Le Silence des morts

Les polars de la collection Rivages/Noir sont immuables et recèlent bien souvent de bonnes histoires. Il en va ainsi du roman le Silence des morts, de Jean-Paul Nozière, paru en 2006.

Un personnage à la dérive
Christian Milius prend sa retraite de capitaine de police. Moqué par ses désormais ex-collègues pour sa lenteur et sa désinvolture face à ses dernières enquêtes, il termine sur un rapport bâclé à propos du suicide d'un SDF qui campait aux abords de la ville. Or, quelques jours après, il ressasse et, pour occuper ses journées, il reprend son enquête, persuadé d'avoir loupé quelque chose de bizarre, voire un coup énorme. Nous suivons là un personnage complètement décrépi, qui assume mal d'avoir laissé son travail à la dérive et qui connaît des mésaventures familiales tragiques. En effet, il a accumulé les tragédies et les désastres : sa soeur, dans un accès de folie, a tué père et mère ; sa femme, à force de boire, s'est tuée dans un accident de voiture ; ses deux filles ne lui parlent plus et attendent sa mort ; son fils ne vient jamais le voir et lui ment sur son chômage. le rêve, quoi ! Pour compenser cette situation, il s'accroche à son enquête comme une moule à son rocher et, avec le soutien (en alcool) de son ami Henri, tenancier d'une salle de danse, et de Ghislain, un jeune gigolo qu'il vient de rencontrer, il se rend compte que le soi-disant suicide cache d'autres disparitions suspectes.

Polar noir
L'auteur donne ici une suite relative à sa série d'enquêtes mettant en scène le flic Slimane Rahali. Il met alors en parallèle avec l'histoire (dans des chapitres plus courts et plus vifs) de Selma qui entame depuis l'Algérie un périple pour amener en France une fille d'islamiste tout juste vendue. On le sent dès le départ : dans cette enquête, les thématiques vont être assez plombantes. Et nous ne sommes pas dessus : l'abus économique et physique des personnes en situation précaire, le rapt et le viol de jeunes immigrées, la gestion managériale d'un service public de la police, le commerce illégal de produits dangereux, etc. À l'image de son antihéros, ce polar est noir et dépressif : entre les planques misérables et les frigos vides, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a quand on a peu, car continuellement les gens d'en-bas prennent coup sur coup de cette « société libérale de merde » comme le dit Christian et il est temps qu'il fasse cesser cela, à son petit niveau en tout cas.

Le Silence des morts est donc un bon moment de lecture, pas très joyeux c'est certain, mais efficace dans son propos et intéressant dans son choix de personnage.

Un flic à la retraite, qui a raté sa dernière enquête. Sa vie part en "ouilles", son fils lui ment, ses filles ne viennent même plus le voir. Il lève plus de verres que de femmes au club de tango. Il a foiré sa dernière enquête...

Voilà un polar noir (doux pléonasme à mes oreilles) qui s'annonce assez usuel... mais ne dit-on pas que c'est dans les vieilles marmites que l'on fait les meilleures soupes. En ce qui me concerne, une succession de clichés et de lieux communs ne m'indispose pas. Une bonne histoire mérité d'être lue jusqu'au bout.

Ajoutons la canicule qui s'invite comme un personnage de premier plan. Un jeunot qui fait les gigolos mais veut devenir détective privé. Une belle quinqua qui veut de la b... Un vrai méchant qui cumule tous les trafics, la soeur du flic qui est en institution pour avoir flingué ses propres parents... le tout en 220 pages.

Hélas, on déchante assez vite. le style est assez pesant. J'ai buté sur les pages. J'ai perdu ma concentration. Il ne s'est pas produit d'étincelle. PAs de "wouaw", pas de "zim boum tralala". Rien de rien. Les personnages sont caricaturaux, et ça, c'est plus gênant que des clichés accumulés. Les personnages sont bâclés. Leurs motivations sont floues, superficielles, voire caduques. Vouloir à tout prix que le "grand méchant" cumule toutes les arnaques, tous les trafics, c'est niet pour moi. Nada, nichts. Et en prime lon a droit aux confessions sur 10 pages du méchant en fin de volume, tout en voyant clairement arriver le final. de nouveau, connaître la fin très longtemps à l'avance, ce n'est pas grave. Mais il faut au moins que l'auteur nous fasse ressentir des choses, de la tension, des tripes, du gras... Et de nouveau, je n'ai rien eu de tout cela.

Mauvaise pioche.

Christian Milius surnommé Slo, flic à la retraite, se laisse aller.Il passe son temps entre une boite ou il va danser le tango, et l'hopital psy ou sa soeur est internée . Pris de remords Slo décide de reprendre à zéro sa dernière enquête qui lui a laissé un gout âmer. Flanqué de Ghislain, danseur occasionnel comme lui il, l'occasion de s'offrir un dernier tour piste. Nozière prend plaisir à donner vie à ces personnages, l'humanité de chacun font que l'histoire nous captive, hommes et femmes désabusés, pas mal secoués par les aléas de la vie à l'image de Slo (pas remis de la mort de sa femme et du contact perdu avec son fils), chacun tente de donner un sursaut d'orgueil dans la dernière ligne droite. Même si la vérité va au delà de l'imaginable.
Nozière nous donne un polar sombre, désabusé mais terriblement efficace.

Christian Milius surnommé Slo par ses anciens collègues s'efforce de reprendre une enquête bâclée avant son départ à la retraite . Entre ses soucis familiaux ( brouille avec ses filles, relation peu nsincère avec son fils, soeur hospitalisée en psychiatrie après avoir tué ses parents ) et ses premiers pas de retraité solitaire, ce anti-héros avance vers une conclusion très sombre .

Je fais exprès de très mal noté ce roman, c'est bien fait pour l'auteur ! Ça va pas de faire mourir Slimane ! !
Babéliotes de tout bord boycotter cette histoire, n'encourager pas le démoniaque qui habite Nozière dans ce roman .