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sur 6150 notes
Il est vrai que jusqu'à présent, je connaissais très peu Amélie Nothomb et c'est une nouvelle fois ma belle-mère qui m'a orientée vers cette lecture en me disant que c'est LE Livre d'elle qui l'avait poussé à découvrir par la suite tout ce qu'elle avait écrit.

Ce dernier nous plonge dans l'univers de Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, et auquel il ne reste que deux mois tout au plus à vivre, étant atteint d'une maladie assez rare touchant les cartilages. Cet homme obèse de quatre-vingt-trois ans est un monstre d'obscénité et de vulgarité. Il se plait à écraser lamentablement tous les journalistes venus l'interviewer, se sentant supérieur à eux et sachant pertinemment qu'aucun d'entre eux n'a réellement lu ce qu'il a écrit, sinon ils n'auraient pas eu envie de le rencontrer car ce qu'il écrit est ignoble mais relevant inexorablement du pur génie.
Aussi, plusieurs sont tombés face à lui, humiliés et se sentant rabaissés plus bas que terre...tous jusqu'à ce qu'arrive Nina, une brillante journaliste (une fouille-merde pour reprendre ses propres termes) qui, malheureusement pour elle, part déjà avec un gros désavantage de son côté aux yeux de Prétextat Tach : celui d'être une femme. Mais pourquoi Prétextat Tach exècre-t-il les femmes à ce point-là et en a-t-il toujours été ainsi ?
Cependant, ce que ce dernier ignore, c'est que Nina sera la seule à le sortir de sa torpeur d'ennui et à même à le faire revenir à la vie ou à la mort si vous préférez, pour le peu de temps qui lui reste à vivre (enfin, cette phrase est très ambigüe pour tout le commun des mortels mais pas pour Prétextat Tach et si vous voulez savoir pourquoi, je vous invite à lire cet ouvrage).

Un ouvrage qui m'a déconcertée et même écoeurée dans les premiers chapitres tant j'ai trouvé le personnage de Prétextat Tach ignoble, imbu de lui-même, égocentrique au possible, vulgaire, insupportable et j'en passe mais dès l'intrusion du personnage de Nina dans le roman, j'ai été complètement époustouflée par l'écriture de l'auteure, par le jeu de répliques piquantes de sarcasme qui s'instaure entre la journaliste et le prix Nobel. de lors, impossible de lâcher le livre des mains tant cela était exaltant et extrêmement bien écrit ! Un ouvrage qui m'a complètement bluffée je l'avoue. A découvrir !
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Pretextat Tach est un écrivain célèbre qui a reçu le prix Nobel de littérature.
Il a écrit vingt-deux romans et n'écrira plus.
Il est atteint d'un cancer très rare, le cancer des cartilages qui porte un nom qu'il aime prononcer.
A quatre-vingt-trois ans, la mort l'attend prochainement et seulement cinq journalistes sont autorisés à l'interroger.
Il est insupportable, misanthrope, mysogine, odieux.
La cinquième journaliste, Nina, parviendra à parler avec lui et lui tenir la dragée haute.
C'est dans leurs joutes verbales que résidera l'intérêt du roman. Ils vont chacun y laisser des plumes dans l'histoire.
Il lui révèlera un secret et elle verra ses valeurs secouées.
J'avais découvert le roman en 1992 au hasard des rayons de la bibliothèque de la ville et avais été très surprise par le style de cette jeune auteure.
En le relisant ces derniers jours après avoir retrouvé le livre dans une foire de livres d'occasion, je m'aperçois qu'Amélie Nothomb était déjà bien elle-même à cette époque. Elle en faisait seulement un peu trop, sans doute pour se faire connaître.
Le thème des livres contenus dans les tiroirs, elle le reprendra pour elle.
Le rapport à la nourriture, il sera longuement abordé dans ses interviews et ses romans après 1992.
Son goût pour les noms à dormir debout était déjà bien présent.
Par contre, la haine qui sort de ce livre, on ne la retrouve heureusement plus à ce niveau aussi exacerbé dans ses derniers volumes.
Je n'ai pas lu tous les livres d'Amélie Nothomb mais quelques-uns quand même dont les derniers et celui qui reste mon préféré "Les catilinaires"où le personnage encombrant ressemble physiquement à Pretextat.
Je peux affirmer qu'Amélie Nothomb va marquer son époque. Elle a vraiment son style et sa personnalité bien à elle.

Challenge plumes féminines 2018
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Je m'étais toujours refusée jusqu'à maintenant à lire Amélie Nothomb, me méfiant de ce personnage fantasque et aussi surtout de cette auteure qui publie avec une régularité de métronome. Et puis un jeune ami lecteur, m'a conseillée d'essayer... Alors, j'ai fait confiance... Et ce roman m'a captivée. Je l'ai lu avec intérêt, surprise par la bonne qualité de l'écriture et le sujet original. Et, je l'ai aimé. Seul reproche, la fin que je trouve un peu hâtive. Mais un bon livre rédigé dans un vocabulaire un peu soutenu. Une bonne surprise.
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Pretextat Tach, un célèbre écrivain obèse, misanthrope, misogyne, atteint d'une maladie très rare et condamné accorde une dernière interview à une journaliste Nina plutôt fine d'esprit.
Au fil du dialogue entre les deux protagonistes, la journaliste habile manipule l'écrivain, ce dernier se dévoilant minutieusement, finit par avouer ses secrets et surtout le meurtre monstrueux de sa cousine Léopoldine assassinée dans sa jeunesse.
Ce roman dont le dialogue nous tient en haleine par son suspense et cette dualité insidieuse, nous démontre en parallèle une réflexion sur différents aspects tels que l'art de l'écriture, de la lecture mais également la société et ses travers.
C'est un petit chef d'oeuvre, un véritable régal dans une perversité absolue.
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J'aime bien les titres des livres d'Amélie Nothomb : " Métaphysique des tubes", "Cosmétique de l'ennemi ", "Biographie de la faim", " Les prénoms épicènes", " Les aérostats" et cette fois ci " Hygiène de l'assassin". Et c'est vrai qu'on se pose tous la question à propos des assassins : au niveau de l'hygiène, c'est comment ? Nickel ou pas net net ?
L'écrivaine aux jolis chapeaux nous enchante par ses belles réflexions sur l'écriture, ainsi à travers ses personnages, elle nous dit :
" L'écriture fout la merde à tous les niveaux : pensez aux arbres qu'il a fallu abattre pour le papier, aux emplacements qu'il a fallu trouver pour stocker les livres, au fric que leur impression a coûté, au fric que ça coûtera aux éventuels lecteurs, à l'ennui que ces malheureux éprouveront à les lire, à la mauvaise conscience des misérables qui les achèteront et n'auront pas le courage de les lire, à la tristesse des gentils imbéciles qui les liront sans les comprendre, enfin et surtout à la fatuité des conversations qui feront suite à leur lecture ou à leur non-lecture. " un bel éloge de l'écriture...
Elle poursuit : " Il y a toujours une poignée de désoeuvrés, de végétariens, de critiques novices, d'étudiants masochistes ou encore de curieux qui vont jusqu'à lire les livres qu'ils achètent." Non mais c'est vraiment dingue ça, je l'crois pas !
Amélie Nothomb nous fait ensuite part de son intime conviction : " Au fond, les gens ne lisent pas ; ou, s'ils lisent, ils ne comprennent pas ; ou, s'ils comprennent, ils oublient. "
Et de conclure :" C'est un bienfait que de ne pas être lu. On peut tout se permettre. le sommet du raffinement, c'est de vendre des millions d'exemplaires et ne ne pas être lu. " Je suis d'accord avec elle, ne lisons pas les livres d'Amélie Nothomb, ça lui fera tellement plaisir....
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Si l'on ne peut indéniablement pas enlever un certain talent à Amélie Nothomb, ne lui forçons pas non plus le trait.

Certes, elle montre ici une certaine capacité à donner vie à des personnages bien structurés et dont les personnalités savent retenir l'attention du lecteur ;

Certes, elle sait trouver une situation originale et imposer son propre style pour donner un cadre bien typique à son livre ;

Certes, elle fait preuve d'une réelle aptitude à faire monter crescendo une tension dramatique intéressante...

Toujours est-il que ce livre sent tout de même le "premier coup" et qu'il lui manque quelques pages et quelques profondeurs. L'utilisation parfois pompeuse de plusieurs termes "savants" et cette façon de crier au génie à tout bout de page n'en est pas moins présomptueux alors que, avouons-le (même si, néanmoins le jeu psychologique est intéressant), il n'y a pas d'intrigue... le thème de l'absurde, le renversement des valeurs et la théorie de la relativité esquissés dans ce roman restent noyés parmi de nombreuses pages d'immondices pas toujours bien amenées. D'accord, parler de la merde, ça choque, mais ça reste un peu limité...

Ce huis-clos périlleux me laisse donc sur ma faim et sera peut-être un peu long à digérer...

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Amélie Nothomb jongle avec les mots pour nous présenter un dialogue croustillant. On suis avec plaisir les méandres de la mauvaise foi mais aussi d'une enquête sur le passé.
Les dialogues sont particulièrement percutants. le suspense grandit au fil des pages et ne s'arrête plus de nous étonner. On fait face à de nombreux questionnements sur la lecture, l'écriture mais aussi sur l'existentialisme. L'auteur n'a pas lésiné sur les moyens en parvenant à insérer beaucoup d'humour à travers un récit dramatique. Les personnages argumentent si bien qu'on ne sait plus s'il l'on doit les aimer où les mépriser. Il aura fallu tout le talent d'Amélie Nothomb pour combler le vide que pouvait occasionner un huis-clos. Au menu : des dialogues caustiques, cinglants, voire pervers, le tout agrémenté de l'humour noir et incisif d'Amélie Nothomb. L'intrigue se développant au fil des pages autour du ventripotent Prix Nobel ne nous laisse pas une seconde de répit.

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En cette fin d'année 1990, le monde de la littérature est secoué par l'annonce de la mort, dans un délai de deux mois, du prix Nobel Prétextat Tach, aussi obèse que misanthrope et cynique. Généreusement odieux, il accorde à cinq journalistes l'insigne privilège de venir l'interviewer, tour à tour. Les quatre premiers se font retourner comme des crêpes quasiment instantanément et prennent aussitôt leurs jambes à leur cou, épouvantés par tant de méchanceté. La cinquième, Nina, s'avère autrement plus coriace et résistante. Non seulement elle connaît parfaitement l'oeuvre de Tach, mais elle a enquêté sur son passé et sa jeunesse mystérieuse, découvrant le secret du Grand Ecrivain, qu'elle n'aura de cesse de lui faire avouer.

Premier roman d'Amélie Nothomb, « Hygiène de l'assassin » est une joute oratoire vertigineuse, un jeu de cache-cache verbal dont l'acidité sera peut-être fatale à ses protagonistes ambigus. Un dialogue rageur, pervers et intense, dans un style soutenu, qui interroge sur la perte de l'innocence et le sens de la littérature et de la lecture. Jubilatoire.
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La Nothomb.
Amélie l'anémiée.
Quand j'ai vu ses premières apparitions médiatiques (c'était du fond de teint, cette sur-pâleur ?), son air de rebelle aussi crédible qu'Adjani dans la scène du dîner de Subway, je me suis bien gardé de me jeter sur ses livres.
Et puis voilà, on en parle encore 30 ans plus tard, alors la curiosité l'a emporté, au prix de quelques piécettes chez un bouquiniste.

Faut lui reconnaître un génie des titres. Entre celui-ci et Métaphysique des tubes, j'hésitais, mais le nom du personnage principal Prétextat Tach a emporté ma décision. Faut lui reconnaître un génie des noms de personnages.

Après, sous l'appellation "roman", on a droit à une pièce de théâtre qui ne dit pas son nom, puisque l'ouvrage est constitué quasi exclusivement de dialogues. En 5 actes déséquilibrés puisque le dernier fait la moitié du bouquin. Court, le bouquin, heureusement.

Parce que le génie littéraire qui est surtout un génie de l'invective, ça va un temps. J'ai trouvé la première partie (les 4 premiers actes) plutôt pénible malgré quelques trouvailles. Et puis cette idée rabâchée et remachée que personne ne lit les livres, c'est un peu lourdingue.

La seconde partie, quoique débutant de façon improbable, est plus intéressante. Un peu agaçante, encore clinquant-virtuose jusque dans la subtile (?) mise en abîme répétée, mais avec quelques bonnes choses.

Dans les bonnes choses, une bonne histoire, d'abord. Vous en pensez ce que vous voulez, mais moi j'achète.
Et puis cette litanie des titres de livres du génie, on dirait Dylan disant des vers de A Hard Rain Is A-Gonna Fall que c'était autant de chansons qu'il avait peur de ne pas avoir le temps d'écrire, crise des missiles de Cuba oblige. Je m'égare. Je vous égare ?
Il y a aussi le concept de lecteur-grenouille, une belle trouvaille.

Alors voilà : ça vaut la moyenne mais guère plus. Y a pas de quoi crier à l'imposture, mais c'est pas du grandiose non plus. Pas dit qu'on m'y reprenne, à lire la Nothomb.
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Cette lecture m'a laissé un goût amer...
Ce n'est pas le 1er livre d'Amélie Nothomb que je lis et, en général, j'aime assez sa plume acerbe, rythmée, décalée.
Ici, c'est à la limite du dégoût. Peut-être est-ce le but que l'auteur voulait atteindre ?
Dans ce roman, "Hygiène de l'assassin" est un roman inachevé. J'avoue que ce livre a failli plusieurs fois devenir une lecture inachevée. Ce qui m'a retenu d'abandonner : l'espoir d'une explication à cette histoire, peut-être... Et bien non, j'ai trouvé cette histoire consternante !
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