unis au lendemain du krach de 1929. Les gens qui errent pour trouver du travail, qui traversent les Etats-Unis dans l'espoir d'un avenir meilleur. Il s'agit d'un roman pour adolescents, assez court, et ce n'est pas le sujet principal du livre. Mais on y retrouve Les raisins de la colère de Steinbeck. Comme si le destin de June et David croisait brièvement la route de Joad.

Jérôme Noirez nous offre un roman noir magnifique! Il y a quelque chose du roman de sang froid de Truman Capote. Jérôme Noirez s'inspire des meilleurs pour offrir aux jeunes lecteurs une histoire neuve, puissante, prenante. On avales les pages sans pouvoir s'arrêter. On espère un destin moins tragique que celui de Bonnie et Clyde même si dès le départ on sait plus ou moins à quoi s'attendre.
(...)
Un roman parfaitement ficelé, remarquablement bien écrit, qui ouvre la voie à la lecture de grands auteurs classiques par le biais d'un texte plus court et plus facile d'accès pour les jeunes lecteurs. Malgré sa noirceur, il reste tout de même assez soft pour le public visé.
Un véritable coup de coeur que je regrette de ne pas avoir lu plus tôt!

Pour la critique en entier, c'est par ici:
Lien : http://110livres.blogspot.fr..
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L'histoire nous plonge dans l'Amérique de la prohibition, pays où, qui plus est, la peine de mort existe (toujours). C'est June, une adolescente condamnée à mort par pendaison qui raconte son histoire à un journaliste qui voudrait changer les choses, David. June raconte comment, peu à peu, par amour et parce qu'elle n'a pas fait forcément une bonne rencontre, elle se laisse entraîner dans la spirale du meurtre. Son histoire personnelle est compliquée, sa mère l'a abandonnée : elle est partie pour refaire sa vie ailleurs, laissant la gamine livrée à elle-même. June tombe amoureuse de son jeune voisin, un pauvre môme, tout aussi livré à lui-même qu'elle, père alcoolique et violent. le gamin dérape, la violence engendrant la violence : il tue son père. Les deux gosses décident de tailler la route et c'est l'engrenage de la violence dans l'Amérique en crise.
On croise toute une galerie de personnages, pas forcément sympathiques. On apprend qu'à Los Angeles, faut pas rêver, il n'y a pas de boulot, même avec la meilleure volonté du monde. Mais des escrocs profitant du malheur des autres, il y en a plein. J'ai beaucoup pensé à John Steinbeck, écrivain américain génialissime qui décrit tellement bien cette Amérique-là dans Les Raisins de la colère, entre autres.

Je me suis prise de sympathie pour ces gamins, malgré toutes les graves bêtises qu'ils ont semé sur leur route. Sans doute parce que les autres sont bien pire qu'eux. June, la seule survivante du couple à ce road movie, trouve qu'elle mérite la sanction qu'on lui inflige. Et c'est le jugement du lecteur qui se met en balance, évidemment.

Ce roman, très bien documenté sur l'Amérique des années trente, dispose également d'un excellent suspense. Un roman d'apprentissage hors normes rondement mené. Une bien belle lecture !
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