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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9791038702288
224 pages
Zulma (07/09/2023)
3.88/5   444 notes
Résumé :
Alba rentre d'un colloque de linguistes à l'étranger. Passionnée par les langues minoritaires et par la puissance évocatrice des mots, elle est aussi relectrice-correctrice, et le manuscrit d'un jeune poète l'attend, un ancien étudiant avec lequel elle a eu une aventure. En atterrissant à Reykjavík, elle s'interroge sur tous ses voyages dans les coins les plus reculés du monde. Combien d'arbres lui faudrait-il planter chaque année pour compenser son empreinte carbon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
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Retour sur terre

Elle vole. Alba voit la ville scintillante en contrebas et continue de prendre de l'altitude pour suivre du regard le cours d'un fleuve jusqu'à ce qu'il se jette dans la mer. L'ascension continue jusqu'à ce que la terre devienne un petit point bleu.
Elle rêve.
Alba survole pourtant la planète pour participer à des colloques sur des langues minoritaires majoritairement en voie d'extinction. Elle réalise un jour que son emprunte carbone ne peut être compensée que par la plantation de milliers d'arbres.
Perturbée par ce constat, elle décide d'acquérir un terrain et une petite maison près de la mer. L'endroit est hostile. La terre est aussi rude que les vents qui la fouettent. Alba en a bien conscience mais elle convaincue de pouvoir apporter de la douceur dans ce lieu dont elle veut faire son jardin d'éden. La linguiste abandonne progressivement son ancienne vie, noue de nouvelles relations.
Les deux pieds sur terre, au coeur de son jardin, elle espère se rencontrer elle-même. Trouver le silence en regardant le ciel. Panser des blessures inavouées pour voler et conjuguer le verbe à nouveau.

Roman subjugué par le pouvoir des mots. Poésie et humour subtils qui s'entrelacent et nous transportent dans un univers dans lequel on se sent à l'aise. Un grand plaisir de lecture.
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Alba Jakobsdóttir, est linguiste. Vivant en Islande, cette île à deux pas du cercle polaire, sa participation aux colloques sur les langues minoritaires menacées de disparition dont elle est spécialiste se traduit la plupart du temps par deux vols suivis de deux correspondances ferroviaires et souvent d'une dernière portion en autocar.
Elle a un appartement à Reykjavík et donne aussi des cours de linguistique historique à l'université de cette même ville tout en étant par ailleurs relectrice pour deux maisons d'édition d'une quinzaine de romans policiers par an.
De retour de son dernier séminaire, elle se pose la question de savoir combien d'arbres elle devrait planter si elle voulait compenser l'empreinte carbone de tous les trajets en avion qu'elle a effectués l'an dernier et son calcul aboutit à cinq mille six cents !
Une annonce d'un terrain à vendre d'une superficie de vingt-deux hectares avec du potentiel pour la personne adéquate et d'un lieu de séjour attire sa curiosité par les deux fautes d'orthographe qu'elle comporte et sa formulation inhabituelle.
Elle visite. Séduite par ce terrain de roche, de lave et de sable avec une petite maison, près d'un petit village, elle l'achète et sans tarder quitte Reykjavík et part s'y installer. Peu à peu, Alba tente d'apprivoiser son jardin d'Éden, plante des bouleaux et envisage même une serre pour ses légumes et pourquoi pas des arbres fruitiers, au vu du réchauffement climatique en cours.
Au fil de ses relectures, elle n'avait pu s'empêcher d'ailleurs, de remarquer que le thème des arbres était de plus en plus présent dans les manuscrits et trouvait cela plutôt surprenant de la part d'écrivains nés sur une île pour ainsi dire dénuée d'arbres.
Ainsi, elle laisse tomber sa carrière universitaire, conservant seulement son poste de relectrice.
Le village ayant accueilli au début de l'hiver un groupe de réfugiés, elle est bientôt sollicitée pour leur donner des cours d'islandais, cette langue nationale qui est la plus faiblement diffusée. Alba s'est d'ailleurs parfois demandé s'il était vraiment judicieux d'enseigner « une langue minoritaire dotée d'un système complexe de déclinaisons et de conjugaisons, une langue où comprendre quelqu'un et divorcer s'expriment en recourant au même verbe – skilja – une langue qui n'est parlée que dans le troisième pays le plus venteux de la planète »...
Dans Éden, Auður Ava Ólafsdóttir aborde de nombreux sujets, de manière légère. S'ils peuvent sembler au premier abord de faible importance, il n'en est rien et ouvrent en fait la porte à une profonde réflexion.
Déjà Éden m'a permis de faire connaissance avec l'islandais, grâce aux nombreuses digressions linguistiques toujours enrichissantes que Auður Ava Ólafsdóttir glisse dans son roman et ce malgré la complexité de cette langue. Elle a avec les mots une relation fusionnelle, une relation très forte, s'interrogeant sans cesse sur leur sens précis, leur place, leur étymologie. Elle les triture, les décortique, les manipule, les analyse… se penchant sur le rôle de la virgule qui lui permet de respirer, sur la valeur et le sens du silence. Elle va au coeur des mots comme au coeur de l'existence.
J'ai découvert également ce travail de relecture qui n'est pas aussi simple qu'il n'apparaît à première vue. le principal écueil étant de modifier le sens du texte sans le vouloir. Il a permis en tout cas à Alba de s'apercevoir que de nouvelles expressions apparaissaient dans les textes.
Si Éden est une ode toute en sensibilité au pouvoir infini des mots, il est aussi une ouverture à l'imaginaire, au rêve, au possible de ce qui peut être tenté face au réchauffement climatique, à la pollution, au tourisme. Il explore notre faculté à déjouer les paradoxes de l'existence, à nous réinventer.
Je ne peux terminer sans souligner le travail magistral assuré par le traducteur Éric Boury.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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" le jardin est le lieu où advient la rencontre avec soi-même."

C'est d'abord une histoire de mots.Et celle d'une femme, Alba, qui se trouve à la croisée des chemins.Les mots, elle les connaît, elle est linguiste.Les mots, ils tournent dans sa tête, ils deviennent images, réflexions, déclinaisons, dans cette curieuse langue qu'est l'islandais.

5600,c'est le nombre d'arbres qu'elle devrait planter pour compenser son empreinte carbone annuelle. Un constat qui va l'amener à changer de vie.

Fidèle à elle-même, cette autrice de talent au nom compliqué sème des livres comme les cailloux du petit Poucet pour nous faire réfléchir au sens et aux paradoxes de l'existence. Dans celui-ci, il est question de bouleversements autant personnels qu'environnementaux, de la place qu'on accorde à nos désirs,à l'imprévu,de la manière dont les protagonistes,tels des satellites,gravitent autour d'elle et de la perception que chacun a du monde.
J'ai aimé le cheminement d'Alba,sa simplicité, la façon qu'elle a d'appréhender ce qui lui arrive,son rapport à la nature.

Parsemé de poésie, Eden ,au nom évocateur, c'est " l'endroit où nous devons être, au centre de notre existence, à chaque instant."
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Mon premier roman de l'autrice islandaise Auður Ava Ólafsdóttir. "Rosa Candida", "L'exception" ou "Miss Islande", entre autres de ses précédents ouvrages, me faisaient de l'oeil, mais je n'avais jamais passé le pas.

C'est grâce à Babelio et aux éditions Zulma, que je fais enfin connaissance avec cette autrice, à travers son roman "Eden". Un grand merci à eux !

J'ai aimé cette première rencontre.
Dans un climat ambiant que je ne ressens pas comme serein, m'immerger dans cet univers islandais rugueux mais apaisant, aux côtés de ce personnage principal en quête de sens, m'a réconfortée.
Dans ce récit délié, aux ressorts poétiques, empreint d'une forme de langueur qui sait prendre son temps, l'autrice aborde pourtant de nombreux thèmes, en 224 pages !
L'écologie, la forme de la lutte pour la préservation autant de l'environnement que des langues, le retour à soi, à la nature, aux liens authentiques, le rôle de la littérature, des mots, des langues, le lien à l'autre, l'accueil des réfugiés, la quête de sens d'une existence que l'on pensait pourtant accomplie, la fragilité de la vie.

Alba est islandaise, originaire d'une île proche du cercle polaire. Elle est linguiste et à ce titre, enseigne la linguistique historique à l'université de Reykjavik. Elle corrige aussi des ouvrages pour des maisons d'édition.
Sa connaissance particulière de langues minoritaires la fait régulièrement participer à des colloques sur ces langues menacées de disparition. Ces derniers se déroulent souvent dans des villages isolés. Alba voyage donc beaucoup.

Elle candidate aussi au poste universitaire de chercheuse en langues minoritaires. Mais, alors que ce parcours semble bien huilé dans ce microcosme qu'Alba s'est construit, cet univers se déconstruit subrepticement, lorsque consécutivement surviennent deux événements qui l'obligent à une prise de conscience.
On pourrait dire d'Alba qu'elle avait une vie rêvée, enseignant une matière qui la passionne, voyageant, favorisant constamment les interactions culturelles et intellectuelles.
Mais voilà que lors d'une visite à son père, et devant l'intérêt de ce dernier pour les arbres, Alba en vient à s'interroger sur les conséquences de son mode de vie sur l'environnement, notamment du fait de ses nombreux vols.
Est-ce un déclic suffisant pour changer de vie et larguer les amarres ?

Alba nous fait partager un cheminement très intime, l'auteur procède par petites touches, comme peintre d'un paysage impressionniste.
Alors, lorsque parallèlement à ses questionnements écologiques, elle apprend qu'un ancien étudiant qu'elle guidait dans ses recherches, publie un recueil de poèmes, ode à une relation amoureuse fanée avec une enseignante (Alba elle-même...), sa candidature à ce nouveau poste convoité devient compromise. Dès lors, c'est toute sa vie qu'Alba entrevoit sous un nouveau jour.

J'ai apprécié la délicatesse qui affleure à travers le récit souvent poétique d'Auður Ava Ólafsdóttir. Parce que l'on sent à peine ce petit caillou dans la chaussure, ce petit basculement léger, qui la pousse à enlever cette chaussure finalement inconfortable, qui décide Alba à opérer un changement de trajectoire dans sa vie. J'ai aimé que l'autrice traite avec grâce ce petit moment de fragilité, où son personnage vit ce déclic sans force et fracas, mais au contraire avec une forme de légèreté assourdie, une sagace ténuité.

C'est ainsi que, d'un questionnement écologique, Alba amplifie ce temps d'interrogation par une prise de conscience profonde sur le sens même de sa vie.

"Combien d'arbres je devrais planter si je voulais compenser l'empreinte carbone de tous les trajets en avion que j'ai effectués l'an dernier?"
L'autrice plonge Alba dans un dilemme: n'y a t-il pas un terrible paradoxe à travailler sur des langues en voie de disparition et pour ce faire, se rendre à des colloques en avion, néfaste pour l'environnement et participant à une dégradation écologique, donc à la disparition d'espèces, dans la faune ou la flore?

Peut-on alors travailler à sauver des langues de la disparition tout en contribuant à dégrader l'environnement, dont ces mêmes langues décrivaient la richesse et la beauté ? Quand toute beauté est éteinte et qu'il ne reste qu'incendies, désert, inondations et terres stériles, à quoi bon utiliser une langue, restreinte au champ lexical du désastre et de l'affliction ?

Cette mise en abyme du paradoxe qu'elle entretient sonne comme un coup de semonce intérieur. Alba, guidée par un irrépressible besoin de retour à la nature, acquiert une propriété composée d'un grand terrain, pour y planter des arbres. Elle y réensème 2000 bouleaux, entretient la tourbière existante avec des bruyères, et bâtit un potager.
Par petites touches, Auður Ava Ólafsdóttir tisse une relation entre langue et environnement: en même temps que disparaissent certaines espèces, que s'effondre la biodiversité, les langages eux aussi sont effacés. "Entre 6500 et 7000 langues sont parlées dans le monde, mais une langue meurt chaque semaine: "Il meurt une langue tous les vendredis [...] Si on continue ainsi, on est en droit de redouter que 90% des langues auront disparu d'ici à la fin du siècle ". (P.23)

Le langage, la langue, les mots, sont donc au centre de ce roman. Ainsi Auður Ava Ólafsdóttir nous invite au pays des mots, de leur sens, de leur interprétation et de leur déformation, mais aussi de leur création et de leur disparition.
Malgré tout, le roman atteint son paroxysme quand Alba réalise qu'elle s'est peut-être fourvoyée.
Le langage a ses limites et Alba relève par exemple ces textes souvent traduits de façon lacunaire, lorsqu'ils décrivent dans leur version originale des éléments non équivalents dans la culture de la langue de traduction. Ainsi chemine Alba, abandonnant le langage au profit des sensations.

Auður Ava Ólafsdóttir souligne aussi la responsabilité personnelle de chacun, non en recourant à la culpabilité, mais en valorisant l'importance de l'engagement personnel: elle cite d'ailleurs comme une récurrence cette phrase mise en exergue dans le texte "Nous sommes à chaque instant au centre de notre existence"(P.53)

De ce fait, la démarche d'Alba est peut-être salvatrice : plutôt que de s'épuiser à sauvegarder des langues, on pourrait voir dans son choix de s'éloigner de son travail et de recréer un environnement naturel, la volonté de prendre le problème à l'envers. Planter et semer pour créer du vivant, plutôt que se battre à coup de kérosène pour sauver des langues moribondes. Elle évoque cet "idiome aborigène amazonien menacé de disparition par la destruction de la forêt" (P.22)

Alba ne plante pas pour symboliser un combat ou s'ériger en figure revendicatrice du combat écologique. Elle a compris que chacun peut agir à son niveau. Elle oppose la tentative au fatalisme.
Elle a acquis une propriété, déjà abîmée par les vents, mais qui plus est, menacée à terme par l'érosion du terrain:
"[...] l'eau de fonte du glacier, ou plus précisément les débris de glace qui descendent la rivière, grignotent chaque année un mètre de la rive.[...]
Y a-t-il moyen de s'abriter sur ces terres désolées battues par les vents? m'a demandé ma soeur lors de notre dernière conversation. Tout ce qui peut emporté l'est fatalement, n'est-ce pas ?"(P.101)

"Éden", comme ce jardin des origines, paradis perdu qu'essaie de ranimer Alba, est donc un récit actuel, parsemé des problématiques contemporaines relatives aux changements climatiques.
Mais c'est aussi un récit du renouveau et de la reconstruction.
De la reconstruction de soi, mais aussi d'une maison délaissée à laquelle on redonne vie et enfin d'un jeune garçon, Danyel, dont Alba devient l'amie. Ce jeune réfugié a quitté son pays, traversé les épreuves du déracinement et subi du stress post-traumatique. Loin des fauteuils confortables de l'université, Alba en transmettant les bases de sa langue à Danyel se reconnecte à l'utile, aux mots nécessaires, comme un retour à l'essentiel.

J'ai lu avec émotion cette relation qui se construit entre la linguiste, qui abandonne derrière elle ses livres savants pour emménager dans une maison plus petite, qui se déleste de ses cartes de visite, comme de vieux oripeaux, et ce jeune garçon, avide d'apprendre cette langue qui signe son entrée dans un monde où il sera enfin en sécurité.
Pendant qu'Alba relativise l'utilité de la langue, le language constitue au contraire pour Danyel un élément d'ancrage et de liens affectifs. Car la langue, aussi maladroitement maitrisée soit-elle, reste le moyen de "décrire comment il est possible de supporter cette chose qu'on appelle la vie".(P.210)
Alors la langue peut permettre de s'épancher sur la détresse, la perte, le deuil mais aussi l'espoir, la joie d'être sauf, la croyance d'un lendemain meilleur.

Si le sujet écologique peut se révéler grave, l'autrice revient à l'essentiel en se recentrant sur le lien humain, en faisant qu'Alba s'insère dans une communauté.
L'arrivée de cette linguiste dans cette bourgade rurale est un véritable événement et révèle avec surprise le goût des habitants pour la langue et sa grammaire ! Alors qu'Alba, faisant du tri dans ses ouvrages dédiés à la langue, pensait que ces derniers, ouvrages très pointus sur la langue, finiraient abandonnés, le lecteur découvre avec étonnement que ces gens, que l'on pourrait mésestimer loin des activités culturelles de la ville, sont en réalité très motivés et investis: "Gerður, la guichetière de la banque, m'a acheté La généalogie de la langue, Fríður qui travaille à la supérette la compilation d'articles: La grammaire en s'amusant. Et juste avant ton arrivée, j'ai vendu à Elinborg K Déclaration d'amour à ma langue maternelle." (P.144)

Le roman d'Auður Ava Ólafsdóttir, c'est tout cela, ces tranches de vie, superposées, dont certaines plus dramatiques et d'autres plus légères, cohabitation de la tristesse avec la réjouissance, de l'inquiétude avec le réconfort. Ce regard juste donne un ton particulier au récit, une sensation de glisser sans bruit sur cette évocation de la fragilité de la vie.

Et en guise de respiration avant de quitter ce roman, une liste dressée par Alba :

"Activités qui échappent aux règles du langage

Marcher dans la nature.

Travailler dans le jardin.

Biner les rangs de pommes de terre. Respirer.

Regarder le ciel au-dessus de la montagne. Écouter les oiseaux"(P.177)
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Ce livre m'a fait regretter de ne pas être islandaise, non par envie d'y vivre (autant j'irais bien y passer quelques semaines de vacances, autant je ne me vois pas m'y installer), mais j'aurais aimé pouvoir le lire en version originale, et ceci malgré la traduction parfaite comme toujours d'Eric Boury, traducteur aussi entre autres de Stefansson et d'Indridason.

Alba est une linguiste, et les mots sont une passion. Elle les traque, les dissèque, les étudie. Ils lui font parfois perdre le fil d'une discussion, entrainée par ses réflexions sur un mot entendu, ses origines, ses rapports avec d'autre mots. Et j'ai adoré suivre ses cheminements de pensée. En Islandais, cela doit être encore plus délectable.

Et c'est aussi le fil de sa vie qui se délite, mais pour prendre une autre direction, plus proche de la nature, plus proche des hommes, plus riche sans doute. Elle achète une maison sur un grand terrain sur lequel elle va planter des arbres, Elle va abandonner son métier d'enseignante à la fac, pour déménager dans cette maison où elle découvrira les villageois, parfois un peu envahissants, un peu curieux, à l'affut de ce qu'elle fait, mais avec bienveillance. Elle y croisera aussi des réfugiés, dont certains deviendront très proches.

Cette autrice islandaise dont je ne mémorise jamais le nom, sait raconter des histoires et mine de rien y aborder au travers de la vie d'Alba de nombreux thèmes très actuels, écologie, empreinte carbone, dérèglement climatique, réfugiés, retour à une vie plus simple plus proche de la nature, mais tout cela reste léger, introduit avec naturel dans l'histoire. Et en plus, elle manie l'humour de façon subtile, et m'a fait sourire à de nombreuses reprises. J'ai adoré vivre cette année de changements avec Alba.

Une autrice avec laquelle je suis heureuse d'avoir renoué, même si Ör reste mon titre préféré.

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critiques presse (6)
LaLibreBelgique
28 décembre 2023
Le beau roman poétique, apaisant et écologique d’Auður Ava Ólafsdóttir sur notre futur menacé.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
19 décembre 2023
Avec" Eden", ode à sa langue maternelle et à la nature en butte au changement climatique, la romancière francophile joue malicieusement avec les mots et les êtres.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaCroix
15 décembre 2023
Dans un roman plein de sensibilité, l’autrice islandaise Audur Ava Olafsdottir dépeint la force des hommes à s’adapter et à se réinventer face à un monde souvent aride.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeJournaldeQuebec
20 novembre 2023
De son petit coin de paradis, l’écrivaine islandaise Auður Ava Ólafsdóttir nous a concocté un roman qui, vraiment, se savoure avec bonheur.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
06 novembre 2023
L’écrivaine Auður Ava Ólafsdóttir continue à nous en apprendre plus sur cette petite nation insulaire où rien n’est comme ailleurs, tout en exprimant, à travers son personnage, ses propres inquiétudes sur l’avenir de la planète ainsi que sur la survie de sa langue, qu’elle craint de voir disparaître.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Marianne_
18 septembre 2023
Prenez une universitaire, une linguiste, espèce aussi rare que le sont les arbres en Islande – et une île boisée à seulement 0,3 % n’est pas le cadre rêvé pour reconquérir l’arbre d’Eden. Ajoutez une crise existentielle (celle de la quarantaine) et civilisationnelle [...]. Vous obtiendrez « Eden ».
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Il m’arrive de plus en plus souvent en relisant les textes de rencontrer des termes qu’on n’employait pas il y a quelques années, j’ai justement trouvé ces deux expressions, compenser son empreinte carbone et honte climatique dans le recueil de poèmes d’une jeune femme, Traces de suie, dont j’ai relu le manuscrit il y a peu.
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Le silence a conquis le monde. C’est le monde avant que le langage n’apparaisse.
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Activités qui échappent aux règles du langage

Marcher dans la nature.
Travailler dans le jardin.
Biner les rangs de pommes de terre.
Respirer.
Regarder le ciel au-dessus de la montagne.
Écouter les oiseaux.
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Nous sommes en mouvement.
La nature est immobile.
[…]
Ayant gravi tout ce chemin, arrivés au sommet, nous grimpons sur un rocher pour admirer la vue. Maintenant que nous sommes assez haut, maintenant que nous surplombons ce qui s’étend à nos pieds, tout m’apparaît nettement en une vision aussi claire que du cristal, je vois la Terre, je vois l’ensemble de ce qui occupe sa surface, je vois que tout est lié et forme une entité cohérente, je vois des rivières qui inondent leurs berges et traversent les frontières, la même eau, le même poisson, de chaque côté de ces frontières les racines des arbres communiquent et se transmettent des messages, je vois aussi des oiseaux qui volent d’une aire linguistique à une autre et chantent avec un accent différent en fonction du lieu où ils sont […]
J’ignore les querelles de l’homme sur la Terre d’en bas et j’ignore que le niveau des mers monte constamment, je flotte dans un univers bleu acier […] (p.240)
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Notre résolution précise qu’il existe dans le monde entre six mille cinq cents et sept mille langues en fonction de la manière dont on compte (nous n’avons pas réussi à nous mettre d’accord sur le statut des dialectes – si l’on se fonde sur les critères les plus stricts, il faudrait classer le norvégien et le danois comme deux dialectes d’une même langue). Notre résolution rappelle qu’une langue meurt toutes les semaines (d’autres affirment que c’est toutes les deux semaines).
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Vidéo de Auður Ava Ólafsdóttir
Auður Ava Ólafsdóttir présente son roman "Éden" à la Librairie Mollat - février 2024 - 45 minutes
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